<<"Sabotage"
? Le mot est prononcé. La guerre de religion
entre des philosophies de l'homme et de
l'éducation est doublée par le refus
de pans entiers de toute immixtion dans le
système par la Nation et la
démocratie. Et pendant ce temps le monde
change (et les autres pays aussi) et l'école
ne le sait pas ou ne veut pas le
savoir.>>
<<Le socle
commun a-t-il été pensé en
tenant compte des élèves de Segpa ?
Quid des élèves d'IME ? Le livret de
connaissances et de compétences national
(les deux livrets à l'essai) sera-t-il
adapté pour une utilisation avec tous les
parents ? >>
<<Commentaire
à propos du débat sur le Socle Commun
et autres querelles pédago /
antipédagos: Le socle commun est comme les
"réformes" précédentes une
nième occasion , certes de relancer et
d'entretenir en permanence le débat sur
l'éducation , ce qui en soi n'est pas
inintéressant, mais aussi pour moi de
constater, une fois de plus, qu'au nom d'une
fallacieuse "unité de la Nation" et donc de
l' "Ecole de la République" , les textes
officiels en viennent nécessairement
à un apparent consensus de façade
dont de moins en moins d'acteurs sont dupes : il
faudra bien un jour que les différents
"partis" qui sur ce terrain s'affrontent depuis des
lustres, en viennent à accepter le "divorce"
, si possible à l'amiable , par
"consentement mutuel", au lieu de se livrer
à cette guéguerre perpétuelle
dont chacun sait pertinemment qu'il ne convaincra
pas ses adversaires . Après la
laïcité en matière religieuse (
et donc la liberté fondamentale de choisir
ses croyances ou ses incroyances et de
célébrer les cultes de son choix ),
pourquoi ne pas enfin accepter la pluralité
des convictions pédagogiques liées
à des choix différents de
hiérarchies de valeurs beaucoup plus
qu'à de quelconques "vérités
pédagogiques" ? Pourquoi ne pas admettre en
conséquence une "laïcité
pédagogique" et donc permettre à
chacun des acteurs de l'éducation de
participer à la construction et à la
vie de l' école de son choix ? Que
reprochent ici les "antipédagogistes" aux
supposés "pédagogistes" , sinon une
supposée atteinte à la liberté
de penser lorsqu'ils prônent une
éducation globale de la personne ? Nous
pourrions donc tous être d'accords sur UNE
VALEUR ESSENTIELLE , à savoir la
liberté de chacun : et pour faire bonne
mesure , une "EGALE LIBERTE" ... et en
conséquence de cet accord permettre en effet
à chacun de l' exercer, au lieu de vouloir
prescrire aux autres ses propres croyances ou choix
philosophico-pédagogiques. Trahison de
l'idéal "républicain de l'
école" ? Qui alors a inscrit "Liberté
Egalité Fraternité" au fronton de nos
institutions, en particulier scolaires ? Ne
suffirait-il pas que chacun prenne enfin ces trois
idéaux au sérieux pour accepter de
construire en commun nos "communes" LIBERTES ,
notamment d'apprendre ce que bon nous semble et
à notre façon , pourvu que tous ces
apprentissages préservent et si possible
augmentent cette "EGALE LIBERTE" ? Mais
peut-être faudrait-il une dose trop grande de
Fraternité pour accepter que chacun vive
ainsi sa propre liberté et reconnaisse du
coup l'égale liberté des autres ?
Mais , bien sûr , ce que j'énonce
ainsi est la devise d'une "Nouvelle Ecole" ( bonne
nouvelle d'une nouvelle éducation nouvelle
... ) , singulière nouveauté d'une
vieille "devise" que tous les "partis
pédagogiques" semblent pourtant
vénérer tout en jouant à qui
supprimera la liberté de son adversaire :
sur ce terrain désormais miné ,
changeons la règle du jeu : Pourquoi vouloir
nécessairement la "même école"
pour le "même Etat-Nation" alors que "nous"
ne partageons depuis longtemps plus les mêmes
valeurs ( SAUF éventuellement celles du
"noyau" de Liberté d'Egalité et peut
être encore un peu de Fraternité ) :
N'est ce pas un "Socle commun" , en effet "moral" ,
suffisant pour penser en commun la "réussite
de tous" ? Au nom de quoi ceux qui
désigneraient la référence
à ces valeurs de "moraline" pourraient ils
encore se dire "républicains" ? Mais se
référer à un tel "Socle de
valeurs" , n'est pas en effet se
référer à de simples "savoirs"
: il ne suffit pas de "Savoir que la devise de la
République" s'intitule ainsi, ni de savoir ,
même dans les détails les plus
érudits de l'histoire et de la philosophie
comment ces idées se sont construites , pour
y adhérer . Il faut et il suffit d'y
adhérer ... par libre choix , ou de ne pas y
adhérer , et dans les deux cas d'en tirer
les conséquences . Mais c'est ceci sans
doute qui constituerait pour une majorité ,
de quelque bord pédagogique qu'elle soit une
véritable "révolution" : que la
liberté , l'égalité et la
fraternité soient en effet elles mêmes
l'objet d'un LIBRE CHOIX , et d'aucune autre
"autorité" , ni politique, ni sociale, ni
communautaire historique préalable . C'est
bien pourtant la seule "révolution" qui me
semble aujourd'hui permettre de trouver une sortie
"par le haut" de la "guerre de religion
pédagogique" . C'est donc aussi à
chaque individu, sujet libre et responsable, qu'il
soit par ailleurs "enseignant", "parent" ,
"élève" , "formateur" ou quoi que ce
soit de ce genre, de "répondre" pour
lui-même à cette question ... et
éventuellement d'en partager ses propres
conclusions avec d'autres individus sujets aussi
également libres que lui .>> Armand
Stroh
<<"La
formation d'une grosse moitié (60%) des
élèves est bien faite ", dit M.
Bouvier !!! Où sont-ils ces heureux
60°/° ? Je suis professeur de lettres
dans un établissement parisien (
lycée et classe préparatoire)
très "favorisé": le niveau
écrit de mes "bons" élèves est
très faible ( grammaire, lexique, etc.). En
littérature, depuis que les programmes
d'Alain Viala ont été imposés,
c'est le désert. Les repères
chronologiques sont complètement
ignorés ... La plupart de mes
élèves qui arrivent en classe
préparatoire n'ont jamais fait une
dissertation ... Les collègues des autres
disciplines font des observations analogues. Ou
bien Alain Bouvier ignore tout de la situation
réelle - que fait-il alors au HCE ? ou bien
il pratique une politique de l'autruche : pourquoi
?>> Gilbert Beaune 4/06
<<Complètement
déconnecté de la
réalité !! Ce monsieur ferait bien de
retourner à l'école pour la
connaître, avant de vouloir la
réformer>> 4/06
<<Il y a des
choses valables dans ce document,en particulier en
ce qui concerne l'enseignement des lettres. Mais je
n'aime guère ce "travail sur les attitudes",
qui évoque le formatage idéologique,
et qui, si on le croise avec le triste rapport de
l'INSERM sur la prévention de la
délinquance chez l'enfant, a de quoi faire
peur. Transmettre un savoir, n'est-ce pas
suffisant?! On dirait que l'instruction est devenue
un gros mot ! Tout ce cathéchisme pseudo
civique et cette moraline sont de trop. >> F.
Guichard, professeur en CPGE litt, Aix
<<C'est
extrêmement intéressant car c'est
reconnaitre de réelles compétences
éducatives aux enseignants. Mais en tant que
conseiller principal d'éducation je me
demande comment risque d'évoluer mon
métier: plus de répréssion, de
sécurité retour du "surgé"? Ou
personne ressource en pédagogie et en
éducation pour les membres de la
communauté éducative? J'ai un peu
peur que l'on revienne aux solutions du "bon vieux
temps">>
<<Que
faites-vous de la culture physique, de la culture
artistique ? Il ne suffit pas de déclarer
que « l 'Ecole doit tenir compte de toutes les
formes d'intelligence » ou que «
l'acquisition d?une compétence requiert la
contribution de plusieurs disciplines » pour
que celles-ci fassent partie intégrante de
ce socle. De fait, des disciplines jugées
non essentielles (EPS, disciplines artistiques,...)
sont marginalisées, en les plaçant
« en parallèle » (loi Fillon)
elles sont mises en concurrence avec d'autres
jugées plus essentielles à la
réussite scolaire de l'élève.
En réalité, le Haut Conseil se prend
les pieds dans un discours qui se veut progressiste
tout en ménageant l'orientation comptable du
socle commun de connaissances : «
l'école a une obligation de résultat
». L'alibi des compétences ne tient pas
non plus. Ce n'est pas en déclinant une
taxonomie de compétences à partir
d'objectifs généraux que
l'école parviendra à cerner ce qu'il
faut enseigner. Par contre, le débat sur
l'essentialité des savoirs, débat
nécessaire pour éviter l'empilement
des connaissances tout en revendiquant l'apport
culturel des disciplines est lui mis au placard. En
résumé, ce socle de connaissances
épistémologiquement inconsistant et
piloté par des stratégies de
coûts financiers (on le voit avec la
réduction des postes au concours et
l'allègement à venir des programmes)
me semble bien mal défendable.
>>G.Orsi
<<"Le socle
commun est destiné au grand public" : mais
faute d'avoir donné les codes, le HCE risque
de rater son public. Les lecteurs non
spécialisés apprécieront sans
doute le retour à une grammaire de phrase,
à l'orthographe, etc., au lieu de la
bouillie pédagogiste post-moderne
aujourd'hui insinuée de force aux
élèves. Mais ils comprendront moins
les réticences, les demi-mesures, tout ce
qui est encore là pour faire plaisir aux
khmers rouges des Cahiers pédagogiques et
à ces grands zélateurs de la culture
française que sont les sieurs Zakhartchouk
et Fracowiack. Bref, on est à mi-chemin de
la restauration souhaitée, et les programmes
à venir auront fort à faire, à
partir de ce socle mi-chair mi-poisson, pour
assurer la réalisation des
possibilités réelles de chacun, et
réduire l'écart abyssal aujourd'hui
constaté entre les diplômes et les
compétences.>>Jean-Paul
Brighelli
<<"L'enseignant
n'a plus pour fonction unique de "transmettre des
connaissances" mais également de travailler
sur les attitudes." Je ne comprends pas.
Serions-nous sous un régime totalitaire ? Je
n'ai pas à dicter à mes
élèves leur attitude. Je leur
transmets des connaissances dans ma discipline et
les laisse libres de leur attitude (tant qu'elle
respecte, évidemment, les conditions
nécessaires au travail en classe). Les
propos que je lis dans cette interview sont
très dangereux quant au respect des
libertés individuelles. L'Ecole n'a pas pour
vocation de fabriquer l'Homme nouveau cher à
certains idéologues. Ce n'est pas mon
métier. -- Sébastien Moulin,
professeur de
mathématiques>>
<< A lire
dans les cahiers pédagogique 439 l'excellent
article de P. Perrenoud "le socle et la statue" qui
pose véritablement l'enjeu "politique" (au
sens noble du terme) d'une définition du
socle commun. >> philippe.nicolas (prof EPS
en collège)
<<Je crois
que le texte élaboré par le HCE
hésite entre deux logiques et on y voit
comme deux textes qui se superposeraient. On
comprend qu'un membre du HCE ne puisse s'en
démarquer, mais il faut bien reconnaitre
qu'entre l'éloge de la dictée qui
plus est comme exercice d'apprentissage (et pas
seulement d'évaluation!) alors même
que peu de choses est dit sur la capacité
à bien lire au sens de comprendre des textes
variés ne va pas avec la définition
des compétences qui est très
intéressante. De m^me, la culture humaniste
est réduite à un ensemble de
"connaissances" et on ne dit rien des pratiques
culturelles (voir à ce sujet mon
récent ouvrage: "transmettre vraiment la
culture à tous les élèves".
Membres du HCE, encore un effort pour être
dans une vraie logique de socle des
compétences! Voir le numéro des
cahiers pédagogiques que j'ai
co-coordonné sur le socle commun
(www.cahiers-pedagogiques.com
) >>jeanmichel.zakhartchouk
|