Dossier :
Idéal et
réalité
Nous
sommes tous confrontés aux conflits
entre nos idéaux, nos valeurs et la
réalité, dans notre travail,
notre vie personnelle ou en tant que
citoyen: nous nous apercevons
progressivement que nos
élèves ne progressent pas
comme nous le souhaitons; nos enfants ne
sont pas comme nous aimerions qu'ils
soient; l'école n'évolue pas
aussi vite que cela nous paraît
souhaitable et pas forcément dans
la direction que nous voulons. Par exemple
pour la refondation de l'école:
<<l'enthousiasme des premiers
temps a fait place à la
déception et au scepticisme.
>> Cafépédagogique.
Mais nous gardons en nous l'image de ce
que pourrait être un "prof
idéal", un "cours idéal", un
"élève
idéal".... Curieusement,
si l'on vagabonde dans la
littérature qui depuis la
nuit des temps questionne le
rapport de ces deux termes,
l'idéal est pratiquement
toujours présenté
en premier, comme si la
réalité ne pouvait
être abordée
qu'à l'aune du premier. Y
aurait il t'il d'emblée
une hiérarchie qui
donnerait le ton à ce
binôme ? Nous
sommes des foules sentimentales
qui avons soif d'idéal,
aspirées par les
étoiles, les voiles. Mais
on nous fait croire que le
bonheur c'est d'avoir, de l'avoir
plein nos armoires ". Alain
Souchon dans sa chanson " Foule
sentimentale " résume en
quelques vers les derniers
développements des
rapports houleux entre le
réel et l'idéal, le
plus souvent en la faveur du
premier contre le second : soyez
réaliste ou " changez vos
désirs plutôt que
l'ordre du monde " (Descartes)
pour désarmer toute
velléité
idéaliste....
Nous sommes tous
confrontés aux conflits
entre nos idéaux et la
réalité: nous nous
apercevons progressivement que
nos enfants ne sont pas comme
nous aimerions qu'ils soient; nos
élèves ne
progressent pas comme nous le
souhaiterions; l'école
n'évolue pas aussi vite
que cela nous paraît
souhaitable et pas
forcément dans la
direction que nous voulons. La
question est de savoir comment
nous gérons ce conflit
interne? Plus la distance entre
l'idéal et la
réalité est grande,
plus notre souffrance est grande
(comme pour le
stress)
et plus le risque de
"dérapage" est important.
Mieux nous comprendre, mieux voir
comment nous réagissons
à la frustration
provoquée par ce conflit
permet de mieux analyser les
mêmes situations chez nos
élèves et chez les
jeunes en
général.
Il semble que les
dimensions groupales des
situations d'enseignement, plus
particulièrement, parce
qu'elles font vivre
l'altérité,
l'irréductibilité
de l'autre et des autres,
qu'elles mettent en
présence de la vie
affective et pulsionnelle,
entrent en résonance avec
certaines configurations
psychiques (désirs et
mécanismes de
défense) et cristallisent
des enjeux narcissiques. Ainsi
peut-on comprendre qu'il soit si
peu investi, et même
impensé, dans
l'enseignement. L'éducation
des jeunes est une confrontation
d'une réalité avec
un devenir idéal
désiré pour ces
jeunes.
Pour les
élèves, un "bon"
cours, c'est tout d'abord un
cours où il n'y a pas de
problème de
discipline. Les
élèves insistent
particulièrement sur ce
préalable à tout
enseignement. Puis, en
deuxième position, la
structure du cours est aussi
très
importante. Les
enseignants apprécient
aussi beaucoup plus que les
lycéens le fait qu'un
élève soit
autonome. En fait, pour les
professeurs,
l'élève «
idéal » est une
personne qui maîtrise son
« métier
d'élève » sur
le bout des doigts et qui peut
donc se permettre d'être
non scolaire, de manifester un
certain esprit critique, le
lycée étant alors
un moyen d'épanouissement
de la
personnalité. Les
maths sont
représentées comme
un objet idéal. Le
raisonnement parfait, la
Vérité. En dehors
des maths, point de salut. Tout
est mathématisable
même si cela n'est pas
encore fait, c'est une question
de temps. Les maths sont ici le
miroir de la personne. (Voir
exemple du Professeur de maths
Brigitte) Jean
Pierre, un bon
élève de terminale
scientifique, a une
représentation des maths
idéalisée capable
d'aboutir à la haine de
soi (suicide) Cette
classe fait apparaître la
représentation des
mathématiques comme
être idéal ;
c'est-à-dire d'un
être pourvu d'une
pensée dont le
fonctionnement est parfait, d'une
pensée ordonnée,
atteignant la «
Vérité » ;
d'un être sans faille,
beau, harmonieux, unifié