Quand
la langue ne fonctionne plus, le corps
prend le relais
<<La
somatisation chez le maghrébin
transplanté serait de l'ordre du
pré verbal, c'est ce qui reste (le
dernier refuge) quand le langage appris
dans la culture d'origine ne sert plus
à communiquer, n'est plus
opérante, le maghrébin a
recours au corps pour essayer d'atteindre
l'autre, de communiquer avec
lui.
Sa
demande d'être reconnu passe par le
biais de la somatisation. La
somatisation vient signifier le
défaut (par défaut)
de l'inscription et de l'identification
à la nouvelle culture par la
langue. Quand la langue maternelle
fait défaut, ne permet plus
l'inscription culturelle et sociale ni
l'identification à la nouvelle
situation il y a recours à la
somatisation pour mieux dire la
souffrance.
Cela
suppose de la part du maghrébin un
fantasme de l'universalité du
langage du corps et de la communication
pré-verbale.>>(p.218)
<<Dans
une certaine mesure le changement de
langue peut s'assimiler à un
traumatisme psychique. Force est de
constater que malgré des
siècles de laminage des langues
régionales en France, celles-ci
continuent à survivre dans la
langue et la culture nationales ne
serait-ce que par leurs accents
(méridional, alsacien, etc.)
Elles
vivent pour ainsi dire dans le corps et
par le corps comme une sorte de
mémoire corporelle de
l'identité. Le corps en garde
trace.>>(p.291) on
pourra voir aussi: La
parole