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Conséquences pédagogiques des diverses représentations des mathématiques chez les enseignants de cette discipline

 

             Cette recherche a montré qu'il existait des liens entre la représentation qu'un enseignant a des mathématiques et sa façon d'enseigner cette discipline. Cela n'a, du reste, rien d'étonnant car c'est le même enseignant, la même personnalité qui a une représentation et qui enseigne. Dans les deux cas l'enseignant utilise l'objet mathématique pour une certaine fonction dans la srtucturation de sa personnalité.

Questionnaire

Sondage

Signification des tendances

Signification des catégories

Signification pédagogique

Méthodologie

             Le questionnaire passé auprès des professeurs de mathématiques contenait bien d'autres questions que celles du questionnaire mis sur Internet et que vous avez rempli.

             Plusieurs sous-ensembles de l'échantillon ayant servi à l'analyse factorielle ont été constitués. Par exemple, le sous-ensemble des professeurs qui notent les devoirs des élèves après avoir fait un barème précis, le sous-ensemble des professeurs ayant eu des difficultés en orthographe, etc. Les centres de gravité de ces sous-ensembles ont été déterminés sur les données centrées, puis projetés sur les différents plans factoriels.

             Les coordonnées des centres de gravité des ensembles définis en particulier, par les variables suivantes ont été calculées. Ces variables sont identifiées par un certain nombre de questions.

—mode de fonctionnement de la classe : cours, travail de groupe, méthodes audio-visuelles.

—attitude du professeur vis-à-vis des théorèmes ; c'est-à-dire son attitude à l'égard d'un modèle pédagogique qui serait un cours linéaire, logique

—mode de correction des devoirs des élèves : méthode plus ou moins stricte, plus ou moins souple

— difficultés psychologiques éprouvées lorsqu'il s'agit de porter un jugement sur un élève

—méthode utilisée pour les exercices

—lecture de livres ou de revues pédagogiques, de livres ou de revues mathématiques

—appartenance ou non-appartenance à l'A.P.M. '

—animateur dans un I.R.E.M.

—reprise éventuelle d'études universitaires

—difficultés scolaires antérieures : orthographe, lecture, calcul, etc.

 

On peut voir ci dessous la représentation du Plan 1-2

             La description et l'interprétation de ce plan sont données après la figure. On peut toujours connaissant les valeurs que l'on a trouvées pour soi grâce au questionnaire, voir comment on se situe dans ces plan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tendance

IM

Tendance MI

Le quadrant Q1

             L'échelle de maîtrise de la classe (constituée par un sous-ensemble de questions) montre que la maîtrise la plus importante se situe dans le quadrant Q1; celui-ci correspond aux directions des questions « devoir de contrôle » (q. 29) et « silence indispensable » (q. 20). C'est également dans ce quadrant que l'on trouve le cours magistral, la notation avec un barême précis, la démonstration de tous les théorèmes. C'est aussi dans ce quadrant Q1 que l'on trouve la direction de la classe C4, mathématiques au service du moi.

             Cet ensemble d'indices marque l'expression d'un désir de maîtrise sur la classe, sur les théorèmes. Les mathématiques sont utilisées ici comme moyen de maîtrise. Cependant, n'est-ce pas le silence de ses pulsions et le contrôle de lui-même que le professeur recherche avant tout? Les mathématiques sont ainsi utilisées pour la recherche d'un ordre interne, d'une cohérence interne (mathématiques unifiées et cohérentes). L'acceptation des modèles pédagogiques institutionnels (cours magistral, notation illusoirement précise, etc.) est utilisée comme renforcement des défenses de maîtrise.

 

Le quadrant Q3

             S'opposant à cette région, se trouvent en Q3 des centres de gravité marquant l'absence de recherche de maîtrise sur les objets externes. Ici se situe la maîtrise la plus faible.

             La pédagogie laisse une part d'initiative plus grande aux élèves (travail individuel, travail sur fiches, travail de groupe). La notation est plus souple (note globale). Mais c'est aussi dans ce quadrant Q3 que se situe la direction de la classe C1, les mathématiques au service du sur-moi dans son versant interdicteur. Les mathématiques ne sont-elles pas ici un mauvais objet externe à combattre, contre lequel on peut lutter, on peut se battre pour gagner une libération désirée, libération que l'on donne déjà aux élèves?

             C'est ainsi que l'expression d'un jugement est difficile pour certains (note avec difficulté en Q3) parce que cela pourrait réveiller en eux un autre jugement. Les mathématiques peuvent alors osciller entre un « autre monde » (dans le quadrant Q4, proche de l'axe 2) et un objet désinvesti, « moyen de gagner sa vie » (dans le quadrant Q3, proche de l'axe 1).

             En tout cas, le modèle pédagogique institutionnel est refusé, combattu à la limite comme persécuteur ; cette attitude a pour résultat positif la mise en oeuvre de nouveaux procédés pédagogiques (dans le quadrant Q3, travail de groupe et travail individuel sur fiches).

 

 Le quadrant Q4

             La région Q4 est la région où l'on trouve les valeurs les plus élevées des échelles agressivité et anxiété. On y trouve les centres de gravité des variables psychologiques : séparation des parents pendant plus d'un an avant l'âge de 16 ans, difficultés de lecture, d'élocution, d'orthographe.

             En effet, 27 % des professeurs de mathématiques disent avoir eu des difficultés en orthographe au cours de leur scolarité contre 13 % des professeurs de lettres appartenant à l'échantillon de controle étudié. Aucune différence significative entre hommes et femmes. Plus surprenant encore, aucune différence significative entre les catégories certifié, agrégé, ni non plus entre les tranches d'âge.

             Cette région du plan (1 - 2) (Q4) est donc caractérisée par la présence des centres de gravité des ensembles exprimant des manques. Or, c'est aussi la région où se situe la direction de la classe C3, les mathématiques au service de l'idéal du moi (idéal de complétude). Les mathématiques serviraient donc ici de compensation à des manques, la construction d'un fétiche permettant de masquer ces manques. Les mathématiques sont alors idéalisées comme « loi expliquant le monde » (Q4). Idéal de vérité. Principe premier devant tout régir, la vie, l'action, la pensée. Seule façon d'être «sûr de raisonner juste » (q. 113), c'est-à-dire de ne pas déraisonner et en particulier de ne pas percevoir ses manques.

Le quadrant Q2 possède trop peu de points pour être interprété.

 

 Plan 3-4

Tendance FM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tendance FC

Tendance ID

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tendance FI

 L'axe 3

             Sur le schéma ci-dessus, l'axe 3 oppose ceux qui ont une pédagogie conforme à l'Institution (cours au tableau , exercices modèles) situés du côté du désir d'isolement à ceux qui mettent en oeuvre des méthodes pédagogiques nouvelles (travail individuel , travail de groupe) situés du côté du désir de proximité. On peut penser que les méthodes pédagogiques institutionnelles ont pour fonction de maintenir une distance maître-élève tandis que les méthodes nouvelles procèdent d'un désir de rapprochement. (Voir: François et sa distance aux élèves )

             Du côté du désir d'isolement, on trouve ceux qui ne lisent jamais de livres ou de revues pédagogiques ; à l'opposé se trouvent ceux qui lisent très souvent revues et livres pédagogiques. Il y a donc corrélation entre désir de proximité des élèves et méthodes pédagogiques nouvelles d'une part, et d'autre part, entre désir de distance et méthodes pédagogiques classiques.

 

L'axe 4

             L'axe 4 oppose ceux qui investissent fortement les maths et qui, suivant la loi du renforcement, reprennent des études en maths ou en informatique (ce groupe est particulièrement représenté par les hommes agrégés) à ceux qui désinvestissent l'enseignement des maths et qui se partagent alors en ceux qui se replient dans des maths, jeu solitaire ou domaine personnel, et ceux qui se tournent vers l'intérêt qu'ils portent aux élèves. C'est dans ce dernier groupe que se trouvent ceux qui reprennent des études en sciences de l'éducation.

             On voit ainsi grâce à ces deux schémas qu'il existe un lien entre le mode de relation établi par l'enseignant vis-à-vis des maths et ses choix pédagogiques, c'est-à-dire son mode de travail avec les élèves, son mode de relation avec eux. C'est évidemment la même structure de personnalité qui est à la source à la fois du mode de relation aux maths, du mode de relation aux élèves et des choix pédagogiques.

             Bien souvent, nous n'avons pas conscience des motifs qui amènent à procéder dans notre classe d'une façon ou d'une autre, nous rationalisons ces choix par un argumentaire, mais au-delà, c'est toute notre personne qui est impliquée.

             C'est pourquoi il nous semble illusoire de vouloir faire une formation pédagogique des enseignants qui n'en resterait qu'à un plan rationnel; seule, une formation qui touche à la personnalité peut avoir une efficacité sur un plan de formation pédagogique.

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Réactions:

<<Je découvre votre site, par l'intermédiaire de Sésamaths. J'adore. Je vais de ce pas noter des références pour des lectures vacances. Mise en place des PPRE en 6 à la rentrée dans mon collège.>> 6/07

<<Les tests du même nom que j'ai proposé dans la revue PLOT de l'APMEP (N°1 ET 9) étaient certainement beaucoup moins scientifiques mais peut-être, du coup, un peu plus rigolos. Claudie Asselain-Missenard>> 6/07

<<fantastique! j'ai moi même retrouver ma vraie représentation que je me fais de la mathémattique, merci pour ce riche questionnaire qui vient à son heure, du moins je trouve. >> 5/07

<<j'ai rarement lu quelquechose qui cherche à établir un lien aussi précis entre la personnalité du prof et son mode d'enseignement.. La relation a le grand mérite de faire réfléchir. Maintenant se connaissant, comment adapter sa pédagogie pour le bénéfice de l'élève et pour ne pas amplifier le manque des scientifiques ?>> Fabien 5/07

<<Excellent !>> 5/07

<<Si je suis d'accord sur le problème des représentations, je regrette néanmoins que ce numéro laisse à plusieurs reprises entretenir la confusion "sciences=mathématiques">> Guy Pouzard 5/07

Voir:

Quelques réflexions sur les questionnaires interactifs et quelques données numériques

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