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LA CALLIGRAPHIE

 

Thèse de Hossaïn BENDAHMAN, Maître de Conférence en psychologie, Psychanalyste

 

La calligraphie, un art religieux

  <<La calligraphie, désignée, en arabe, par le mot khatt, est une activité quasi religieuse, dûment réglementée....

          C'est donc le moyen de communication qui vient aussitôt après le langage.  C'est aussi un noble art, car il est propre à l'homme, qu'il distingue des animaux.  De plus il révèle les pensées et les transmet à distance. Il est l'instrument de la science, du savoir (de la connaissance), des livres des anciens et de leurs histoires.>>(p.251)

           C'est l'enseignement qui permet à l'écriture de passer de la théorie à la pratique. Son importance dans une ville dépend de l'organisation sociale, du degré de civilisation et de luxe, et de la demande car l'écriture est un art. Et l'on a vu que les arts suivent la civilisation. C'est pourquoi presque tous les Bédouins sont illettrés et ne savent ni lire ni écrire. Ceux qui savent ont une écriture grossière et une lecture pénible. D'autre part, dans les grandes capitales, l'enseignement de l'écriture est meilleur, plus facile et plus méthodique, parce que la pratique en est plus fermement établie. C'est ainsi qu'au Caire il y a, dit-on, des maîtres calligraphes qui apprennent à leurs élèves comment mouler chaque lettre correctement et leur expliquent ensuite comment enseigner à leur tour. Ainsi se fortifie le respect pour la connaissance et pour une perception (hiss) convenable de ses difficultés. La pratique atteint alors la perfection. Tout cela provient du développement des arts dans une société laborieuse et policée

           Ce n'est pas ainsi qu'on apprend à écrire en Espagne et au Maghreb. Le maître ne fait pas écrire à son élève chaque lettre séparément. Il lui fait copier des mots entiers . L'élève les reproduit et le maître les corrige, tant et si bien que l'apprenti a l'écriture au bout des doigts. On peut dire alors qu'il est bon calligraphe.

 

L'écriture reproduit le langage, comme la parole exprime la pensée

           Tous deux doivent être des interprètes clairs. Car Dieu a dit: « Il a créé l'homme et lui a appris l'exposé (al-bayân)" (L V, 3) - ce qui inclut la clarté d'expression».

           Les calligraphes arabes écrivaient à l'aide d'un tube de roseau ou qalam taillé en biseau avec un bec fendu jilfa conservé dans un «plumier » (miqlama). La partie gauche du bec est nommée insi (« humain »), la partie droite wahshi (« sauvage»). Chaque type d'écriture exigeant un qalam particulier.

           Compte tenu du caractère ornemental des lettres arabes, chaque aire culturelle arabo-musulmane et chaque dynastie en a perfectionné le tracé. Surtout les copistes qui ont fixé par écrit les textes religieux, car aucune écriture n'est trop belle pour transcrire le Livre Saint et les paroles du Prophète.

           D'abord Bagdad sous l'empire Abbasside (750-1258). Ensuite Bagdad cède la place à Mashhad, à Tabriz et finalement à Téhéran. Sous l'influence de Yaqût al-Musta'simî, les calligraphes persans ont crée un style répondant à leur goût artistique. Les Turcs ont suivi l'exemple. Sous l'empire Ottoman (1299-1924) la calligraphie arabe a trouvé son plein essor et son véritable épanouissement. Le style Turc s'est imposé comme un modèle et une référence et la ville d'Istanbul est devenue le centre de l'art calligraphique musulman.

           C'est le vizir abbasside Ibn Muqla (885-940), lui-même calligraphe, qui a défini avec rigueur ce qu'on nomme Aqlam i-sitta (les Six styles), en mesurant les proportions des lettres de l'alphabet:

           Le son, rythme de base de passage du préverbal au verbal, du corporel au métaphorique, du jeu de corps aux jeux de mots, unité minimale de communication et de différenciation.

 

Le "Je" c'est l'opération de base de distinctivité. Le petit humain en disant "je" dit ce qu'il est par rapport à ce qu'il n'est pas.

           Et ce, qu'il l'exprime en mots ou qu'il le symbolise dans le jeu par l'intermédiaire d'une ficelle et d'une bobine (Da-fort : ici-ailleurs) donne forme au contenu de la pensée.

           Le langage structure la pulsion (Bendahman H., 1989) et notre imaginaire est structuré par la langue.

           Il y a des langues plus rêvantes que d'autres. Des mouvements de corps et de lettres, on peut en rêver dans la calligraphie arabe où le travail culturel de la pulsion est l'oeuvre.

           Les mots ont une base corporelle. Le mot est à la pulsion ce que la ficelle est à la bobine. Le corps dans le corps de la lettre, a calligraphie arabe, en fournit une superbe illustration

 

La calligraphie arabe a plusieurs styles, on peut en voir des illustrations sur cette page 

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Textes tirés de la thèse d'État de Hossaïn BENDAHMAN

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Thèse de Hossaïn BENDAHMAN, Maître de Conférence en psychologie, Psychanalyste

Présentation de la thèse

Père

Mère

Grand-mère

circoncision

hammam

sevrage

culturel et psychisme

psychisme et corporel

corporel et culturel

difficultés de l'exil

nécessité d'un "sas"

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