L'idéal,
la réalité et la haine
Nous
sommes tous confrontés aux conflits
entre nos idéaux et la
réalité: nous nous
apercevons progressivement que nos enfants
ne sont pas comme nous aimerions qu'ils
soient; nos élèves ne
progressent pas comme nous le
souhaiterions; l'école
n'évolue pas aussi vite que cela
nous paraît souhaitable et pas
forcément dans la direction que
nous voulons. La question est de savoir
comment nous gérons ce conflit
interne? Plus la distance entre
l'idéal et la réalité
est grande, plus notre souffrance est
grande (comme pour le
stress)
et plus le risque de "dérapage" est
important. Mieux nous comprendre, mieux
voir comment nous réagissons
à la frustration provoquée
par ce conflit permet de mieux analyser
les mêmes situations chez nos
élèves et chez les jeunes en
général. De la
compréhension de nous vers la
compréhension de l'autre c'est le
chemin le plus sûr et le plus
efficace pour nous aider et aider les
élèves dans la
résolution de ce
conflit.
Un
témoignage d'un prof. sur ce conflit
"idéal/réalité" << Je
dirai qu'on fait ce que l'on peut au
cas par cas. Je me situe pour tout
le monde : je suis en LP. Quelques cas
concrets : 1) Les
Contrôles en Cours de Formation.
Dur, dur, je suis vraiment contre
mais il faut bien le faire. En
même temps, il faut bien expliquer
les choses aux élèves. Je
leur dis mes craintes (pas que je suis
contre, juste que je vais essayer de les
évaluer le plus objectivement
possible et que ça va demander de
ma part et de leur part un grand effort).
En même temps : je leur dis
clairement les conséquences des
CCF, à savoir, un diplôme
maison (mais ça ils le sentent
dès qu'ils sont en stage)
etc 2) Les 3/4 n'ont
pas choisi leur voie : alors en
théorie et dans
l'idéal, ils pourraient
changer de voie à la fin de la
première année. Dans
la réalité, si ils
se retrouvent où ils sont c'est
bien parce que les places qu'ils
convoitaient n'étaient pas
accessibles pour eux (donc encore moins en
fin de seconde pro). Il faut donc
à la fois les motiver pour qu'ils
continuent l'année en leur laissant
un peu espérer une
réorientation (mensonge) tout en
glissant le peu de chances de se
réorienter et surtout en insistant
à l'atelier sur
l'intérêt du métier
dans lequel ils sont.
Généralement ça
marche car le stage se passe plutôt
bien et tombe au moment où ils se
font recaler pour la réorientation.
(j'espère avoir été
clair, c'était là juste un
premier jet d'idées) 3)
L'idéal
aussi pour eux quand ils sont en
LP (pour au moins la moitié
de mes élèves), c'est le CFA
car ils sont payés. C'est difficile
car le LP est donc la voie de garage,
difficile de leur montrer que
l'apprentissage n'est qu'une
illusion (par chance, dès
novembre certains de leur copains en
apprentissage leur expliquent la
dure réalité : 50 %
arrêtent). 4) Il y a aussi bien
entendu la différence entre
le cours parfait prévu chez soi et
celui que l'on donne en
réalité... On se
retrouve devant de vrais
élèves. Mais ça c'est
un peu bateau, non ? 5) J'avais un
idéal de ce qu'était
l'Enseignement et en particulier
l'Enseignement Professionnel : de par mon
parcours, de par mes origines modestes (si
je me lance là-dedans ça va
être très long, donc
j'abrège). Disons en gros qu'une
fois passées les premières
impressions (j'ai un collègue qui a
une culture générale
très impressionnante, un historien,
j'étais comme un petit enfant
devant lui, je comprenais rien à ce
qu'il disait) et bien le "mythe"
s'effondre (là je ne parle
pas que des collègues, je parle par
exemple de l'utopie
émancipatrice que me
semblait porter l'Enseignement
Professionnel, par exemple). 6) J'essaye de
concilier la réalité et mes
idéaux, donc (est-ce si
évident ?) je suis militant et
toujours ouvert aux
expérimentations.>> L'idéal
dans le travail
Marie-Anne Dujarier dans son livre
"L'idéal
au travail" explique
comment, dans bien des cas, l'idéal devient
norme, contrainte, non plus imposées
uniquement par soi-même mais par
l'extérieur : "par les clients qui nous font
vivre, par les experts qui savent...
L'obligation d'être parfait sur tous
les critères viendrait d'une demande
sociale... c'est-à-dire aussi de
soi-même" (P. 175). Ainsi
"l'idéal devient un projet à
atteindre et non plus un modèle
inatteignable" (p. 183). Ce qui fait qu'on
ne peut plus contester les objectifs mais seulement
les moyens à sa disposition: <<Lorsqu'un
salarié « ose » contester
un objectif parce qu'il est impossible
à atteindre, ou lorsqu'il souligne
l'impossibilité d'atteindre
simultanément deux objectifs
contradictoires, il est « mal vu
». Dans un service
gériatrique, celui qui
déclare ne pas pouvoir respecter
les chartes déontologiques et
éthiques compte tenu des moyens qui
lui sont alloués, ou qui dit
simplement qu'il n'a pas assez de lits
pour exercer pleinement ses missions de
service public, est traité de
« râleur ». Ses pairs, sa
hiérarchie, les usagers et les
juges peuvent lui donner raison d'un
hochement de tête, mais cette prise
de position ne modifie aucunement la
prescription. Dès qu'un
décalage entre fins et moyens est
constaté ce qui est le cas
quotidiennement la tendance
consiste à dénoncer le
manque de moyens. Celui qui oserait dire
que les fins sont trop ambitieuses passe
pour un marginal, un
désespéré, un fou, un
raté.>>(p.176)
Mais dans le cas où l'idéal
devient "norme" alors chacun cherche à se
débrouiller pour résoudre le conflit
interne que cela engendre. Marie-Anne Dujarier
distingue dans
son livre les
"héroïques" qui acceptent les
prescriptions idéales et cherchent à
les réaliser, les traitant de "surhumaines"
et pour lesquelles il faut "avoir la foi", du
dévouement et donc s'assujettir alors
à l'institution.
Les "pratiques" ne dénoncent
pas l'exigence idéale pour ne pas être
en situation de déviance mais ils ont
renoncé à s'y conformer: Ils prennent
du "recul" par rapport à la
situation.
Les "enchanteurs" gardent la norme
idéale mais s'arrangent pour ne pas avoir
à s'y confronter; c'est le cas de ceux qui
sont "dans les bureaux", loin du terrain. Ils
fabriquent des prescriptions de toute-puissance
(les recettes!)
Les "résistants"
dénoncent les normes idéales, ils
acceptent leurs limites et ne se réfugient
ni dans la toute-puissance, ni dans
l'impuissance.
Dans tous ces cas, quand
on est en "première ligne"
il faut "faire face", ce qui
entraîne souvent qu'on
fasse "comme si". Comme si
on y croyait à cette
perfection (de pouvoir faire
recevoir tous les
élèves d'une classe
à un examen, que 80% d'une
classe d'âge passent le
bac...); comme si on
respectait toutes les demandes
(un programme entièrement
vu et compris par les
élèves...);
comme si les appels
d'offre allaient permettre une
égalité de
traitement entre les
prestataires... Car on sait bien
que "celui qui ne joue pas le
jeu de la simulation de
l'idéal perd tout
crédit" (p.207) et
on s'obligera à
produire les documents
(cahier de texte bien rempli...)
car "la production de signes
permet d'éviter les
sanctions prévues en cas
d'écart à la norme,
fut-elle
idéale>> alors
<<il faut simuler que
l'on est
tout-puissant,
en produisant les documents
prévus pour
cela>>.
(p.208) ( 1'44
) - Toutes
les Vidéos Un idéal
trop élevé peut être source de
haine
Le
Surmoi
est un concept qui traduit la
contrainte que la culture exerce
sur l'individu pour imposer les
renoncement pulsionnels
nécessaires et
éventuellement
excessifs.
L'idéal du Moi
est
le substitut du narcissisme
infantile, il a une fonction de
motivation, un aspect dynamique
qui soutient l'aspiration au
progrès.
Le Moi
idéal
est la survivance nostalgique du
narcissisme perdu et du
désir d'omnipotence qui
l'accompagne.
Il nous faut un idéal, il
est bon de présenter des
idéaux aux élèves car
l'idéal est un moteur; c'est lui
qui nous fait progresser, qui les fait
grandir. C'est lui qui indique une
direction, un chemin vers où aller,
un encouragement, une source de
"motivation".
<<L'idéal défini
comme un projet pousse l'homme à
l'action. Il le met en situation
d'affronter les limites du monde, des
autres et de lui-même. Dans
cette tension, il peut rêver d'avoir
assez de puissance pour briser ces
contraintes et atteindre enfin son
idéal. Philosophes et
psychanalystes rapprochent alors
l'idéal du concept de toute
puissance ... Nous rejoignons ici le
concept freudien de "Moi idéal" qui
désigne l'idéal de toute
puissance narcissique,
référé au
modèle infantile
préoedipien. Alors suivant en cela
l'analyse de Janine
Chasseguet-Smirgel
(2000)
les concepts d'Idéal du moi et de
Moi idéal sont
indissociables. Ils sont deux voies
qui visent un même projet, celui de
se fondre à son idéal:
L'idéal du moi
"apparaît comme le substitut
séparé du moi par un
écart, une déchirure que
l'homme cherche toujours à
abolir">>.
(L'idéal
au travail
p.181)
L'idéal est donc lié au
narcissisme et donc à la confiance en
soi, à l'estime de soi; c'est pourquoi il
est si important pour les élèves. Son
absence handicape le travail: "Pourquoi
travailler, ça ne sert à rien,
à quoi bon!". Mais inversement un
idéal trop élevé peut
être un handicap aussi grand: "A quoi bon
travailler puisque je n'y arriverais
pas!"
De plus si l'idéal
est trop élevé,
trop inatteignable, il peut
devenir source de haine envers
celui qui l'édicte, ou
celui qu'on croit qui
l'édicte, ou parfois
envers soi-même (on est un
"incapable") (voir:
Jean
Pierre2)
sentiment renforcé parfois
par la parole de l'autre qui vous
le jette à la figure "tu
es un incapable".
C'est ainsi que des
programmes
démentiels, des exercice
"à astuces
inaccessibles"(voir
Pascal),
des exigences trop importantes
... peuvent être, au moins,
sources de souffrance et parfois
même de haine. On
n'oubliera pas le dicton "qui
fait l'ange , fait la
bête"! <<Les
tyrannies de l'idéal sont
un phénomène social
central des
sociétés
hypermodernes. Les organisations
exigent toujours plus de leurs
employés qui ont le
sentiment de n'être jamais
à la hauteur. Et chacun
d'attendre une reconnaissance qui
n'est que chichement
délivrée.>>
Vincent de Gaulejac.
Préface:
L'idéal
au travail La
haine est "primordiale".
Curieusement on ne sait pas que la
haine est "primordiale", dans le sens
où elle est au début de la
vie. C'est elle qui assure notre
différenciation d'avec
l'autre (la mère...). La haine est
à la source de la distinction de
l'autre. Ainsi la haine, chez certains
jeunes, n'est pas refus de relation mais
plutôt impossibilité de
garder une distance par rapport aux autres
; impossibilité de se sentir
suffisamment distant pour une relation
plus positive. En quelque sorte ils sont
dans un idéal trop absolu (d'amour,
de pouvoir, de sexualité...) pour
pouvoir se contenter de la
réalité, de cette pauvre
réalité dans laquelle nous
sommes. Alors ils préfèrent
haïr cette réalité et
chercher à la détruire
plutôt que de modifier leur
idéal.
C'est aussi le problème de
cette distance entre ce que les
jeunes
attendent du travail
et la
réalité de celui-ci.
Enseignants, nous nous y heurtons
souvent. <<Selon
le dictionnaire, la haine est un
sentiment violent qui pousse
à vouloir du mal à
quelqu'un et à se
réjouir du mal qui lui
arrive. Freud
(1915) écrit que le sens
originaire de la haine
désigne la relation au
monde extérieur
étranger qui apporte les
excitations : «
L'extérieur, l'objet, le
haï seraient tout au
début identiques. »
Ainsi, ce serait la relation au
déplaisir qui serait
déterminante, d'où
cette affirmation : « la
haine, en tant que relation
à l'objet, est plus
ancienne que l'amour », car
ce sentiment trouve sa source
dans les pulsions de conservation
du Moi et non dans les pulsions
sexuelles (même si dans un
second temps la haine peut se
lier à ces
dernières et se faire
« sadisme »). Ainsi
peut-on en inférer
à la suite de Paul-Laurent
Assoun (1995) que «
haïr est une manière
de s'autoconserver,
jusqu'à la destruction de
l'autre, alors qu'aimer est une
façon [...] de
faire exister l'autre
».>>
p.719Dictionnaire
international de la psychanalyse.
Alain de
Mijolla <<Ce
sentiment qui vise à
détruire semble donc
s'opposer radicalement à
l'amour. Or, comme le souligne
Roger Dorey (1986), « il y a
entre l'un et l'autre une
parenté profonde : non
seulement la haine
précède l'amour
mais sans doute n'y a-t-il amour
que parce qu'il y a haine, aux
origines mêmes du sujet
». En
effet, Freud (1915c, 1925h) a
montré que la haine n'est
pas que destructrice de l'objet :
posant la première limite
différenciatrice entre le
dedans et le dehors, elle en
assure la permanence et est au
principe de sa
constitution.>>
id.
Nous faisons, peut-être,
parfois, quelque chose d'un peu semblable
quand nous refusons tout compromis dans
une position politique, syndicale,
scolaire pour garder "nos principes",
notre idéal?
Et nous préférons
parfois l'échec (la destruction)
plutôt qu'une solution qui ne serait
pas totalement conforme à ce que
nous souhaitons
idéalement? La haine
est insupportable
La haine que nous avons tous en nous
(consciente ou inconsciente comme au moins "reste
du passé") est insupportable. Nous
cherchons donc à nous en protéger. La
façons la plus fréquente est de
l'attribuer aux autres ("C'est pas moi,
c'est lui") . "Les jeunes sont agressifs", "ils ne
sont plus ce que nous étions"
(l'idéal nostalgique du passé). Et la
tentation pour résoudre notre conflit
interne est alors parfois de chercher à le
mettre dans la réalité externe en
provoquant un conflit avec l'élève,
le parent, la classe, (voir interaction
professeur
élève,
l'institution...)
là au moins ce conflit est clair, on peut
agir dessus.
On peut également prendre
la haine de l'autre à notre
égard pour de l'argent
comptant: "il nous hait, c'est donc
que nous sommes haïssable", sans nous
apercevoir que cette haine s'adresse
à travers nous à bien
d'autres (la société, la
famille, telle personne...) (voir:
le
transfert).
Si nous n'y prenons pas garde nous serons
alors tentés de répondre
à cette haine par de la haine (nous
avons en nous les ressources
nécessaires pour cela!) ce qui
entraînera une réponse
agressive à l'agressivité de
l'autre (voir jeune
violent).
On peut également nier
cette haine qui est en nous, nous
privant ainsi de comprendre qu'elle puisse
exister chez l'autre et de trouver les
capacités d'une réponse
adaptée.
Prendre conscience de
ces processus, c'est nous
permettre de prendre de la
distance par rapport à nos
automatismes, de retrouver une
marge de liberté et
d'acquérir les
possibilités d'analyse des
situations
difficiles. La
haine actuellement
On parle souvent de haine ces
temps-ci dans les journaux à propos
des jeunes qui "cassent tout par
haine", ou de ces "gens fort
différents, aux parcours personnels
totalement
hétérogènes, vivant
aux quatre coins du monde et n'ayant pas
d'atomes crochus ni de culture commune
(et qui ) peuvent s'affilier aux
réseaux en raison de leur haine de
l'Occident et du sentiment d'être
agressé par lui" (cité
d'Al-Quaida parle. Le Monde 19/4/06);
François Bayrou souligne «
la haine inextinguible au sommet de
l'Etat entre le numéro un et le
numéro deux du
gouvernement». France
3....
Certains résistent
à cette ambiance. Ainsi ces
familles victimes du 11 septembre qui
interviennent dans le procès de
Moussaoui. "Mais cette fois, au lieu,
comme les procureurs , de mettre en
scène les peines et les
souffrances, il s'agissait, par contraste,
de souligner l'absence de haine, la
volonté de ne pas céder au
désir de vengeance de famille
opposées à la peine de
mort" E.L (Le Monde21/4/06) . Ici
l'idéal (l'opposition à la
peine de mort) ne se transforme pas en
haine. <<"Face
aux difficultés, tous
s'accusent réciproquement:
la hiérarchie, les
collègues, les jeunes, les
policiers, les parents, les
politiques... Tout est toujours
de la faute des autres!",
constate Charles Roizman. Et
si chacun se réappropriait
sa part de
responsabilité? Si
les institutions
elles-mêmes, à leur
manière,
sécrétaient peur et
violence? Si la crise du
lien social confirmait chacun
d'entre nous dans son sentiment
d'impuissance?>> Le monde
C.V. 19/4/06
Bien des explications ont été
données en particulier celle de la
contrainte de la mondialisation qui exige toujours
plus de compétition. En voici une autre, sur
un autre plan, donné par Marie-Anne
Dujarier: <<Par l'analyse socio-historique
des psychopathologies et de leur traitement, Alain
Ehrenberg (1998) montre que nous assistons à
une transformation normative importante. Au conflit
névrotique né de la confrontation
avec l'interdit aurait succédé une
société dans laquelle le conflit a
laissé place à un vertige
face à l'absence de
limite.
Au conflit entre le permis et le
défendu (générateur de
culpabilité) succède la tension entre
le possible et l'impossible. Dans cette
nouvelle normativité sociale, "commettre une
faute à l'égard de la norme consiste
désormais moins à être
désobéissant qu'à être
incapable d'agir ". L'individu "trajectoire"
est indéterminé et sommé de
"devenir lui-même", face à l'infini
des possibles. Cette évolution donne lieu
à des "pathologies de l'insuffisance",
pathologies narcissiques
caractérisées par "le fait
d'être prisonnier d'une image tellement
idéale de soi qu'elle rend
impuissant".
Cette hypothèse recoupe celle que
des psychanalystes dressent à partir de leur
expérience clinique. Un psychanalyste
lacanien formule ainsi le diagnostic qu'il porte
sur ses sujets contemporains : "Ce qui fondait la
réalité, c'est qu'elle était
insatisfaisante et donc toujours
représentative du défaut qui la
fondait comme réalité. Ce
défaut est désormais
relégué à un pur accident,
à une insuffisance momentanée,
circonstancielle et c'est l'image
parfaite, autrefois idéale, qui est devenue
réalité" (C. Melman, 2002, p.
46).>>L'idéal
au travail
p.183
Ces
constatations pourraient nous encourager
à travailler "la
confiance en
soi"
des élèves, leur "estime
d'eux-mêmes et des autres". Pour
cela ne doit-on pas veiller constamment
à l'adaptation des exigences aux
personnes? Ni trop, ni trop peu! La
question se pose également au
niveau institutionnel dans la confection
du "socle
commun",
des programmes... Réactions <<Merci pour
cet exposé, il me permet de mieux comprendre
la reaction de haine dun de mes enfants pour
lun de ses professeurs et me rassure quant
à la nature de mon fiston. Pauvre
professeur, pauvre ado... et quilest longle
chemin qui mène vers
lharmonie!>> <<Merci,
c'est intéressant bien que le titre du
sujet, à priori, ne m'inspirait pas
beaucoup... La haine parait un sentiment tellement
négatif à première vue qu'on
tout simplement envie de le refuser ou de nier son
existence, bien qu'il soit une
réalité dans bien des cas de ce
délicats passage de l'enfance à
l'âge adulte. Il me rassure sur moi
même, j'ai tellement desteté l'un de
mes profs que je me demandais otujours comment
j'avais pu arriver à avoir des sentiments
tellement négatif à un àge
encore tendre (14 ans) et je comprends maintenant
l'attitude de mes enfants... Pauvres profs...,
pauvres profs !!! >> <<Merci,
c'est un article riche et très
intéressant. Pourrait-on introduire une
nuance entre moi idéal ou idéal du
moi et tension jamais totalement aboutie vers
l'accomplissement de soi ? (Identification de
potentiel à actualiser, en tenant compte des
limites, les siennes propres et celles du contexte
socio-économique et historique). Ce qui
permet justement une attitude adulte face aux
frustrations narcissiques. >> <<bonjour je
suis abonnée à votre édito et
je viens de recevoir celui du mois de mai sur
l'idéal. J'ai trouvé très
pertinent d'aborder ce sujet et très
intéressant ce que j'en ai lu jusqu'ici.J'en
profite pour vous dire que,instit en maternelle,
votre site est l'un de mes favoris amicalement
>> francine <<Face
à une classe jamais homogène le
maître se doit de faire progresser au maximum
de ses capacités chaque élève
de cette classe . Pour atteindre ce but il semble
qu' une progression rigoureuse et cohérente
bien ancrée dans la réalité
soit plus efficace qu'une auréole
d'idéaux . Ces idéaux portés
par des projets trop souvent pompeux , peu
réalistes et donc rarement menés
à terme , étoffent la rubrique du "
beaucoup de bruit pour rien " et sous le couvert de
bons sentiments exonèrent surtout de rendre
des comptes .La dernière phrase a-t-elle
bien sa place dans un discours sur l'école ?
Ne serait-elle pas plus attendue dans un sermon
prêché du haut d'une chaire ?>>
Martine Hello Institutrice
républicaine <<Bonjour, je
trouve le thème d'actualité mais il y
a un autre aspect du problème : c'est que
nos élèves et étudiants sont
parfois surpris (vexés) suite à des
comportements de leur enseignant qui ne le
considère pas comme un être humain: il
ne doit pas comettre des erreurs en enseignant et
se comporter d'une façon idéale (ne
pas s'énerver, ne pas crier, être tout
le temps sérieux, souriant, disponible et
ponctuel). Ce sont les mêms attentes d'un
enfant envers ses parents et surtout sa
maman.>>
De façon plus
générale on peut se demander
d'où viennent ces phénomènes
actuels de "tyrannie de l'idéal" et des
haines qu'elle génère?