Et
si tout nétait quune histoire
dinteractions ?
Depuis
1998, jinterviens avec loutil «
improvisation théâtrale »
auprès de publics adultes dans des
associations, institutions et entreprises de divers
secteurs afin de développer les
compétences relationnelles individuelles et
collectives.
Je
vous invite à explorer les multiples
interactions de la rencontre entre une
démarche artistique et une démarche
relationnelle, rendez-vous qui pourrait sembler
futile pour les rationnels mais précurseur
pour les systémiciens. Limprovisation
théâtrale est un outil
fondamentalement systémique plaçant
les relations et les communications au
centre.
Je suis moi-même le
résultat dinteractions entre deux
parcours : dun côté, assistante
sociale, licenciée en sociologie (Travail
Social), formée à lintervention
systémique et enseignante dans une
école sociale supérieure
(ISSHA-HELHA) ; et de lautre, improvisatrice
et clown.
Mon profil se situe au carrefour
entre le relationnel et l'artistique, ET entre
l'artistique et le relationnel, me donnant une
écoute pour ouvrir chacun à la
rencontre avec soi et avec les autres, par la
créativité et
limaginaire.
Si je propose linteraction
entre impro et communication, cest parce que
il y a eu interaction entre limpro et moi, et
entre la systémique et moi ! Lun et
lautre ont influencé mon
identité et mes repères en tant que
formatrice.
La construction
circulaire
Improviser ne simprovise
pas. Pour que ça marche, la règle de
base est la co-construction.
Il sagit de pratiquer
le « oui et » :
jécoute les informations verbales et
non-verbales de mon partenaire, je les accepte et
je propose à mon tour des informations
compte tenu des éléments
apportés précédemment. Mon
partenaire procédera de même et,
ensemble, les histoires se créent pas
à pas, une information à la fois. Les
premières idées entraîneront
les suivantes et ainsi de suite.
« Les
comédiens doivent pratiquer le oui sans
lequel aucune action nest possible. Deux
comédiens qui improvisent ne sont pas en
état de duel mais en état de
coopération pour écrire.
»
Tour à tour
émetteur et récepteur, je donne et je
reçois, jimpose et je suis,
jécoute et je rebondis, je propose et
je lâche, je prends et je laisse, je saisis
et jabandonne,
Les interactions existent entre
mon système et celui de lautre, mon
espace et celui de lautre, mes idées
et celles de lautre. Je pourrais dire :
« jai pris de la place car tu
nen as pas pris ». Lautre
pourrait me dire : « je nai pas pris
de place car tu prenais tout » ! Chacun
est co-responsable de la situation présente
et de son évolution.
Laffirmation
de soi et lacceptation de
lautre
Lautre nous fait
pénétrer dans un monde
incertain et parfois contradictoire avec
ce que nous avions prévu. En posant
une brique au départ, on ne sait
pas où on va mais on y va ensemble.
Les résultats ne sont pas
programmés et nous surprennent.
Limpro demande daccepter que
lautre fasse autre chose que ce que
je prévoyais, quil vienne
avec dautres idées que les
miennes. La co-construction invite
à lattitude assertive :
laffirmation de soi dans le respect
de lautre.
«
Limprovisateur nest pas
seul sur son île déserte.
Il y a lAutre ! Et il ne pourra
pas lexclure.Il va
organiser le monde avec lui. Et
cest là quil va
découvrir son véritable
talent dimprovisateur.
»
Une règle en
impro est daffirmer ses propositions
et ne pas poser de questions. Cela place
demblée les improvisateurs
dans une dynamique créative
positive : je sais que je vais trouver une
idée et je sais que lautre va
rebondir sur mon idée. Le «
oui et » touche directement
à la confiance dans le potentiel
créatif de chacun, à la
confiance en soi et à la confiance
en lautre.
Ces principes nécessaires
à la construction des impros ont une
influence sur la façon dont je me vois, je
vois lautre et la manière dont
jentre en relation avec lui. Les relations
sont définies en termes de collaboration, de
partenariat et non pas de concurrence.
La contrainte
constructive
Nous sommes ici dans
linteraction entre contrainte et
créativité. Comment
voir ce qui se présente à nous ?
Comme une bouteille à moitié vide ou
à moitié pleine ? Comme des freins ou
des opportunités ? Comme « patate
chaude » ou comme « perche
tendue » ?
Limpro nous invite
à utiliser tout ce qui se présente
comme des cadeaux pour créer, amener des
idées, développer son imaginaire.
Limpro insiste sur le fait que tous les
univers sont compatibles, toutes les propositions
peuvent se combiner dès que chacun cherche
à établir des liens de collaboration
avec lautre. Des informations qui pourraient
paraître paradoxales sont en fait de la
nourriture pour les improvisateurs.
La citation de Jean-Paul Sartre,
« On peut toujours faire quelque chose de
ce quon a fait de nous », renvoie
aux possibilités qua lindividu
de trouver de nouveaux possibles face à ce
qui lui est imposé. Les difficultés
sont alors vécues comme des défis et
des occasions de croissance. Les portes de la
créativité et de la liberté
sont ouvertes, et avec elles, de multiples
scénarios.
Le champ des
possibles
En impro, même le «
rien » sera « parlant », même
le vide donnera des idées car la
neutralité nexiste pas. Tout va
être source dinspiration dans
lici et maintenant, sans anticipation ni
concertation préalable et avec la
volonté découter, de construire
et davancer. «
On ne peut pas ne pas communiquer.
»
Le rien et le tout
interagissent. Cest parce quil ny
a rien que tous les possibles sont permis, que tout
est à créer, que tout peut exister.
Oser, sortir des sentiers battus, souvrir
à linconnu, au jamais vu, au jamais
pensé. Etre créateur est une tournure
desprit et une manière
dêtre.
Limprovisation nous invite
à lâcher la pensée
linéaire, le conformisme et la routine, et
à ouvrir le champ des possibles.
Il sagit aussi de
souvrir à dautres
rôles. En effet, une règle de
limprovisation théâtrale est de
laisser sa veste au vestiaire : ne pas jouer qui on
est. Autres rôles, autres personnages, autres
rapports de jeux. Cela invite à se voir
autrement, à dépasser ses limites,
à essayer autre chose que dhabitude,
à ne pas rester enfermé dans des
croyances figées, à sortir des
schémas répétitifs. Même
si je joue un personnage, cela contribuera à
construire ma propre identité.
Lévolution du
regard que je porte sur moi influencera
lidée que je me fais du regard des
autres. La confiance en soi et la confiance en
lautre, la connaissance de soi et la
connaissance de lautre interagissent. La
vision que lon porte sur les autres sera
également modifiée. Les relations
évoluent.
Le
système « groupe impro
»
Les pistes de limpro
étant posées, arrêtons-nous sur
le groupe impro en tant que système.
En effet, il sy vit de
nombreuses interactions entre les membres, les
membres et le groupe, et moi en tant que
formatrice. Latelier met les participants
dans un moment de symétrie les uns avec les
autres et dans une complémentarité
avec moi. Je veille à cela en rappelant les
rôles si nécessaire.
Cette symétrie
est également possible grâce
à la règle selon laquelle
tout le monde participe.
Lors des exercices tous
ensemble, par petits groupes, en duo ou en
solo, les participants sont tour à
tour, improvisateur et observateur. Le
« banc » (le public de
latelier) interagit avec la
scène par les regards, les rires ou
les silences. Et sur scène, ceux
qui se lâchent davantage ouvrent des
possibilités pour ceux qui osent
moins. Petit à petit, des
permissions se donnent. Jobserve la
plupart du temps une spirale positive vers
un relâchement des
freins.
Les sous-systèmes
sont mixés régulièrement car
les sous-groupes et les duos varient lors de chaque
exercice. Cela contribue à ouvrir les
frontières de « clans » qui
peuvent exister spontanément. Un bon
improvisateur est capable de jouer avec tout le
monde comme bien communiquer ne demande pas
nécessairement de bien sentendre avec
son interlocuteur.
Les interactions existent
inévitablement entre impro et
identité du groupe. Au-delà des lois
dévolution de tout groupe restreint,
les principes de limpro (écoute,
acceptation, respect mutuel) ont une influence sur
les règles du groupe lui-même,
quil soit au moment de sa création ou
en cours de vie. Limpro dynamise et
redynamise. Elle rend le groupe davantage porteur
et moteur car agit sur sa cohésion dans une
logique constructive. De plus, vivre autrement ces
principes de base de toute relation donne un
vécu commun et de nouvelles perspectives de
collaboration.
Cette cohésion est
possible car le groupe impro passe des moments de
fermeture des frontières. Pour que chacun
souvre aux effets de limpro, le groupe
doit idéalement être limité
à 12 et avancer ensemble. Limpro exige
une certaine rigueur et un investissement en termes
de présence et de participation pour
progresser. Improviser demande
progressivité, structure et
programme.
La plupart de mes ateliers en
reste à cette phase-là.
Néanmoins, à un moment de sa vie,
lorsque linitiation est
dépassée, le groupe impro peut sortir
des ateliers et improviser devant de vrais
spectateurs, lors dun atelier public ou
dun spectacle dimpro. Les interactions
avec le public sont une nouvelle étape, pas
obligatoire, également très riche
pour les impros (autres idées, autres
contraintes, autres points de départ) et
pour les improvisateurs car cela les « booste
» dans un nouveau défi.
Jorchestre différentes formules en
offrant aux improvisateurs une structure de
départ et le relais avec le public.
Créer alors des conditions porteuses est
important pour les mettre en confiance dans leurs
qualités dimprovisateurs face aux
regards extérieurs.
Les effets peuvent bien entendu
être dans lautre sens. Des spectateurs
ont vu un spectacle qui leur donne envie de
pratiquer limpro et de sinscrire
à un atelier ; ou des jeunes improvisateurs
se rendent compte quil y a encore beaucoup de
choses à explorer et cela leur donne de
nouvelles perspectives pour leur propre pratique en
atelier.
Les enjeux : les
relations en jeu dans le jeu
Pour poursuivre la
réflexion, explorons les
interactions entre les deux niveaux de
communication : le contenu et la
définition des
relations.
Le premier
est lensemble des histoires, des
personnages, des univers
créés durant latelier,
tout ce qui se raconte et se joue au
niveau théâtral. Il
sagit du travail de jeu
dacteur des
comédiens.
Le second est
constitué de lensemble des
mécanismes de limpro
plaçant les participants en
relation de co-construction renvoyant aux
processus de la communication
interhumaine.
Mon intérêt ne se
porte pas sur le pourquoi telle personne a
joué une vieille sorcière, ni
pourquoi elle se met en colère sur le prince
charmant qui est arrivé en retard. Mon
attention se porte sur le comment la
sorcière et le prince charmant ont
co-construit limpro.
« Pour le
systémicien, toute représentation
naît dans une relation et a des
conséquences au sein de cette relation.
Changer la représentation de cette
relation entraînera un changement dans la
relation. Ainsi, entrant différemment en
relation avec le monde, chacun le verra
différemment.
»
Dans le jeu et les mises en
situations imaginaires, latelier travaille la
construction des relations. Et derrière les
impros, lenjeu est lindividu, ses
relations à soi et aux autres. Les
interactions se situent ici entre les
compétences « impro » qui se
développent par la pratique et les
compétences relationnelles qui en
découlent et qui pourront être
transposées dans le quotidien.
Limprovisation théâtrale devient
une occasion de travailler sur sa manière
dêtre et sa manière
dinteragir au monde.
Dans ma
démarche, on travaille « mine de
rien », sur le mode des analogies,
oùles parallélismes sont
laissés à chacun entre l
« ici et maintenant » de
latelier et le « futur ailleurs
» de laprès-atelier.
Par les impros, les processus de
relations sont approchés sous un autre
angle, de manière indirecte. En tant
quespace
intermédiaire,
limprovisation théâtrale est un
« objet
un peu flottant
».
« Les objets
flottants marquent un espace de « jeu
», cest-à-dire un lieu
où peuvent se jouer la distribution des
rôles, du pouvoir et de la mise en
scène, etc., et samorcer une
distance qui suscite un autre type de
dialogue.
»
Ce qui mintéresse
également, en ne jouant pas des relations
existantes ou des situations vécues par les
participants, cest de samuser et de
soxygéner par la création
dhistoires ludiques. Notre quotidien
nest pas toujours marrant et prendre du recul
par rapport à la lourdeur et la
répétitivité de
lordinaire peut faire du bien.
Par sa vision constructive,
limpro nous porte vers un « autre chose
», vers un devenir, vers une identité
en évolution, jamais finie, toujours en
construction.
Une nouvelle
dynamique collective
La question des enjeux ne
sarrête pas là.
Jinterviens dans des
systèmes où les membres se
connaissent déjà (classes
détudiants, groupes en formation,
équipes de travail, duos de co-intervenants,
co-animateurs ou co-formateurs, couples conjoints,
époux). Lexpérience impro
auprès de ces systèmes contribue
à renforcer la cohésion de «
groupe ». Pour les équipes dans le
monde de lentreprise, on parle de «
team-building ».
« Une
équipe, cela se construit ; lesprit
déquipe, cela se cultive. Il faut y
consacrer du temps, de lénergie, de
la volonté. Il faut se doter des moyens
appropriés, pour faire dun
regroupement dindividus une équipe
orientée vers la réalisation
dun but commun et pour maintenir vivante
léquipe ainsi
constituée.
»
Limpro met le doigt sur la
complexité de la dynamique des
systèmes. Elle les éclaire sur leur
manière de fonctionner et ouvre de nouvelles
expériences de communication. Le vécu
commun revisite son identité vers un nouveau
point déquilibre.
Au lieu de parler autour
dune table, le système vit une
aventure ludique, une nouvelle alchimie, une bulle
d'air hors du quotidien, hors des habitudes. La
place prédominante de l'humour et des
éclats de rire est un bon moteur pour se
sentir unis et décontractés, dans la
légèreté et la
simplicité, tout en mettant laccent
sur limportance de la
collaboration.
Hors des rôles habituels
et sans différence de statut ou de fonction,
limpro « humanise » tout le monde
car replace chacun sur le même pied,
co-responsable de la construction de
lhistoire. Chacun apporte sa quote-part dans
l'équilibre du système.
Lindividu donne autre
chose que ce quil donne dhabitude et il
est surpris de découvrir dautres
facettes des personnes quil connaît.
Celui qui ose ou qui nous fait rire nest pas
toujours celui que lon attendait. Cela
modifie la vision des uns sur les autres et casse
les représentations figées que chacun
pourrait avoir.
Limpro est
intéressante pour les couples de
professionnels et les couples dans la vie
privée.
Etre un couple demande, en
effet, une co-construction permanente pour
progresser ensemble vers un même objectif.
Cela exige dêtre à
lécoute de toute parole et de tout
geste de son partenaire pour pouvoir se
compléter lun lautre, rester
souples et être créatifs pour rebondir
ensemble face à limprévu. Dans
ces ateliers spécifiques, les impros en duo
ont lieu en couple pour permettre justement de
renforcer la complicité.
La
métacommunication
Les enjeux sont mis en
lumière lors des débriefings. Ces
temps de verbalisation invitent à
sexercer à la
métacommunication. En communiquant sur les
communications, ils permettent de prendre du recul
et de comprendre ce qui se joue. Les ponts se
tissent
Pour guider les
participants à progresser dans
limpro, les débriefings se
font, après chaque exercice et
chaque passage des improvisateurs, en lien
avec les principes de limpro. Mon
rôle est de débriefer les
impros. Je madresse à
limprovisateur et à ses
compétences dimprovisateur,
et non à lindividu et
à comment il communique.
Néanmoins, mine de rien, ces
débriefings peuvent être
révélateurs de certaines
difficultés personnelles et
collectives.
Nous nous situons au
niveau du contenu, les impros, et
parallèlement, les processus «
impros » et donc les processus «
communication » apparaissent,
émergent, indéniablement. Ce
niveau de lecture est laissé
à chacun en fonction de son
ouverture à recevoir des liens, des
échos, des éclairages et
à se laisser répercuter. Le
parcours est fait, ou pas, par la
personne. Cela lui appartient.
Les débriefings de fin
de séance et de fin de module sont,
quant à eux, des moments dinterface
entre ce qui sest passé lors de
latelier et le retour au quotidien. Ils
marquent le passage de la fermeture à
louverture du système. Lors de cette
transition, les participants sont invités
à mettre des mots sur ce quils ont
vécu et lapport quils en
retirent. Après une phase de désordre
où le groupe a joué et rigolé,
il sagit de remettre de lordre, du
sens.
Au-delà de limpro,
nous touchons la question de la
transférabilitécest-à-dire la transposition des
compétences et des principes impros
à « qui je suis » et « ce que
je fais ». Elle sera liée à la
souplesse des frontières et au contexte de
latelier.
Dans mes ateliers, les retours
se veulent « softs ». Nous sommes dans
une pratique où les effets sont
thérapeutiques mais pas dans une
thérapie. Ma démarche « impro
» se distingue de la
théâtrothérapie qui accorde
beaucoup de temps pour verbaliser les échos
personnels sur ce qui a été
joué ou regardé. Nous ne somme pas
non plus dans du psychodrame ou du jeu
de rôle
où les protagonistes jouent leur propre
rôle et sont plongés directement dans
leur histoire personnelle.
Néanmoins, ces
débriefings sont des moments de
réflexion sur les liens entre limpro
et le contexte personnel et/ou professionnel des
participants. De nouvelles interactions auront lieu
ainsi avec leurs environnements.
Dans une équipe de
travail, la supervision professionnelle
collective prend une toute autre forme basée
sur les interactions entre collègues et le
nouveau vécu commun. Acteur essentiel de
lorganisation, léquipe
ramène à linstitution de
nouvelles façons dêtre ensemble
et de penser la collaboration.
Linteraction se situe
aussi entre linitiative impro et limage
de linstitution sur ce quelle fait.
Oser des projets novateurs montre une ouverture
desprit et une créativité
à travailler autrement.
Le contexte de
lintervention
Le contexte de latelier
impro interagit lui aussi avec le système
« groupe dimpro ».
Jinterviens dans des
environnements professionnels et des environnements
privés, de ma propre initiative ou à
la demande de commanditaires. Les enjeux de
départ ont une influence sur la
participation des personnes, la dynamique du
groupe, la rencontre dun public et les
débriefings.
Je remarque, par exemples,
que
- les personnes qui
viennent pour elles-mêmes, pour leur
boulot ou pour les deux, peuvent avoir des
attentes différentes et
réfléchir sur la
transférabilité autrement ;
- la manière dont
le module est présenté et les
objectifs mis en avant influencera
également les attentes des participants
;
- linscription sur
base volontaire ou non, et donc, la demande ou
labsence de demande aura une influence sur
la motivation et limplication ;
- linscription
à un module exclusivement impro ou
à une formation longue contenant un
module impro jouera également sur
limplication et la
transférabilité ;
- le fait que les
personnes se connaissent déjà ou
pas joue sur la dynamique et le regard des uns
sur les autres ;
- le nombre de
séance jouera sur
limprégnation de la démarche
impro et la transférabilité
;
- un groupe de loisirs
avec une année de pratique
régulière sera plus porté
vers lenvie de jouer dans un spectacle
dimpro ;
Quel que soit le contexte et
le cadre de départ, limpro nous invite
à nous en détacher.
Sortir du cadre
habituel
Limprovisation
théâtrale invite à sortir du
cadre habituel sur deux niveaux : dune part,
on travaille sur des univers
imaginaires,
créés de toutes pièces, hors
quotidien et non sur les interactions de la vie de
tous les jours. Et dautre part, limpro
est un dispositif créatif,
ludique, innovateur, mobilisateur et pertinent pour
amener un renversement dans le mode habituel
dapprentissage au service du changement.
«
Lintérêt de
la
systémie
nest pas de « détenir la
vérité » mais de produire un
décalage par rapport à la
pensée antérieure du sujet et lui
permettre ainsi de reconsidérer à
la fois les situations et sa propre relation
à ces situations.
»
Par le ludique, lhumour,
le décalé, linattendu et le
léger, limpro crée une rupture
dans les habitudes, sort des approches classiques
de la communication et de « toujours plus
de la même chose ». Elle modifie
langle sous lequel les communications sont
approchées, revisite les interactions et
leur donne ainsi un autre sens, un nouvel
éclairage. Elle est un élément
provocateur pour faire entrer des
éléments nouveaux dans la vision du
système.
Lapproche nest pas
dans le discours mais dans laction, le
mouvement et le corps. La place est donnée
au vécu plus quà
lintellectualisation. Cest une
méthode active où les
participants expérimentent limpro en
direct. Ils le vivent en réel par une
série dexercices envisagés de
manière progressive. Les fondamentaux de la
communication sont vécus autrement,
entraînant des changements à des
couches plus subtiles.
Pour conclure :
une histoire sans fin
Les histoires sont le fruit des
interactions et les interactions sont le fruit des
histoires.
En ouvrant la question des
interactions impro-systémique, nous avons
exploré de nombreuses intersections qui sont
autant de rencontres inattendues : entre
lamusement et la réflexivité ;
entre laction et larrêt ; entre
lordre et le désordre ; entre aller
dans linconnu et avoir des outils pour y
arriver ; entre lactivité
créatrice et les principes de limpro ;
entre le cerveau droit et le cerveau gauche ; entre
lirrationnel et le rationnel ;
Dautres aller-retours seraient encore
à explorer.
Prendre la porte des
interactions nous a situé très vite
dans la co-construction et dans une identité
« CO » : COnnexion, COntribution ,
COllaboration, COopération, COhésion,
COnsolidation, COhérence, ,
COllègues, COmpagnon,
Les personnes qui regardent la
bouteille à moitié vide pourraient
voir la démarche comme une
désobéissance, de
linsignifiance ou des enfantillages. Nous
avons considéré la bouteille à
moitié remplie, osé proposer un outil
différent, relié deux choses à
priori sans lien et exploré
limprovisation théâtrale et sa
philosophie systémique et
constructive.
Limpro permet de
développer une communication circulaire et
interactive. Cest un outil fondamentalement
systémique plaçant lhomme et
ses relations avec lautre au coeur de
lhumanité.
La démarche est
réaliste car on travaille sur les relations
au coeur de lhumanité et innovante car
elle sort des entiers battus. Le changement de
cadre, de manière de se rencontrer et de se
voir est provocateur de changement. Par
lexpérimentation des principes de
limpro et différents exercices
dexpression verbale et non-verbale, les
participants sont invités à poser un
autre regard sur eux-mêmes et sur leurs
rapports aux autres, à
réfléchir sur leurs manières
dêtre en relation et/ou sur leurs
pratiques professionnelles dans un esprit ludique
et convivial.
Limpro touche les
fondamentaux de nos compétences
relationnelles « durables » individuelles
et collectives, compétences subtiles et
non-quantifiables mais qui ont des
répercussions sur notre identité et
notre rapport au monde.
Jai commencé
à donner des ateliers impro à des
futurs assistants sociaux pour ensuite
mouvrir à tout public adulte. Depuis
2002, cest au sein de lasbl EX-PRESSION
(www.ex-pression.be)
que je développe différents projets
« impro ».
Janime des
ateliers-formations exclusivement basés sur
la pratique de limprovisation
théâtrale :
Par ailleurs, joffre des
supervisions impro-pédagogiques qui
consistent à accompagner individuellement ou
collectivement la conception, la réalisation
et/ou lévaluation de projets incluant
des
pratiques « impro ».
De plus, jassure des
prestations artistiques « en direct »
lors de colloques, séminaires, fêtes
pour offrir à un public des moments
humoristiques et décalés sur un sujet
ou un événement.
<<votre
article est passionnant et résume tout
à fait le parrallelisme que je voulais
mettre à la une de mon sujet de
mémoire entre fomateur et improvisateur je
suis improvisatrice depuis 4 ans et suis en fin de
formation de formatrice en communication et
relations humaines.Ma piste est donc correcte,
merci je suis tout feu tout flamme pour
débuter ce travail. Cordialement
>>
<< Merci, le
théâtre est très important dans
l'apprentissage, j'aimerais en savoir un peu plus,
qui utilise le théâtre dans les cours
de FLE?>>