Travail Vivant
( 2 tomes
) Christian
Dejours Editions Payot,
ISBN:
978-2-228-90468-1
(2009) 18,50 X 2 Dernière de
couverture Aliénation,
suicide : on sait bien, depuis Souffrance en
France, que le travail peut produire le pire. Mais
qu'il puisse aussi générer le
meilleur, qu'il puisse être facteur
d'accomplissement de soi et d'émancipation,
une majorité de gens en doutent. C'est
pourtant la voie explorée dans ce livre qui
propose une théorie nouvelle du
travail. Ce deuxième
tome montre que l'organisation du travail a des
incidences qui vont bien au-delà du seul
monde du travail. Au travail, on peut en effet
apprendre le respect de l'autre, la
prévenance, la solidarité, la
délibération, les principes de la
démocratie. On peut aussi y apprendre
l'instrumentalisation de l'autre, la
duplicité, la déloyauté, le
chacun-pour-soi, la lâcheté, le
mutisme. De sorte que l'organisation du travail
s'offre toujours comme un lieu d'apprentissage de
l'implication ou de la désertion des espaces
politiques... Christophe
Dejours, psychanalyste et psychiatre, est
professeur au Conservatoire national des arts et
métiers (cNAM) à Paris. Il est
notamment l'auteur de Souffrance
en France
et, aux Éditions Payot, de Le Corps d'abord,
Les Dissidences du corps et Conjurer la
violence. Table des
matières INTRODUCTION
Le travail et le
réel Le travail. - Le
réel du travail - Le paradoxe du
réel. - Surmonter le réel. -
L'intelligence inventive. L'intelligence
rusée, une intelligence non
académique La mètis des
Grecs. - Mètis et improvisation. -
Mètis et intelligence du corps. La
subjectivation du monde « Faire corps
avec... ». - La « matière »
immatérielle. - Trouvailles de
l'intelligence du corps et
ambiguïté. Performances et
compétences La
précédence de la performance sur la
compétence. - Acquisition des
compétences et endurance. - La
reconnaissance du réel. - Hommes et femmes
face au réel. - Les obstacles à la
reconnaissance de la mètis. - La question de
l'évaluation. Statut
épistémologique de la pulsion
Le corps de la
pulsion La
représentance Exigence et
progrès Le travail
Excitation,
satisfaction Excitation
versus travail Du travail
à la pulsatilité Maine de Biran
et la théorie du corps pensant
Psychologie et
philosophie première. - Le fait primitif. -
Aperception du corps et formation de
l'individualité. - De l'aperception par
l'effort à la formation de la pensée.
- Fait primitif et épistémologie. -
Aperception immédiate et aperception
médiate. Philosophie des
principes et psychanalyse : Maine de Biran et Freud
« Maine de
Biran et le moi » Vers une
théorie du corps double et du sujet
divisé . Laplanche et la théorie de
la séduction
généralisée Le primat de la
sexualité, pourquoi ? La séduction
par l'adulte. - Le message compromis. - L'onde
porteuse du message. - La traduction. - Quelques
remarques. La subversion
libidinale et le corps érotique
Impasses de la
et généalogie de la violence
individuelle L'idéation
défiée par le sexuel : les deux temps
de la pulsion (« pulsatilité de la
pulsion ») Les
altérations du sens intime et les limites de
l'idéation La pensée
désincarnée Les zones
exclues du corps érogène,
agénésie pulsionnelle et «
accidents de la séduction »
Les impasses du
corps érogène La pensée
d'emprunt Les deux
inconscients Les impasses de
la pensée et la genèse de la violence
compulsive (compulsion non sexuelle de mort)
Le jeu avec la
mort comme sommet du sexuel La mort comme
échappatoire à la chute
Transformer la
chute en ascension Extrême et
tempérance dans la vie ordinaire
Sexualité
et amour L'identité
: quelle problématique ? Les composantes
de l'amour Amour et
identité Amour et
relation de service dans la sphère
domestique Attachement et
soumission La relation
d'attachement. - Attachement et retrieval dans les
relations entre adultes. - Polarisation de la
relation d'attachement et rapports de domination -
Différenciation des postures
vis-à-vis de la soumission, selon le sexe et
le genre, Déni ou
reconnaissance de la différence anatomique
entre les sexes Déni ou
reconnaissance du réel dans le rapport
subjectif au travail Déni du
réel dans le rapport subjectif au travail
domestique Le
décalage entre travail prescrit et travail
effectif, et le réel du travail
L'intelligence
au travail et l'engagement du corps De
l'activité subjectivante à
l'accroissement de la subjectivité
Subjectivité
selon le philosophe et subjectivité selon le
psychanalyste Réel du
monde et réel de l'inconscient
Fragment
clinique Poïésis
et Arbeit Intrasubjectivité
et compassion Rapport
subjectif au travail et corpspropriation du monde
Travail, corps
et sublimation CONCLUSION
NOTES
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION Qu'est-ce que le
travail ? Définition,
- Le réel du travail,. - Souffrance et
intelligence,. - L'intelligence et le corps,. - Du
travail au corps,. - Le deuxième corps,. -
Travail et visibilité,. Quelle
subjectivité ? La
subjectivité entre travail et
sexualité, - Subjectivité, travail et
action, La
subjectivité entre expérience
singulière et action collective
Intelligence au
singulier et intelligences au pluriel, -
Coordination et coopération, - La formation
de la volonté collective, - « Malaise
dans la culture », Le texte de
Freud Retour sur les
deux types de masses Remarques sur
l'émancipation La
décomposition du « lien social
» Le cas des
situations de travail à
risque Stratégies
individuelles de défense, -
Stratégies collectives de défense, -
Les idéologies défensives, Formation
d'une « masse inorganisée
» Liaison
imaginaire, accords normatifs et
idéalisation Conclusion « Pour un
concept critique de travail » Qu'est-ce
que le travail collectif ? Travail prescrit et
travail effectif,. - La visibilité,-
Confiance, - Controverse et
délibération- L'arbitrage, -
Consentement et discipline, L'activité
déontique La
délibération,. - Règle de
travail et vivre ensemble, Coopération,
liberté, contrainte «
Déontique du faire » et vivre ensemble
dans le travail Collectif de
travail et destin de la pulsion Vie,
coopération et « amor mundi
» Mobilisation
subjective et travail Reconnaissance
et travail Place de
la coopération dans la santé
mentale Le travail
et les trois mondes Reconnaissance
et sublimation Les limites
axiologiques de la coopération
Les limites
axiologiques de la reconnaissance, La peur de la
solitude La question du
renoncement Renoncement et
organisation du travail Le renoncement est
suspendu à la connaissance de la
subjectivité de l'autre, - Le renoncement
ressortit à la mobilisation d'une vertu
intellectuelle, Le renoncement est ouverture
à la sublimation au sens restreint du
terme, Collectif et
autorité Autorité
et inégalité La phase
d'incarnation de l'autorité Autorité
et amour Le risque de
confusion, - Le risque de fourvoiement, La tradition
comme recours contre le fourvoiement
Autorité,
inégalité et situation
anthropologique fondamentale Situation
anthropologique fondamentale et activité
déontique Conclusion La
culture Honorer la vie
en travaillant - « Kulturarbeit
» La
paresse La
sublimation Honorer la vie
dans le travail collectif : la question de
l'enthousiasme Honorer la vie
par la solidarité et la connaissance de
l'autre La
désaffection pour la politique ou «
apolitia » La
liberté Travail et
émancipation Le statut du
travail Déontique
du faire et démocratie Travail et
besoin de transcendance Sublimation et
politique Une politique du
travail CONCLUSION NOTES BIBLIOGRAPHIE Un passage <<LA QUESTION
DE L'ÉVALUATION Comment
peut-on évaluer le travail si le travail est
subjectif ? Il n'y a qu'une seule voie possible.
C'est celle de la reconnaissance par les pairs.
Seul le professionnel qui connaît mon
métier de l'intérieur, parce qu'il le
pratique comme moi, peut saisir l'habileté
et l'ingéniosité de mon travail. Mais
cette reconnaissance est rigoureusement
qualitative. Elle porte exclusivement sur la
qua-lité de mon travail et elle passe par un
jugement : jugement qu'on qualifie de jugement de
beauté parce qu'il s'énonce toujours
avec un vocabulaire sur la beauté. On dit :
c'est du « beau travail », c'est de la
« belle ouvrage », c'est une
démonstration ou une expérimentation
« élégante ». Ce jugement
de beauté connote deux dimensions
essentielles : - la
conformité avec les règles de l'art
; - la
simplicité de la facture et le
caractère dépouillé des
solutions proposées. Il n'est pas
question de nier l'importance de l'organisation du
travail et des prescriptions. La mètis ne se
déploie pleinement que dans un jeu subtil de
subversion des prescriptions. Mais il faut des
prescriptions, sinon toute la dynamique de
l'intelligence rusée se paralyse. De même il
n'est pas question de nier l'intérêt
de l'évaluation quantitative et de la mesure
des performances. Mais elles sont, à elles
seules, fausses et injustes. La mesure quantitative
ne peut acquérir son utilité que si
elle est constamment confrontée à
l'évaluation qualitative,
c'est-à-dire à la reconnaissance par
les pairs. S'il y a
indiscutablement une dérive des
méthodes d'évaluation dans le monde
du travail, en particulier dans le travail
médico-sanitaire, c'est parce que les
gestionnaires ne prennent pas en
considération le travail réel. Ils
croient qu'ils mesurent le travail, mais ils ne
mesurent que ce qui est visible.>> Tome 1 p.
43 Commentaire LE livre sur le travail par
LE plus grand spécialiste du
travail