angoisse,
anxiété, émotion, peur,
phobie, stress.
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Angoisse:
Elle est au fond de chacun sous une forme
inconsciente car nous savons nous en
protéger:
- par la fuite: un
élève s'absente un jour
d'interrogation
- par
l'agressivité: chez les jeunes
l'agressivité est souvent une façon
de combattre leur angoisse (attaquer quand on se
croit agressé)
- par la
projection: "c'est pas moi, c'est
l'autre"
- par la
négation: "je sais tout" alors qu'on a rien
compris!
etc.
Parfois elle devient consciente, elle se
manifeste alors par des troubles physiques: boules
dans la gorge, palpitations cardiaques, douleurs au
ventre, insomnies, gênes plus ou moins
grandes.
Elle peut arriver progressivement ou
brusquement et elle dure un certain
temps.
Elle est présente à "bas
bruit" ou au contraire envahit toute la vie; elle
est plus ou moins forte. Elle est toujours
caractérisée par le fait qu'elle n'a
pas d'objet : "on ne sait pas pourquoi on est
angoissé, mais on sait qu'on
l'est"!
L'anxiété
est un terme plus général, il traduit
un état moins fort et plus permanent, il
peut devenir une caractéristique de la
personne: "un élève
anxieux".
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L'émotion
est un phénomène brusque,
survenant à la suite d'un
évènement (annonce d'une
interrogation surprise en classe) ou d'une
pensée (prise de conscience d'avoir
oublié d'apprendre sa leçon); elle se
traduit par des phénomènes
extérieurs: l'élève rougit, se
met à pleurer, a du mal à
respirer.
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La peur.
Elle est
caractérisée par le fait d'avoir
un objet précis: peur de la prochaine
interro, peur de l'enseignant, de se faire
renvoyer, d'être collé au
bac.
La
phobie:
C'est une peur sur un objet qui est
toujours le même et permanent:
peur des araignées, des mouches,
des ascenseurs, de la foule, des fautes
d'orthographe. Tout le monde a ainsi des
petites phobies, cela devient ennuyeux
quand elles commencent à
gêner la vie.
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L'élève
peut se défendre contre l'émotion ou
la peur par des réactions
cognitives.
Exemple
Le
stress: Il
est lié à un évènement
(préparation du bac, d'une interrogation
...) Il dépend de la représentation
qu'on se fait de cet évènement
("c'est très difficile") et de la
représentation qu'on se fait de ses propres
capacités à lui faire face ("je suis
nul") (Voir Stress
et
schéma
du fonctionnement du
stress)
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Ce qui
différencie ces termes:
- la durée
d'apparition (brusque, lente,
progressive),
- la présence ou non
d'un objet bien repéré,
- la constance ou la
variabilité de cet objet.
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Devant
quelqu'un d'angoissé (un
élève, un
parent):
Savoir déjà que l'angoisse se
transmet, c'est donc normal qu'on soit
nous-même angoissé,
gêné;
L'attention
à nous-même nous renseigne sur
l'autre
(voir: qu'est-ce
que
l'écoute?). Mais
de la même façon la
sérénité, la
tranquillité se transmettent. C'est donc
notre calme qui peut "rassurer" l'autre et non des
"bonnes paroles" du genre "ne soyez pas anxieux"!
C'est donc par une action sur nous-même
(comment retrouver notre calme?) que l'on peut
avoir une action sur l'angoisse de
l'autre.
L'angoisse peut
parfois être une
stimulation,
c'est le cas pour certains sportifs, mais aussi
pour certains élèves qui ne
travaillent que s'ils sont un peu angoissés.
Le travail scolaire peut parfois être ainsi
un bon moyen de lutte contre l'angoisse. (Voir:
Jean
Pierre)
Quand
l'angoisse prend une proportion trop
importante,
trop durable, trop constante elle devient
dangereuse; elle peut prendre alors
différentes formes:
-
Impression d'un danger qui nous
guette constamment (une sorte
d'épée de Damoclès
suspendue au-dessus de notre tête)
sans qu'il y ait de raison objective
valable
-
Impression d'un risque constant de
perte d'un être cher qui nous
paraît indispensable à notre
survie
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-
Impression de mort qui nous guette, de
destruction possible de notre
être, de notre esprit
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C'est alors qu'il est nécessaire de
conseiller à l'élève de
prendre appui sur un
spécialiste. (Voir: Psychisme)
Dans tous les
autres cas la possibilité pour
l'élève de mettre en mots ce qu'il
ressent devant un adulte qui l'écoute sans
peur, sans angoisse et sans jugement lui permettra
d'atténuer, au moins momentanément,
son angoisse.
La possibilité aussi de rappeler
certains éléments de la
réalité (en particulier aux parents)
peut parfois être une réassurance,
même si cette réalité est
pénible. <<Eh bien oui! votre enfant
ne pourra pas passer dans la classe
supérieure>> pourra , paradoxalement,
rassurer un parent dans l'incertitude!
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Devant quelqu'un qui a
une émotion
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L'émotion coupe le souffle. Il faut
donc aider l'élève à
reprendre son souffle, à respirer, ce
qui atténuera son émotion. Ensuite si
les circonstances le permettent, on peut lui
demander de mettre quelques mots sur cette
émotion (ou le lui demander après
la classe); en tous cas l'aider à assumer ce
passage devant le reste du groupe (le regard du
groupe) en impliquant de façon positive les
autres. Cela lui permettra de rejoindre le groupe
sans perdre la face. Ceci est excellemment
décrit dans le témoignage d'un
professeur:(Voir: témoignage
d'un
professeur)
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Devant quelqu'un qui
a une peur, une phobie, qui est stressé
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On peut essayer de le rassurer en lui
montrant la réalité telle que
nous la voyons: réalité de la
situation dont il a peur et qui n'est peut
être pas si terrible que cela ;
réalité de ses capacités
à faire face à la situation qu'il
sous-estime peut-être.
Ceci peut être fait parfois en lui
laissant exprimer jusqu'au bout ce qu'il imagine
puis en lui faisant vivre une mise en situation qui
lui permettra de repérer la distance entre
son imaginaire et une forme de la
réalité.
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On peut aussi, parfois, l'aider par un
accompagnement, à affronter cette
situation.
Il faut se
rappeler toutefois
que plus une peur, ou une phobie "résiste"
(à ces arguments ou aides diverses) plus
elle a de chance d'être un moyen
utilisé par la personne pour se
protéger d'une angoisse plus
profonde. Il n'est pas sûr alors qu'il
faille la priver de cette protection, on risque de
tomber de Charybde en Scylla.
C'est important de le savoir pour les
enseignants qui cherchent parfois "à tous
prix" à faire réussir dans une
matière (orthographe, par exemple, ou
maths).
Il est peut-être difficile de
comprendre qu'il est préférable
parfois de pouvoir bloquer son angoisse grâce
à une "phobie" précise et
limitée qui permet d'être à
l'aise dans les autres matières et dans le
reste de la vie, plutôt que de devoir
affronter une angoisse
généralisée qui pourrait ne
pas être
maîtrisée.
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