On
s'oppose entre partisans du "tout
répressif" et partisans du
"laxisme" et chacun accuse l'autre!
"Sanction",
"Prévention".
Pour sortir de cette dichotomie
stérile et chercher à
comprendre la complexité de la
question on pourrait se demander quelle
relation existe entre les deux? C'est une
question importante dans
l'école!
La
Loi est au coeur du problème
mais qu'est-ce que le "rapport à
la Loi" et quelle relation entre
les lois et la Loi? Comment un
jeune peut-il intégrer la Loi?
Pourquoi doit-il le faire? Comment peut-il
comprendre son utilité? Comment la
faire respecter?
|
Au carrefour, le feu est au
rouge (symbole d'une loi). Un cycliste
arrive, que va t-il faire?
-S'il a
une tendance psychotique, il peut ne pas
voir le feu et passer au rouge au risque
de sa vie et...de celle des
autres.
-S'il a
une tendance névrotique, il va se
dire <<Oh là, là je
risque de dépasser ce feu et de me
faire prendre par la police, je vais donc
m'arrêter 10 mètres avant le
feu pour être sûr de ne pas le
dépasser>>
-Si c'est
un psychopathe, furieux , il va
s'arrêter, sortir un marteau et
casser le feu rouge.
-S'il a
des tendances perverses, il va descendre
de son vélo, passer à pied
puis remonter sur son vélo de
l'autre coté.
Chacun
a son propre "rapport à la
loi".
|
|
Ce n'est qu'une histoire! mais...dans nos
établissements nous trouvons des
réactions semblables:
-combien
d'élèves ne "voient pas" les
règles de la vie commune?
-combien
d'enseignants rajoutent des règlements
supplémentaires à ceux de
l'administration, tout en se plaignant, d'ailleurs,
de la multiplicité des interdits
administratifs?
-combien
d'élèves "rusent" avec les lois du
collège ou du lycée?
On pourrait aussi complexifier l'histoire
en considérant un groupe de cyclistes au
lieu d'un seul.
Des
phénomènes de groupe vont surgir et
interférer.
-Vont-t-ils
s'arrêter tous à une certaine
distance, les "psychotiques" faisant comme les
autres, retenus par la "cohésion du
groupe"?
-Vont-ils
être entraînés par un "leader"
à dépasser le feu? Le groupe va-t il
"se scinder" avec deux attitudes différentes
?
La question n'est pas simple, sans compter
que ces termes de perversité,
névrose, etc... ne sont là que pour
évoquer des tendances et que dans une
personnalité elles sont multiples et souvent
en conflit!
Nous
avons tous un "rapport à la Loi"
qui dépend de notre
histoire
|
-Qui
représentait la Loi pour nous: notre
père, notre mère, notre
frère, notre oncle...?)
-Nous n'avons
pas tous vécu dans les mêmes
conditions culturelles (les rapports à la
loi à notre époque et à
celle de nos parents ne sont pas les
mêmes, par exemple).
.
|
Les lois varient suivant deux axes:
l'axe de l'espace ( les pays),
l'axe du temps (les époques)
ce qui en fait leur relativité; les
jeunes sont très sensibles à
cette disparité et l'évoque
pour les rejeter: << Avec Mr untel
c'est pas pareil, il nous autorise
à...>>, <<Dans
l'école où j'étais,
c'était
différent...>>, <<Mes
parents m'ont dit que de leur
temps...>>
Or toute loi renvoie toujours
à une limite, à quelque
chose qui est permis et quelque chose qui
est interdit. Notre "rapport
à la Loi" c'est notre "rapport aux
limites".
C'est notre histoire, nos
expériences qui induisent notre
façon de réagir devant les
limites.
|
Aimons-nous les contourner, ne
pas les voir, les nier, les
rechercher... pour nous rassurer, les
inventer, les construire, en rajouter,
composer avec elle, nous appuyer sur
elles..jusqu'à ce qu'elles
cèdent!, en faire un défi,
se bagarrer avec, les fuir, les amadouer,
les prendre de haut, abandonner devant
elles, etc.
|
Si
les lois sont contingentes elles renvoient
toujours à quelque chose
d'immuable
cette
limite, ce "tiers"
qui
sépare entre le permis et le
défendu
et qui
permet la vie en
société.
C'est
ce tiers qui est la
Loi.
|
|
Ce
tiers c'est ce qui empêche le face
à face
|
Le face à face avec le prof
tout-puissant (face aux élèves
impuissants) qui décide de tout dans la
classe: <<La cloche sonne mais je n'ai pas
fini mon cours, vous vous passerez de
récré>><<je vous avais
dit qu'on ferait un devoir sur table aujour d'hui
mais j'ai changé
d'idée..>>
Le face à face avec des
élèves tout-puissants (face au
prof impuissant) qui font ce qu'ils veulent en
classe.
C'est ce face à face qui devient
meurtrier dans certains cas.
C'est vrai également entre nations
qui n'ont plus comme recours que de se faire la
guerre s'il n'existe pas une instance
internationale arbitre.
Plus
rien ne les sépare, plus rien ne permet le
dialogue, seuls l'écrasement et la
disparition de l'autre s'imposent.
La
Loi est donc le garant d'une vie en
société
possible.
La Loi a donc quelque chose
à voir avec le dialogue autrement
dit avec la langue.
|
Quand un enfant naît, on ne lui
demande pas quelle langue il veut parler, on le
plonge de force dans un bain linguistique qu'il n'a
pas choisi, c'est une violence à
laquelle il ne peut que se soumettre pour
acquérir la possibilité de
communiquer avec les autres humains sinon c'est
l'absence de communication.
C'est cette violence qui va créer
un langage "tiers" entre lui et les autres et
permettre la communication.
Bouleversé
par un sentiment très fort,
très personnel,
nous
cherchons des mots pour exprimer et
communiquer ce que nous ressentons. Or
aucun mot ne correspond exactement
à notre sensation personnelle
(puisque les mots sont les mots de tout le
monde)
il
y a "décalage" entre ce que "l'on
ressent" et ce que"l'on exprime par des
mots"
La communication n'est alors
possible qu'en faisant le deuil d'une
"communication parfaite", d'un collage
à l'autre correspondant exactement
à ce qu'on ressent pour ne pouvoir
exprimer qu'un "à peu
prés" grâce aux mots de
tout le monde, à ce tiers qui
appartient à tous et à
personne.
Ou alors c'est l'illusion
fusionnelle:
<<je
n'ai qu'a regarder dans ses yeux, et je
lis ce qu'il pense>>,
<<on
n'a pas besoin de se parler, on se
comprend>>;
C'est ainsi que certains
préfèrent rester en silence
dans un groupe plutôt que
d'être amenés à ne
dire qu'un "à peu près"de ce
qu'ils pensent ou
ressentent.
|
Faire
advenir la parole c'est faire advenir la
Loi
Mais ce
n'est pas rien à
faire!
Et cela
demande du temps!
|
(Voir:
Que faire devant un jeune
violent?)
|
Ainsi tout prof qui fait advenir un
langage (langue française, langue
étrangère, langue
mathématique...) chez des jeunes travaille
à leur faire intégrer la
Loi.
L'intégration de la Loi passe donc
par un deuil, celui d'une toute puissance
sans limite, elle passe donc par l'acceptation
de "lois symboles" ou "objets
intermédiaires" représentatifs de la
Loi, par l'acceptation d'une limite qui crée
un "manque" et donc la possibilité d'un
"désir" qui peut enfin advenir.
La Loi loin de "réprimer" fait au
contraire advenir "le désir". C'est
parce qu'à l'enfant on a mis une limite
qu'il peut avoir un désir et ainsi demander
un objet, une trottinette par exemple, qui une fois
obtenu sera insatisfaisant et sera remplacé
par une autre demande celle d'une bicyclette, puis
d'une moto, puis d'une auto toujours laissant la
place au manque et donc à de nouvelles
demandes.
Des lois acceptées donc
contractualisées (c'est-à-dire
accompagnées de paroles) et demandant
des sanctions dans le cas de non-respect pour
marquer les limites.
Alors
comment différencier "prévention" et
"sanctions"?
La sanction fait partie de la
prévention. On pourrait enrichir un
dicton : "Qui sanctionne le vol d'un oeuf fait de
la prévention du vol d'un boeuf"! C'est
parce que le jeune aura été
sanctionné qu'il apprendra la limite, ce qui
le garantira d'un dérapage plus grave par la
suite. <<La sanction me semble faire partie
de la prévention. J'aime ce mot «
sanction » - de sancire, « rendre
irrévocable » - qui, pour moi,
évoque le sens de la responsabilité
car elle permet d'assumer les actes posés.
La sanction de bonnes études, c'est la
réussite aux examens. La sanction d'un
comportement de transgression, c'est la
nécessité de réparer. Il
est important aujourd'hui de redécouvrir la
dimension éducative de la sanction.>>
("Et
si on parlait de
violence". J.M.Petitclerc.
p.72)
Il n'y a pas d'éducation sans
sanction (qui est différent de la
"punition"; voir: Sanction
et punition).
Les
difficultés de ce rapport à
la Loi
|
La première difficulté
de ce rapport à la Loi est dans
le
risque de confusion entre les lois et la
Loi; la
seule Loi est celle de la langue, de l'expression
qui crée le lien social, qui
empêche le face à face et marque
l'interdit. Mais cette Loi ne peut s'exprimer
qu'à travers des lois, des valeurs, des
principes moraux, des procédures (objets
intermédiaires) qui sont toujours relatifs
et sujets à caution et donc peuvent
être remis en cause.
Une autre difficulté tient au
risque d'appropriation des lois, comme si elles
nous appartenaient, alors qu'elles sont "tiers"
d'où cette nécessité
de la négociation et du
contrat
(d'accompagnement de paroles) qui montre qu'elles
appartiennent aux deux parties.
Si quelqu'un ne se considère plus
comme représentant d'une loi mais comme
possesseur de cette loi; il ne s'y soumet plus lui-
même, elle est alors à son service et
non pas, lui, au service de cette loi. La sanction
devient répression quand celui qui la
donne confisque une loi à son profit. Mais
aussi si un élève ne respecte pas une
règle, ce n'est pas "notre autorité"
qui est atteinte mais la loi; nous pouvons
seulement nous demander comment mieux
défendre cette loi ou si il est
nécessaire de la changer.
La troisième difficulté
résidedans cette exigence de
"défense" de la Loi et de ces
représentations quand elles sont
fondées par le contrat car cette
défense avec ce qu'elle exige de force,
de violence, de constance, nous renvoie
à nous-mêmes et à toutes nos
propres difficultés vis-à-vis de la
Loi.
La
sanction demande d'exercer une certaine
violence.
La sanction nous renvoie alors à notre
propre violence (sous divers aspects liés
à la race, au sexe, à
l'économie etc.) et à la
culpabilité qu'on peut en ressentir.
Celle-ci diminue souvent notre capacité
à "sanctionner" l'autre. (C'est aussi le cas
quand nous avons trop de plaisir à exercer
notre violence!)
C'est tellement plus facile de
"lâcher", de "compatir", de "comprendre
l'autre ", de "le défendre"., de se "mettre
à sa place", de "l'excuser", de lui trouver
"des circonstances atténuantes" dans son
genre de vie, son entourage etc..Alors que
justement ce dont il a le plus besoin c'est de
notre capacité à "défendre la
Loi" pour faire de la prévention
à son égard
Une stagiaire me disait
<<avant je prenais comme cahier de
texte la marque "Claire fontaine" depuis
que j'ai travaillé mon
agressivité en stage, je peux
sanctionner et je prends comme cahier la
marque:"le
conquérant">>!
|
La quatrième difficulté
est le climat social dans lequel nous vivons (cette
nouvelle polémique sur Mai 68; les "nouveaux
réactionnaires", entre autres...) qui
tend souvent à simplifier les questions et
qui risque de nous laisser penser que nous sommes
"laxistes" ou au contraire que nous sommes
"répressifs" (quitte à passer de l'un
à l'autre!). Alors que souvent la question
est déjà d'entendre le sens qu'a
cette perte de limite pour le jeune et comment ces
limites que nous leur imposons sont souvent une
protection pour eux-mêmes (80% des actes de
délinquances sont commis au détriment
des jeunes).
Lui proposer un cadre (des limites= une
struture externe) peut être une aide pour
qu'il retrouve une structure interne souvent
désorganisée.
Rappelons-nous que tout prof qui
fait advenir un langage (langue
française, langue
étrangère, langue
mathématique...) chez des jeunes
travaille à leur faire
intégrer la Loi.
De même tout apprentissage
dans une classe (grâce à des
limites imposées par l'enseignant)
de la parole, de l'écoute de
l'autre, du respect de ses idées
est un travail dans le même
sens.
Là encore aucune
opposition entre l'apprentissage du savoir
et l'éducation. Encore faut-il
savoir ce que l'on fait et comment on le
fait!
|
|
Réactions
<<Bonjour,Vous
écrivez : "C'est tellement plus facile de
"lâcher", de "compatir", de "comprendre
l'autre ", de "le défendre"., de se "mettre
à sa place", de "l'excuser", de lui trouver
"des circonstances atténuantes" dans son
genre de vie, son entourage etc..".Enseignante
depuis 15 ans (prof. en L.P., ), je n'ai pas
remarqué qu'il soit plus "facile" de
comprendre. Une majorité de collègues
sont au contraire dans le refus de "comprendre" la
violence ou la transgression de
l'élève, parce qu'ils
considèrent qu'ils n'ont pas à
rentrer dans ces considérations subjectives
et psychologiques. Ces profs sont en
général assez ignorants ou
méprisants face à la
problèmatique adolescente, et sont dans une
logique de sanction permanente. Je trouve cela
regrettable, et cela rend ce métier bien
pauvre... De mon côté, du fait de mes
accointances artistiques, littéraires, et
psychanalytiques de longue date, vous pouvez
imaginez que j'ai bien des difficultés
à me sentir à l'aise dans ce milieu
surmoïque de l'enseignement. Où la
place du "sujet", et la
nécéssité de la parole (mais
je n'évoque pas là ici le
défoulement en salle des profs, j'ai bien
dit "parole"), sont quasiment inexistants, voir
déniés. Bref, il me semble au
contraire que ce qui est difficile pour les
enseignants n'est pas de "sanctionner" - c'est une
mécanique souvent trop facile - mais de
faire un effort de pensée et de
compréhension des choses. La formation IUFM,
pourtant valable, ne parle pas des
expériences de Jean et Fernand Oury, que
j'ai découvertes seule, de par mes lectures,
du fait de ma formation analytique suivi au long
cours. Personne ou presque n'encourage les
"analyses de pratiques", personne à
commencer par les proviseurs, qui y voient sans
doute un espace de subversion alors qu'il s'agit
juste de moments où l'on peut enfin faire
"du symbolique avec du réel" et progresser
à plusieurs (cf. Olivier Grignon dans "Le
corps des larmes", à propos des effets de la
parole en analyse). Voilà. J'admets
volontiers qu'en tant que femme, mère,
analysante, j'ai peut-être une tendance plus
marquée à l'empathie et la
compréhension des symptômes des
élèves. J'ai des difficulté
à faire fi du "sujet de l'inconscient" !
Dois-je pour cela quitter la fonction de prof. ?
Parfois j'y songe, car je me sens de plus en plus
en contradiction avec ce rôle de "gendarme"
qu'il nous ait de plus en plus dévolu. Et
pourtant je ne pense pas manquer
d'"autorité". Certains collègues (et
proviseurs) me trouvent souvent "trop
gentille"...J'en trouve certains souvent trop
sourds et aveugles. Et en définitive j'en ai
assez de gérer des groupes (classes), je ne
me sens pas douée ni très
motivée pour cela. Raz-le-bol de faire des
"rapports" (sic!), de faire la grosse voix (du
surmoi). Je rentre chez moi épuisée
et lassée, avec une impression d'ennui
professionnel. Quant à 68, au moment duquel
j'avais 5 ans et qui a suscité quelques
remous dans mon existence, je pense qu'Alain
Didier-Weill (psychanalyste-Ass. Insistance") dit
fort justement - selon moi - que c'était une
tentative de faire co-exister le "JE" et le "NOUS".
Ne soyons donc pas trop manichéen à
l'égard de ce moment inouï et
singulier, qui a bouleversé positivement
bien des "stases" sociétales. Bien sur, il y
eu des dérapages et des "errances", dont il
serait malsain de nier l'existence. Les enfants de
68 en savent quelque chose, et ceux qui comme moi
sont passés sur le divan ne peuvent nier
certaines conséquences négatives des
"évènements" et leurs suites. Mais
rien ne m'exaspère plus quand on impute (de
manière simpliste) aux difficultés
des profs aujourd'hui la prétendue inflence
de 68 : Mon expérience des jeunes montre que
les plus transgressifs et violents sont ceux qui
ont reçu des éducations soit
abandonniques ( désintérêt des
adultes pour eux, qui les laissaient livrés
à eux-même), soit violentes ou trop
sévères (avec dogmatisme religieux
souvent), avec pauvreté de nourritures
culturelles à la clef
(télévision toute-puissante). Bref,
les cas les plus durs de mes élèves
n'ont pas reçu d'éducation
"soixanhuitarde". La question de l'autorité
au lycée est fort complexe, et je pense que
les solutions résident dans le
dévelloppement de temps de paroles libres,
temps institués, où les enseignants
pourraient davantage échanger sur leur
difficultés en classe et se sentir plus
forts en traavillant à plusieurs. Or, la
plupart veulent passer ces difficultés au
secret, de peur de paraitre incapables
d'autorité. Les profs sont
épuisés. Si j'étais ministre
de l'Educ., je réduirais
conséquemment le temps de face-à-face
pédagogique (d'au moins 1 tiers !), et
j'augmenterai le temps de concertations et
formations psycho-péda à
l'intérieur des établissements. On
peut toujours rêver...Bien à
vous>>
<< pourquoi
opposer sanction et compréhension,
compassion, circonstances atténuantes ? Il
me semble que la prise en compte de l'individu dans
sa complexité permet une meilleure
efficacité de la sanction.>>
joëlle
<<comment la
loi peut il intervenir dans la violence? est ce
qu'il y ades moments que la loi semble
inutile?>>
<<Bonjour
Monsieur Nimier,Comment allez-vous? Sans vouloir
vous offensez, je ne vous connais pas beaucoup mais
j'ai tendance à croire, en relation avec vos
écrits que vous avez un tempérament
plutôt excessif. Je trouve surprenant que
vous parliez de violence lorsqu'il s'agit d'un bain
linguistique à la naissance d'un enfant. Je
reconnais que la naissance est sûrement un
événement des plus marquant dans une
vie. En lien avec m. Petitcler qui dit que la
violence est le contraire du respect et de ce que
j'ai appris avec Françoise Dolto, les
paroles qu'entendent le bébé ne lui
font pas violence à moins que le milieu dans
lequel il est né soit malsain.Vous avez
déjà écrit sur le rapport
à la loi et j'ai beaucoup
apprécié le lien que vous avez fait
entre la loi et le sentiment de
sécurité. Cependant je mettrais
davantage l'accent sur ce qui justifie
l'interdiction pour favoriser l'acceptation des
jeunes. À mon avis l'acceptation est
supérieure à la soumission.
L'acceptation de la réalité. Nous
devons porter également une attention
particulière aux intentions qui soustendent
nos actions. Nombreux les enfants qui les
perçoivent. J'ai tendance à croire
que nous avons trop mis l'accent sur les
interdictions, nous nous sommes
éloignés de la motivation
intrinsèque, de l'autodétermination.
Les élèves aiment avoir du pouvoir.
Notre gestion de classe doit permettre de l'exercer
ailleurs qu'en défiant les lois.
Simultanément je suis tout à fait
d'accord que certaines limites doivent être
établies et que nous avons la
responsabilité d'intervenir lorsque les
jeunes les dépassent. Pour mieux vivre et
être ensemble à
l'école>>Céline
|
|