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Comment reconnaitre une secte

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On sait la dangerosité des sectes:

elle destructure la personnalité pour la remplacer par la structure de la secte.

Un enseignant pense donc normalement à s'en protéger et à en protéger ses élèves.

Mais comment s'y reconnaître?

Comment ne pas se laisser abuser par elles?

Comment aussi, ne pas faire d'amalgame?

 

La mission Vivien (Le Monde du 9/2/2000) définit une secte de la façon suivante:

<<Une association de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux, dont le comportement porte atteinte aux droits de l'homme et à l'équilibre social.>>

Elle distingue (toujours d'après Le Monde):

- "les sectes absolues" qui ont pour ambition de dominer le reste de l'humanité; les plus dangereuses;

- les mouvements dont certains comportements "sont attentatoires aux libertés et aux droits de l'homme ou aux principes constitutionnels et aux lois";

- enfin, moins dangereux, des groupes agissant " en permanence aux marges de la légalité" principalement dans les domaines de la formation professionnelle et des psychothérapies.

D'ou la nécessité d'avoir, là encore, des repères.

 

 1er Repère: la liste des indices de définition.

Cette liste a été donnée par une commission d'enquête parlementaire.

-la déstabilisation mentale:

-le caractère exorbitant des exigences financières;

-la rupture induite avec l'environnement d'origine;

-les atteintes à l'intégrité physique;

-l'embrigadement des enfants;

-le discours plus ou moins anti-social;

-les troubles à l'ordre public;

-l'importance des démêlés judiciaires;

-l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels;

-les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.

2ème Repère: une liste de questions à se poser

(abrégé d'une liste donnée dans "Le journal des Psychologues n°174.)

-Recrutement.: y-a-t-il eu insistance pour le recrutement?

-Prosélytisme: quel temps est consacré à ce prosélytisme?

-Références: des textes, des théories ou un maître incontesté?

-Manipulation et exploitation des adeptes, le groupe entretient-il:

un sentiment permanent de culpabilité, d'autocritique ou de disqualification?

-Direction du groupe: y-at-il des critiques? Comment sont-elles perçues?

-Argent: y a-t-il de l'argent donné par les membres de façon croissante?

-Santé: y a-t-il eu des interruptions de traitements médicaux?

-Education: y a-t-il présomption de mauvais traitement?

-Rupture: le groupe a-t-il poussé à la rupture avec les relations familiales, les amis?

-Secrets: y a-t-il des secrets à ne pas révéler?

-Persécutions: est-il facile de quitter le groupe?

-Illégalité: y a-t-il des actions illégales encouragées au sein du groupe?

(Voir le texte entier à la référence indiquée plus haut)

 
3 ème Repère: ne pas confondre outils et objectifs.

Certaines sectes utilisent des "outils psychologiques" (la plupart du temps copies non conformes!).

Ce n'est pas parce qu'une personne en a assommé une autre avec un marteau qu'il faut rejeter l'utilisation des marteaux!!!  

L'attention se portera donc:

-sur la compétence (reconnue officiellement) des formateurs. La commission Vivien (Le Monde du 9/2/2000) <<demande la mise en place d'un "titre protégé" permettant de valider la qualité de psychothérapeute.>> Avec toute la difficulté que cela peut poser!

-sur les outils utilisés: appartiennent-ils au cursus universitaire? ou sont-ils, au contraire, hétéroclites, ésotériques,

-se réfèrent-ils aux grandes théories reconnues, enseignées dans les Universités françaises et étrangères ou ne sont-ils rattachés à rien et le fruit uniquement d'un Gourou?

-cherche-t-on à répondre à une demande ou à imposer une vision du monde, un ordre universel?

-promet-on des miracles, des transformations absolues ou une amélioration et une diminution des souffrances et des difficultés?

Voici donc quelques points de repères qui permettent, peut-être, d'éviter;

-soit de sous-estimer le danger de certains groupes.

-soit (en jetant le bébé avec l'eau du bain!) d'être complice de ceux qui veulent se servir de la peur des sectes pour supprimer tout ce qui peut avoit une couleur psychologique.

Le rapport Vivien , du reste, (Le Monde du 9/2/2000) <<souhaite rendre justice à des mouvements non sectaires qui sont victimes d'une "suspicion" leur portant préjudice.>>

Une autre raison d'être prudent est le jugement porté par le tribunal de Paris le 21/03/00 à l'encontre du Président de la commission d'enquête parlementaire qui avait définie comme secte un organisme.Le jugement donnant comme raison l'impossibilité de <<justifier d'une enquète sérieuse.>> (Le Monde 23/03/00).

N'oublions pas, par contre, que plus une personne aura reçu une formation psychologique valable, plus elle sera en état de se défendre contre des sectes.

Pensons, de plus, que certaines pédagogies traditionnelles qui favorisent la passivité de l'élève, les habituent à s'assujettir à un système et, par le fait, aident à l'entrée possible dans une secte.

Les députés ont voté en première lecture le 24/06/2000 une définition de la "manipulation mentale" sous la forme suivante:

Le fait <<au sein d'un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou poue effet de créerou d'exploiter la dépendance psychologique ou psychique des personnes qui participent à ces activités, d'exercer sur l'une d'entre elles des pressions graves et réitérées ou d'utiliser des techniques propres à altérer son jugement afin de la conduire , contre son grés ou non, à un acte ou une abstention qui lui est gravement préjudiciable.>>(Le Monde 23/6/00)

Dans le futur projet de loi (Le Monde du 12/1/2001) le délit de manipulation mentale est remplacé par la notion d' "état de sujétion" psychologique ou physique causé par "l'exercice de pressions graves et réitérées ou de techniques propres à altérer le jugement".

La MILS (Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes) - qui avait cité comme « sectes » dans son Rapport 2001, l'approche jungienne, l' analyse transactionnelle, la PNL, la sophrologie, l'hypnose ericksonienne, la kinésiologie, etc. a été dissoute et remplacée par la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dont la politique semble devoir être opposée : la liberté d'opinions religieuses et des « croyances des adeptes de ces nouveaux mouvements ne doit pas être bridée» , sous réserve qu'il n'y ait pas de dérive antisociale avec trouble de l'ordre public. Les psychothérapies ne devraient donc plus être suspectées a priori.

<< Opposante de toujours aux listes, Nathalie Luca, chercheuse au CNRS, se dit "stupéfaite" de voir leur retour évoqué, même sous le vocable, trompeur selon elle, de "référentiel". "C'est dramatique de constater que l'on a régressé depuis 1995", estime cette ancienne de la Miviludes. Selon elle, le débat se pose aujourd'hui exactement dans les mêmes termes qu'à l'époque. "Etablir une liste est contre-productif : on stigmatise au lieu de protéger. Par la seule existence d'une liste, les gens ont l'impression d'être vaccinés contre les sectes. Ils sont en fait moins vigilants, et donc plus vulnérables."...

PRÉVENTION CONTRE STIGMATISATION

Quant à la façon de constituer les listes, elle est sujette à caution : "Les mouvements réellement sectaires sont souvent plus habiles que les enquêteurs, ils évoluent et sont difficilement identifiables, relève Nathalie Luca. Surtout, on risque de se retrouver, comme en 1995, avec des groupes répertoriés abusivement." A l'époque, la chercheuse a enquêté sur plusieurs des cent soixante-douze groupes recensés. "On y a retrouvé l'Eglise à laquelle appartenait Bill Clinton, ou encore une petite association, l'Arbre au milieu, fondée par un psychothérapeute spécialiste des questions de maltraitance. Le dossier sur cette association était complètement vide, mais le mal a été fait, le psychotérapeute a perdu toute sa clientèle.">> Le Monde 19/05/09

<<La Miviludes engage un bras de fer avec le ministère de l’intérieur

Le président de la Mission de lutte contre les dérives sectaires envisage de dresser des listes de mouvements potentiellement dangereux, contre l’avis de l’intérieur L’antagonisme ne date pas d’hier. Matignon et la Miviludes, d’un côté, s’opposent au bureau des cultes, qui dépend du ministère de l’intérieur, de l’autre (1). En jeu, deux conceptions différentes de ce que doit être la lutte contre les sectes. Mardi 19 mai, Georges Fenech, le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a tenté de faire prévaloir sa vision des choses. >> La Croix 19/05/09

Personnellement je préfère la prévention à la répression; c'est pour cette raison que ces pages sont faites.

Sur ce thème des sectes on trouve parfois des positions très sectaires!

 

 Voir: Dossier secte et psychothérapie 

 

Pour approfondir: 
Un article intéressant du Monde 19/05/09

http://www.miviludes.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=89

http://www.miviludes.gouv.fr/

http://www.info-sectes.org/index.htm

Voir aussi:

SI L'UN DE VOS PROCHES APPARTIENT A UNE SECTE:

Vos  Réactions

Adresse mail facultative

Commentaire

  REACTIONS :

<<J'ai lu votre page Web avec beaucoup d'intérêts, votre travail est remarquable et à encourager.je vous lis depuis Yaoundé,CMR(Afrique Centrale). Merci! Bonne continuation.>> 6/07

<<j'apprécie beaucoup vos explications à ca sujet.Merci!!!>> 5/07

<<J'ai lu votre article sur les sectes. Ne devrait-il pas être plus nuancé? Par rapport aux représentations liées au phénomènes sectaires, pensez-vous réellement que le rapport Vivien soit objectif ? Une constante ethnologique est que chaque groupe social institué a tendance à considérer ses propres normes et valeurs sociales comme étant "normales" et globalement meilleures que celle des autres. Notre société déroge-t-elle à cette règle ? Sans vouloir entammer un long débat de fond, juste quelques pistes :1) Dans le nouveau modèle socio-économique ultra-libéral, certaines des caractéristiques de l'entreprise multinationale type ne sont-elles pas inquiétantes et proches de la définition sectaire (tout en sachant que l'entreprise est percue en général comme un fondement "modèle" de notre société économico-industrielle) ? - Culture d'entreprise fondée sur l'excellence, méthode managériale qui s'approche de la destabilisation et de la manipulation mentale (encouragement aux meilleurs rendements mais sans objectifs réellement définis - il faut toujours plus ; mise en valeur médiatique des meilleurs éléments - équivalent à une maximisation de la tension narcisique ; sanctions brutales devant un collectif en cas de manque de résultats ; ...) - Système pyramidal et hiérarchique, dont seul le sommet bénéficie d'un très fort niveau de rémunération (écart de 1 à 160 en moyenne entre la base et le sommet des salaires, sans compter les intéressements particuliers - stock options, etc.) - Pression psychologique sur la sécurité de l'emploi (1/3 de personnel stable - le "noyau", 2/3 de personnel précaire, engagé et licencié en fonction de la conjoncture - la fameuse "flexibilité"). - etc. (voir référence AUBERT Nicole , DE GAULEJAC Vincent : Le coût de l'excellence · Seuil, Paris 1991 & DEJOURS Christophe : Souffrance en France, la banalisation de l'injustice sociale · Seuil 1998 · & DEJOURS Christophe : Travail : usure mentale : de la psychopathologie à la psychodynamique du travail · Bayard, Paris 1993 ) On est loin d'un modèle humaniste ! Cet esprit managérial ne porte-t-il pas atteinte dans une certaine mesure aux droits de l'homme et à l 'équilibre social ? 2) le mouvement catholique extremiste "opus dei", bien qu'ayant toutes ses caractéristiques d'une secte, ne figure pas dans le rapport Vivien?! Un oubli, ou bien serait-ce la nature catholique (et proche du Vatican) de ce mouvement qui l'exclu de la définition sectaire ? En synthèse, peut-on mettre du Blanc-coté les modèles socialement dominant, et du Noir-coté les structures différentes et minoritaires ? Ne conviendrait-il pas plutôt de changer de grille de lecture, et de juger une structure, un groupement, des actes, non pas sur leurs représentations sociales actuelles, mais plutôt sur leurs effets réels dans le développement et le devenir des personnes ? Ne faudrait-il pas juger non pas par étiquette péjorative SECTE, qui dérive malheureusement souvent vers les minorités différentes, mais plutôt étudier la dynamique de chaque organisation, quel quelle soit, sans préjugé, et la juger en fonction de sa prise en compte de l'intérêt humain ? Je trouve que malheureusement trop souvent les discours officiels décrivent une réalité qui est bien loin de la réalité effective et vécue, et que leur objectif est plus de vouloir ériger un modèle dominant en norme sociale, plutôt que de vouloir amener un questionnement réel, peut-être douloureux, mais certainement plus constructif. Cordialement.>> Serge Wunsch.

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