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Utilisation du questionnaire

sur l'attitude des élèves vis-à-vis des maths

             ATTENTION/ Ceci n'est évidemment pas un "test"; c'est juste un exercice (un objet intermédiaire) donnant l'occasion d'une réflexion sur la représentation que l'on a d'une discipline: les mathématiques comme exemple, et donc sur la notion d'imaginaire, de représentation, enfin sur les processus du psychisme. Il peut être utilisé soit individuellement, soit, mieux, en groupe et donner lieu alors à un échange sur toutes ces notions.

             L'important est de faire découvrir aux élèves combien la connaissance n'est pas évidente, mais demande patience, méthode, échanges, confrontation...

 

Le questionnaire

 

Pour tous les professeurs quelle que soit leur discipline

Les objectifs:

- Mieux connaître nos élèves (par leurs réactions) surtout en début d'année.

- Initier nos élèves aux processus de la connaissance (voir le texte d'E. MORIN)

 

La méthode

 Suivant notre discipline et suivant les moyens dont nous disposons (salle d'informatique...) il nous faudra adapter les idées et propositions qui suivent.

1) Se servir des images de la page sur les représentations pour faire découvrir qu'on ne voit pas tous les mêmes choses au même moment.

2) Faire un travail de groupe avec comme consignes:

"Trouver des exemples dans votre discipline où des risques d'erreur ou d'illusion sont possibles"

3) Mise en commun des exemples trouvés par chaque groupe. Pointer comment notre "affectivité" intervient partout.

4) Proposer de faire un exercice pour découvrir cette affectivité dans une discipline comme les maths où on peut penser qu'elle n'existe pas.

Suivant les moyens qu'on a :

-envoyer les élèves sur Internet par groupe, les autres pouvant faire le travail proposé en 2)

- demander aux élèves de faire l'exercice chez eux en leur donnant l'adresse de la page Internet et en proposant à ceux qui n'ont pas internet d'aller chez un camarade qui l'a, ou dans un cibercafé. Leur demander de rapporter leurs résultats (les classes ou si c'est trop difficile pour les élèves, les notes).

5) Le lendemain (ou quelques jours plus tard) demander de mettre ces résultats sur un papier (sans nom!), les ramasser et faire inscrire ces résultats dans un tableau à double entrée (tendance et classe)

6) Echange en classe sur ce qui est remarqué dans ce tableau. Pointer tout ce que disent les élèves sur les différences perçues; en particulier ,leur étonnement que tout le monde n'ait pas les mêmes résultats.

7) Conclure par quelques notions sur "les représentations et/ou l'imaginaire, suivant le niveau des élèves en adaptant les exemples à la discipline que l'on enseigne.

On peut compléter

             Par l'exercice "Autour d'un mot" en choisissant comme mot la discipline (Français, Histoire, Physique, ...) que l'on enseigne. Le nombre d'élèves dans la classe n'est pas un obstacle (je l'ai pratiqué avec 600 étudiants dans un amphi) mais plus le nombre d'élèves est grand, plus il y a nécessité de temps et de rigueur dans l'exécution de l'exercice.

Conclusion

             Cet exercice n'est qu'un instrument, seule la façon de l'utiliser peut lui conférer un intérêt.

             Il serait désastreux, par exemple, de s'en servir pour figer une situation en "étiquetant" un élève. Inversement, elle pourra être très utile si elle permet d'instituer un dialogue entre l'enseignant et un élève ou une classe. En ce sens, on sait qu'un dialogue n'est pas toujours facile à démarrer, la possession d'un tel instrument (objet intermédiaire) peut alors, en facilitant le démarrage être alors bénéfique.

 

Un texte d'Edgar MORIN

<<Toute connaissance comporte en elle le risque de l’erreur et de l’illusion. L’éducation du futur doit affronter le problème à deux visages de l’erreur et de l’illusion. La plus grande erreur serait de sous-estimer le problème de l’erreur, la plus grande illusion serait de sous-estimer le problème de l’illusion. La reconnaissance de l’erreur et de l’illusion est d’autant plus difficile que l’erreur et l’illusion ne se reconnaissent nullement comme telles...

L’éducation doit montrer qu’il n’est pas de connaissance qui ne soit, à quelque degré que ce soit, menacée par l’erreur et par l’illusion....

On pourrait croire qu'on pourrait éliminer le risque d'erreur en refoulant toute affectivité. Effectivement, le sentiment, la haine, l'amour, l'amitié peuvent nous aveugler. Mais il faut dire aussi que déjà dans le monde mammifère, et surtout dans le monde humain, le développement de l'intelligence est inséparable de celui de l'affectivité, c'est-à-dire de la curiosité, de la passion, qui sont des ressorts de la recherche philosophique ou scientifique. Aussi l'affectivité peut étouffer la connaissance, mais elle peut aussi l'étoffer. Il y a une relation étroite entre l’intelligence et l’affectivité : la faculté de raisonner peut être diminuée, voire détruite, par un déficit d'émotion ; l'affaiblissement de la capacité à réagir émotionnellement peut être même à la source de comportements irrationnels.>> Edgar Morin ( Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur)

 

 

 

 

Pour les professeurs de maths

             Cet exercice peut donner lieu également ( suivant le niveau de la classe) à des travaux de statistique: tableau à double entrée, normalisation d'une série statistique... On peut également comparer l'attitude de deux classes (ou de deux groupes d'élèves: par exemple les garçons et les filles) à l'égard des mathématiques

             Dans le cas d'une passation collective, on commencera toujours par dépouiller comme il a été indiqué précédemment chaque questionnaire. Par la suite deux procédés peuvent être utilisés :

- Une première méthode consiste à faire un tableau de ce genre pour chaque tendance:

Classe /

Groupe

-0-

-1-

-2-

-3-

-4-

-5-

-6-

-7-

-8-

-9-

-10-

Groupe 1

Groupe2

             Dans chaque case, on mettra le nombre d'élèves (des groupes d'élèves GI ou G2 que l'on veut comparer) appartenant à cette classe.. On aura ainsi neuf tableaux de ce genre (pour les 9 tendances) pour effectuer les comparaisons désirées.

Si les effectifs d'élèves ne sont pas très grands, on aura intérêt à "réduire" ce tableau par regroupement de la façon suivante :

Classe/

groupe

0+ 1 + 2
3 + 4
5
6 + 7
8 + 9 + 10

Groupe 1

Groupe 2

On peut alors appliquer avec les précautions d'usage un test du khi 2 pour voir s'il existe une différence significative entre ces deux groupes GI et G2 pour la tendance considérée.

 

- Une autre façon de procéder

consiste à chercher pour chacune des 9 tendances la moyenne et l'écart-type des notes obtenues par l'ensemble des élèves de chacun des deux groupes Gl et G2. On obtient ainsi neuf moyennes et neuf écarts-types pour le groupe Gl et de même pour le groupe G2. On peut alors comparer les moyennes des deux groupes GI et G2 pour chaque tendance (Test de Student).

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