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L'Europe et l'avenir du monde

 

Michel Foucher

 

Editions Odile Jacob ISBN: 978-2-7381-2281-0 (2009) 19 €

Dernière de couverture

« Quand on n'est ni un État ni une nation, comme c'est le cas de l'Union européenne, comment agir dans un monde mû par de puissants intérêts géopolitiques nationaux particuliers ? Comment peser sur des acteurs plus enclins aux rapports de force qu'aux compromis ? Comment prendre en compte la part de ressentiment et la mémoire longue des peuples qui sont entrés dans le jeu ? Bref, comment influencer sans dominer ?

Il est temps pour les Européens d'assumer leur histoire récente, de se penser par eux-mêmes et de dessiner une représentation lucide du monde qui leur soit propre.

Cet essai veut rétablir le lien vital entre le passé et l'avenir des Européens, afin de concevoir notre destinée comme celle d'une communauté de nations pesant sur la marche du monde. » M. F.

Géographe et diplomate, Michel Foucher a notamment publié Fronts et Frontières et L'Obsession des frontières. Il est professeur à l'École normale supérieure et ancien directeur du Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères.

Table des matières

Introduction

Vingt ans plus tard, l'Europe hors les murs

Une géographie active

CHAPITRE PREMIER

Comment devient-on européen ?

L'idée européenne vue du dedans

L'idée européenne vue du dehors

E pluribus unum ?

Valeurs européennes, américaines, occidentales ?

CHAPITRE 2

La limite et la borne

Une extension territoriale illimitée ?

La Turquie, la Russie et l'Europe instituée

Turquie : dedans ou dehors, mais toujours là

La Russie : le défi de la proximité

CHAPITRE 3

Changer d'échelle :

les Européens dans l'arène mondiale

Les « mondialisateurs » et leurs représentations

du monde : lecture critique

Les Européens acteurs de la mondialisation,

avec bien d'autres

À l'échelle planétaire, quels sont les intérêts européens ?

Le monde change plus lentement qu'on ne le dit

Sur quels espaces géographiques et politiques extérieurs

les États européens peuvent-ils espérer peser ?

Conclusion

Agir comme centre de pouvoir

Solidarité

Conscience de soi

Un passage

<<VALEURS EUROPÉENNES, AMÉRICAINES, OCCIDENTALES ?

L'originalité des valeurs du modèle européen peut se décliner en ingrédients que Tzvetan Todorov nomme sans hésiter : rationalité, justice, démocratie, liberté individuelle, laïcité, tolérance. Ajoutons-y la place de la pensée critique et le doute, vertu philosophique qui rend les Européens tou_ jours insatisfaits de l'état des choses, à la différence des Américains. Le questionnement est permanent, comme l'autocritique, qui empêche parfois de choisir de quel côté de l'histoire se situer. Cette identité de l'Union est mou-vante car en construction ; elle s'est renouvelée dans les deux dernières décennies, dans le sens d'une bien plus grande diversité : nouveaux peuples, nouvelles langues', mémoires et passés différents. L'enjeu est donc dans l'ouverture aux autres. Il n'y a pas de construction européenne qui vaille pour les citoyens sans un effort de connaissance de l'histoire et de la culture des autres. L'Autre de l'Europe a longtemps été son passé ou plus exactement une interprétation de ses épisodes les plus sombres, contre lesquels il fallait bâtir autre chose, en contenant « les particularismes et l'ortie des caractéristiques nationales2 ».

A la recherche de lieux et de noeuds de mémoire européens, Pierre Nora établit sept catégories : historiographiques (Mémorial de Caen), fondateurs (du droit romain aux Lumières, de la Révolution à l'impérialisme ; on pourrait ajouter le marxisme), cruciaux (militaires et diplomatiques), géographiques (le Rhin), culturels et économiques (la Hanse et la City), créatifs, symboliques (Saint-Jacques-de-Compostelle et ses chemins, la Déclaration des droits de l'homme, Auschwitz'). À moins que le lieu primaire de la mémoire européenne ne soit ses multiples et instables frontières, lignes de front, mais d'où provinrent ensuite plusieurs des initiateurs de sa configuration démocratique actuelle. Aujourd'hui, l'Autre est tantôt le voisin, d'où les interrogations que nourrissent les extensions successives de l'Union, tantôt les pays émergents et concurrents.

Les sondages récents indiquent que les Européens distinguent un ensemble de valeurs européennes communes (61 %) par rapport à d'autres continents ; mais au regard de valeurs définies comme occidentales, seul un tiers soutient une spécificité européenne contre 44 % estimant qu'il n'y a pas de valeurs européennes communes, mais des valeurs occidentales globales2. Jugement partagé par une majorité de Français (52 %), comme par les Néerlandais, les Belges, les Suédois ou les Allemands ! Alors que les nouveaux États membres réputés proches des États-Unis restent les plus attachés à la spécificité des valeurs européennes, la perception prévaut d'une « proximité » entre Européens au plan des valeurs.>> p.45

Commentaire

Pour tous ceux qui s'intéressent à l'Europe.