|
Les
interactions cognitivo-émotionnelles
Lacan, dans un
raccourci, présente la
réalité comme comprenant
trois domaines :
l'imaginaire,
le symbolique et le
réel.
|
|
PLAN
DU SITE
|
L'imaginaire,
c'est ce qui est lié, comme son
nom l'indique aux images, à ces
images personnelles et uniques qui se sont
inscrites en nous dans la relation duelle
que nous avons eue, en particulier, avec
notre mère. A ces images, sont
liées des émotions ;
l'émotion est quelque chose qui
touche au physiologique ; il y a
déjà là quelque chose
qui est à l'interface du psychisme
et du corps.
|
|
Le
symbolique,
c'est tout ce que la culture a inscrit en
nous comme tiers ; c'est la langue que
nous n'avons pas choisie mais qui nous
relie aux autres, c'est le raisonnement
(la logique) qui nous est commun avec les
autres humains ; c'est le monde des
signes, des codes, des lois qui
structurent les groupes
humains.
|
|
Lacan
rajoute enfin
le
réel,
(différent de la
réalité) qui est tout ce qui
est irreprésentable, insoutenable,
qui ne peut être mis ni en images,
ni en symboles, ni exprimable par des
mots, c'est un reste.
|
|
Le cognitif est un terme qui est pris
dans un sens plus ou moins large ; il peut aller
des processus de computation, de pensée
logique, jusqu'à tous les processus
intervenant dans la connaissance. Nous le prendrons
dans le sens étroit de processus rationnel;
le cognitif appartient donc au
symbolique.
|
Les interactions
cognitivo-émotionnelles
sont alors dans
l'interface entre l'imaginaire et le
symbolique, elles se situent dans ces mixtes
que sont:
- les
représentations (les maths
bonnes, mauvaises),
- les
symptômes (en début
d'année je commence toujours par
une migraine),
- les
métaphores (j'en ai plein le
dos de corriger des
copies).
|
Il y a
dans ces mixtes une forme et un fond
:
- la forme c'est
du domaine du cognitif qui se traduit par
des mots, par une localisation dans le
corps : la tête, le
dos...
|
- le fond c'est
l'émotion qui est rattachée
à ce mixte, c'est l'émotion
qui s'est inscrite dans ce
fond.
|
Le fond anime la forme, la
forme contient, structure, donne une forme au
fond.
C'est en cela que consiste l'interaction
cognitivo-émotionelle. Ces deux plans
(rationnel et imaginaire) interagissent
continuellement dans ces nuds que sont les
interactions cognitivo-émotionnelles. Le
plan du rationnel et le plan de l'imaginaire et des
émotions ne sont pas séparables,
ils sont comme les deux faces d'une même
pièce ;
Certains pensent qu'il est possible
de rester dans l'un : " nous sommes enseignants et
nous avons seulement à transmettre des
connaissances ". C'est une illusion, c'est un
fantasme.
|
Autrement
dit ces aspects sont inscrits dans le plus profond
du psychisme
des élèves, de
nous-mêmes.
C'est
peu dire, même si cela peut amener au
découragement, que pour motiver,
gérer les conflits... quelques
recettes-astuces ne sont pas
suffisantes.
Prendre
conscience de la "complexité "
de la réalité rend plus
modeste dans nos désirs et par
contrecoup moins culpabilisé en cas
d'échec.
|
Si nous
nous croyons capables de faire réussir tous
les élèves de notre classe, il est
bien évident que la réalité
sera tout autre et cela sera ressenti comme
étant de notre faute.
Si au
contraire, nous savons que la réussite des
élèves est fonction de nombreuses
variables (milieu, intelligence, histoire de
l'élèves, entourage etc.) dont
beaucoup nous échappent, alors nous serons
plus réalistes dans nos objectifs et nous
vivrons moins nos échecs comme des
fautes.
De
plus, la prise en compte de la complexité de
la réalité suggère de mettre
en uvre des processus eux-mêmes plus
complexes et donc souvent plus
efficaces.
|
Illustration
du noeux
cognitivo-émotionnel
La culture
télévisuelle vu par Valery
Giscard d'Estaing:
<<Cette
nouvelle culture de l'information s'appuie
sur le couple
émotion-simplification,
débouchant sur
l'affirmation. Emotion
véhiculée par l'image,
choisie en raison de son potentiel
affectif; simplification du raisonnement,
en raison de la brièveté du
temps octroyé; et affirmation pour
conclure. On peut même
résumer davantage, en disant que ne
subsiste, dans la plupart des cas, que le
couple émotion-affirmation: on
passe d'une émotion forte à
une affirmation péremptoire qui se
grave dans la tête.>> Les
Français Réflexions sur le
destin d'un peuple. Ed. Plon,
p.300
|
On peut voir une analyse
plus fine de cette intrication
du cognitif et de
l'affectif
dans la thèse de Benoît
Mauret
Voir :Le vécu
émotionnel des enseignants confrontés
à des perturbations
scolaires:
http://www.erudit.org/revue/RSE/2004/v30/n3/012083ar.html
|
|
Réactions:
<< je tiens
seulement à vs remercier pour tt ces sujets
educatifs ;je suis marocains ;beaucoup
interessé par le sujet de la gestion de la
classe ;et du groupe en genéral;je suis
enseignant et j'ai bq appris de vs a travers ces
sujets.merci et veillez accepter mes respects les
plus sinceres>>
<<site
remarquable et bien construit, que je n'ai
malheureusement pas le temps de parcourir en
entier. Mon questionnement se situe autour de la
place de la création, la
créativité par rapport à la
triade imaginaire,symbolique,réel. La
création se situe-t'elle comme une irruption
du réel tel que peut l'être un
traumatisme, parfois "irreprésentable" et
non symbolisable par tout un chacun ?
>>
<<Bonjour,
Etant en formation capsais, afin de devenir
rééducateur spécialisé
en école primaire, je cherchais depuis le
début de ce mois des explications concernant
le réel, l'imaginaire et symbolique !
Après plusieurs recherches, je
découvre avec enchantement votre site,
clair, enrichissant voire passionnant ! Merci pour
vos étincelles>>
|
|