Comment recruter
et former les enseignants? Quelques
remarques et propositions
On
peut relever différentes contradictions
actuelles:
Les documents
cités sont ceux de l'ancienne "Commission du
débat national" . Chaque partie ouvre, par
un lien vers une petite fenêtre avec des
extraits de ce document. 1)
La
"motivation" des
enseignants
: Il
serait nécessaire d'avoir des enseignants
aptes à "enseigner autrement" alors qu'ils
se disent "motivés" par le goût pour
leur discipline. Ne peut-on:
- Favoriser
les enseignants qui ont su faire la
transformation de leur
"investissement", ceux qui sont
capables de s'occuper des T.P.E., des
T.I.C., qui font des expériences
pédagogiques intéressantes
etc...,
- Donner
à d'autres, demandeurs, la
formation continue digne de ce nom
pour réaliser cette
évolution.
-
Supprimer la cause de cette
contradiction chez les nouveaux
enseignants en mettant en
place
*exigence
d'un diplôme le plus
élevé possible
(niveau conditionné
par le rapport du nombre de
candidats sur le nombre de postes
à pourvoir ), variable
suivant les enfants auxquels
l'enseignant s'adresse
(maternelle...terminale).
Ce diplôme assurera
les connaissances disciplinaires
requises pour
enseigner.
*sélection
sur dossier, montrant par
des faits (modules choisis
durant les études, stages,
reponsabilités
diverses...), leur
intérêt à
s'occuper de jeunes . On pourrait
y ajouter entretiens et
observation de travail en
groupe. 2)
L'écart
entre les connaissances validées et les
compétences
attendues
serait déjà
réduit dès le départ par ce
nouveau mode de recrutement; il pourrait être
diminué encore par:
-une formation
initiale personnalisée, sous la
responsabilité du futur enseignant
désireux de répondre
à un profil de poste en
fonction de son parcours
précédent. Cet enseignant
serait accompagné d'un tuteur
et la formation se ferait dans le
cadre des Universités
,conçus plus comme initiateur et
organisateur de formations que comme
"école". Certaines pourraient
se faire hors Universités, par
exemple dans les départements ou
dans des établissements reconnus.
Ex: lycée avec équipe de
formateurs, GRETA..... )
- une formation
initiale qui se conclurait par une
"inscription sur une liste d'aptitude
à l'enseignement" (avec valeur
de Master pour une réorientation
possible)
- un
recrutement avec profil de poste par
des commissions nationales ou
régionales pour les postes à
pourvoir et titularisation au bout d'un ou
deux ans permettant de vérifier le
bien-fondé de l'orientation du
postulant vers ce métier. Ce qui
éviterait les cas douloureux de
réadaptation.
Cette méthode
aurait l'avantage d'assurer à chaque
enseignant un environnement où il serait
plus à l'aise. Elle n'est pas
éloignée de ce qui se fait ailleurs
et en particulier pour le recrutement des postes
de l'enseignement supérieur. Cela
résoudrait également la
contradiction
entre la difficulté de certains postes et
les premières
nominations.
Certains jeunes enseignants étant capables
d'y faire face dans un bon environnement, d'autres
non. 3) La
contradiction entre le
monolithisme de la formation initiale et la
diversité des
carrières
pourrait recevoir un
début de solution par la transformation de
l'agrégation. Il s'agirait de supprimer
cette aberration qui consiste à
décider que pour une même fonction les
personnes travaillant le moins seront les mieux
payées toute leur vie.
La tendance dangereuse
actuelle pour résoudre cette question est de
mettre tous les agrégés dans le
supérieur. Ce qui, à mon avis, est
dommageable pour l'enseignement secondaire. On
pourrait plutôt transformer
l'agrégation tout en gardant dans le second
degré "l'image valorisante de ce
diplôme" et ses avantages, justifiés,
cette fois, par une fonction différente,
mais...
L'agrégation
pourrait devenir un concours uniquement
interne accessible au bout d'un
certain nombre d'années
d'expérience d'enseignement,
accompagné d'une formation
continue spéciale
centrée sur la gestion des
ressources humaines, sur la formation
d'adultes, sur les nouvelles techniques
d'enseignement et sur la recherche en
éducation. Cette nouvelle "liste
d'aptitude aux fonctions de
coordination" serait le vivier
obligatoire de diverses fonctions de
"coordinateurs de classe", de "professeurs
principaux", de "responsables de
l'organisation des T.P.E", de
"médiateurs", de "formateurs
d'enseignants", dans les GRETA..., de
"conseillers pédagogiques",
de"tuteurs de futurs
enseignants"etc.....(liste à
définir bien sûr)
Cette disposition
apporterait un stimulant de carrière
important, un renouvellement des
intérêts pour bien des enseignants et
une façon de faire passer dans
l'enseignement des recherches et des
méthodes qui restent souvent
méconnues. Cela amènerait
également ces fonctions à être
exercées par des personnes formées;
ce qui n'est pas toujours le cas actuellement.
Cette liste pourrait également être le
vivier du recrutement pour l'école de
formation des chefs
d'établissement. Bien sûr, il y
aura opposition des partisans du "tout
disciplinaire". Mais cela serait aussi un signe
fort que les personnes qui disent que rien ne peut
changer dans l'E.N ont tort! 4)
L'écart
entre les outils de formation initiale et continue
et les outils utilisés dans le
métier. Il
existe un "isomorphisme" entre les méthodes
et outils que l'on utilise pour la formation des
maîtres et ceux qui sont utilisés par
les enseignants dans leur classe. Il est donc
important de réfléchir à ces
méthodes si l'on veut que les enseignants
"enseignent autrement".
Il faudrait
donc "former les maîtres
autrement". Pour moi le "autrement" se
caractérise par le passage d'une
formation qui veut s'adresser à
l'intellect et de façon
principalement réceptrice à
une formation concernant la personne dans
son ensemble et principalement active et
responsable.
Les outils ne
manquent pas: travaux de groupe (comme
pour les T.P.E.) , groupe
d'analyse de la
pratique,
jeux
de simulations,
recherche action, préparation de
séances de classe. Les principes de
cette formation sont connus:
Importance
de la demande des stagiaires
;
approche
du stagiaire dans sa
globalité
; respect
du temps
d'assimilation
; recherche
de l'évolution des
représentations
; évolution
de la pratique vers la
théorie
; de
la connaissance de soi vers la
connaissance de
l'autre
; souci
de l'interface
personne/groupe
. <<Bonjour, il
serait sûrement temps d'arrêter de
recruter des enseignants sur leurs seuls savoirs et
de mêler au recrutement des critères
de capacité et de profil de personnes afin
de moins se tromper dans l'orientation
professionnelle. Demander une expérience de
travail dans le privé avant de passer ces
concours permettrait aussi d'ouvrir le recrutement
à des profils différents. La
formation devrait être faite par des experts,
notre mode de formation repose encore trop sur
certains professeurs formateurs qui n'apportent pas
la plus-value suffisante pour hisser le niveau vers
le haut>> <<Après
25 ans denseignement dans une école
québécoise au niveau de
lenseignement du métier
délectricien, ayant appris le
métier délectricien dans une
bonne école française, je suis bien
en accord avec ce que je viens de lire.Cependant,
après avoir franchi les échelons
universitaires requis au Québec pour devenir
un «vrai» enseignant et un peu plus
(Licence en éducation et maîtrise en
andragogie) jen viens à la conclusion
que lorsquun enseignant a bien rempli son
coffre à outils, la principale condition de
sa réussite sur le terrain réside
dans la qualité des échanges
quil va établir dans
léquipe-école avec laquelle il
travaille. Lenseignant se retrouve trop
souvent seul devant une classe
hétérogène aux composantes les
plus éparses. Il a besoin
déchanger avec ses pairs.
Lécole va devoir se structurer en
fonction de ce besoin qui ne peut que
saccroître vu les échanges et
fusions culturels que nous ne pourrons
éviter dans les années à
venir. Il me semble que jaurais bien des
choses à écrire, tout dun
coup!>> <<Questions
essentielles dans la majorité des pays. Je
ne distingue pas encore les idées nouvelles
dont les systèmes éducatifs auraient
besoin. Je partage la majorité des constats.
Je n'ai malheureusement pas de pistes innovantes et
efficaces à orffrir>>Alain Bouvier
Les
candidats ne seraient sûrement plus les
mêmes et ils seraient, peut-être, plus
nombreux!
Réactions
C'est
là certainement une source importante
de tout changement
dans l'Education Nationale !