PLAN
DU SITE
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Qu'est-ce que le
"psychisme"
Nos
élèves sont-ils des
ordinateurs ou des sujets? La question est
d'importance pour un
enseignant!
On n'agit pas
de la même façon sur un
ordinateur ou un sujet!
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Derrière
l'évidence de la question se cachent des
choix théoriques importants qui ont des
conséquences précises,
concrètes sur des questions que se pose tout
enseignant:
Comment motiver nos
élèves? Comment transmettre nos
connaissances? Comment écouter un parent?
etc...
Or ce qui
différencie un ordinateur d'un sujet c'est
que ce dernier a un psychisme.
(Je
préfère ce terme à celui de
"mental": voir:MENTAL
Une
métaphore pour comprendre ma
représentation du psychisme
Je suis
collectionneur de timbres. Si je regarde
ce timbre
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Je peux le situer dans
l'espace
( de quel pays vient-il?) et dans le
temps
( est-il d'avant ou d'après la guerre 39-40,
etc..) je peux voir ce qu'il représente, par
exemple "le pont du Gard, sa valeur 20 francs, sa
couleur chaudron...
mais je suis obligé de
prendre une loupe pour m'apercevoir qu'il a une
dent abîmée ou pour lire le nom du
graveur: H.CHEFFER.
je pourrais prendre un
microscope, je ne pourrais plus voir
l'ensemble du timbre mais seulement une
région et avoir des renseignements
sur la trame du papier
si je regarde avec un
microscope électronique j'aurais encore un
autre regard plus précis sur une
région plus étroite: une vision
moléculaire.
Existe-t-il une vision
"vraie" et d'autres "fausses"? Bien sûr que
non, toutes sont complémentaires.
Réduire le timbre à sa structure
moléculaire lui ferait perdre
évidemment toute sa valeur
(financière 20 fr, esthétique :
la représentation du pont du Gard); c'est sa
vision globale qui lui donne sa
valeur.
Il en est de
même pour l'homme:
je peux avoir une
vision très fine des interactions
entre neurones d'une région
du cerveau
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un neurologue
pourra mettre en évidence un
ensemble de symptômes et construire
le syndrome d'une maladie d'une
région du corps
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Un médecin
généraliste s'intéressera
à replacer le dysfonctionnement d'un organe
dans le fonctionnement de l'ensemble du
corps d'une personne et de déceler les
interactions possibles.
le psychologue
s'intéressera à situer la personne
dans l'espace (ses relations avec son
conjoint, ses amis, son travail...) et dans le
temps (ses relations
intergénérationnelles) dans
l'histoire du sujet et cela uniquement
grâce à sa parole. En effet ce
ne sont pas seulement les événements
réels qui comptent mais également la
façon dont ils se sont inscrits dans la
personne qui seule peut alors les restituer par sa
parole.
Ces
différentes visions ne sont pas
contradictoires évidemment ; là
encore elles sont
complémentaires.
C'est du reste dans
l'interaction, entre autres, des dimensions,
"biologique" et "culturelle" (qui renvoie au temps
et à l'espace) que se trouve la
spécificité de l'homme par rapport
à l'animal. Nous avons plus de 95% de
gènes communs avec certaines
espèces.
On peut même
rêver (science fiction?) qu'une espèce
animal , voit un jour une mutation d'un de ses
gènes permettant l'apparition de la parole
dans cette espèce. Mais il faudra,
là encore, bien des
générations pour que cette parole
"crée "une "culture propre" qui alors
rentrant en interaction avec l'aspect
biologique de cette espèce en fasse une
nouvelle sorte d'humain!
Si un
médecin refuse la vision psychologique, il
fait un raisonnement analogue au chimiste qui
refuse la vision biologique ou physiologique de
l'homme.
C'est cette vision
psychologique qui donne sa valeur à
la personne, car si on la réduit à
une vision chimique ou biologique, par exemple,
alors pourquoi refuser la sélection humaine
!
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Pour
moi
le
psychisme, c'est cette vision globale de
la personne
replacée
dans l'espace et le
temps
grâce
à sa
parole.
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Bien sûr il y a
d'autres points de vue:
-la conception
"matérialiste" qui, à mon avis, ne
tient pas compte que "l'ensemble est plus que ses
parties"
-la conception "dualiste" (le
corps et l'esprit- le corps et l'âme) qui
oublie l'unité de la personne.
Ce qui est
important et qui influe sur nos situations
concrètes d'enseignants, c'est
cette dimension unitaire de la personne
dans une histoire située dans
l'espace et le temps et qu'on ne peut
découvrir que par la parole du
sujet.
*alors la
motivation n'est pas affaire de "trucs"
mais de parole.
* alors la
transmission de connaissances ne peut se
faire indépendamment "d'une
éducation" qui prend en compte
toute la personne et en particulier sa
parole.
* alors la
relation aux parents n'est pas
dichotomique (les parents éduquent,
les enseignants instruisent) mais elle est
une recherche de collaboration.
* alors la
formation des enseignants n'est pas,
seulement, une affaire de concours
disciplinaires, etc...
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La science et la
médecine sont entrain de remodeler leur
représentation de la personne et d'en saisir
davantage l'unité (découverte des
relations entre stress et immunologie; propositions
de thérapie dans les services de
cancérologie, par exemple...)
Le psychisme renvoie donc
à cet aspect "psy",alors que ce terme est
associé à bien d'autres:
psychiatre, psychologue, psychanalyste,
psychothérapeute etc... sur lesquelles
règne une imprécision porteuse de
fantasmes!
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Quelques
précisions utiles pour nos conseils
aux
élèves, aux parents, (à
nous-mêmes!)
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Nous avons
parfois à orienter des élèves,
des adultes vers des "spécialistes du
psychisme" encore faut-il savoir ce qu'ils
sont, ce qu'ils font
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Le
psychiatre:
c'est d'abord un
médecin, donc c'est un titre
protégé (n'importe qui ne peut se
dire psychiatre), c'est un spécialiste, il a
donc fait une spécialisation de psychiatrie
après sa médecine. Il s'occupe comme
tout médecin des maladies (du psychisme),
comme tout médecin il pose un diagnostic et
en fonction de ce dernier prescrit des
médicaments (principalement: neuroleptiques,
tranquillisants, anxiolytiques, régulateurs
d'humeurs).
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Le
psychologue
est une personne qui a fait
cinq ans d'études théoriques
après le bac (D.E.S.S) en faculté et
au moins un stage pratique. Le titre de
psychologue est lui aussi un titre
protégé depuis seulement quelques
années. Son travail n'est pas
forcément de "soins", il peut être de
"conseil", de "thérapie", de
"développement personnel",
"d'amélioration du travail" etc...son action
n'est évidemment pas liée à la
prise de médicaments, mais, à son
écoute, à sa parole, à ses
techniques, à sa relation avec les
personnes.
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Le
psychanalyste
a
, en principe, fait une
psychanalyse, a suivi des cours théoriques
sur la psychanalyse et a eu une "supervision"
durant au moins ses premières années
de consultation. C'est-à-dire qu'il a fait
un "travail" sur lui-même et que c'est
à partir de sa propre connaissance de
lui-même qu'il peut aider les autres. Il peut
proposer soit une psychothérapie en face
à face, soit une psychanalyse où la
personne est allongée sur le divan. Il peut
ou non appartenir à "une école" qui
spécifie des pratiques et des orientations
théoriques différentes. Ce titre de
psychanalyste n'est pas
protégé. Ce qui veut dire que
vous pouvez, demain, mettre une plaque sur votre
porte avec "Mr Untel psychanalyste"! Le
psychanalyste comme le psychologue agit par sa
relation, son écoute, son acceptation des
"transferts".
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Le
psychothérapeute
propose une aide par sa
parole, son écoute, ses techniques, sa
relation. La durée de sa formation est
très variable ( de quelques jours à
plusieurs années). Parmi les organismes
de formation on trouve de tout : du sérieux
et du farfelu, de l'efficace et du dangereux
(sectes).
C'est un titre, qui
devient
protégé. L'Assemblée
Nationale a voté une loi posant des
conditions à l'utilisation de ce
terme.
Voir au dessous la
Loi:
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« L'usage
du titre de psychothérapeute est
réservé aux professionnels inscrits
au registre national des
psychothérapeutes.
«
L'inscription est enregistrée sur une liste
dressée par le représentant de
l'État dans le département de leur
résidence professionnelle. Elle est tenue
à jour, mise à la disposition du
public et publiée
régulièrement. Cette liste mentionne
les formations suivies par le professionnel. En cas
de transfert de la résidence professionnelle
dans un autre département, une nouvelle
inscription est obligatoire. La même
obligation s'impose aux personnes qui, après
deux ans d'interruption, veulent à nouveau
faire usage du titre de
psychothérapeute.
« Un
décret en Conseil d'État
précise les modalités d'application
du présent article et les conditions de
formation théorique et pratique en
psychopathologie clinique que doivent remplir les
professionnels souhaitant s'inscrire au registre
national des psychothérapeutes. Il
définit les conditions dans lesquelles les
ministres chargés de la santé et de
l'enseignement supérieur agréent les
établissements autorisés à
délivrer cette formation.
«
L'accès à cette formation est
réservé aux titulaires d'un
diplôme de niveau doctorat donnant le droit
d'exercer la médecine en France ou d'un
diplôme de niveau master dont la
spécialité ou la mention est la
psychologie ou la psychanalyse.
« Le
décret en Conseil d'État
définit les conditions dans lesquelles les
titulaires d'un diplôme de docteur en
médecine, les personnes autorisées
à faire usage du titre de psychologue dans
les conditions définies par l'article 44 de
la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 portant
diverses dispositions d'ordre social et les
psychanalystes régulièrement
enregistrés dans les annuaires de leurs
associations peuvent bénéficier d'une
dispense totale ou partielle pour la formation en
psychopathologie clinique.
« Le
décret en Conseil d'État
précise également les dispositions
transitoires dont peuvent bénéficier
les professionnels justifiant d'au moins cinq ans
de pratique de la psychothérapie à la
date de publication du décret. »
(24/06/2009)
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Bien
sûr ces titres et d'autres sont
cumulables:
On trouve ainsi des
"psychiatres psychanalystes", des "psychiatres
thérapeutes", des "médecins
psychanalystes", des "enseignants
psychothérapeutes" etc..
En connaissant la
signification exacte de ces termes on a
déjà une vision plus précise
de ce qui est proposé par le
spécialiste. Par exemple ce n'est pas pareil
d'aller voir un psychiatre ou un psychiatre
psychanalyste; de même pour un psychologue ou
un psychologue
psychothérapeute.etc...
Mais bien
sûr, comme on l'a vu plus haut,
c'est la personne même du
spécialiste,
sa
compétence, son expérience
qui ont une importance très grande.
Le
"ouï-dire" peut être utile dans
certains cas.
Un entretien sera
encore plus significatif
surtout si on
peut répondre "oui" aux deux
questions suivantes:
-
Avec cette personne est-ce que je
me sens en
sécurité?
-
Est-ce que je me sens
"entendu"?
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Nous
pouvons aussi avoir affaire parmi nos
élèves à des
handicapés mentaux ou à des
handicapés psychiques. Trop souvent
on confond l'un et
l'autre.
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L'handicap
mental
- se déclare
à la naissance ou très
rapidement
- atteint les
facultés de
l'intelligence
- demande des soins
très spéciaux, constants et
parfois l'action d'instituts
spécialisés.
Voir:
http://perso.orange.fr/maurice.villard/
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L'handicap
psychique
- se déclare
le plus souvent à l'adolescence ou
après
- n'atteint pas les
facultés de
l'intelligence
- demande des soins
médicamenteux,
thérapeutiques et un
"accompagnement" par un réseau
d'aides (proches, infirmières,
amis, enseignants, etc..)
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l y a encore
d'autres catégories de "difficultés
psychiques": la
dyslexie,
les enfants caractériels, les
hyperactifs....Pour moi ces cas sont
différents des "handicapés
psychiques"
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Deux textes
<<Nous ne sommes pas
plus en mesure de déterminer l'origine des
pulsions, voire celle de leur fondation biologique,
que celle, socio-anthtropologique, du processus
culturel. Le psychisme naît de leur
entrecroisement.
Ainsi donc, je tiens
qu'avec l'oeuvre de Freud, un pas
irréversible a été franchi en
direction de la vérité, en ce qui
concerne l'organisation psychique de l'homme.
Davantage, je crois aussi que les postulats
fondamentaux sur lesquels repose la théorie
freudienne, quand bien même ils
mériteraient de recevoir d'autres
formulations qui tiendraient compte des acquis
nouveaux et devraient être
complétés ou remaniés,
restent, en leur fond, toujours
irremplaçables si l'on veut bien
considérer les problèmes
épistémologiques sur lesquels ils
reposent>>
André GREEN
(Psychanalyste)
"La causalité
psychique (entre nature et culture)"
Ed. Odile Jacob (1995)
p.252.
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<<L'espèce la
plus simple, que j'appelle la
conscience-noyau, dote l'organisme d'un
sentiment de soi relativement à un moment,
maintenant, et relativement à un lieu, ici
. La portée de la conscience-noyau est
le ici et le maintenant. La conscience-noyau
n'illumine pas le futur et le seul passé
qu'elle nous laisse entrevoir vaguement est celui
qui s'est produit à l'instant juste avant.
Il n'y a ni ailleurs, ni avant, ni
après. A l'inverse, l'espèce
complexe de conscience que j'appelle
conscience-étendue, et dont il existe
plusieurs niveaux et degrés, dote
l'organisme d'un sentiment élaboré de
soi-une identité et une personne, vous ou
moi, rien de moins- et place cette personne en un
point du temps historique, individuel, avec une
riche connaissance immédiate du passé
qu'elle a vécu, comme du futur qu'elle a
anticipé, et avec une connaissance
aiguë du monde qu'elle
côtoie.>>
Antonio R. DAMASIO
(Neurologue)
"Le sentiment même
de soi. (corps, émotion,
conscience)"
Ed. Odile Jacob (1999)
p.26.
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Réactions
<<Je partage
à peu près votre conception du
psychisme. Vous serez peut-être
intéressé par le site que
janime : http://www.psychisme.org >>Dr
Juignet
<<je suis
très ravis de consulter votre site car
jais appris des connaissances
supplémentaires; en effet je suis etudiant
au departement de psychologie à la
faculté des lettres et des sciences humaines
au CONGO BRAZZAVILLE.je souhaite rester connecter
avec vous pour apprendre plus auprès de vous
puis aussi garder le contact avec
vous.>>
<< l'handicap
a toujours touché de nombreuses personnes.
Des associations, à l'écoute de ces
handicapés, ont toujours été
là pour les soutenir quelque soit les
conséquences. Nous pouvons ainsi les
remercier pour tout leur soutien moral ou
psychologique.>>
<<Pour ma
part. adulte de sexe féminin
âgé de 56 ans et récemment
diagnostiqué dyslexique suite à un
teste,ce qui me frappe dans les écrits de
votre site et me console c'est que vous me faite
réaliser pourquoi j'ai eu tel ou tel
comportement pour pouvoir * être comme les
autres * moi je suis bien comme je suis, du moin
j'était bien comme j'étais, mais ce
sont les autres qui sont mal avec moi. Je suis tout
simplement différente. J'éprouvais du
rejet j'en éprouve encore.
J'éprouvais du bonheur dans mes
créations artistiques, j'en éprouve
encore. De là par contre mes montagnes de
problèmes pour gagner ma vie au quotidien,
pourvoir manger. Par le passé, pour
être moi j'ai du jouer la comédie.
Sans comédie dans ma vie, pas de paye, pas
de Job, pas de sous= pas de toit pas de nourriture.
Peur du futur continuellement. tristesse interne,
Comédie face aux autres: Extérieur
super WOMEN qui réussit et est chanceuse
dans la vie. Retour à l'arrière
scène, conséquence de caché
qui je suis réellement. Épuisement,
Stress, moment de dépression, solitude non
voulu. découragement passagé. LA SOIF
DE RÉUSSIR finalement pour me prouver
à moi même, m'est présente
chaque minute de ma vie. Il y a du bon et du
mauvais. Je crois par mon vécu personnel que
là ou il me faudra travailler le plus fort
c'est la confiance en moi, et l'acceptation de mes
limites. ( Espérant que vous puissiez
comprendre mon texte et pardonner mes erreurs
grammaticales.) c'est le lot de ma vie. J' aurais
tellement a dire à écrire par contre
j'ai une porte de sortie je les dessines. La est ma
propre thérapie. >> Artiste peintre
inconnue.
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