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AFFECTIVITÉ et INFÉRENCES OU CALCULS

thèse soutenue par: Benoît MAURET dans l'U.E.R. de Sciences de l'Éducation de PARIS V sous la direction du Professeur Gérard VERGNAUD .

Nous en donnons ici des extraits et des synthèses qui sont évidemment choisis de façon subjective.

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           Les inférences se construisent à la suite de propositions. Elles permettent de tirer des conséquences d'un fait.

           Nous distinguerons donc la structure qui assure le fonctionnement des modes de déduction et les objets sur lesquels opèrent les déductions. Deux sources possibles peuvent alimenter les mécanismes d'inférence :

           Une première source endogène, conduit à un travail d'investigation sur les facteurs "représentés" intervenant dans le schème comme les invariants, les règles d'action, les représentations associées.

           Une deuxième source correspond aux éléments du réel qui participent au fonctionnement du schème. Il s'agit d'une analyse des interactions avec les éléments signifiants extérieurs au sujet et qui alimentent le schème.

           Dans les deux cas nous pouvons observer des constructions affectivo-cognitives permettant le fonctionnement du schème. Si nous considérons les déductions construites à partir des facteurs "représentés" nous retrouvons différentes relations d'objet. Les invariants, les règles d'action peuvent comme nous l'avons déjà analysé faire émerger toute une dynamique pulsionnelle qui participera aux constructions des inférences, à leur fonctionnement ou à leur dysfonctionnement. De la même façon, les inférences s'appuyant directement sur les éléments du réel s'organisent nécessairement en signifiés qui se structurent dans un réseau de représentations. Nous retrouvons par conséquent les mêmes possibilités d'émergence de constructions affectivo-cognitives.

           En ce qui concerne l'aspect fonctionnel des inférences, il renvoie essentiellement aux mécanismes de la pensée.

           D'une part nous trouvons les constructions hypothético-déductives où interviennent la logique et la cohérence d'une situation. Nous nous intéresserons plus particulièrement au raisonnement logico-mathématique. Dans les calculs numériques ou algébriques, les démonstrations géométriques etc... peuvent apparaître différentes dynamiques affectives. Nous avons montré tout au long de notre recherche, les relations aux objets chiffres qui facilitent l'émergence de nombreuses dynamiques pulsionnelles et en particulier dans les activités numériques. Diviser par 2 n'aura pas le même sens que de diviser par 3 et de même entre petits nombres et grands nombres etc... Mais il s'agit du contenu sur lequel opèrent les inférences et nous avons déjà mis en valeur les possibilités d'intrication entre l'affectif et le cognitif en ce qui concerne les invariants et les règles d'action.

           Pour ne considérer que l'aspect fonctionnel des inférences nous soulignerons l'importance du choix des hypothèses, et la rigueur que véhicule ce type de pensée. Toute démonstration s'organise autour d'une chronologie et d'une forme nécessaire et rigide. De ce fait elle peut établir chez les sujets des relations d'objets distincts en fonction du vécu singulier de chaque individu. L'ordre induit par ce type d'activité de pensée deviendra le substitut de l'ordre établi par un univers parental strictement structuré avec une forte composante surmoique. Ainsi tel sujet pourra retrouver dans la forme démonstrative et rigoureuse d'une activité mathématique un cadre et un repère protecteur, un refuge rassurant tandis que tel autre sujet la rejettera en se sentant opprimé, contraint et prisonnier d'un système trop normatif. Jacques Nimier l'a très bien montré en considérant la relation aux mathématiques sous le mode de la maîtrise : "Les mathématiques considérées comme une expression du Surmoi dans sa forme régulatrice et acceptable pour le Moi peuvent servir à aider le sujet dans sa propre structuration. Ce sujet utilise le mécanisme d'introjection qui lui permet d'assimiler les qualités d'ordre et d'unité qu'il attribue aux mathématiques". Mais aussi sous le mode persécuteur avec une représentation négative des mathématiques : "Ces mathématiques dangereuses sont vécues sous forme de divers fantasmes; pour les élèves, ce sont les mathématiques qui les transforment en machines, qui amènent des destructions dans le monde, qui dépoétisent les choses, etc...". Par conséquent nous retrouvons dans la relation à l'expression mathématique, l'ambivalence qui met en évidence l'intrication et une structuration réciproque entre les facteurs affectifs et cognitifs. C'est l'activité cognitive par contamination qui structure l'activité affective et c'est l'activité affective qui également par contamination structure l'activité cognitive pour ne constituer en définitive qu'une seule et même entité affectivo-cognitive.

           Toujours sous l'aspect fonctionnel des inférences nous pouvons également observer d'autres formes de pensée. Il s'agit du jugement et de la pensée symbolique qui sollicitent certainement encore plus l'émergence de conduites affectives. Le plus souvent intuitive, cette pensée est fortement influencée par des mécanismes inconscients du fait qu'elle échappe à un langage structuré et qu'elle s'organise principalement dans des enchaînements associatifs. Facilitatrice d'expressions fantasmatiques, elle évolue par discontinuité, qui génère hasard, rupture et cahots.

           Comme pour les invariants et les règles d'action nous venons d'observer l'intrication entre les dynamiques cognitives et affectives pour les inférences et les calculs. Nous distinguerons cependant cette dernière composante des deux précédentes du fait qu'elle constitue une fonction du système psychique en participant activement à la pensée. Inférer est un acte. Par contre, les invariants et les règles d'action constituent des objets. Même s'ils peuvent participer et se mettre au service de la pensée en tant qu'outils, ils ne constituent pas une fonction en soi.

Exemple: Si nous prenons comme exemple le schème du dénombrement, nous observerons que les deux modes de pensée peuvent se superposer. Devant une collection d'objets à dénombrer l'élève devra faire un choix pour un déplacement spatial en réalisant des groupements et des alignements qui respecteront les invariants et les règles d'action nécessaires. Sa perception des unités sera orientée par des morphologies particulières qui influenceront son choix dans les stratégies possibles. Ces prises de décision relèvent à la fois d'activités cognitives mais aussi d'activités affectives conscientes ou inconscientes. De la même façon, devant l'énoncé d'un problème, l'élève devra isoler du contexte les éléments nécessaires à sa résolution. De sa faculté de juger et d'inférer si tel élément est pertinent ou non, de sa relation aux objets de l'énoncé dépendra l'organisation, l'efficacité et la réussite de la solution. Nous connaissons l'importance de l'habillage de l'énoncé et le rôle du clivage grands nombres / petits nombres pour la réussite à un problème.

           Nous soulignerons par conséquent la nécessité de distinguer le signifié objet du signifié fonction qui par son efficience participe certainement davantage à l'intrication entre l'affectif et le cognitif. Dans les inférences mais aussi pour les objets sur lesquels portent les inférences peuvent s'articuler à la fois des activités cognitives et affectives indissociables. De la même façon, la quatrième composante du schème présentée par Vergnaud correspond également à une fonction : il s'agit des prédictions et des attentes qui se réfèrent à des activités de la pensée.

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Affectivité dans:
les invariants opératoires
les inférences ou calculs
les règles d'action
les prédictions ou attentes

Textes tirés de la thèse de Benoît MAURET , Nombres et affectivité

dans l'U.E.R. de Sciences de l'Éducation de PARIS V sous la direction du Professeur Gérard VERGNAUD

Sommaire de la thèse de Mauret

Ethnologie et nombre

Entretien avec Sophie
Entretien avec Christelle
Approche de l'intrication de l'affectif et du cognitif

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