Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur

PLAN DU SITE

 

Le facteur humain

Christophe Dejours

 

Collection "Que sais-je?" Éditions P.U.F.(2002) ISBN: 2-13-052511-3

Dernière de couverture

<<Le facteur humain » est l'expression par laquelle les spécialistes de la sécurité des personnes et de la sûreté des installations désignent le comportement des hommes au travail. II est fréquemment invoqué dans l'analyse des catastrophes industrielles, des accidents du travail, et dans les procès ou les commissions d'enquête. On lui associe l'idée de faute commise. Paradoxalement, cette conception négative de l'intervention humaine repose sur une confiance sans faille dans la technique et sur une méconnaissance des sciences humaines Cet ouvrage récapitule les progrès réalisés dans les sciences de l'homme au travail, afin de formuler une doctrine plus nuancée que celle de l'école des <<human factors », dans les années 50.

Christophe Dejours: Christophe De jours est professeur titulaire de la chaire de psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers.

Table des matières

Avant-propos

Introduction

I. Les orientations de la recherche sur de facteur humain : Les questions initiales : 1. Objectif de l'action - 2: Prévisibilité des conduites humaines - 3: Orientation normative

II. Les orientations de la recherche sur le Facteur humain : Les démarches d'investigation.

III. Identification des présupposés théorique dans les deux orientations de recherche sur le facteur humain: 1 Les présupposés relatifs au modèle de

l'homme - 2 Les présupposés relatifs au concept de technologie. - 3 Les présupposes relatifs au concept de travail

PREMIÈRE PARTIE :ANALYSE CRITIQUE DES PRÉSUPPOSES DE LA RECHERCHE SUR LE FACTEUR HUMAIN . PROBLÈMES THÉORIQUES

Chapitre 1 Le concept de technologie

1. Conception commune de la technique et notion de défaillance humaine - 2 Conceptions psychosociologiques et notion de ressource humaine

3 L'anthropologie des techniques et la critique des présupposées de sens commun.

Chapitre 2. De la technologie au concept de travail

1 Le réel comme concept (apport de l'ergonomie ) - 2 Vers une autre définition du travail - 3 La notion d' « activité subjectivante >> (apport de l'ethnographie industrielle) - 4. Réel du travail et intelligence rusée (apport de la psychologie historique)

Chapitre 3. La conception de l'homme : modélisation individuelle ou modélisation collective (apports de la sociologie de l'éthique et de la psychodynamique du travail)?

1 Les paradoxes de l'intelligence de la pratique.- 2 La visibilité et le problème de la confiance, - 3. Les formes de jugement sur le travail : a) Le jugement d'utilité b) Le jugement de beauté. - 4. La reconnaissance. - 5. Arbitrage et coopération. - 6 Facteur humain et espace de discussion: a) L'intelligibilité , b) La souffrance et les défenses contre la souffrance, c) L authenticité. - 7. Travail et action

DEUXIÈME PARTIE: PROBLÈMES ÉPISTÉMOLOGIQUES POSÉS PAR LA NOTION DE FACTEUR HUMAIN

Introduction

Chapitre 1. Théorie de l'action et critique de la rationalité

1 - Les trois formes de l'agir -2 . L agir communicationnel.

Chapitre 2. Les sciences humaines et leur division interne

Chapitre 3. Sciences empirico-analytiques et sciences historico-herméneutiques

Chapitre 4. Relations entre sciences de la nature et sciences de l'esprit

1. La conception de Ricoeur - 2. La sociologie de la science - 3. Davidson et l'enquête sur la vérité - 4. Anscombe et la «vérité pratique >>- 5. Conclusion

Épilogue - Incidences de l'analyse théorique et épistémologique des présupposés de la recherche sur le modèle de l'homme dans les conceptions du facteur humain

I. Les conséquences de l'analyse théorique : 1 La dimension bio-cognitive (ou le réel du corps) - 2. La dimension intersubjective - 3. La dimension de la

mobilisation subjective

II. Les conséquences de l'analyse épistémologique : l. Limites de la notion de facteur humain - 2. Facteur humain et coopération

Bibliographie

Un passage

<<Dans la tradition épistémologique qui remonte à la 17n du siècle dernier, on distingue deux types de sciences : les sciences de la nature et les sciences de l'esprit, qu'on dénomme plus couramment en France « sciences de l'homme ». Or cette opposition, qui a une réelle légitimité au plan épistémologique, ne recoupe pas exactement ce qui se joue au niveau des disciplines. Parmi les sciences humaines en effet, on compte la psychologie, la sociologie, l'ethnologie, l'anthropologie, l'histoire, l'économie, la linguistique qui, bien sûr, ont affaire avec les sciences de l'esprit. Mais chacune de ces disciplines ne relève pas, dans sa totalité, de l'épistémologie des sciences humaines. La linguistique par exemple, est constituée de nombreuses sous-disciplines. On oppose ainsi en son sein la sociologie du langage et la pragmatique d'un côté, la phonologie, de l'autre. Or ces deux groupes de sous-disciplines ne se réclament pas du même statut épistémologique. Les premières relèvent essentiellement des sciences humaines, les secondes essentiellement des sciences de la nature.

De même en psychologie, la psychophysiologie, la neurophysiologie, l'aphasiologie, l'éthologie humaine et animale, relèvent essentiellement des sciences de la

nature, cependant que la psychopathologie, la psychanalyse, la psychologie des petits groupes, etc., relèvent des sciences de l'esprit.

Et encore cette partition entre deux groupements de sous-disciplines n'aboutit-elle pas à une identification parfaitement pure du point de vue épistémologique. Pour ne prendre que l'exemple de la psychanalyse, beaucoup d'auteurs, à commencer par Freud, considèrent qu'elle relève des sciences de la nature. L'éthologie humaine ne peut pas être considérée uniquement comme une science de la nature; l'aphasiologie tout entière est prise dans la structure symbolique et culturelle, référence sans laquelle il est impossible de faire l'analyse des troubles du langage et de la pensée déclenchés par des lésions du système nerveux central.

Et l'ergonomie : s'inscrit-elle dans le cadre épistémologique d'une science humaine ou d'une science de la nature (F. Daniellou, 1992) ?

Finalement, il faut bien admettre que la prise en considération des deux grandes lignées épistémologiques conduit au constat que beaucoup de disciplines et de sous-disciplines sont traversées par les deux ordres épistémologiques et qu'il faut donc souvent faire face au problème de l'hétérogénéité épistémologique des disciplines.

Pourquoi? Est-ce parce que ces distinctions épistémologiques ne sont pas pertinentes'? Est-ce parce que les disciplines appartenant aux sciences humaines sont foncièrement incohérentes ou immatures, ou bien est-ce le fait de querelles idéologiquement et socialement déterminées entre chercheurs épris de polémique?

L'hétérogénéité en cause ne vient pas de la science. Son origine est dans le monde. C'est le monde qui est hétérogène. Ou plus exactement c'est l'homme qui introduit l'hétérogénéité par rapport à la nature. En effet l'homme appartient aux deux mondes. Comme nous avons déjà eu l'occasion de le voir dans la première partie, l'homme appartient au monde naturel, notamment par son corps biologique, mais il appartient aussi au monde de l'action ou de l'esprit, essentiellement par sa capacité de manipuler et surtout de créer des symboles. Fondamentalement, si l'homme appartient au monde de l'esprit dont par ailleurs il est le constructeur, c'est du fait de sa capacité à participer à des interactions symboliques médiatisées par le langage.>>p.84-86

Commentaires

C'est un "Que sais-je" avec tout ce que cela indique, sa densité, sa petite écriture, mais aussi sa synthèse efficace. Il permet entre autres de comprendre les présupposés avec lesquels vivent bien des acteurs dans les entreprises (et aussi dans l'E.N.!)