Celui-ci
va choisir la pièce où nous
recevoir; il l'aura peut être
arrangée en pensant à nous,
il nous désignera une place pour
nous asseoir. Dés notre
arrivée nous sentirons si nous
sommes attendu ou si nous gênons; si
nous pouvons aborder l'échange que
nous espérions ou si, au contraire,
pressé par quelqu'autre
intérêt notre hôte n'a
qu'une hâte, celle de nous voir
partir. Nous nous sentirons reconnu(ou
non....).
Pourquoi n'en serait-il pas de même
pour les élèves, les
nouveaux enseignants ou les parents? Ils
ressentent sûrement ces mêmes
sentiments suivant l'accueil que nous leur
réservons.
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Accueillir
c'est faire une place; c'est permettre à
chacun de trouver sa place
Dans la classe, dans l'établissement, dans
son fonctionnement.
L'élève:
a t-il une place "attribuée"? a-t-il choisi
sa place lui-même ? ou n'y apporte-t-il aucun
intérêt (pense-t-il!); par quel
processus prend-il place ( course de
vitesse...)?
Les nouveaux
enseignants: quelles salles leur sont
attribuées? En fonction de
quoi ?
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Un souvenir: dans un IUT où j'ai
travaillé, le rez de
chaussée était
réservé aux sciences "dures"
(maths, informatique), le premier
étage, aux disciplines ayant de
l'intérêt (gestion,
langues...), et le deuxième pour
"le reste" (psycho. !..) !!
"Lutte des places"
(et non lutte des classes!). La place
attribuée à chaque
discipline est manifeste dans
l'attribution des salles autant que dans
les conseils de classe, les
discussions.
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Les parents: se
sentent-ils "convoqués" pour écouter
les consignes habituelles, les recommandations ou
bien se sentent-il considérés comme
partie prenante de l'éducation de leurs
enfants? Quelle place leur réserve-t-on dans
le fonctionnement de l'établissement?
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L'accueil et la
disposition de l'espace
On
se sent accueilli (ou non!) dès les
premières minutes par ce que "dit"
la
disposition des lieux
qui ont été réservés
à cet accueil
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Pour des parents, se trouver
"accueillis" dans une salle de
classe dans la situation
d'élèves, les profs
près du tableau... ce
n'est certainement pas se sentir
pris en compte ! Mais si la salle
a été
préparée et
disposée en arc de cercle
où chacun peut voir et
parler aux autres, le vécu
sera différent.
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Autrement dit, s'est-on donné la peine de
"transformer la salle" pour tenir compte des
personnes accueillies? (disposition des tables et
des chaises, apport de fleurs ou autre
élément marquant
l'intérêt qu'on porte à ceux
qui viennent?
Ceci reste tout aussi
vrai pour la réunion d'accueil des nouveaux
enseignants ou des élèves dans leur
classe.
On pourra se servir
des différents "outils"
présentés dans l'article
suivant.
L'accueil et
l'organisation du temps
Accueillir c'est "prendre son temps avec la
personne qui arrive", c'est lui permettre de "se
poser" avant de faire connaissance, de prendre
contact avec tout ce qu'il y a de nouveau. (voir:
Notre
attitude par rapport au
temps)
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Si la première heure de classe
commence par "prenez une feuille de
papier"; si la réunion des
profs est consacrée à la
distribution du " programme", si la
rencontre avec les parents se
réduit à la
présentation des
"impératifs de la
rentrée", cela ne peut que
provoquer un "essoufflement" des
participants.
Dans ces réunions de rentrée
quel temps est prévu pour notre
intervention et pour celle des nouveaux
arrivants?
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Le temps consacré à chacun est le
signe de son importance: il sera vécu comme
une reconnaissance. Le journaliste qui relate la
réception d'une personnalité le sait
bien: << Le président ne l'a
reçu qu'un quart
d'heure...>>
Accueillir c'est
dire quelque chose à l'autre au sujet de
notre attente vis-à-vis de
lui
Par la disposition des lieux, par le temps
qui lui est laissé pour s'exprimer
et par les méthodes d'approche
choisies, on parle à celui qu'on
accueille. On lui dit ce qu'on attend de
lui: "rien du tout", "de se
taire", "de ne pas faire de
vagues" ou au contraire " de
participer", "d'apporter des
idées", "de faire
connaissance", "de créer une
équipe..."
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Accueillir
c'est sécuriser
L'accueil ne peut se faire que dans un
climat de sécurité. Celui qui
accueille a donc pour tâche de créer
les conditions de cette sécurité en
définissant, en particulier,"
le
cadre de cette
rencontre, en montrant que dans ce cadre on a une
certaine liberté, par exemple de ne pas
répondre à certaines questions des
"petits papiers", que la prise de parole n'est pas
"obligatoire"...
Les outils
possibles
Puisque l'accueil inclut, à la fois, le fait
de se faire connaître et la
possibilité d'être libre, des outils
de médiation ou plutôt des
objets
intermédiaires
sont des moyens facilitateurs de cet accueil: on en
trouvera dans un
autre article.
Souvent on pense que ces outils ne sont pas
utilisables en classe en raison du nombre
d'élèves. Je peux dire que j'en
ai utilisé certains avec des groupes
nombreux (autour
d'un mot, avec un
groupe de 300 étudiants, d'autres avec des
groupes de 40 ou 60). Ce qui change avec un
groupe important c'est la nécessité
de préparer davantage l'exercice pour le
prévoir plus en détail, de ralentir
le mouvement (donc le temps de l'exercice est plus
long), de supprimer certaines parties.. mais
l'exercice reste possible.
Accueillir
demande une attitude
intérieure
Accueillir, en définitive, résulte
d'un état d'esprit, d'une attitude
intérieure où l'élève,
le collègue, le parent qui est en face de
soi est considéré comme important,
comme une personne à part entière
dont il faut tenir compte, avec laquelle il faut
chercher à établir une relation et
non comme "un objet d'étude", "un individu
à informer", un groupe "à cadrer".
C'est là que se fait "la reconnaissance" de
l'autre qui demande une "décentration" par
rapport à soi-même. (Voir:
Nous
ne sommes pas reconnus)
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