Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur

PLAN DU SITE
 

Comment faire avec la loi sur le voile?

             La loi étant votée comment réagir maintenant?

Le B.O.

http://www.education.gouv.fr/bo/2004/21/MENG0401138C.htm

D'abord et avant tout, il faut l'appliquer.

             Que penseraient nos jeunes, quel modèle leur donnerions-nous si nous ne l'appliquions pas? Nous leur demandons le respect de la loi dans tous les domaines (attitudes, devoirs etc..) et ils verraient que nous ne sommes pas capables nous-mêmes de respecter cette loi! (voir: Le rapport à la Loi)

 

Ceci étant dit, appliquer la loi ne veut pas dire "la durcir".

             Il est possible que certains veuillent appliquer "une autre loi" plus dure que celle-ci. Cette tentation serait de leur part une occasion d'exercer leur sadisme ou une provocation vis-à-vis d'un groupe. D'autres encore peuvent penser qu'il n'y a pas de problème: l'élève accepte ou refuse d'enlever son voile; c'est oui ou c'est non; attitude binaire en tout ou rien (1-0). Ils oublient toutes les autres dimensions. Entre autres:

-une dimension de "reconnaissance". Nous y sommes très sensibles pour nous, nous pouvons comprendre que les élèves y soient aussi (voir: Nous ne sommes pas reconnus). Ce qui demande de bien distinguer ce qui concerne le problème du voile et ce qui concerne la personne de l'élève de façon à ne pas amalgamer l'élève et son voile.

-une dimension d'"éducation" (au rapport à la Loi, à la citoyenneté...). Certains peuvent la refuser au prétexte qu'ils ne sont qu'enseignants et non éducateurs. (voir: Instruire et/ou éduquer)

             La tentation est donc de simplifier la question et d'en refuser ses dimensions humaines, c'est-à-dire sa complexité.

 

Pour appliquer cette loi deux aspects me paraissent importants:

- le respect du temps - le respect de la singularité de la situation.

             On ne peut pas traiter de la même façon une élève qui a des scrupules vis-à-vis de sa religion, une pour qui le voile est avant tout une reconnaissance féministe, celle qui veut faire de la propagande ou celle qui est sous l'influence d'un grand frère, de parents ou d'amis.

On ne peut pas traiter de la même façon le cas isolé, le petit groupe qui cherche à se faire reconnaître ou la classe entière refusant de retirer le bonnet phrygien qu'ils ont tous décidé de porter. Dans ce dernier cas il ne s'agit plus d'un problème de voile mais d'un phénomène de groupe avec un symptôme qui dit quelque chose de la classe ou de l'établissement.

 

Dans tous les cas cela nécessite du temps pour analyser la situation, en voir sa singularité.

             La loi prévoit ce temps <<3.1. La mise en oeuvre de la loi passe d'abord par le dialogue... 3.2. L'organisation du dialogue relève de la responsabilité du chef d'établissement>>"relève" ne veut pas dire que c'est au chef d'établissement de tout faire, il peut faire appel à des personnes compétentes suivant justement la singularité du cas. <<Le chef d'établissement conduit le dialogue en liaison avec l'équipe de direction et les équipes éducatives en faisant notamment appel aux enseignants qui connaissent l'élève concerné et pourront apporter leur contribution à la résolution du problème. Mais cette priorité n'est en rien exclusive de tout autre choix que le chef d'établissement pourrait au cas par cas juger opportun.>> (les citations sont extraites de la circulaire d'application de la loi)

 

Non une négociation mais une médiation

             Comme le dit la loi <<3.1 Ce dialogue n'est pas une négociation et ne saurait bien sûr justifier de dérogation à la loi.>> Ce n'est pas une négociation", mais on n'est pas non plus dans le "vous acceptez oui ou non?" qui court-circuitrait le temps nécessaire aux évolutions. Non une "négociation" mais plutôt une "médiation" et comme on peut le voir dans le dossier sur la médiation la résolution d'un problème passe souvent par la mise en place de conditions par lesquelles la personne se sent respecter et reconnue.

Une élève qui se sent respectée et reconnue pourra plus facilement évoluer et comprendre l'utilité de cette loi. Ceci demande du temps comme on peut le voir sur les exemples de médiation donnés dans le dossier. <<Le dialogue devra être poursuivi le temps utile pour garantir que la procédure disciplinaire n'est utilisée que pour sanctionner un refus délibéré de l'élève de se conformer à la loi.(3.3)>>

 

L'organisation du dialogue est déjà une parole

             Ce temps de dialogue peut poser problème en lui-même <<Pendant la phase de dialogue, le chef d'établissement veille, en concertation avec l'équipe éducative, aux conditions dans lesquelles l'élève est scolarisé dans l'établissement >> En effet l'organisation de ce temps ne doit pas préjuger de l'issue sinon il n'a plus de raison d'être. Or les conditions données, les modalités d'application risquent bien d'être une parole de l'équipe éducative sur ce qu'elle prévoit de l'issue et sera sans doute entendue par l'élève comme tel; d'où l'importance de réfléchir à cette organisation. Cette organisation ne doit pas laisser paraître que la loi ne sera pas appliquée ni que l'élève sera sans doute renvoyée.

 

Tout évènement peut être formateur

             Si on garde la tête froide et qu'on reste sur un plan pédagogique sans se laisser entraîner sur le plan politique, il peut être important de profiter de ces événements comme occasion de formation pour tous les élèves d'une classe ou d'un établissement. <<Parce que l'intolérance et les préjugés se nourrissent de l'ignorance, la laïcité suppose également une meilleure connaissance réciproque y compris en matière de religion. A cet égard, les enseignements dispensés peuvent tous contribuer à consolider les assises d'une telle connaissance. De même, les activités de « vivre ensemble » à l'école primaire, l'éducation civique au collège ou l'éducation civique, juridique et sociale au lycée constituent des moments privilégiés pour faire progresser la tolérance et le respect de l'autre. Plus spécifiquement, les faits religieux, notamment quand ils sont des éléments explicites des programmes, comme c'est le cas en français et en histoire, doivent être utilisés au mieux dans les enseignements pour apporter aux élèves les éléments de culture indispensables à la compréhension du monde contemporain.(I)>>

A propos du Lycée Montaigne

<<Face à ces incidents à caractère raciste qui gangrènent notre époque, il ne faut jamais faire preuve de faiblesse. Mais il faut aussi se comporter avec sérénité, éviter d'alimenter les peurs....

Le combat contre le racisme passe par l'éducation. Au lieu de céder à un climat qui hystérise les peurs, les haines et les passions, il aurait dû tenir fermement une ligne pédagogique. Au lieu de quoi, l'affaire a été gérée sur un registre politique. Le résultat est un immense gâchis, où l'incompréhension et le malentendu dominent.>> Edito "Le Monde" 13/7/04

             Enfin si le problème du voile m'a toujours paru délicat, il n'est sûrement pas le point le plus important et il est bon de se rappeler quelques évidences signalées par la loi sur des points qui me semblent, eux, fondamentaux:

<<Les convictions religieuses des élèves ne leur donnent pas le droit de s'opposer à un enseignement. On ne peut admettre par exemple que certains élèves prétendent, au nom de considérations religieuses ou autres, contester le droit d'un professeur, parce que c'est un homme ou une femme, d'enseigner certaines matières ou le droit d'une personne n'appartenant pas à leur confession de faire une présentation de tel ou tel fait historique ou religieux. Par ailleurs, si certains sujets appellent de la prudence dans la manière de les aborder, il convient d'être ferme sur le principe selon lequel aucune question n'est exclue a priori du questionnement scientifique et pédagogique.

             Les convictions religieuses ne sauraient non plus être opposées à l'obligation d'assiduité ni aux modalités d'un examen. Les élèves doivent assister à l'ensemble des cours inscrits à leur emploi du temps sans pouvoir refuser les matières qui leur paraîtraient contraires à leurs convictions. C'est une obligation légale. Les convictions religieuses ne peuvent justifier un absentéisme sélectif par exemple en éducation physique et sportive ou sciences de la Vie et de la Terre. Les consignes d'hygiène et de sécurité ne sauraient non plus être aménagées pour ce motif.(II)>>

 

Le voile à l'école ou le masque de questions importantes

(Éditorial écrit avant le vote de la loi) 

             Chaque fois que j'entends des arguments dans un sens ou dans l'autre ils me paraissent pertinents et ainsi je varie d'opinion au gré des éditoriaux. On est là en plein dans la "complexité" qu'on cherche sans doute à traiter trop "simplement"!

             Mais cependant, et de façon récurrente, il me semble que :

Le sujet choisi n'est pas le meilleur

             Quand on veut rétablir l'ordre (républicain, laïque...) il y a intérêt à trouver le point où le sujet sera incontestable et donc où les chances de "tenir" seront les meilleures. Un prof qui voit un élève "chahuter" choisira ainsi le moment, le sujet, pour intervenir sinon il risque de s'épuiser dans des interventions multiples et sans effet. Il est nécessaire de bien placer les limites de la fermeté pour réussir à rétablir l'ordre.

             Là, il me semble qu'on a mal choisi la limite, celle du "voile", car c'est un élément religieux . En se centrant sur le religieux on lui accorde sans le vouloir peut-être, de l'importance et ceux qui prévoient beaucoup de contentieux ont probablement raison. Le problème ne sera pas réglé facilement. Il risque même d'être exacerbé. L'école libre a de beaux jours devant elle, car elle saura accueillir les "voilées" sans drame et c'est peut-être là-dessus que comptent ceux qui voteront la loi!. La question est plus pertinente à l'hôpital : pas de refus de soins en cas d'urgence en raison du sexe du médecin.

 

Le voile me paraît voiler d'autres questions autrement plus importantes et plus générales.

*"se voiler" ou "monter son nombril ou sa petite culotte" ne sont, paradoxalement, pas si éloignés (le psychologue sait bien que les extrêmes sont proches (ainsi la personne "trop gentille" est souvent une personne dont l'agressivité est très forte).

             Dans les deux cas on cherche à "attirer l'attention de l'autre" dans un jeu de "cache-cache":

on voile pour montrer (sa foi, sa pudeur, sa soumission aux hommes ou à Dieu, son indépendance agressive....); on montre pour voiler ( par exemple son absence de désir, son agressivité provocatrice, sa soumission à la mode...).

             Choisir ce point d'intervention (le voile) ne me paraît donc pas judicieux et sujet à contestation. On aurait pu prendre "le respect de la présence au cours de biologie, de staps, de piscine etc.. là il n'y avait aucune contestation possible et on restait dans un domaine laïc! Une contestation aurait renvoyé en effet à une manifestation de régression (refus d'enseignement ou de mixité). Ici la contestation risque au contraire de renvoyer à la liberté qu'ont les femmes de s'habiller comme elles le désirent.

 

*Le voile comme "soumission des femmes": ce n'est pas le voile qui est important, il peut même avoir pour certaines la signification inverse de libération! C'est la relation femme-homme qui est en cause; centrer cette relation sur le voile c'est poser le problème dans des termes de "soumission / libération" qui sont trop simples.

             Ce qui est là en jeu, c'est la possibilité de relation des garçons et des filles sous une forme autre qu'agressive (soumission, libération, tournantes, injures, provocations sexuelles...), c'est une des fonctions de l'école, me semble t-il, d'éduquer les jeunes à des relations d'un autre type.

<<La laïcité ne saurait se réduire à la neutralité de l'État. Respect, garantie, exigence, vivre ensemble de droits et de devoirs pour l'État, les cultes et les personnes.>>Rapport de la commission Stasi

 

<<Les femmes doivent pouvoir choisir leurs vêtements comme le font les hommes. Mais l'école est avant tout un lieu d'émancipation pour les femmes. Les fondamentalistes préféreraient qu'elles n'y aillent pas. Alors si elles sont chassées de l'école pour des raisons vestimentaires - le prétexte du voile - les conséquences seront désastreuses. Les fondamentalistes auront gagné le combat!>>

Chirine Ebadi Prix Nobel de la paix: Le monde 17/12/03

*Le voile comme moyen de "propagande": effectivement c'est un risque réel dont il faut tenir compte. Mais cela pose le problème plus général de "la parole de l'élève en classe". Peut-il exprimer ses croyances, ses idéologie, ses représentations, ses affects?

Pour mon compte, je pense que c'est utile, déjà pour l'apprentissage des disciplines comme le montre la didactique, mais aussi parce qu'un des objectifs de l'école est l'apprentissage de la tolérance, l'apprentissage d'une communication dans laquelle on respecte l'autre avec des croyances différentes, des sentiments différents. C'est dans une confrontation des représentations que pourra se faire l'évolution de ces représentations et donc cet apprentissage du respect de l'autre, de la découverte de l'importance de la tolérance. C'est par cette formation que peut se construire une laïcité porteuse de liens entre les citoyens.

             Cela demande bien sûr des enseignants capables de gérer un échange dans un climat d'écoute mutuelle et donc de définir un cadre d'échange et de le faire respecter. Ceci est important, justement, pour que ces échanges ne tournent pas à "la propagande".

 

Ce qui me paraît faire clivage, une fois encore, c'est la représentation de l'école :

*si l'école est une institution pour des "élèves", si sa seule fonction est "la transmission des connaissances" sous la forme mythique "d'instruction" alors tout ce qui peut gêner cette" instruction" est à bannir: voile, paroles, opinions, différence garçon/fille etc..

*si on conçoit l'école comme lieu d'éducation de "jeunes" où la transmission des connaissances en est un des moyens, alors l'éducation des relations garçons/ filles, ainsi que l'éducation à une communication respectueuse de l'autre, à la tolérance sans complaisance, à l'établissement de liens citoyens doivent être prises en charge par cette école. C'est, en conséquence, avoir une haute idée de la fonction enseignante et de ses nouvelles responsabilités.

             Mais, évidemment, cela pose une nouvelle fois la question de la formation des enseignants à la prise en charge de ces dimensions, et le vote de cette loi est peut être rendu nécessaire par l'absence de cette formation?

             Elle était, sans doute, devenue obligatoire politiquement. Or si elle facilite le dialogue, l'éducation, la résolution au cas par cas (comme la plupart du temps actuellement) par les cadres responsables que sont les enseignants et les chefs d'établissement, cette loi sera peut-être utile. 

             Si elle transforme ces derniers en simples exécutants du renvoi de certains jeunes, elle signera le peu de cas que l'on fait des responsabilités des enseignants et des chefs d'établissement, réduits à des fonctions "d'exécution" et non de "responsabilité".

Des extraits de l'allocution du Président J. Chirac

... <<Une chose est sûre : la réponse à ces interrogations n'est pas dans l'infiniment petit du repli sur soi ou du communautarisme. Elle est au contraire dans l'affirmation de notre désir de vivre ensemble, dans la consolidation de l'élan commun, dans la fidélité à notre histoire et à nos valeurs.>>...<<La France a su cette année encore porter, dans tous les domaines de tensions et de crise, sa parole de paix et de tolérance pour inviter les peuples qui se déchirent au respect de l'autre.>>... <<L'école est au premier chef le lieu d'acquisition et de transmission des valeurs que nous avons en partage. L'instrument par excellence d'enracinement de l'idée républicaine. L'espace où l'on forme les citoyens de demain à la critique, au dialogue, à la liberté. Où on leur donne les clés pour s'épanouir et maîtriser leur destin. Où chacun se voit ouvrir un horizon plus large.>>... <<L'école est un sanctuaire républicain que nous devons défendre, pour préserver l'égalité devant l'acquisition des valeurs et du savoir, l'égalité entre les filles et les garçons, la mixité de tous le enseignements, et notamment du sport. Pour protéger nos enfants. Pour que notre jeunesse ne soit pas exposée aux vents mauvais qui divisent, qui séparent, qui dressent les uns contre les autres. Il n'est pas question, bien sûr, de faire de l'école un lieu d'uniformité, d'anonymat, où seraient proscrits le fait ou l'appartenance religieuse. Il s'agit de permettre aux professeurs et aux chefs d'établissements, aujourd'hui en première ligne et confrontés à de véritables difficultés, d'exercer sereinement leur mission avec l'affirmation d'une règle claire.>>... <<En conscience, j'estime que le port de tenues ou de signes qui manifestent ostensiblement l'appartenance religieuse doit être proscrit dans les écoles, les collèges et les lycées publics. Les signes discrets, par exemple une croix, une étoile de David, ou une main de Fatima, resteront naturellement possibles. En revanche les signes ostensibles, c'est-à-dire ceux dont le port conduit à se faire remarquer et reconnaître immédiatement à travers son appartenance religieuse, ne sauraient être admis. Ceux-là -le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la Kippa ou une croix manifestement de dimension excessive n'ont pas leur place dans les enceintes des écoles publiques. L'école publique restera laïque.>>...

Le projet de loi a été adopté

"Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en oeuvre d'une procédure disciplinaire est précédée d'un dialogue avec l'élève". Le projet de loi sur la laïcité a été adopté le 10 février par l'Assemblée nationale par 494 voix pour, 36 contre et 31 abstentions.

Voir:

"Communiqué commun de diverses associations

Vos  Réactions

Adresse mail facultative

Commentaire

 

Réactions

<<je pense que ''l'arbre'' de la '' voile'' cache derriére '' une forêt''qui s'intitule '' le non respect du droit à la différence'' ; je crois qu'on a beaucoup de problème à résoudre( la tolérence entre les cultures- la pauvreté en afrique- l'envahissement de l'iraq- le droit du peuple afghanistan à vivre - les palestiniens et leur rêve de l'indépendance- l'occident et la perte des valeurs humaines - la pollution et les problèmes de l'environnement- et pleins d'autres causes qui ne sont pas traités ou bien qu'on ne veut pas traités>> 5/07

<<J'ai 18 ans et depuis le 24 avril dernier, je porte le foulard. Cette décision, je l'ai prise seule, après une longue réflexion et sans l'accord de mes parents, qui bien que musulmans, ont craint les préjuges et les actes d'intolérance que je risquais d'attirer. C'est en effet ce que j'ai eu. On m'a dit que j'étais soumise, oppressée. On a voulu me libérer. On m'a donc interdit d'étudier.

Cette année je suis en terminal. Chaque matin devant le lycée, c'est le coeur brisé quand je retire mon foulard. On a voulu me sauver. Finalement, c'est mon âme qu'ils ont tué.>> 9/06

<<Le voile que faire? peut-être 1-Lire le livre de claude Clanet : L'interculturel ... presses universitaires du mirail. 2- le traduire en pratiques pédagogiques : les chapitre 3 :imaginaire(s) et culture(s) sont de bonnes entrées.. fraternellement>>M.

<<" JUSTE POUR INFO, LE PORT DU VOILE EST INTERDIT DANS LES ECOLES EN TUNISIE. PERSONNE NE LE DIT JAMAIS>> P.

<<J'ai juste besoin de dire que ce n'est pas la loi sur le voile mais la loi interdisant les signes religieux à l'école publique. Je pense qu'il est important de faire attention à cet intitulé en ces temps d'amalgames. Car je crois que ce sont ces mêmes amalgames qui servent les fanatiques de tous bords.>> Sophie

<<bonjour, à propos du voile : les associations qui sont maintenant contre une loi sont les descendantes de celles qui faisaient fermer les églises à la révolution ou en 1905 ; si alors les raisonnements tels qu'ils sont tenus avaient été faits il n'y aurait jamais eu de loi de séparation de l'église et de l'état ; rappelons quand même qu'on parlait de la calotte ... et qu'actuellement on ose à peine parler contre les barbus . Or il y va de nos valeurs et face à l'intolérance nous ne devons pas tolérer : les insignes et uniformes nazis ont-ils droit de cité dans nos écoles ? Le voile est le symbole de la soumission de la femme qui est une race inférieure c'est tout aussi simple ... IL ne faut quand même pas oublier qu'Ataturk a tout fait pour rejeter celui-ci en Turquie et que l'exploitation de la femme par l'homme n'est ni plus ni moins qu'une régression médiévale . De plus on lutte contre les sectes sous prétexte d'endoctrinement et on n'oserait pas lutter contre cet endoctrinement qui oblige les jeunes filles ( et même très jeunes ) à se voiler ? il est grand temps de réagir . je précise quand même que je suis membre de plusieurs associations d'amitié avec les palestiniens etc. ;... mais je suis laïque et pour la liberté , contre le fanatisme . Et se mettre en string , si c'est indécent , n'a rien à voir avec obliger des jeunes filles à se voiler >>E.

<<Bonjour, Vos commentaires sur le voile à l'école sont très proches de mes propres réflexions. J'assure la direction d'un institut de formation des enseignants de l'enseignement catholique de la région X. travaillant en partenariat avec l' IUFM. Ces questions de la responsabilité des enseignants dans ce débat sur le voile et plus généralement sur laïcité et le fait religieux à l'école sont posées par les professeurs stagiaires et mériteraient encore + de temps que ce que nous y consacrons. L'école catholique fait le choix d'un projet éducatif en référence à des valeurs religieuses mais elle est favorable à une laïcité "porteuse de respect de l'autre" et donc lui reconnaissant le droit d'exprimer ce qui lui tient à coeur y compris son appartenance religieuse, à condition de ne pas verser dans l'endoctrinement ou le prosélytisme. N'a-t-on pas trop voulu faire respecter la "neutralité" au détriment de la responsabilité et de l'éducation aux différences ? Merci pour votre site.>>M.

<<Tout cela est vrai mais il me semble aujourd'hui que le principal est de protéger les jeunes filles non voilées de la pression qu'exercent sur elles l'environnement : camarades, garçons, imams et fondamentalistes de tout poil... Il reste d'autre part à notre pays une responsabilité morale importante vis-à-vis des pays du Maghreb et d'Afrique -nos ex colonies : laisser se développer ou perdurer la possibilité de porter le voile dans nos écoles à aussi un effet là-bas en légitimant cette tenue. La loi permettra également d'assurer l'égalité de traitement d'un établissement scolaire à l'autre, ce qui aujourd'hui n'est pas du tout le cas. Enfin ce n'est pas parce qu'il y aura une loi que le dialogue avec les jeunes filles et les familles va s'arrêter : mais les limites seront clairement affirmées. Autre chose : le voile n'est pas un signe d'appartenance religieuse (comme une croix ou une médaille quelconque) mais un marqueur sexuel qui proclame l'inégalité essentielle de la femme et de l'homme. On n'est donc pas dans le religieux comme le laisse penser le débat en cours mais dans le politique et social. Cordialement>> Claude

Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur