L'espace de la
classe et de l'établissement
De
même que le
temps
est une variable importante dans
l'enseignement et la formation,
l'organisation de l'espace en est une
autre qui influe sur les processus.
L'espace de la classe et de
l'établissement paraissent souvent
comme donnée intangible, comme
contrainte sur laquelle on n'a pas de
prise. Un bâtiment est ce qu'il est;
on m'attribue une classe ou on me fait
courir de classe en classe: qu'y puis-je?
Et pourtant là, comme ailleurs, on
a un peu plus de marge de manoeuvre qu'on
le pense...
<<Un
jour de classe comme les autres, en
terminale scientifique, je faisais
travailler mes élèves en
binôme. Mais les
élèves avaient pris
l'habitude de se retourner parfois pour
voir ce que trouvait un autre
binôme. Voulant "remettre de
l'ordre", j'en fis la remarque et
j'obtiens d'un élève la
réponse suivante: "Mais alors
pourquoi ne pas mettre les tables dos
à dos pour faire des groupes de
quatre?". J'avoue ne pas avoir pris
conscience sur le moment de ce que
j'allais déclencher en
répondant spontanément
"allez-y"! Brouhaha! les tables sont ainsi
installées et les deux heures de
cours se passent bien. A la fin je leur
demande de remettre la classe en
"état"! L'opération s'est
répétée un certain
nombre de fois jusqu'à ce que les
élèves et moi-même
nous soyons fatigués de cet
exercice. J'ai fini par leur dire:
"Laissez les tables par quatre , on verra
bien ce qui se passera"! Et effectivement
cela a eu des effets! Je ne rapporterai
pas tous les cris de certains de mes
collègues et les discussions qui
ont suivi. Certains ayant fait
l'essai approuvaient , d'autres ne
voulaient pas en entendre
parler. Cela s'est terminé par
un jugement de Salomon du
proviseur. Cette classe sera une
classe par groupes et seuls les
professeurs qui le souhaitent
l'utiliseront en l'état. Cette
situation a perduré plus de 10
ans!>> ( 3'
31) - Toutes
les Vidéos
Le
changement est donc venu de l'acceptation
d'une proposition des
élèves. D'autre part,
on peut remarquer qu'un changement
matériel dans une classe a un effet
systémique sur
l'établissement entier. Des dispositions
variées Un dispositif
centré
Nous
avons été
habitués à vivre
dans des classes toujours
"orientées" vers le
tableau c'est-à-dire vers
l'enseignant. Du reste quelle est
la part d'habitude, de
contrainte, de désir
narcissique de cette situation?
difficile à dire et sans
doute variable pour
chacun. L'important
est de prendre conscience que
cette disposition n'est pas
neutre; elle induit des
phénomènes de
centration de la communication
vers l'enseignant, une vision
"parasite" des communications
à deux ("il bavarde avec
son voisin"), une autorité
ou une contestation de
l'autorité de
l'enseignant, en situation de
cible, plus accentuée,
mais aussi une induction du
maître comme modèle
à imiter et par
contre-coup une accentuation des
processus d'identification ou de
contre-identification. C'est
aussi une disposition qui
favorise, pour l'enseignant,
l'identification de la classe
à un bloc : "la classe
chahut", "la classe qui suit
bien, elle me regarde" oubliant
que des yeux qui suivent ne
correspondent pas
forcément à des
oreilles qui
écoutent!
Paradoxalement
l'informatique, nouvelle technologie,
n'entraîne pas automatiquement un
changement de disposition. J'ai vu
souvent des salles informatiques
disposées en lignes de façon
identique aux salles de classe
traditionnelles avec un enseignant au
tableau montrant ce qu'il fallait faire,
les élèves reproduisant ce
qui était montré.
Elles
sont plutôt
utilisées en
formation d'adultes mais
parfois avec les
élèves -
Disposition des tables
en U, toujours
tournées vers le
tableau, avec, au
besoin, une position
particulière pour
l'enseignant ou le
formateur, sur une table
à
part. -
Disposition de tables
par petits groupes;
tables permettant de
faire des groupes de
quatre, de six... Cette
disposition facilite le
travail de groupe et
n'empêche pas
l'enseignant de
reprendre la main pour
une intervention sur le
collectif entier, si
besoin, au
tableau. -
Disposition des tables en
carré ou rectangle qui
ne donne pas forcément une
place particulière
à l'enseignant.
Ces
deux dispositions permettent
à chacun de voir les
autres élèves ou
stagiaires et de leur parler.
Elles prennent plus de place que
la disposition en lignes. Elle
demande donc une salle plus
grande. -
Disposition des chaises en U, en
carré, en rectangle, en
cercle, sans les
tables rangées au fond
de la salle les unes sur les
autres. Les tables sont utiles
(mais pas forcément
obligatoires!) si on prend des
notes mais si on fait un
échange oral, elles ne
sont pas indispensables. Le
maintien des tables crée
une distance entre les individus,
autrement dit une protection qui
peut être utile ou nuisible
suivant l'objectif et l'attitude
du groupe. Ces dispositions
facilitent les échanges
à deux. -
Disposition sur des chaises en
demi-cercle, face au tableau,
qui permet des
déplacements rapides et
fréquents des
élèves au tableau
et centrant le travail sur le
tableau. - On
peut encore délimiter des
coins différents si
l'espace de la salle le permet :
coins de travail individuel, de
groupe, coin de
bibliothèque
etc... -
Enfin on peut inventer
des dispositions
nouvelles. Il n'y a
pas de formation
véritable sans au
départ une
certaine
déstabilisation,
c'est-à-dire une
mise en situation
nouvelle qui fait voir
les choses
autrement. Quand
des enseignants vont en
formation continue, par
exemple, ils s'attendent
souvent à "suivre
un cours" avec tables,
papier stylo. Si on leur
présente à
l'arrivée une
salle sans table mais
avec des coussins pour
s'asseoir par terre, il
y a une certaine
déstabilisation
qui favorise la prise en
compte plus grande du
corps. (Voir:
Le
cadre
spatial) Les
dispositions ne sont pas "bonnes"
ou"mauvaises" mais elles sont plus ou
moins adaptées au projet que l'on a
, aux objectifs que l'on se
donne. L'enseignant
ou le formateur dit quelque chose par la
disposition des lieux.
Ce
qui est important: C'est de savoir que
la disposition de la salle où va
avoir lieu la formation ou l'enseignement,
n'est pas neutre. Elle est en quelque
sorte la marque de l'accueil du
formateurs ou de l'enseignant; leur
offre de contact, l'expression de
leur demande; elle leur dit aussi
comment le travail va se faire.
Elle induira donc, au moins pour le
début du stage ou du cours, une
forme de communication. Une salle non
préparée ne dit-elle pas
en quelque sorte aux stagiaires:
<<Nous, animateurs, arrivons
là en même temps que vous,
sans vouloir passer trop de temps, changer
trop de choses>>. Une salle
impersonnelle, toujours identique, ne
dit-elle pas :"C'est la routine et je m'y
conforme"?. Dans une action qui vise
à l'insertion professionnelle de
jeunes ayant eu des difficultés
scolaires, une salle disposée
autrement que de façon classique
peut vouloir dire aux stagiaires "ici on
ne va pas travailler comme à
l'école"!
Une
salle disposée
classiquement ne dit-elle pas aux
stagiaires " Nous sommes toujours
là dans une relation
Maître /
Élèves" Inversement,
une disposition nouvelle est une
expression de quelque chose
comme: <<Vous voyez, je
cherche à innover,
à vous rencontrer,
à travailler avec vous
autrement>>
Les
stagiaires ou
élèves n'auront en
général pas
conscience de ces "paroles" du
formateur ou de l'enseignant
(sauf s'ils ont eu une formation
à l'écoute!) mais
ils intègreront
inconsciemment ce discours
symbolique qui les marquera dans
leurs réactions futures.
Ils seront sensibles aussi aux
"incohérences" entre le
dire et le faire de
l'animateur. est
une expression de ce qui s'y
passe
Un
souvenir: Quand j'ai
été nommé
dans un IUT de "gestion des
entreprises" on m'a
attribué une salle de
cours pour la psychologie au 2
ème étage (le
dernier). Au rez de
chaussée étaient
situées les salles
d'informatique et de
mathématique, au premier
les salles de
comptabilité,
d'économie et de langues.
La stratification spatiale des
étages était une
représentation exacte de
l'importance qu'on attribuait aux
différents enseignements
dans cet IUT!
Dans
un article ancien qui
avait pour titre
très
évocateur: "La
stratégie de la
moquette", on montrait
que dans certaines
entreprises les
dirigeants se
distinguaient par
l'épaisseur de la
moquette de leur bureau
! Comment
notre établissement a-t-il
été
conçu?
Bien
sûr l'architecte qui l'a
construit avait son idée
ainsi que les donneurs d'ordre,
mais la question se pose de
savoir ce que les acteurs de cet
établissement ont fait de
cette idée au cours du
temps. Les contraintes
instituées ont-elles
été
détournées de leurs
objectifs, les a-t-on
utilisées à
d'autres fins ou ne les a-t-on
pas modifiées? Ainsi on
peut se demander -où
se trouve le bureau du chef
d'établissement? bien
au centre, avec un regard sur
tout, dans un coin isolé,
près de la salle des
profs, près de
l'intendant?.... Le
collège de
Taiohae sur l'île
de Nuku-Hiva
(BIPS) -Comment
sont réparties
les salles?
L'utilisation de
certaines salles
est-elle toujours la
même ? Sont-elles
regroupées par
discipline? Lesquelles
sont proches du chef
d'établissement,
lesquelles sont mises
à part, loin de
tout? Qui est à
côté de
qui? Les couloirs
mettent en relation avec
qui? -Les
élèves
changent-ils
continuellement de salle
ou au contraire ce sont
les enseignants qui
bougent sans cesse? Les
élèves
ont-ils un "foyer", une
salle à eux? si
oui, où est elle
placée? En plein
centre, à la
périphérie?
"L'élève
au centre de
l'institution" suivant
un certain discours !
Comment est-elle
équipée? -Où
se trouve la salle
des profs, quel en
est la superficie? dans
un coin isolé
inaccessible aux
récrés car
trop loin, près
des salles d'une seule
discipline?, quelle est
sa disposition, sa
superficie (un recoin,
une grande salle...)?
y-a-t-il des
éléments
à la disposition
des enseignants (machine
à café,
micro-onde, journaux,
revues, tables,
fauteuils, chaises,
casiers....) -Fait-on visiter
l'établissement aux
élèves lors de leur
arrivée en 6 ème? C'est
à ce moment-là qu'ils
peuvent s'approprier l'espace de
l'établissement, aller à des
endroits où ils n'iront sans doute
plus ensuite mais ils garderont ainsi une
image plus complète de ce lieu
où ils vont vivre. -Où les
enseignants reçoivent-ils les
parents d'élève? dans
leur classe, sur un des bancs
d'élève, dans le
réfectoire, dans une salle de
classe vide à ce moment-là,
mais variable suivant les jours, à
rechercher à la dernière
minute ou dans une salle
aménagée exprès pour
cet usage? comment alors est-elle
disposée: en face à face
avec un bureau séparant
l'enseignant du parent, ou deux fauteuils
à 90 ° avec une petite table
basse, ou des chaises en rond. Y-a-t-il un
pot de fleurs, une décoration ou la
salle fait-elle "salle d'hôpital".
Il est certain que le parent
appréciera ou non, dès son
arrivée, l'accueil de cette salle
et donc la place qu'on attribue aux
parents dans cet établissement, son
attitude de départ dans l'entretien
en sera marquée. -
L'établissement
s'intéresse-t-il à l'espace
qui est autour de lui ou est-il
fermé sur lui-même? C'est le
problème de l'utilisation de
l'établissement pour des usages
différents de l'enseignement
scolaire et dans des horaires
différents (les vacances, les
soirées...) avec les
difficultés juridiques qui en
découlent (Voir: L'école
ouverte) La
question pour les établissements
est, du reste, la même que pour le
pays entier: nous occupons-nous
suffisamment et tenons-nous compte de ce
qui se passe dans les pays qui nous
entourent où sommes-nous
repliés sur nous-même, nos
problèmes, nos habitudes, nos
acquis!
L'ensemble
de toutes ces dispositions peut être
lu comme une expression de la "culture de
l'établissement",
c'est-à-dire de ce qui s'est
inscrit, au fur et à mesure du
temps, des changements de chef
d'établissement et des diverses
initiatives des enseignants.
L'écoute
de ce symbolisme de l'établissement
peut nous mettre en garde contre deux
tentations: * "On ne
peut rien changer, tout est
conditionné", ce qui
nous protège de notre
imagination et nous inscrit dans
une position passive ou nous
désirons seulement
conserver les acquis et ne rien
changer. * "Il
faut tout changer, tout modifier,
prendre une direction
complètement
différente" , illusion
de toute puissance qui nous fait
nier les déterminants de
l'histoire et les contraintes des
lieux, expression de cette
culture de l'établissement
qui s'est inscrite au cours du
temps L'espace
comme projection de notre
corps.
L'établissement
et son espace peuvent, en quelque
sorte, être
considérés comme
remplissant les mêmes
fonctions que notre corps. On
peut distinguer: - une
fonction de
contenance qui
délimite
l'extérieur de
l'intérieur (comme notre
peau). On pourra observer pour
chaque établissement
comment est remplie cette
fonction. Y-a-t-il de hauts murs,
des grillages ou
l'établissement est-il
"ouvert " sur la cité.
A-t-on prévu des lieux de
"relation" avec
l'extérieur"? - une
fonction
d'identification.
Notre corps nous distingue
des autres par la couleur de la
peau, des cheveux, des yeux..
L'établissement a ses
marques aussi (c'est un
"établissement de
centre ville", "où
on travaille"...) qui le
distingue des autres
établissements de la ville
ou de la
région. - une
fonction de
continuité
historique; bien
que vieillissant nous restons le
même, dans la même
peau. De même
l'établissement s'inscrit
dans une histoire malgré
les changements de chef
d'établissement, le "turn
over" des enseignants, les
bâtiments restent, un
certains nombre de traditions se
perpétuent. <<On
peut avancer également que
l'humain construit ses rapports
à l'espace qui l'entoure
d'après sa topologie
interne, autrement dit
d'après la façon
dont il se figure son espace
inconscient, celui qui existe
dans son appareil psychique,
composé d'un moi, d'un
ça et d'un surmoi. Ces
instances sont en interrelation,
selon Freud (1923). Freud aimait
proposer la figure de l'espace
comme métaphore expliquant
aussi bien le psychisme que le
rêve... Quoi qu'il
en soit, la métaphore de
l'espace permet des associations
multiples et diverses. J.-P.
Vidal (1999) pense que l'habitat
s'aménage et se construit
selon cette topique
projetée de l'espace
inconscient personnel. Mais
l'habitat interne n'est pas
seulement une métaphore
que l'on peut proposer
scientifiquement pour mieux
comprendre comment nous vivons
notre environnement habitable.
C'est aussi un modèle, une
forme spatiale réduite et
synthétique, une matrice
qui nous permet de nous installer
dans notre maison, de l'utiliser
et d'en tirer des satisfactions
spécifiques.>> p.21
L'inconscient
de la maison - une
fonction
créatrice.
On peut aussi remarquer que notre
corps se développe,
évolue, se transforme en
fonction des activités que
nous choisissons: sport, danse,
relaxation, boxe...
L'établissement dans sa
continuité historique
subit aussi des transformations
par les acteurs qui s'y
succèdent:
déplacement des cloisons,
transformation des fonctions de
certaines salles, apport de
nouveaux objets... - une
fonction
esthétique
dont nous avons le souci pour
notre corps (les soins
corporels);
L'établissement est aussi
un lieu pour lequel certains
auront un souci
d'esthétique et
valoriseront la beauté du
lieu pour le plaisir de ceux qui
y vivent. On fera participer
parfois les élèves
à la décoration
d'une salle ou même de
l'établissement
lui-même.
On
retrouve pour l'espace de
l'établissement ce que
l'on sait d'une façon plus
générale de la
structuration de tout espace.
L'enfant structure l'espace en
fonction de la structuration
qu'il a effectué de son
corps (d'où toutes les
difficultés d'orientation
aussi bien en
géométrie
qu'ailleurs) Que
pouvons-nous faire?
Bien
sûr tout changement est difficile,
et ce n'est donc pas surprenant que nous
hésitions. Nous avons peur de ne
pas savoir gérer les
échanges plus nombreux qui risquent
de se produire dans une nouvelle
disposition. Ces échanges
étant souvent vécus comme
négatifs "ils bavardent",
annonciateur de chahut; alors que l'on
peut les voir comme positifs, s' ils sont
organisés: attitude plus active des
élèves, apprentissage de
communication ... Là encore il
s'agit de "représentation"
des échanges entre
élèves
Il est
donc utile de faire un changement
progressif, limité, pour se donner
le temps de s'habituer, d'apprendre,
d'avoir moins peur, par exemple
en: - commençant
avec la classe dans laquelle on est le
plus à l'aise - faisant un essai
court, une heure ou deux - expliquant aux
élèves, auparavant,
l'objectif de ce changement - réservant
un temps en fin d'expérience pour
demander aux élèves ce
qu'ils en pensent, ce qu'ils ont
remarqué, ce que cela a
provoqué en eux.
Si
après on désire faire une
expérience plus longue, il sera
utile d'en parler avec certains
collègues coopératifs, avec
le chef d'établissement,
peut-être, par la suite,
prévoir dans une réunion de
parents une explication des raisons de ce
changement
Cette
création dont nous avons le
désir peut nous paraître
impossible, elle nous semblera peut
être plus acceptable si nous
trouvons un ou deux collègues pour
l'expérimenter avec nous et si nous
trouvons dans un G.A.P.P.
une possibilité d'en
parler.
Ce
désir de modifications rappelle que
l'enseignant "n'est pas le seul
maître à bord de sa classe"
mais qu'il est en interaction avec ses
collègues. Cela ne veut pas dire
qu'il ne peut rien faire! Au contraire son
action bien menée , sa
capacité créatrice, peuvent
être les déclencheurs d'une
évolution de l'établissement
entier. Pour
compléter Voir
absolument: http://clic.ntic.org/cgi-bin/aff.pl?page=article&id=2177 Jai
visité la salle de classe du futur
(Cafépédagogique) Une
salle de classe doit-elle avoir quatre murs
? "Ce
volet pédagogique implique des
réaménagements de la physionomie de
la classe. Le rapport Fourgous (op. cité)
montre larticulation nécessaire entre
usage des TICE et organisation de lespace
dans un lycée danois
:
Létablissement
a créé quatre zones
denseignement : un espace permettant à
chaque élève de travailler à
son propre rythme, un « espace groupe »
disposé sous forme de table ronde, où
lenseignant est un conseiller et un guide,
passant dun groupe à lautre, un
espace pour lenseignement traditionnel
où lenseignant dirige, et un espace
« plénière » pouvant
rassembler jusquà quatre classes, pour
des projections ou des débats."
Rapport
du H.C.E. sur le numérique à
l'école <<Cher
Monsieur, Je suis un fan de votre site que j'ouvre
très souvent et dont je tire des
informations par paquets !!! je viens de parcourir
les dernières réflexions sur l'espace
de la classe.. Je suis principal de collège.
Je suis toujours surpris de voir que malgré
les années qui passent, la formation de nos
jeunes collègues reste figée sur des
pratiques ancestrales.. L'espace classe, l'espace
collège n'est pas utilisé, n'est pas
pensé.. Depuis quelques années
j'essaie de faire comprendre à mes
collègues que l'espace de la classe est un
élément stratégique des
apprentissages, de la motivation des
élèves et de l'autorité du
professeur.. Prendre possession de l'espace classe,
comme on prend possession d'un terrain
d'évolution en EPS est un acte
pédagogique fort.. qui se pense .. Je suis
encore effaré de voir que nos
collègues refusent de prendre cela en compte
.. Décontextualiser un espace, le modeler,
l'adapter à la pédagogie, le rendre
cohérent avec les enseignements.. quelle
motivation pour un professeur et pour les
élèves.!!. Lors de la
prérentrée de cette année, un
des points de mon intervention de fond devant mes
collègues a été justement ce
point de réflexion.et ils m'ont gentiment
écouté.. J'en attends les effets.. et
je suis heureux de voir que c'est aussi votre
réflexion!! je pense que j'enverrai les
jeunes professeurs débutants sur le site
afin qu'ils y découvrent toutes les
richesses.. Bien cordialement à
vous.>> <<Comme
enseignant, je trouve votre site très
pratique et j'aimerais être informé
sur les nouvelles de votre site. Merci d'avane de
votre aide.>> Jonas 8/07 <<Bonjour,
Instituteur puis IEN à la retraite, je suis
maintenant élu mnicipal dans la ville
où j'ai toujours vécu et
exercé. Cet enracinement fait que je
côtoie souvent d'anciens
élèves, dans la rue, au
marché, dans les réunions... Votre
dossier sur l'espace classe, question qui a
attiré longtemps mon attention, me rappelle
cette anecdote: je rencontre il y a
quelques temps, sur le marché, un ancien
élève de CM2 ( il doit avoir 40 ans
maintenant) Comme souvent on se rappelle le bon
temps... le souvenir le plus fréquent est
celui des classes de découverte, classe de
neige à l'époque... et cet homme
ajoute: "oui la classe de neige, mais j'me rappelle
aussi le coup des tables de 4 !!!" Moi surpris je
lui demande ce que lui rappelle ces tables de 4. "
Eh! bien vous nous mettiez par table de 4,
c'était un peu le bordel, mais on pouvait
préparer et faire les devoirs ou les
exercices de rattrapage... on s'aidait, et
ça je m'en souviens". >>
Mais
cette disposition a l'avantage de
favoriser l'information collective, elle
présuppose l'attention de tous
tournés vers
l'enseignant.
Il
est certain que recevoir les parents
d'élèves dans une salle
où les tables sont en ligne (on
leur donne la place des
élèves!), ou dans une salle
où les chaises sont
disposées en rond, ne provoquera
pas les mêmes
phénomènes. Dans le
deuxième cas les parents se
sentiront plus à
"égalité" avec les
enseignants, un dialogue plus "vrai" peut
se produire.
Un
animateur, par exemple, qui construit une
salle en carré de tables et
prétend ne pas avoir de pouvoir
dans ce groupe mais qui s'installe
à la place du maître, le dos
au tableau, et qui voit les stagiaires lui
laisser tout un coté, peut
comprendre que sont discours n'a pas
été reçu !