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HYPOTHESES de la recherche

sur les violences subis par les enseignants

Anne Jolly

http://www.anne-jolly.com

 

             <<Les objectifs liés à la problématique de cette recherche et les connaissances associées aux domaines d'étude du stress psychologique et du traumatisme psychique amènent à formuler les hypothèses suivantes

             • Les agressions sont vécues par les enseignants comme des situations excédant ou risquant d'excéder leurs ressources adaptatives en tant qu'individu et professionnel. (C'est l'identité de la personne et celle de l' enseignant qui sont atteintes ou menacées.

             L'agression d'un enseignant par un élève n'est pas innocente. Comparativement à d'autres formes d'agressions, l'originalité de l'acte réside dans le fait qu'il a été délibérément induit par un être auquel l'enseignant se consacre directement ou indirectement, et ce, souvent par vocation. A ce titre, les liens qui unissent l'enseignant à son métier et les représentations qui lui sont associées semblent devoir être pris en compte. Mais d'autres variables entrent en considération dans l'évaluation de l'agression.

             • L'évaluation de l'agression est sous l'influence de variables personnelles stables ou conjoncturelles et de variables situationnelles (Lazarus & al., 198-1 ; Paulhan & al., 1995.

Des variables, telles que l'estime de soi, le lieu de contrôle, l'anxiété-trait, les valeurs, les croyances, mais encore les modalités de l'agression, la personnalité de l'élève ou l'expérience d'agressions antérieures, vont influencer l'analyse cognitivo-émotionnelle des enseignants. On s'accorde par exemple à reconnaître le rôle protecteur du lieu de contrôle interne et le rôle au contraire oppressif d'une anxiété-trait marquée (Paulhan & al., 1995).

             • Les stratégies de coping sont riches et variées. Elles débutent dès la phase de confrontation, si ce n'est avant, lorsque l'enseignant sent un danger potentiel. Les stratégies centrées sur le problème sont plus fréquentes que les stratégies centrées sur l'émotion. En revanche, au cours du coping subséquent à l'agression, les stratégies centrées sur l'émotion augmentent, notamment chez les sujets qui ont développé un PTSD.

             Bien que les conclusions des études soient contradictoires concernant les choix stratégiques des enseignants pour faire face aux mauvaises conduites des élèves (Blase, 1986 ; Salo, 1995), nous formulons cette dernière série d'hypothèses pour deux raisons. La première tient aux résultats recueillis lors de notre étude exploratoire, qui concluaient notamment à une nette préférence pour des stratégies du type résolution de problème. La seconde est liée aux études d'investigation sur la symptomatologie traumatique et les stratégies de coping, qui concluent à une corrélation positive entre PTSD et stratégies centrées sur l'émotion (Solomon & al., 1988 ; Valentiner & al., 1996).

             • Le soutien professionnel joue un rôle essentiel dans les processus de stress et de traumatisme. La cohésion de l'équipe éducative, s'appuyant sur un sentiment d'appartenance pour l'enseignant victime, réduit le stress et , favorise l'adaptation. En revanche, l'indifférence ou l'hostilité manifestées à la victime augmente le stress et le risque de développer unPTSD.

             Le soutien social est un modérateur essentiel du stress chez les enseignants (Boyle & al., 1995 ; Griffith & al., 1999), notamment lorsqu'il vient des partenaires professionnels (Greenglass & al., 1997). On peut supposer qu'un soutien rassurant et concret aidera l'enseignant à affronter l'agression et ses effets, tandis qu'une conduite indifférente ou hostile contribuera à développer ce que C. Barrois (1998) a nommé « traumatisme second ».

             • Le traumatisme psychique relève du même processus transactionnel que le stress, en termes d'évaluation, de coping et de variables modératrices. En revanche, le traumatisme renferme une dimension existentielle qui n'existe pas dans le stress. De nouvelles données du réel viennent bouleverser fondamentalement l'individu dans ses rapports avec lui-même et avec le monde.

             A l'origine, l'événement stressant et l'événement traumatique ne font qu'un. Cependant, dans le traumatisme l'évaluation de l'événement intègre non seulement une inadéquation entre les demandes et les capacités perçues, mais aussi une incapacité à assimiler une information nouvelle incompatible avec l'être-au-monde antérieur de l'individu. Aussi, les sujets qui ne développent pas de PTSD ou ceux qui récupèrent d'un traumatisme psychique sont-ils parvenus à assimiler cette information, à lui donner un sens. Ce ne sont donc pas les réactions émotionnelles immédiates qui vont conditionner la façon dont le sujet s'adaptera à long terme, mais le non-sens de l'agression. Dans une perspective phénoménologique, C. Barrois et L. Crocq soulèvent la question du non-sens qu'implique le traumatisme psychique (Barrois, 1988 ; Crocq, 1999).>> p. 154-156

PLAN des parties de la thèse

Anne Jolly

L'agression : du stress au traumatisme
LE SOUTIEN SOCIAL
Le coping
Jugements et évaluations
Les réactions Symptomatiques
Le vécu attaché à l'agression
Du milieu professionnel
Des proches
De la société
combattre, fuir ou pâtir
Image de l'élève agresseur
Portrait-robot de
l'élève agresseur

l'enseignant qui a le plus de risque

 

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