Bases
philosophiques
Parménide
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<< La
notion de changement dans
l'histoire des idées, en
philosophie par exemple, est
indissociable de la
polarité établie
entre la permanence (structure)
et le changement (durée).
Ce débat fondateur nous
fait remonter aux philosophes
présocratiques, en
particulier à l'opposition
entre Héraclite, pour qui
le changement est l'essence de
l'Être toujours en
mouvement et en conflit entre les
figures des
éléments
matériels, le feu en
particulier, et Parménide,
pour qui l'Être est
permanence sous l'apparence des
changements. Cette opposition
radicale traverse les
théories du changement...
Six traditions de pensée
vont marquer le champ
psychosociologique.>>
Vocabulaire
de
psychosociologie
p. 65
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Héraclite
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Bases
théoriques
Que
l'on en ait conscience ou non, qu'on le
veuille ou non, chaque fois qu'on
souhaite, qu'on subit ou qu'on demande un
changement, on le fait à travers le
filtre d'une théorie. (Voir les 6
traditions de pensée à
droite de cette page)
Exemple:
Si
nous demandons à un
élève de changer sa
façon de travailler en lui
proposant de diminuer le nombre d'heures
qu'il passe devant la télé,
de modifier son heure de coucher, de
revoir la tenue de son cahier de textes
etc... c'est que nous pensons qu'un
changement doit être
planifié.
Si
nous le prenons à part et que nous
cherchons avec lui ce qui l'empêche
de travailler efficacement, c'est que nous
pensons qu'il a les capacités de
trouver lui- même les moyens
d'améliorer sa façon de
faire, de développer ses
capacités d'organisation et de
travail.
Si
nous demandons à quelques-uns de
ses camarades de l'aider, par un travail
en groupe, à s'organiser autrement,
c'est que nous pensons que l'influence
du système "petit groupe" va
modifier sa façon de
travailler.
Bien
sûr, dans la pratique, on trouve
souvent des recoupements entre ces
différentes
méthodes:
Par
exemple, il semble que nos gouvernants
sont plutôt influencés par
l'approche nord-américaine du
"changement planifié" et de
"l'analyse systémique"; ce qu'on
retrouve dans le "développement
organisationnel" (DO).
Les
acteurs sociaux français ont
plutôt en perspective "la dynamique
du changement" et le "changement
institutionnel".
On
trouve là un des facteurs des
difficultés du compromis
social.
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Les
6 traditions de pensée sur le
changement
la dynamique du changement
;(Kurt Lewin) à
l'image de la physique :
Champ de forces avec
équilibre qui
évolue constamment (on
parlerait actuellement de
"rapport de forces")
l'approche systémique
; <<Le système,
individuel, groupal, social est
cette totalité
d'éléments
interdépendants qui se
forme en interaction avec un
environnement complexe et
d'autres systèmes. Ces
systèmes se maintiennent
ou changent suivant des processus
complexes de régulation,
des régulations les plus
simples, mécaniques, comme
la commande thermostatique, aux
régulations les plus
complexes du vivant, comme
l'autopoièse
(autoréférence et
auto-production du
système). Mais, dans tous
les cas, il s'agit toujours d'une
structuration dynamique
d'éléments en
interaction et formant un
tout.>> p.66 Vocabulaire
de
psychosociologie
le changement
planifié, the planning
of change (de la tradition
pragmatique américaine)
(John Dewey, Tessier) << Le
changement planifié, c'est
le changement défini comme
la résultante d'un plan,
d'une volonté et d'une
intention d'en arriver à
un nouvel état
souhaité, individuel,
groupal ou organisationnel. Mais
ce changement intentionnel se
produit au terme d'un
processus rationnel, celui
de la résolution de
problèmes.>> p. 66
Vocabulaire de
psychosociologie
le développement
(développement
personnel, des groupes,
organisationnel social) (Gordon,
Allport, Carl Rogers) proche des
métaphore biologiaue
<< Autant la structure
de l'organisme a pu inspirer
maints systémistes, autant
le passage progressif, par
étapes, du germe
originaire à l'organisme
adulte est la source
d'inspiration des
théoriciens du
développement. Il est
toujours présupposé
un état incomplet,
inachevé, virtuel d'un
tout organique, vivant, qui
ensuite grandit, se
déploie, s'actualise
pleinement dans toute sa
maturité.>> p. 67
Vocabulaire de
psychosociologie
_
Le changement institutionnel
(issu des traditions
marxistes et post-marxistes,)
centré sur les rapports de
pouvoir (Lourau, Lapassade,
Mendel: sociopsychanalyse)
<<approche qui va
être définie le plus
souvent en critiquant d'autres
théories du changement
psychosociologique, les
qualifiant d'adaptatrices, de
manipulatrices, de reproductrices
de l'ordre établi.>>
p. 67 Vocabulaire de
psychosociologie
le changement et l'inconscient
<<mettant en relief
l'importance décisive de
l'inconscient et de l'imaginaire
comme sources ou obstacles au
changement>>(
Institut
Tavistock,
Bion, Anzieu,
Kaës
) <<C'est ainsi, par
exemple, qu'Anzieu parlera de
« l'illusion groupale »
comme du point aveugle de bien
des pratiques de la «
dynamique des groupes ».
Ce
n'est sans doute pas un hasard si
l'approche critique
psychanalytique a
été
développée
principalement dans les courants
de pensée
européens, en France et en
Grande-Bretagne en particulier.
En effet, la psychanalyse et ses
nombreuses variantes ont
occupé une large place
dans les cultures
européennes. Les cultures
nord-américaines ont fait
au contraire une plus large part
à la sociologie
d'inspiration fonctionnaliste et
aux psychologies behavioristes
(comportementalistes) ou
humanistes.>> p. 67
Vocabulaire
de
psychosociologie
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La nécessaire complexité
multidisciplinaire.
Un autre
aspect du changement est qu'il a le plus souvent
une dimension personnelle et une dimension sociale.
C'est ce que développe Georges Hervé
dans la page "Transformation
personnelle, transformation
sociale".
Souvent
nous avons la tentation de réduire cette
question du changement à une seule de ces
dimensions.
- cet
élève doit changer d'attitude
vis-à-vis du maître: c'est son affaire
(car c'est un élève agressif...) ou
celle de la classe (car c'est un meneur qui se
préoccupe de son image auprès des
copains...)? ... ou des deux? ...et comment alors
les articuler ?
<<Toute
perspective psychosociologique
du changement repose à
la fois sur une conception
psychologique du changement
individuel ou personnel et sur
une conception du changement
social.
La
référence
à plusieurs disciplines
et, au moins, aux apports de
la psychologie et de la
sociologie est une constante
des travaux sur le changement
psychosociologique. Que ce
soit la perspective du
changement d'attitude ou de
valeurs des personnes «
agents de changement »
chez les lewiniens, le
développement optimal
de la personne dans la
conception
existentielle-humaniste* des
rogériens, ou de
l'élaboration
symbolique à la
rencontre de l'inconscient
chez des psychanalystes, le
changement personnel est au
coeur de la perspective
psychosociologique. Mais ce
changement est
inséparable des
changements sociaux, dans le
groupe, l'organisation, la
société.
Changement systémique,
mouvement social ou
reproduction sociale, l'action
individuelle s'inscrit dans le
cadre plus large de l'action
sociale. Et bien d'autres
disciplines sont alors
impliquées dans
l'analyse du changement :
anthropologie, sciences
politiques, histoire
etc. Dans tous les cas l'
enjeu central est bien celui
de développer les bases
psychologiques et
sociologiques d'une
théorie du sujet et
d'une théorie de
l'action sociale.>> p.
70 Vocabulaire
de
psychosociologie
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L'illusion du
volontarisme et du rationalisme
Une autre de nos
tentations est de croire que la volonté
seule peut changer les choses; on accusera donc
l'élève qui ne change pas d'attitude
de "mauvaise volonté" ou
"d'absence de volonté", mais si nous
nous regardons d'un peu plus prêt nous savons
bien que la plupart du temps la volonté
n'est pas suffisante ( pour arrêter de fumer,
par exemple !).
On croit
également (surtout nos dirigeants!) qu'il
suffit que la demande de changement soit
rationnelle et bien conçue. On pense
alors qu'il suffit de décrets et de
circulaires. Notre expérience nous montre
qu'il n'en est rien. Il y a donc d'autres facteurs
qui interviennent dans les changements.
|
<<Les
apports de la psychanalyse,
développés principalement
en Europe, ont permis de remettre en
cause toute approche trop volontariste
ou rationaliste du changement, en
introduisant la part
irréductible des forces
inconscientes dans la
détermination de la conduite
humaine. Par ailleurs, les travaux
humanistes des psychosociologues
nord-américains, en particulier,
mettent en relief le caractère
tout aussi irréductible de la
liberté humaine et du projet
comme source du changement
intentionnel, volontaire ou non. C'est
bien cette dialectique des
déterminations et de la
liberté qui représente le
mieux, peut-être, l'aventure du
changement dans une perspective
psychosociologique. Cette dialectique
est fondée sur ce paradoxe
premier où il est dit que
l'homme n'est jamais totalement
déterminé, il n'est
jamais non plus totalement
libre.>> p. 71 Vocabulaire
de psychosociologie
La résolution
de problèmes, les
innovations...tout cela est souvent bien
peu rationnel:
<<Le
côté naïf du
modèle "résolution de
problèmes", c'est qu'il
considère les personnes et les
administrations comme rationnelles. On
a cru longtemps que les institutions se
fixaient des objectifs en fonction
desquels elles déterminaient
leurs conduites. Dans cette
perspective, les innovations seraient
des réponses à des
problèmes
posés.
Ce
devrait être le cas, mais cela
n'est pas souvent vrai. Beaucoup
d'innovations sont des solutions pour
des problèmes qui ne se posent
pas ou pour des gens qui n'ont pas
besoin de ce genre de solution !
La
rationnalité des organisations
est uniquement superficielle et surtout
à usage externe ! Ainsi les
organigrammes des organisations, si on
les regarde de près, sont rien
moins que rationnels.>> p. 113
Ducros
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Le changement
dans la classe
Le
changement dans une classe peut être
envisagé comme changement dans un
système. En effet la classe peut être
vue comme un système de
systèmes.
<<"En
tant que personne, l'enseignant est
aussi, à lui seul, un système
vivant complexe. Il est présent dans sa
classe avec ses conflits intérieurs, ses
ambivalences et ses contradictions, ses
désirs et ses peurs. A partir de toutes
ses expériences relationnelles
antérieures, il s'est constitué
des règles du "jeu intérieur" dont
il n'est que très partiellement
conscient. Ces règIes
élaborées en réponse
à des situations passées n'ont pas
un caractère d'immuabilité. Elles
sont toujours, quelque part, en cours
d'élaboration.
On peut en dire
autant de chaque élève pris
individuellement. De ce point de vue le
groupe-classe est un système de
systèmes, lui-même inclus dans un
système plus vaste...
Lorsque
l'enseignant intervient dans sa classe en
fonction d'une démarche
pédagogique que j'appellerai "jeu
institué", il va entrer plus ou moins en
résonance avec le "jeu intérieur"
de chacun et avec le "jeu interrelationnel" du
groupe dans le cadre d'un "jeu institutionnel"
qui surdétermine, mais en partie
seulement, les autres "jeux".>> p. 55
Ducros
Nous
savons bien que les acteurs et les personnes ne
sont pas purement rationnels; et pourtant nous
prétendons agir de façon très
rationnelle dans la conduite de nos classes et dans
les changements (en particulier dans
l'apprentissage) que nous demandons aux
élèves; mais dans la
réalité notre action est conduite par
bien d'autres facteurs que la volonté, le
projet et la rationalité:
<<Lorsque
les phénomènes de classe sont
complexes, rapides, imprévisibles et
constatés par un seul individu
plutôt que de façon
intersubjective, une pratique pédagogique
très réfléchie est à
la fois peu fréquente et peu
fonctionnelle (...). D'où
l'intérêt plus prononcé
à accumuler des "trucs", une sorte de sac
à outils pédagogiques (exercices,
matériaux, unités, projets) qui
répondent au plus grand nombre de
situations. D'où également, la
tendance à fortifier sa
préparation avec un modèle
heuristique de l'instruction plutôt qu'un
modèle préétabli.
Enseigner, c'est
en grande partie improviser "bien", en puisant
dans une gamme variée et surtout
à portée de la main, de
matériaux et de modes d'animation de
classe (...). On enseigne davantage en
tâtonnant, en captant les humeurs labiles,
en réagissant de manière
intuitive, etc., que ne le projettent les
modèles théoriques de l'enseignant
décideur, clinicien, résolveur
rationnel de problèmes ou
vérificateur d'hypothèses
didactiques (par ex. Shavelson, 1975, 1976)" (M.
Huberman, 1983, p. 170).>> p. 53
Ducros
Que va
t-il alors se passer quand nous prendrons
conscience que notre action n'atteint pas son but,
que malgré nos rappels à l'ordre
certains élèves continuent à
parler dans leur coin, que tel élève
n'a pas fait le devoir que nous lui avions
demandé?
<<Lorsqu'un
enseignant constate que ses efforts sont
inefficaces, que le changement escompté
ne se produit pas, il a tendance à
renforcer son action dans la même
direction, en renforçant du
même coup les résistances de la
classe. Il redécouvre alors cette
volonté illusoire de changement que
l'école de Palo Alto a
théorisé sous le concept de
changement I ou "plus de la même chose"
(P. Watzlawick et al. 1972) et qui fait dire
à F. Perls que "toute intention de
changement produira l'effet opposé" (F.
Perls, 1977) ...
Cette
découverte permanente des paradoxes du
changement, si elle n'est pas
intégrée et analysée dans
la formation des enseignants, peut conduire
à bien des échecs et à bien
des découragements, voire des maladies."
(P. Ducros, 1984, p. 142-143).>> p. 57
Ducros
Résistances
aux changements
Devant
n'importe quel changement nous opposons
immédiatement des "résistances
personnelles" car nous sommes tous
habitués à nos "routines" :
elles simplifient le travail et rassurent. Ces
résistances sont normales et obligatoires,
elles sont là pour assurer notre
équilibre puisque tout changement se traduit
par la création d'un
déséquilibre interne, d'une tension
interne (voir: Les
tensions
systémiques
) ou encore : ("Interactions
Institution-professeurs"
). Tout changement serait donc impossible? Non,
mais il est nécessaire que nous assumions,
et de même pour nos élèves, les
conséquences psychologiques de ces
changements. Ce qui demande une capacité
à faire face à
l'anxiété.
Les
institutions (E.N., établissements,
syndicats ... ) vont secréter des
"résistances collectives" qui
appuieront nos "résistances
personnelles".La plus ou moins grande
rigidité de ces institutions et leur
capacité plus ou moins grande à
accepter l'anxiété de leurs
participants permettront ou non au changement de se
produire.
Là,
encore, les dimensions sociales et personnelles
interfèrent.
|
<<Une
situation et des relations nouvelles
peuvent entraîner chez les
individus de fortes tensions
personnelles ; en outre, Jaques
établit pourquoi le
changement ne devient réel que
si le sujet en assume ses
conséquences psychologiques
: tant que des réajustements
à ce niveau ne sont pas
opérés, les changements
risquent d'affaiblir les
mécanismes de défense de
l'individu et de provoquer en retour
des résistances
considérables.
Ainsi, les
résistances au changement et les
tendances de l'organisation à se
structurer de façon rigide
paraissent-elles non seulement comme
des réactions
nécessaires, visant à
préserver
l'intégrité de la
personnalité des individus et la
cohésion des groupes, mais
répondent en outre à des
besoins très puissants que les
recherches de Lewin semblent
mésestimer. D'autres travaux,
par exemple ceux de Menzies, dans des
hôpitaux, d'après les
hypothèses de Jaques, confirment
ces observations.
Elles conduisent
à cette autre remarque : la
manière dont une organisation et
ses membres réagissent au
changement dépend
également de leur
degré de tolérance
à l'anxiété.
... Plus la tolérance à
l'anxiété est grande, et
moins l'on tend à établir
des barrières rigides et
réprimer les conflits.>>
p. 463 Levy
|
Comment
se fait-il que les changements soient si
difficiles? c'est qu'ils font intervenir des forces
puissantes situées à des niveaux bien
plus profonds qu'on l'imagine en
général, à l'intérieur
des institutions et des personnes.
<<Mon
expérience personnelle
récente m'a montré, de
façon impressionnante, combien
les individus utilisent les
institutions dont ils sont membres pour
renforcer des mécanismes
individuels de défenses contre
l'anxiété, en particulier
contre le retour de ces
anxiétés primaires,
paranoïdes et dépressives,
décrites pour la première
fois par Mélanie
Klein....
L'hypothèse
spécifique que j'examinerai est
que l'un des éléments
primaires de cohésion reliant
les individus dans des associations
humaines institutionalisées est
la défense contre
l'anxiété
psychotique.
En ce sens, on
peut penser que les individus
projettent à
l'extérieur les pulsions et les
obiets internes qui, sinon, seraient la
source d'anxiété
psychotique, et qu'ils les
mettent en commun dans la vie des
institutions sociales où
ils s'associent. Ceci n'est pas
dire que les institutions
utilisées de cette façon
deviennent « psychotiques »,
mais ceci implique effectivement que
nous nous attendions à trouver
dans les relations de groupe des
manifestations d'irréalisme, de
clivage, d'hostilité, de
suspicion et d'autres formes de
conduites mal
adaptées.>> Elliott
Jaques in Levy p. 546
|
|
Des
"manifestations d'irréalisme, de clivage,
d'hostilité, de suspicion et d'autres formes
de conduites mal adaptées", n'est-ce pas ce
que nos voyons souvent dans les institutions qui
nous entourent? Nous pouvons comprendre ainsi leur
origine et parfois leur utilité! Nous
pouvons également mieux comprendre la
difficulté des changements qu'ils soient
personnels ou institutionnels, qu'ils soient
adressés à nous ou à nos
élèves.
Ces
termes de "psychotique" "paranoïde"...peuvent
paraître incompréhensibles,
exagérés à certains ou venant
d'une pensée particulière. Aussi
voici la même idée
présentée par André de
Peretti, bien connu des enseignants, dans un autre
régistre que celui de la psychanalyse, celui
de "l'économie
systémique":
|
<<
On ne peut mettre en doute que les
institutions et les systèmes
sociaux à tous les niveaux, par
leur fonctionnement,
protègent de
l'incertitude galopante, sur
l'emploi des puissances, comme ils
préservent de la
désarticulation ou des
heurts brusques. Ils protègent
d'autre part de doutes et de
craintes sur autrui et sur soi, qui
seraient trop coûteux. Ils
évitent donc aux
collectivités comme aux
individus les à-coups de
restrictions excessives ou
d'emballements. Il apportent de ce fait
une simplification opportune à
la complexité des relations ou
de l'identité.
C'est
ce que concluent Max Pagès et
trois autres chercheurs à
l'issue d'une étude sur «
l'emprise de l'organisation » :
« Les institutions seraient
ainsi le lieu où les individus
travaillent collectivement leurs
inconscients les plus profonds.
Elles constitueraient une sorte de
gigantesque système de
défense collective, un
gigantesque sociodrame de
défense contre la conscience de
la mort...
Les
pouvoirs ou les autorités ne
sont donc pas seulement des
concentrations de puissances
résultantes ou des influences
déterminantes. Leur
interposition produit ce qu'il faut
bien appeler un volant
d'énergie de régulation
: et celui-ci assure un «
régime » simplifié
et stabilisé des rapports,
occasionnels ou habituels, de force et
d'influence entre les individus.
>> p.81 De
Peretti
|
La
formation aux changements
Est-il
possible de "former aux changements"? La CEGOS
(organisme de formation) nous donne l'exemple
californien:
<<Dans
le passé, la formation
professionnelle était un moyen
de perpétuer les
compétences de maîtres
qualifiés et les croyances des
porteurs de la conscience morale. Dans
le monde industriel en mutation, et
particulièrement dans les
entreprises que nous avons
visitées, elle est un des outils
de l'adaptation des personnes aux
stratégies d'adaptation des
entreprises. En tant que telle, elle
bénéficie d'un statut de
plus en plus élevé parmi
les fonctions indispensables à
la survie et au développement
des entreprises et de
l'économie....La formation,
c'est l'ensemble des moyens qui
permettent aux personnes et aux groupes
de « changer » leurs
attitudes et leurs savoir-faire dans le
but de transformer en
réalité la vision de
l'entre-prise et celle de
l'individu.>> p.14 CEGOS
|
|
Depuis
la disparition des MAFPEN la formation continue des
enseignants est bien réduite et notre
institution n'a pas encore pris en compte la
nécessité de cette formation continue
pour assurer les changements qu'elle
demande.
Pourrait-on
dans la formation initiale des maîtres tenir
compte de cet aspect? Cela demanderait d'organiser
un travail de réflexion sur soi, sur ses
peurs du changement à travers des exercices
où des changements impromptus seraient
effectués et analysés. Cela
demanderait de réfléchir aux
conditions d'un changement, d'en introduire dans la
formation elle-même à l'occasion des
adaptations exigées par les nouvelles
techniques, méthodes, exercices, mises en
situation...
Les
7 conditions d'un changement
réussi
|