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La grande
majorité de ces élèves
considère Internet comme un moyen de leur
génération leur permettant
d'élargir leur cadre, de mieux comprendre le
monde et d'en faire partie, en rupture avec le
monde figé des livres, des cahiers, de
l'écrit. Deux mondes semblent s'opposer avec
des logiques différentes alors que leur
rencontre ne peut qu'être profitable, pour
les élèves, pour les enseignants,
pour les savoirs.
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Nous constatons que ce qui est
en jeu pour les élèves
apparaît être la construction
de soi à partir de ce que
Winnicott
[WINNICOTT
75] nomme un " espace potentiel ", un
espace transitoire qui permet aux
adolescents de se replacer dans le monde,
de repenser leurs limites, de mieux
établir les frontières du
Moi et les raisons de leurs Soi, un espace
de recadrage de soi et des autres dans une
attitude plus ouverte et créatrice
au-delà des déterminations,
statuts et rôles qui les freinent
socialement, un espace inédit
d'expression qui peut permettre de
découvrir des forces et des
tendances plus cachées mais non
moins profondes. Cet espace que les
élèves-adolescents
considèrent à la fois comme
un moyen et comme un lieu peut être
assimilé au web aujourd'hui pour
nombre d'entre eux. Ils souhaitent se
l'approprier car il apparaît en
phase avec leurs valeurs, leurs attentes
et leur culture.
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Internet est un moyen puissant et sa
maîtrise semble transférer cette
puissance aux élèves. Cependant cet
instrument est emprunt de savoirs techniques et de
logiques à acquérir
(mots-clés, déplacement dans les
liens). Il est nécessaire d'avoir les
ressources cognitives et culturelles pour
comprendre cette logique interne. Faciliter
l'alphabétisation numérique ou le
perfectionnement va dans le sens d'un plus grand
sentiment de compétence chez les
élèves. Il s'agit d'offrir la
possibilité à ceux qui n'en ont pas
l'accès chez eux de s'initier aux
différentes fonctions d'Internet par une
approche personnelle (recherche d'informations,
échanges, création), de travailler la
méthodologie de la recherche
(mots-clés) et l'esprit critique
(éducation aux médias), de former
à la création de pages web (notions
de liens, d'équilibre entre textes et
iconographie,et bande sonore). Le B2i est
orienté dans cette voie, mais seulement deux
collèges (rural et ZEP banlieue nord de
Paris) mobilisaient un certain nombre d'enseignants
autour de ce projet tout en reconnaissant les
difficultés d'application.
Des enseignants
décident d'utiliser Internet dans le cadre
de dispositifs pédagogiques innovants avec
pour intention de transformer leur activité
pédagogique en l'améliorant, en
l'enrichissant ou en l'amplifiant en vue notamment
de motiver leurs élèves afin qu'ils
puissent eux-mêmes se transformer à
travers ces apprentissages. Lorsque les
pratiques sont régulières et que les
conditions d'usage sont favorables
(sécurité, convivialité,
ouverture) les enseignants notent chez leurs
élèves
- plus
d'intérêt et de plaisir pour les
apprentissages, une plus grande assurance et le
développement de nouvelles
compétences.
- Ils ont
également un rapport aux autres
différent, car ils s'entr'aident, se
complètent, s'enrichissent mutuellement.
- Ils se
respectent et s'écoutent davantage.
La classe devient un lieu de soutien où
la cohésion du groupe-classe est plus
forte et les coopérations plus
fréquentes.
- les
relations enseignants-élèves
évoluent, elles sont plus
individualisées et les professeurs sont
perçus comme des accompagnateurs, des
soutiens voire des partenaires de
projets.
Ces enseignants sont en première
ligne pour décider ou non de se saisir de
ces moyens. Ils sont la clé de
l'intégration d'Internet dans le cadre
scolaire. Ils peuvent profiter de cet
intérêt majeur pour Internet chez
leurs élèves pour les amener à
se déplacer vers les savoirs scolaires et
ainsi les aider à construire des
repères stables dans une
société en mouvement, à avoir
une réflexion critique et mieux comprendre
les enjeux. Mais ils peuvent aussi les aider
à y participer grâce à
l'acquisition de nouveaux comportements qui ne font
pas partie de la forme scolaire
généralement admise dans les
collèges mais qui deviennent indispensables
dans une société qui s'est
complexifiée (travail collaboratif,
démarche
systémique…).
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