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La violence à l'école et la formation des maîtres 

Eric Debarbieux 

 

Adresse aux responsables

            La violence en milieu scolaire est depuis une vingtaine d'années une préoccupation majeure pour vos concitoyens. Elle est un défi qui ne pourra se régler par une invocation naïve à la " restauration de l'autorité " ou par des recettes magiques de court terme. Ne croyez pas les vendeurs de recettes: rien ne pourra se résoudre hors de la longue durée.

 

             Si bien sûr, il faut prendre en compte les victimes des drames soudains qui parfois accablent l'actualité, il n'en reste pas moins que la violence extrême est rare dans les écoles. C'est la conclusion de toutes les enquêtes sérieuses.

Ne guidez pas votre politique sur cette violence extrême : ce serait vous condamner à courir derrière les illusions du fait-divers.
 

             Ce qui est fréquent, et qui pourrit littéralement la vie de certains établissements est une violence moins spectaculaire, mais quotidienne, usante et répétitive. Les conséquences de cette violence sur la santé mentale et les performances scolaires des élèves (comme des enseignants) sont considérables : décrochage scolaire, dépression, stress... Savez-vous par exemple que le risque de faire une tentative de suicide est quatre fois plus important chez les adolescents soumis au harcèlement entre pairs ?

 

             Cette violence a des causes multiples et aucun simplisme n'est de mise. Elle peut être une violence de groupe liée à la délinquance d'exclusion, tournée contre l'institution et ses représentants, elle est dans ce cas très marquée socialement. Elle peut être aussi liée à des troubles du comportement dont la recherche a depuis longtemps montré qu'aucune cause à elle seule n'était une explication suffisante : ni " mai 68 ", ni le chômage, ni la monoparentalité ne suffisent à en rendre compte, encore moins l'immigration ou la télévision!

Au-delà de cette querelle sur les causes, il est des voies plus sûres et moins idéologiques qui peuvent inspirer l'action. C'est le chemin des réformes à mener d'urgence ; ce sont des conditions indispensables à la prévention de la violence.

 

             Les établissements les plus en danger sont les établissements où l'instabilité des équipes éducatives est la plus grande. Cela signifie d'abord une réforme du mode de nomination national des enseignants dans le second degré, qui est un des facteurs majeurs de cette instabilité dans les zones sensibles. Les jeunes enseignants nommés pour leur premier poste y sont deux fois plus à risque de se faire agresser - et à risque d'abandon du métier.

 

             La recherche internationale montre que des enseignants formés à connaître les phénomènes de violence, à gérer leur stress, à animer un groupe encourent deux fois moins de risque de se faire agresser, et savent diminuer les tensions dans leur classe.

             C'est sans doute la réforme majeure à introduire :

une révolution de la formation initiale et permanente incluant à égale dignité les savoirs disciplinaires ET la pédagogie. Professionnaliser les enseignants par une formation initiale et continue de haut niveau est une condition absolue pour lutter contre la violence à l'école.

 

             Loin des idéologies " antipédagogistes ", la criminologie spécialisée montre avec insistance que ce sont les stratégies basées sur l'école elle-même qui sont les plus efficaces dans la prévention de la violence et de la délinquance.

             Bien entendu cela doit se doubler d'un travail partenarial avec les travailleurs sociaux, avec la police et la justice. Bien entendu cela implique de savoir aider les parents et le milieu social, plutôt que de les stigmatiser, mais encore une fois il y a des réformes d'urgence à réaliser et elles concernent notre éducation nationale. Ces réformes seront difficiles à mener, elles deviendront possibles en substituant le courage politique à la facilité démagogique.

 

Voir:

Observatoire International de la Violence Scolaire

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Commentaire

Réaction
<< Je ne pense pas que la formation continue de haut niveau pourrait résoudre le problème de la violence à l’école, celle ci pourrait être parmi les facteurs déterminants. Les comportements des enseignants jouent un rôle important dans la diffusion de la violence. Etre d’une manière permanente face à un public d’enseignés nécessite des qualités artistiques, des compétences multiples, du charisme .... Alors, je pense que ces critères doivent être prises en considération pour devenir enseignant. >>
 

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