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Le concept de chien n'aboie pas

Didier Martz

             Comprendre "la réalité complexe" aujourd'hui, c'est sortir du paradigme de la connaissance fondé sur une évacuation de l'imaginaire et sa force exubérante au profit de la rigueur froide et économique du concept, sur la séparation entre les disciplines, sur la coupure entre l'esprit et le corps, le rationnel et l 'irrationnel, le naturel et le culturel…

             Affronter "la complexité de la réalité", c'est rompre avec le paradigme cartésien qui repose sur la disjonction des objets entre eux, des notions entre elles, la disjonction absolue du sujet et de l'objet.

Les encadrés sont tirés du:

"Dictionnaire Internationale de Psychanalyse"

sous la direction de Alain de Mijolla

Ed. Calmann-lévy. Article: "réalité intérieur/réalité extérieur" p.1393 et ss

 

             Cependant, au-delà de la circonstance historique que fut le cartésianisme, un fondement métaphysique voue l'homme a être toujours à distance du monde des choses et des êtres et à les méconnaître, cette part de la réalité: le réel qui échappe toujours (voir: Lacan). Tout d'abord, grâce et à cause du langage qui éloigne du monde par la production de signes abstraits qui fait que l'homme construit et invente un monde qu'il croit vrai par un travail de réification ; ensuite, parce que il ne peut devenir sujet qu'à la condition de se séparer de son vécu primordial et n'être désormais par rapport au monde que dans un rapport de croyance.

             Aussi, les voies d'accès à la réalité et au réel dans toute leur complexité passe par la forme de connaissance la plus extensive et la plus heuristique : l'imagination. Pour connaître, il faut faire un effort d'imagination.

 

 1 - Où il est montré que le passage aux concepts, notions ou mots par la production de signes ne peut jamais rendre compte de la réalité et de sa richesse 

<<La réalité intérieure de l'individu correspond à un ensemble de processus, de représentations et d'affects essentiellement (mais pas seulement) inconscients, et a été désignée par Freud comme « réalité psychique ». Ainsi contient-elle à la fois les représentations du monde qu'a pu se forger le sujet, les fantasmes issus du désir inconscient et du jeu pulsionnel et des structures fantasmatiques universelles : les fantasmes originaires. Pour l'analyste, elle possède une existence et une efficience comparables à la réalité physique.>>Dictionnaire Intern. Psychan.

             En produisant des concepts, des notions ou mots, l'homme rend la réalité (humaine ou physique) abstraite. La désignation de ce chien particulier par le mot général " chien " est une abstraction.

           Elle provoque un double effet : d'une part, je rends bien compte de ce chien-là mais d'autre part, je dissous sa singularité de Médor - sa couleur, sa gentillesse, sa taille… - dans l'abstraction d'un mot. C'est d'ailleurs bien commode car même en l'absence de Médor, je pourrais toujours l'évoquer devant des amis grâce au mot chien. J'aurais perdu au change dans l'opération puisque toute la diversité des caractéristiques de Médor se fondra dans une abstraction qui n'en aura retenu que les attributs essentiels, les attributs du chien. Je peux bien sûr passer de l'espèce chien au genre cocker - si Médor est un cocker - et ainsi de suite dans cette démarche descendante qui vise à me réapproprier la réalité Médor mais elle est vaine.

Le mot n'est pas la chose, le concept de chien n'aboie pas dit Spinoza, le chien Médor a perdu la voix.

             C'est un processus d'abstraction vital pour l'homme, du moins pour l'homme qui vit en société et qui veut communiquer avec ses semblables, témoigner du pouvoir infini de la pensée et de la puissance de la raison, que " d'appeler les choses par un nom " (" par LEUR nom " se faisant par convention).

             On imagine mal - enfin on peut toujours l'imaginer - qu'à chaque émotion, qu'à chaque élément de réalité correspondent un signe. Nous aurions ainsi, face à la profusion de la réalité, une profusion équivalente de signes pour la désigner, rendant toute communication et toute production d'idées impossibles. Il faut donc trouver une forme économique, le langage, qui se substitue au " cri de la nature " ou au " cri des passions ".

             On peut imaginer avec Rousseau que le premier langage de l'homme est le " cri de la nature ". Un cri arraché par une sorte d'instinct dans les occasions pressantes (peur, souffrance, joie…). Puis, au fur et à mesure que la communication entre eux s'est étendue, les hommes cherchèrent des signes plus nombreux, inflexions de voix, gestes expressifs, sons imitatifs avant de parvenir à des sons articulés. Mais la difficulté est que " chaque objet reçu un nom particulier, sans égard aux genres et aux espèces… et tous les individus se présentèrent isolément à leur esprit comme ils le sont dans le tableau de la nature ; si un chêne s'appelait A, un autre chêne s'appelait B ; car la première idée qu'on tire de deux choses, c'est qu'elles ne sont pas la même ; et il faut beaucoup de temps pour observer ce qu'elles ont de commun… et pour ranger les êtres sous des dénominations communes et génériques, il en faut connaître les propriétés et les différences… " (Discours sur l'origine de l'inégalité).

(voir aussi aspect anthtropologique)

             Ainsi du jeune enfant qui croisant le chien Médor l'appellera Médor, le chien Toutou, Toutou, etc. avant de les ranger sous la dénomination " chien ". A l'inverse, questionnant sa mère sur la nature de cet animal étrange et qui lui répondrait : " c'est un chien ", il utilisera le vocable pendant quelques temps pour désigner tout ce qui bouge, à quatre pattes, poilus avant de l'attribuer exactement. Surtout qu'il n'y a aucune raison pour que le chien s'appelle chien même si l'enfant, toujours lui, pense qu'il est dans la nature du chien de s'appeler " chien " et non pas " chat ".

             Certes cette propriété confère au langage une très grande indépendance par rapport à la réalité mais son prix en est une part de méconnaissance de la réalité même.

             Ainsi, grâce à " quelques milliers d'unités, les morphèmes (le ons de chantons, le sau de sauvons), nous pouvons, en les agençant différemment, communiquer plus de choses que ne pourraient le faire des millions de cris inarticulés différents ", peut être plus proches, plus adaptés, mieux en phase avec les situations vécues ou perçues mais qui empêchent de penser et d'imaginer donc de raisonner et en reste à une connaissance intuitive
de la réalité.

 

2 - Où il est montré que le monde auquel nous avons affaire est un monde construit 

             Si la langue était simplement la capacité d'appliquer à chaque élément de la situation objective la désignation qui lui convient, c'est que le monde serait, tout entier et par sa nature propre, ordonné en catégories distinctes, que notre langage n'aurait qu'à reproduire. " La langue n'est pas un calque de la réalité " (Martinet) en témoigne les variations culturelles quant à la perception des dites réalités cité par Martinet : " Dans le spectre solaire, un Français… distinguera entre du violet, du bleu, du vert, du jaune, de l'orangé et du rouge. Mais ces distinctions ne se trouvent pas dans le spectre lui-même où il n'y a qu'un continu du violet au rouge ".(Eléments de linguistique générale) .

             Il faut donc considérer le monde en lui-même comme une totalité indifférenciée. Aussi, connaître un phénomène, c'est l'isoler de cette totalité par une appellation et l'analyser par un discours.

             Le monde physique EST mais il ne vient à EXISTER que parce qu'une conscience le nomme.

L'univers est rempli de ces réalités à l'état d'ETRE en attente de venir à l'EXISTENCE par les besoins ou la curiosité des hommes.

             La conséquence est importante : Se crée ainsi entre le monde tel qu'il EST et nous, un monde tel que nous le faisons APPARAITRE, un monde fictif, IMAGINAIRE, SYMBOLIQUE et un reste méconnaissable car n'ayant pas la possibilité d'être mis ni en image , ni en symbole et insupportable le REEL.

             Certes, j'ai une connaissance intuitive, intime du de la réalité, presque instinctive établi sur la base de ce qui est bon pour moi ou mauvais où s'opère une sorte de coïncidence avec l'objet. Je sais que l'eau est bonne pour apaiser ma soif. Ici s'effectue un premier découpage de la réalité, une première classification du monde en fonction de mes intérêts ou désintérêts, de l'agréable ou du désagréable, de la sécurité ou de l'insécurité, des ressources ou des manques... etc.

<<Pour Freud, « Le mauvais, l'étranger au Moi, ce qui se trouve à l'extérieur est pour lui tout d'abord identique » (1925h). La réalité extérieure restera selon lui toujours inconnaissable comme la Ding an sich (« Chose en soi ») kantienne; mais, comme Kant, Freud n'adhérait pas à l'idéalisme absolu de l'évêque Berkeley pour qui n'existait en quelque sorte que la réalité psychique. On ne rencontre cet état de fait que dans certaines psychoses (schizophrénie, psychose hallucinatoire chronique...), où les mouvements de la réalité psychique sont pris pour la réalité extérieure (cf. l'hallucination). Dans la névrose, ces deux lieux topiques restent distincts même si « la réalité psychique joue un rôle dominant »>> Dictionnaire Intern. Psychan.

             Con-naître, ici, c'est, comme le dit Bergson, naître avec. Connaissance spontanée qui nous permet de vivre, d'aller dans le monde. Or, puis-je en rester à une connaissance intuitive du monde ? Rester un petit animal ? Qu'est-ce que connaître en dehors de cette connaissance intuitive ? 

<<Freud tout au long de son oeuvre tentera de préciser les lois de fonctionnement de la réalité psychique et d'éclairer le lien dialectique qu'elle entretient avec la réalité extérieure. Dans les « Formulations sur les deux principes au cours des événements psychiques » (1911b), il soutient qu'au premier temps de la vie le sujet est sous la domination du principe de plaisir et de l'hallucination de la satisfaction. Mais l'échec de ce moyen pour se satisfaire oblige l'enfant « à se représenter l'état réel du monde extérieur ». La pensée, qui est à l'origine inconsciente, se clive : une partie reste sous le contrôle du principe de plaisir et fabrique les fantasmes, l'autre partie, avec le langage, devient consciente et capable de juger si une représentation appartient à la réalité psychique interne ou à celle, externe, du monde.>> Dictionnaire Intern. Psychan.

             L'interprétation hégélienne du mythe de la chute d'Adam et Eve, repris par la psychanalyse et la philosophie fait de la séparation un moment nécessaire de la pensée, après avoir été vécus, les liens entre l'homme et la nature seront pensés.

             Cette production de discours sur une réalité implique à la fois une mise à distance, un écart et un découpage arbitraire de la réalité

             Le problème qui se pose alors est de savoir, dans la mesure où il y a séparation nécessaire d'avec la nature, si la connaissance que nous en avons est certaine. Si l'homme doit se séparer de la nature pour la connaître comment peut-il être certain que l'ordre des pensées humaines coïncide avec l'ordre de la nature ? Connaissons-nous les choses telles qu'elles sont ou bien telles que nous sommes ou plutôt telle que nous les faisons en fonction de ce que nous sommes ? La nature n'est pas qu'apparence, les choses SONT réellement, mais connaîtrons nous jamais autre chose que des phénomènes : la réalité structuré par l'activité propre de l'esprit humain ?

             Aussi s'établissent au cours de l'histoire d'autres constructions, d'autres structurations DE
réalité se construisent d'autres REALITE avec - si l'on veut bien admettre pour la clarté du propos un ordre chronologique

- dans un premier temps des classifications instinctives en fonction des besoins.

             Puis des classifications linguistiques. Cet ordre, incorporé au langage - contribue à structurer la façon dont nous nous représentons la réalité. Nommer, c'est réunir arbitrairement sous un même vocable des choses, des êtres, des actes… qui se ressemblent, c'est un premier classement dans cette diversité changeante de la réalité. La langue exerce sur notre façon de percevoir et de penser une influence qui, bien qu'inconsciente, fait que l'individu "parle selon des structures correspondant à des systématisations de sa propre langue " (Whorf), à une mise en forme de l'expérience.

             Ensuite, des classifications symboliques qui établissent des correspondances entre les événements (mythiques ou dans la réalité) qui sont proches, quelle que soit leur façon d'être proche (ressemblance, contiguïté…). Au XVIe siècle la ressemblance fait partie du savoir. Pour savoir que l'aconit guérit nos maladies d'yeux ou que la noix pilée avec de l'esprit de vin soigne les maux de tête, il faut bien qu'une marque nous en avertisse. Il faut aller y chercher la marque laissée par Dieu pour nous permettre de déchiffrer le monde. Le visage du monde est ainsi couvert de blasons, caractères, de chiffres, de mots obscurs : " n'est-il pas vrai que toutes les herbes, plantes, arbres et autres provenant des entrailles de la terre sont autant de livres et de signes magiques ". Le monde peut se comparer à un homme qui parle, " les herbes parlent au médecin ". Ainsi, de l'aconit par sa ressemblance avec un globe oculaire ; ainsi de la noix et de sa ressemblance avec la boîte crânienne et le cerveau.

             Viendront enfin (avec toujours à l'esprit l'impertinence d'une telle succession temporelle) les classifications scientifiques qui, à la différence des classifications symboliques, refusent les ressemblances accidentelles de forme ou de couleur et cherchent à élaborer un système de classement fondé sur l'organisation interne des éléments qu'elles classent selon la complexité croissante de leur structure.

              Donc s'interposent entre l'homme et le monde, la réalité, un monde de la représentation, imaginaire et symbolique partiel et partial, contingent des cultures qui l'élaborent. Ainsi, vivons nous en matière de vérité dans la croyance

 

3 - Où il sera montré que notre rapport au monde est un rapport de croyance.

             La croyance naît du processus décrit plus haut par lequel l'être humain se déprend de son vécu primordial pour accéder au statut de sujet et notamment de sujet connaissant. L'individu humain doit se déprendre du vécu immédiat, animal pourrait-on dire, pour se représenter ce vécu par autre chose qui n'est pas ce vécu lui-même. C'est dans ce mouvement que l'individu se soustrait à l'immédiateté du vécu en se donnant un substitut, le langage, et les constructions du monde qui en découlent. Par ce processus de subjectivation, il est à jamais mis à distance de la réalité.

             La réalité est alors constituée pour lui par un système de représentations qui peuvent prendre la forme d'images ou de concepts (tout en laissant toujours la trace d'un réel inconnaissable et insuportable).

             D'abord agité de pulsions, l'individu humain devient sujet au fur et à mesure qu'il arrive à faire la distinction du dedans et du dehors, du moi et du non-moi, au fur et à mesure qu'il se sépare.

             La prise sur la réalité n'est plus directe et immédiate comme pour l'animal, elle est indirecte, médiatisée par un système de représentation, dans un mouvement de symbolisation. Dès lors, le sujet n'a plus à sa disposition pour accéder à cette réalité à jamais perdu que le crédit qu'il accorde à ses représentations.

             Là s'origine le mécanisme de la croyance: il n'est de rapport à la réalité que de croyance et c'est la pratique sociale collective qui institue la réalité matérielle comme réalité objective, extérieure au sujet, par convention en somme. La Vérité n'est plus seulement alors une affaire de rationalité qui se déroulerait dans l'absolu. Privé de ce critère, le seul repère pour une croyance de se définir comme juste à un moment donné sera le consensus social sur l'objet érigé alors en Vérité, précédé encore d'un processus social visant à faire tomber certains objets plutôt que d'autres sous les catégories du vrai et du faux.

             La volonté de connaître, le désir de connaître est en quelque sorte la reconstitution de l'objet perdu dans un univers de significations maîtrisé par l'homme qui parle. L'objet ainsi reconstruit s'installe dans une sorte d'ambiguïté, une espèce de mixité entre la "réalité" et "l'imaginaire" (ce que Winnicott nomme "aire transitionnelle"). La croyance, loin d'être une sorte de défaillance de la raison est la seule possibilité pour l'homme d'attribuer de l'existence, de faire en sorte que quelque chose existât.

             Tout se passe comme si le besoin de croire était une sorte de tension pour aller aux retrouvailles de la réalité perdu à tout jamais dans la constitution de la subjectivité.

             Croire c'est ainsi tendre vers un au-delà de la représentation, pour retrouver une réalité qui lui donne crédit (en sachant qu'il y aura toujours ce réél inconnu et insupportable). Or la réalité perdue, par le processus qui conduit chaque individu à la conscience, c'est le vécu primordial d'une unité, unité acéphale de la période intra-utérine, unité fusionnelle avec la mère lors de la période néo-natale.

<<Si la notion de réalité psychique n'est plus contestée aujourd'hui et si tout analyste en reconnaît la valeur heuristique, des divergences fondamentales existent entre les diverses conceptions relatives à l'articulation des réalités interne et externe.

L'adhésion à un réalisme physique a conduit nombre de praticiens à invoquer la réalité matérielle et sociale dans une perspective normative (Hartmann H., 1956). Expliquer les symptômes par les seuls événements réels, prôner l'adaptation à la réalité reste une dérive contemporaine de pratiques psychothérapiques qui ne gardent d'analytique que l'épithète dont elles s'affublent.

Un autre courant théorico-pratique préconise la mise entre parenthèses de la réalité extérieure et historique (Jacques Lacan, Serge Viderman). Au-delà de leurs divergences, ces théoriciens partagent le même désir de maîtriser le champ psychique dont la pureté ne saurait être altérée par aucune opacité factuelle.

Aujourd'hui, la plupart des analystes s'accordent sur un principe d'« indécidabilité » (Daniel Widlôcher, jean Guillaumin, Haydée Faimberg, etc.) entre ce qui est à mettre au compte de la réalité matérielle et ce qui relève de la réalité psychique. L'approfondissement de la notion d'originaire (Piera Aulagnier) et les études transculturelles montrent que « l'infantile, la culture et les caractéristiques de l'objet » (Dayan M., 1985) - c'est-àdire la réalité extérieure - organisent à leur manière la réalité psychique du sujet.>> Dictionnaire Intern. Psychan.

             Le besoin de croire se nourrit donc de la béance ouverte
(le réel) dès lors que l'individu humain devient sujet et que le désir se cherche un objet pour assurer la légitimité de son existence.

Le besoin de croire puise sa source à la nostalgie lancinante de l'unité perdue.

             II puise sa force indestructible dans les liens les plus archaïques avec la mère en tant que celle-ci a pu représenter le Paradis perdu de la complétude narcissique. Le besoin de croire a donc partie liée avec les processus psychologiques qui sont au principe du besoin d'aimer et d'être aimer qui n'abandonnera plus jamais l'homme comme le souligne Freud corrélativement à l'état de détresse originelle.

 

             Ainsi, les concepts ou notions, ou encore idées, que nous formons et auxquels nous adhérons ne s'imposent pas d'eux-mêmes par leur seule vertu éclairante pour moi mais dans un rapport de désir.

             Je n'adhère pas à l'un ou l'autre parce qu'ils sont désirables du fait des lumières qu'ils peuvent apporter mais parce que je les désire. C'est à dire que je les fait entrer, malgré toute leur rationalité, dans un imaginaire qui me convient. On pourrait me démontrer scientifiquement qu'il existe bien des races différentes et des individus inférieurs mais je n'en demeurerai pas moins antiraciste.

             Si la rationalité ne s'impose pas d'elle-même, il faut donc bien qu'elle est un rapport avec le désir et la croyance qui lui est liée.

             Par conséquent, loin de séparer concept et image, faut-il les faire obéir à une même puissance, celle du désir et faut il s'interroger sur ce qui nous poussent à préférer tel concept plutôt que tel autre, à s'interroger sur nos affinités électives et intellectuelles qui nous font tomber amoureux des théories. Loin d'être comme des anges, les concepts finissent par avoir un sexe !

Vocabulaire européen des philosophies

Dictionnaire des intraduisibles

sous la direction de Barbara Cassin

Seuil-le Robert, 1534 p., 95 €

<<Cette pluralité des idiomes est sources d'inépuisables richesses, occasion de périples intélectuels imprévisibles, machine extraordinaire à multiplier les mondes.>>

Le monde des Livres 8/10/04

Le site de Didier Martz: http://www.cyberphilo.org/

Dictionnaire de philosophie

Christophe Godin.

Fayard-Editions du temps, 1534 p. 49 €

<<Ici, un seul auteur, et la seule langue française, pour un outils de travail qui choisit d'être avant tout clair et simple, sans oublier pour autant d'être complet, précis, nua,cé.>>

Le monde des Livres 8/10/04

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<<Eh bien si, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, le mot est la chose, la carte est le territoire CONNU. Le concept de chien n'aboie pas, mais l'aboiement est un concept. Notre problème est que la pensée - et la pensée est faite de concepts - est en majeure partie inconsciente ou non consciente. Ce qui fait que nous ne voyons pas toute la machinerie mentale à l'oeuvre. Mais pour aller très vite, on dira que nos perceptions ne donnent lieu à une connaissance ou une conscience que s'il y a reconnaissance, c'est à dire structure conceptuelle. La sensation de chaud est traduite en concepts. Quant au phénomène physique et au phénomène biologique de brûlure qui pourrait s'en suivre, elles nous échappent.Tout le système sujet/objet repose là-dessus.Jean Louis>>

<<trés bon site, merci.Mon age est de 18 ans et je suis justement dans une période d'aire transitionnelle je pense, pouriez-vous svp me donner des renseignements ou conseils pour vivre mieux cette pèriode?? A bientot et merci encore!!>>

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