L'organisation
de la formation des maîtres
Une circulaire
pour "la mise en place des diplômes
nationaux de master ouverts aux étudiants se
destinant aux métiers de l'enseignement
"est parue le 23 Décembre 2009 (!!)
.
Les
réflexions que je faisais il y a quelques
mois (voir
ici
) se précisent. Ce qu'on constate, à
première vue, c'est la variété
des formations qui sont proposées dans la
perspective d'un diplôme national de master.
Il va exister, en quelque sorte, une concurrence
dans le domaine de la formation des
maîtres. On verra ainsi les
universités qui formeront "le mieux" les
futurs enseignants et vers lesquelles, bien
sûr, se dirigeront ensuite les
étudiants. (Mais n'est-ce pas
déjà ce qui se produit pour les
autres masters?). Bien que préparant
tous les concours, il y aura des Universités
qui se spécialiseront principalement sur la
formation des professeurs de collège,
d'autres sur les futurs agrégés... .
"Il ressort de ces préconisations que
plusieurs architectures de formations sont
possibles" dit le document.
Ces
préconisations peuvent se schématiser
ainsi:
Des problèmes se
posent:
- Je ne vois pas
comment des étudiants "normaux" vont
pouvoir, en 2 ème année de master,
passer un concours, préparer l'oral, suivre
des modules disciplinaires et des modules
professionnalisant, faire un stage en
responsabilité, se former à la
recherche, préparer un mémoire et le
soutenir ! ! ! Ce n'est plus une formation qui doit
respecter le
temps
d'évolution
des personnes, mais un gavage et une course
à l'échalote !
- Comment se
nommeront ces masters? Par exemple: "Master
mathématiques, spécialité
formation, option professeur de lycée"? ou
bien "Master d'enseignement,
spécialité lycée, option
maths"? "Master sciences de l'éducation,
spécialité formation d'adultes,
option professeur des collèges"? etc... Bien
sûr l'esprit et les contenus ne seront pas
les mêmes. Cela promet bien des combats entre
départements ! Voir: (passage
de circulaire)
Quels départements seront les meneurs? Des
département disciplinaires (maths,
histoire...) ou un département de science de
l'éducation? ou de psychologie?
(Architectures
diverses). Comment
les Universités pourront-elles
présenter
leur projet début
2010?
- La circulaire
évite soigneusement tout terme psychologique
(pourquoi? !) . On ne parle donc pas de
connaissance de la psychologie de l'enfant ou de
l'adolescent, ni de la psychosociologie des
groupes, mais uniquement dans une incise "
une connaissance du système éducatif
sous ses aspects les plus concrets (connaissance du
système éducatif, des
élèves et de leur diversité,
des degrés d'enseignement, des curriculums,
du processus d'orientation, des acteurs et
partenaires de l'acte éducatif, de
l'éthique du métier, etc.)".
On voit le peu d'intérêt
porté à ceux qui sont pourtant le but
de tout ce système ! Ils passent bien
après des concidérations de titres,
de contenu et d'architecture. La
préoccupation principale semble avoir
été de permettre
les réorientations des
échoués
au concours et la possibilité aux
reçus de changer par la suite de profession
et non de faire des enseignants
préparés au métier qui les
attend dans sa diversité.
Par contre on parle de la
possibilité d':"Une analyse des
situations professionnelles, au croisement et
à l'articulation de la découverte du
métier et des enseignements reçus,
dans une logique d'alternance." qui
paraît donner droit de cité aux
GAPP.
J'espère
que cette circulaire, qui donnera sûrement
lieu à des interprétations
variées, sera de toutes façons
réajustée. Il n'en reste pas moins
vrai que seule la modification du contenu des
concours qui pilotent la formation apporterait un
véritable changement !
La
violence à l'école et la
formation des
maîtres
|
|
Eric
Debarbieux
C'est
sans doute la réforme
majeure à introduire :
une
révolution de la formation
initiale et permanente incluant
à égale
dignité les savoirs
disciplinaires ET la
pédagogie.
Professionnaliser
les enseignants par une formation
initiale et continue de haut
niveau est une condition absolue
pour lutter contre la violence
à l'école.
|
|
Le voile se
déchire!
Billet
d'humeur
La réforme du
lycée
n'est pas
l'idéal,
bien des améliorations pourraient être
apportées (la place insuffisante des
SES... ( Tiens
dans ce domaine des sciences sociales on ne parle
jamais de la psychosociologie! Curieux). Mais ce
qui est certain c'est que des avancées ont
lieu. (Tutorat en petits groupes,
accompagnement personnalisé, importance de
l'équipe pédagogique dans
l'établissement...). (Voir le détail
sur le
Cafépédagogique
)
A cette ocasion
le voile se déchire! Le SNES et le SNAL se
retrouvent ( les extrêmes sont souvent
proches car animés par un même
désir) . Ils sont contre cette
réforme. Un autre groupe se constitue et
comme le dit le
Cafépédagogique:
"C'est un événement important qui
s'est produit le 27 novembre. Deux syndicats, le
Sgen-Cfdt et le Se-Unsa, respectivement
deuxième et troisième syndicat du
secondaire, s'associent avec la première
association de parents d'élèves pour
soutenir, sous conditions, une réforme
ministérielle." Evénement
important confirmé par le vote positif (pour
la première fois depuis longtemps) en
Conseil Supérieur de
l'Enseignement. (Voir cafépédagogique)
Pour une fois
les intérêts des jeunes passent avant
des intérêts corporatifs ou
politiques. On peut donc espérer que cette
réforme se fera, avec des
améliorations, par une négociation
constructive.
La réforme de la
formation des maîtres:
<<Fsu,
Sgen, Se-Unsa, les parents de la Fcpe, les
syndicats UNL et Fidl, appellent à une
"journée de mobilisation" le 15
décembre contre la réforme de la
formation des enseignants." Les organisations
signataires exigent la remise à plat de la
réforme impliquant le retrait des
décrets concernant la formation des
enseignants et des textes dapplication
déjà publiés et
louverture indispensable de réelles
négociations. Elles revendiquent la mise en
place dune réforme de la formation des
enseignants qui réponde aux besoins du
système éducatif et permette une
véritable formation professionnelle des
futurs enseignants. >>
Cafépédagogique
Bien des
associations sont donc contre cette réforme
mais elle risque de passer avec quelques petits
aménagements! Pourquoi? Car elle ne change
rien! (sauf pour ceux qui travaillent dans les
IUFM). La formation disciplinaire reste toujours le
fondement de cette formation. Et beaucoup
préfèrent que rien ne change sur ce
point. C'est pourquoi les critiques se centrent sur
la formation elle-même, ses structures, la
date des concours etc.. alors
que la formation est en réalité
pilotée par le contenu des concours de
recrutement. Si
ce contenu changeait, la formation
évoluerait pour s'y adapter. "Les parents
délèves refusent de confier
leurs enfants à des enseignants qui
nauraient quune vague idée de ce
que sont la pédagogie et la psychologie de
lenfant" dit la FCPE (Voir
Cafépédagogique). Pour
cela il suffirait que les concours comportent une
épreuve de psychologie et une épreuve
de pédagogie! On voit que personne ne
propose cela !!! Car là il y aurait vraiment
un changement de la formation. Je me souviens des
étudiant(e)s en IUFM qui disaient " Vous
savez on ne sait pas si on sera reçu au
concours, alors ce qui nous intéresse
maintenant c'est ce qui est dans le concours, le
reste on verra plus tard". Ils étaient
réalistes!
On
continue à poser comme
évident que les concours doivent se
faire, presque exclusivement, sur les
disciplines pour respecter un mythe
d'égalité devant les
concours (voir ci-contre) et ce sont les
élèves qui le payent cher
ensuite.
Recruter
un ingénieur se fait en exigeant un
diplôme minimum mais ensuite on ne
le convoque pas pour lui faire
résoudre un problème de
maths: on étudie son parcours
antérieur (ce qui pourrait, par
exemple, se faire avec un portfolio pour
les enseignants), on s'assure de son
adéquation à un profil de
poste (ce qui éviterait que des
jeunes enseignants soient envoyés
dans des lycées difficiles en
début de carrière); le
candidat ingénieur doit rencontrer
des psychologues (observation d'attitude
dans un travail en groupe), et ses futurs
collaborateurs ou collègues,
etc.
Dans
cette réforme on continue à
préserver le mythe de l'enseignant
purement spécialiste disciplinaire
pour ne pas toucher à
"l'identité professionnelle des
enseignants" . Comme le dit très
justement Philippe
Watrelot
cette évolution n'a pas à
être binaire, elle doit respecter
"l'attachement"
des enseignants à leur
discipline:
|
Second
ou avant dernier ?
Admis
à l'agrégation ou
éliminé ?
En
1930 le professeur Laugier
sème un malaise pernicieux
dans les milieux universitaires,
en effectuant une
expérience de
multicorrection de copies
d'agrégation d'histoire
puisées dans les archives.
166 copies ont été
corrigées par 2
professeurs travaillant
séparément, sans
connaître leurs
appréciations
respectives.Tous les deux avaient
une longue expérience et
corrigeaient
méticuleusement. Les
résultats furent
surprenants. La moyenne des notes
du premier correcteur
dépassait de près
de deux points celle du second.
Le candidat classé avant
dernier par l'un était
classé second par l'autre.
Les écarts de notes
allaient jusqu'à 9 points.
Le premier correcteur donnait un
5 à 21 copies
cotées entre 2 et 14 par
le second ; le second donnait un
7 à 20 copies
cotées entre 2 et 11,5 par
le premier. La moitié des
candidats reçus par un
correcteur était
refusée par l'autre.
Docimologie
|
|
<<on peut
craindre que toute évolution du
système éducatif soit freinée
par des logiques de territoires et de
découpages disciplinaires et des analyses
des évolutions uniquement en termes de
pertes ou de gains. Et parce que les conditions de
travail dépendent pour une bonne part de ces
répartitions horaires. Mais, dans le
même temps, il me semble difficile pour
quiconque de faire abstraction de cette dimension
disciplinaire dans l'identité
professionnelle des enseignants du second
degré. Au lieu dune opposition
binaire, chaque enseignant doit plutôt
raisonner en tension entre la dimension
transversale et pédagogique de son
métier et la dimension disciplinaire et
didactique
Cet attachement des enseignants
pour la discipline quils enseignent
nest donc pas méprisable en soi.
A condition
de ne pas tomber dans une prétention
démesurée et une sorte de
messianisme disciplinaire hors de
propos.
>>
On se doute
ainsi que bien des réformes reposent sur
l'évolution de la représentations du
métier d'enseignant dans les esprits plus
que de décrets! L'imaginaire conditionne
souvent les décisions !
Voir également le
communiqué
de la FCPE
Evolution
de la Formation
|
|
Lévolution
du champ de la formation invite à
une entrée en matière sur
une dimension sémantique. En effet,
dans les années 1950, est apparu le
terme déducation
permanente correspondant à la
formation post scolaire avec la mise en
place de cours du soir ayant une
visée de développement
culturel. Dans les grandes entreprises,
une fonction de formation a
été créée et
il était plutôt question de
recyclage, notamment dans la
période de pénurie de main
doeuvre.
Depuis
1971, la contribution des entreprises
à leffort de formation a
développé lidée
de formation professionnelle
continue.
Puis,
à partir de 2004, la formation
sest inscrite dans le schéma
de ce que lon appelle
aujourdhui la formation tout au
long de la vie intégrant la
notion
daccompagnement...
|
L'idéal,
la réalité et la
haine
|
|
Nous
avons tous pour chaque domaine un
idéal. Notre attitude
vis-à-vis de ces
idéaux conditionne souvent
nos attitudes dans la
réalité.
Sommes-nous "intransigeants sur
les principes" avec le risque de
faire "la bête en voulant
faire l'ange"; ou mettons-nous
"de l'eau dans notre vin" avec le
risque de devenir fades et
insipides ? Attendons-nous une
réforme idéale du
lycée ou de la formation
des maîtres ou sommes-nous
prêts à accepter les
avancées qui se feront
?
|
|
Comment
des enseignantes décole
maternelle «entendent» le
silence de lélève
?
par
Chantal COSTANTINI
|
|
Elève
« mutique » durant mes
deux premières
années de
scolarité
en
maternelle,
jai longtemps pensé
que la seule manière
dentrer dans la langue de
lécole ne pouvait
être facilitée que
par une enseignante-mère,
seule apte à «
entendre » le silence de son
élève-fille. Or, si
je fus une très bonne
élève jusquen
classe de troisième
prouvant ainsi que javais
pu accéder à «
la langue de lécole
», mes résultats
moyens jusquà
lobtention du
baccalauréat et mon
désintérêt
progressif à
légard des
matières enseignées
à lécole
mont laissé supposer
que mon rapport à
lécole et à
lapprentissage avait
peut-être été
marqué par certains
événements ;
peut-être que cet
attachement aux premiers liens
établis entre ma
mère et moi furent un
obstacle pour conquérir
une « autre langue »
que la langue maternelle. Ce que
javais réussi
à recouvrir durant la
première partie de ma
scolarité sest comme
désagrégé
par la suite.
|
|
Evolution
de la conception de la
performance
|
|
La
recherche effrénée de
performance peut aboutir à la
constitution, chez les acteurs, de
résistances (climat de stress, de
compétition, augmentation de
l'absentéisme, non investissement
(on fait le minimum), jusqu'au sabotage
parfois...). Cela entraine paradoxalement
une diminution de cette performance par ce
qu'on appelle "un effet
pervers".
|
La
créativité à
l'école: comment
l'introduire?
|
|
Pour
ce faire, il faudrait prendre davantage
en compte l'imaginaire à
l'école. En effet, c'est la
personne dans sa singularité qui
peut être créative, et ce
qui fait la singularité d'une
personne c'est son imaginaire.
L'enseignant a de multiples occasions
de créer, d'inventer des
situations nouvelles, des dispositifs
nouveaux. Le métier d'enseignant
est un métier de
création
|
Des livres sur le
sujet
Actualités
L'École
après la grippe
porcine:un
bouleversement radical est en
marche
(
25 commentaires )
|
|
.<<..En
France, l'École (publique et
privée) est sous le contrôle
de l'État. Son organisation est
uniforme sur l'ensemble de l'Hexagone.
Uniformité formelle, j'en conviens,
mais qui sert de colonne vertébrale
à l'ensemble. Suite au confinement,
sans préparation ni des parents ni
du corps enseignants c'est un autre
système, hybride, qui se mettra en
place et fonctionnera pendant des
semaines, peut-être des mois. Aux
mécanismes centralisés,
bureaucratiques et technocratiques,
très peu évolutifs,
succèdera l'empirisme total,
à travers une complète
décentralisation sur les parents.
>> par Alain Bouvier Ancien recteur,
Membre du Haut conseil de
l'éducation
|
Essai
de synthèse sur la
problématique croissance
économique ou
décroissance
|
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Ne
demandons pas plus au PIB aujourd'hui, que
ce qu'il peut donner, mais exigeons pour
l'avenir qu'il prenne en compte tous les
facteurs qui influent sur le sort du
monde. C'est possible ainsi que le
montrent les progrès accomplis par
les instituts statistiques internationaux
comme Eurostat et les instituts de
comptabilité
nationale....
Il
apparaît donc bien, que nous le
voulions ou pas, qu'il est indispensable,
et ceci le plus rapidement possible, de
modifier tout à la fois certaines
formes de consommation et certains de nos
modes de vie....
|
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Un livre
particulièrement
d'actualité!
Base
de données
de
livres
de psychopédagogie
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