Travail et facteurs
humains
Dans les entreprises, les suicides posent la
question des "facteurs humains": souffrance au
travail, risques psychosociaux et conditions de
travail... Dans l'Education Nationale, aussi, ces
questions se posent. <<Le malaise
enseignant a considérablement
augmenté>> relève le
Cafépédagogique.
<<c'est le manque de reconnaissance
professionnelle qui est dénoncé par
les enseignants des collèges et du
lycée>> (CP)
(Voir: "Nous
ne sommes pas
reconnus" texte
que j'ai écrit il y a déjà pas
mal de temps ! ).
Les
changements
qui se produisent dans le travail depuis quelques
années posent de plus en plus de
problèmes. En France, contrairement à
d'autres pays, ils ne sont pas
préparés, expliqués et se font
dans un climat, non de négociation et de
compromis comme en Allemagne par exemple, mais dans
un esprit de management par le
stress, de
recherche unique de performance par certains et de
conflits par d'autres. (Voir: les
7 conditions d'un changement
réussi). A
force de courir après la "performance" on
oublie les facteurs humains et, par un effet
pervers, cette attitude aboutit paradoxalement
à une diminution de cette performance. Ce
qu'on demande à l'enseignant, par exemple,
est d'être "obéissant" et non
d'être "créatif dans son travail pour
faire réussir ses élèves": ce
n'est pas le meilleur moyen de le rendre performant
!
Mais
nous avons aussi à nous interroger sur
nous-mêmes: que demandons-nous à nos
élèves? d'être
obéissants ou d'être créatifs?
Avons-nous, dans nos classes, une organisation qui
permet de "reconnaître" les
élèves comme nous désirons
être reconnus nous-mêmes? Notre
attitude et celle de nos dirigeants sont
liées actuellement dans une même
culture provoquant le stress et qui structure notre
système E.N.
En
effet, nous sommes tous confrontés aux
mêmes changements: évolution des
élèves, introduction de nouvelles
technologies d'enseignement, brouillard sur les
objectifs de l'école, instabilité des
réformes et des dirigeants. Tout cela
crée un climat chaotique et
décourageant ( plus haut taux
d'antidépresseurs de l'Europe en France )
provoquant un désarroi aussi bien des
dirigeants que de nous-mêmes avec à la
clef une peur du "déclassement" (peur plus
forte en France que dans les autres
pays).
Nous
ne pourrons en sortir que par la prise de
conscience des processus dans lesquels nous sommes
enchainés et en nous attachant autant
à changer nos attitudes que celles du
système (les deux sont importants et
interactifs). Et ceci est possible car nous sommes
à une place fondamentale dans
l'évolution de ce système: celle de
préparer les jeunes au monde de demain,
celle d'avoir réussi à tenir le choc
devant l'explosion scolaire et sa
démocratisation. Nous savons donc que
nous avons la capacité de faire face
à des changements importants. Cela devrait
participer à nous donner confiance en
nous-mêmes, en nos compétences et nous
aider à choisir des méthodologies
pédagogiques qui donnent confiance aux
élèves en leur permettant de
s'appuyer sur leurs réussites pour aller
plus loin dans leurs
compétences.
Pour
retrouver une marge de manoeuvre dans notre
pensée et nos actions il est bon, me semble
t-il, de replacer ces questions dans leur contexte,
de ne pas nous enfermer dans notre seul monde E.N;
Il est utile de regarder ce qui se passe autour de
nous. C'est pourquoi je propose ici quelques
documents, simples et pédagogiques, sur
"L'organisation du travail : l'histoire de son
évolution", sur "L'évolution de la
formation en France", sur l'évolution de la
conception de la "Performance", sur l'origine
européenne de la notion de
"compétences cles". Tout ceci montre que les
changements que nous subissons, ne nous tombent pas
dessus par hasard mais souvent à la suite
d'un long processus dont nous ne sommes souvent pas
conscients. Il ne s'agit pas ici d'approuver ou de
désaprouver les évolutions mais de
chercher à les comprendre pour mieux se
positionner par rapport à
elles.
Evolution
de la Formation
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Lévolution
du champ de la formation invite à
une entrée en matière sur
une dimension sémantique. En effet,
dans les années 1950, est apparu le
terme déducation
permanente correspondant à la
formation post scolaire avec la mise en
place de cours du soir ayant une
visée de développement
culturel. Dans les grandes entreprises,
une fonction de formation a
été créée et
il était plutôt question de
recyclage, notamment dans la
période de pénurie de main
doeuvre.
Depuis
1971, la contribution des entreprises
à leffort de formation a
développé lidée
de formation professionnelle
continue.
Puis,
à partir de 2004, la formation
sest inscrite dans le schéma
de ce que lon appelle
aujourdhui la formation tout au
long de la vie intégrant la
notion
daccompagnement...
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D'où
viennent les compétences
clés?
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Le
tableau donné dans ce texte montre
le temps nécessaire et le nombre
d'instances qui interterviennentt dans la
création d'un concept qui influence
ensuite les dirigeants des
différents pays
européens.
On peut
en voir les retombées en France
dans les notions de "socle commun de
connaissances et de
compétences" et "dun
cahier des charges énonçant
les dix compétences à
acquérir pour les
enseignants"...
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Clinique
du travail
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Stress,
souffrance, harcèlement moral,
relégation, placardisation,
pathologies de la suractivité ou du
sous-emploi, fatigue et usure
professionnelles, violences et
expériences traumatiques
De
la scène du travail nous
parviennent de sombres
échos.
par
Dominique
Lhuilier
Professeure de psychologie du travail,
université de Rouen
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Formation,
travail et professionnalisation
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" Dans
cet ouvrage, une réflexion est
conduite, sur le bien-fondé (ou
non) de l'utilisation du vocable
"professionnalisation" à
l'égard des métiers de
l'enseignement. En effet, lorsque l'on
parle de professionnalisation,
l'évaluation de l'efficacité
du travail n'est plus très loin.
Or, la conception de l'efficacité
du travail et les méthodes pour
l'évaluer ne sont probablement pas
les mêmes selon que l'on
s'intéresse à un
métier de l'humain (cas de
l'enseignement) ou à un
métier de l'industrie (par
exemple)." Par Richard
Wittorski
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Des livres sur le
sujet
La
créativité à
l'école: comment
l'introduire?
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Pour
ce faire, il faudrait prendre davantage
en compte l'imaginaire à
l'école. En effet, c'est la
personne dans sa singularité qui
peut être créative, et ce
qui fait la singularité d'une
personne c'est son imaginaire.
L'enseignant a de multiples occasions
de créer, d'inventer des
situations nouvelles, des dispositifs
nouveaux. Le métier d'enseignant
est un métier de
création
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Les
objets, les espaces et les temps
intermédiaires. Au pays du mi-dire
et de l'entre-deux en formation et en
pédagogie.
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La
créativité s'exerce, se
développe bien souvent, au moyen
d'objets intermédiaires qui
favorisent l'émergence de
l'imaginaire. La discipline
enseignée dans une classe est elle-
même un objet intermédiaire
si on sait s'en servir comme
tel.
"La
re-création d'une aire
transitionnelle est une condition
nécessaire (mais non suffisante)
pour permettre à un individu,
à un groupe, de retrouver la
confiance dans la propre continuité
d'être, dans sa capacité
d'établir des liens entre
lui-même, le monde, les autres, dans
sa faculté de jouer, de symboliser,
de penser, de créer. "
(D
Anzieu,
1981) " par Marie-Françoise
Bonicel
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L'École
après la grippe
porcine:un
bouleversement radical est en
marche
(
24 commentaires )
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.<<..En
France, l'École (publique et
privée) est sous le contrôle
de l'État. Son organisation est
uniforme sur l'ensemble de l'Hexagone.
Uniformité formelle, j'en conviens,
mais qui sert de colonne vertébrale
à l'ensemble. Suite au confinement,
sans préparation ni des parents ni
du corps enseignants c'est un autre
système, hybride, qui se mettra en
place et fonctionnera pendant des
semaines, peut-être des mois. Aux
mécanismes centralisés,
bureaucratiques et technocratiques,
très peu évolutifs,
succèdera l'empirisme total,
à travers une complète
décentralisation sur les parents.
>> par Alain Bouvier Ancien recteur,
Membre du Haut conseil de
l'éducation
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Adresse
stable
Base
de données
de
livres
de psychopédagogie
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