PLAN
DU SITE
|
Violence
à l'école :un défi mondial
?
Eric
Debarbieux
Editions Armand Colin.
ISBN:
2-200-26708-8
(2006)
|
|
Dernière de
couverture
La violence en
milieu scolaire est devenue une
préoccupation mondiale. Enjeu
éducatif et politique majeur, elle est
malheureusement loin d'être abordée
comme il le faudrait pour affronter positivement ce
mal planétaire, où il y va de notre
avenir culturel et démocratique ; elle
alimente tout un discours de la «
décadence » qui sert d'alibi à
de menaçantes entreprises de
régression.
L'auteur de ce
livre fait litière, avec un humour ravageur,
de ces récupérations et de leurs
atours pseudo-scientifiques. Expert reconnu, esprit
indépendant, il ne s'installe pas davantage
dans la posture symétrique, bien pensante
mais surréaliste, de négation du
problème : à aucun moment il n'oublie
l'oppression vécue par les
victimes.
Son propos est de
fournir à chacun, enseignant, responsable
politique ou simple citoyen, une
présentation objective du
phénomène pris dans sa
complexité et sous toutes ses dimensions.
Une expérience de terrain de plus de vingt
ans, en Europe, en Amérique et en Afrique,
le savoir théorique constitué au fil
de ses recherches par lui et son équipe, une
synthèse approfondie de la
littérature scientifique mondiale sont les
gages de son sérieux.
Ce tableau ouvre
sur les stratégies possibles pour faire face
de manière pragmatique, efficace et
motivée au problème. L'accent est mis
sur l'importance du dialogue Nord/Sud, qui seul
permettra ce renouvellement d'approche qu'exige sa
« mondialisation ».
De lecture
captivante, aussi constamment rigoureux
qu'utilement illustré d'anecdotes
significatives et de tranches de vie, cet ouvrage
est un exemple parfait de science
engagée.
ÉRIC
DEBARBIEUX, docteur en philosophie, est professeur
en sciences de l'éducation à
l'université de Bordeaux. Éducateur
ou instituteur auprès d'enfants et
d'adolescents en difficulté durant plus de
dix-huit ans, il s'est imposé par ses
travaux sur la violence à l'école. Il
dirige l'Observatoire International de la Violence
à l'École.
|
Table des
matières
Remerciements -
Préface
Introduction
La «
découverte » de la violence à
l'école
Un doute
nécessaire
De la connaissance
à l'action
Un projet
d'écriture
Chapitre I. La violence
manipulée
Une histoire
sensationnelle
Une histoire
rentable
Une science
suspecte
Le risque de la
négation
Conclusion :
plaidoyer pour une navigation
rationnelle
Chapitre II. Quantifier la
violence : pour une critique des chiffres
administratifs
Y a-t-il un
statisticien dans la salle ?
La France, «
Signa » ou le compte impossible
Enquêtes
scientifiques
Conclusion : la
nécessaire indépendance de la mesure
de la violence à l'école
Chapitre III. La violence
ordinaire : définition et
conséquences
La
définition de la violence
Les
microviolences
Définir la
violence : un faux problème ?
Conséquences
des microviolences : une enquête
Les violences
sexuelles
Conclusion
|
Chapitre IV. Comprendre la
violence
Quelques
simplismes
L'approche par
facteurs de risque
Les paradoxes de la
« mondialisation »
Conclusion : sortir
du simplisme
Chapitre V. Agir contre la
violence
Les solutions de M.
Muscle
Les « bonnes
pratiques »
Une approche
écologique
Conclusion : le
refus de l'impuissance
Chapitre VI. Défi
mondial, échec français
?
L'évolution
de la violence à l'école en
France
l'école
élémentaire
L'évolution
de la violence à l'école en France :
le collège
Discussion :
l'école française dans le mur de la
violence ?
Conclusion
générale
Postface. Pour
une fédération des recherches sur la
violence à l'école : l'Observatoire
international de la violence à
l'école.
Historique
Buts
Structures
en milieu
scolaire
Activités de
l'Observatoire international de la
violence
Bibliographie
|
Un passage
<<« Le
développement de l'enfant est d'origine
multifactorielle [d'où] la
conceptualisation de modèles complexes qui
admettent l'existence de plusieurs trajectoires du
développement humain normal ou
déviant. Le modèle transactionnel est
un modèle qui permet de conceptualiser les
stress comme des transactions entre l'individu et
son environnement. Ce modèle rejette
l'idée que la compétence sociale et
scolaire de l'enfant est le résultat d'un
seul processus biologique ou encore d'un seul
processus de socialisation comme celui de
l'influence de l'éducation parentale. Le
modèle transactionnel conçoit
plutôt le développement humain sous
l'angle de l'apparition des facteurs qui peuvent
soit augmenter (facteurs de risque) soit
réduire (facteurs protecteurs) la
probabilité de développer un ou des
troubles de comportement. »
Bref, cette approche est
à la fois probabiliste, non
déterministe et complexe, ayant
dépassé depuis longtemps
l'idée qu'un seul stresseur peut engendrer
en soi une vulnérabilité fatale.
Autre-ment dit, la monoparentalité seule,
par exemple, n'explique rien, n'est pas une cause
de la violence, pas plus qu'aucun facteur pris
isolément. Tout est question de combinaison
de facteurs de risque dans l'augmentation de la
probabilité de risque et dans la
capacité de chaque individu à faire
face à un événement
précis, ce qu'on appelle communément
maintenant sa capacité de résilience.
Ainsi, Rutter (1985), un des grands
spécialistes de cette approche, intitulait
dès 1985 un de ses articles «
Résilience face à l'adversité
: les facteurs de protection contre les
désordres mentaux ». C'est juste-ment
en mesurant ce qui peut « prédire
» la vulnérabilité
(c'est-démontre la résilience. En
tout cas, selon ce même Rutter (loc. cit.),
la présence d'un seul facteur n'augmente pas
la probabilité de problèmes
ultérieurs. Pour lui la probabilité
des problèmes émotifs et
comportementaux augmente considérablement
avec l'association de plusieurs facteurs de risque.
Par exemple un enfant vivant dans un quartier
défavorisé n'est pas plus à
risque de vulnérabilité qu'un autre
enfant, sauf si se cumulent d'autres
problèmes, dans les relations parentales ou
dans les relations avec les pairs et
l'environnement social et scolaire. L'approche
transactionnelle des facteurs de risque n'est-elle
pas après tout, mutatis mutandis,
basée sur un même socle
épistémologique que celle de
l'interactionnisme symbolique : la construction
réciproque de la personnalité et des
statuts sociaux ?>> p. 154
|
Commentaire