« À
l'annonce d'un contrôle, il est
fréquent de voir certains
élèves en proie à de fortes
émotions :
- avant
ma formation, mes réactions
étaient à peu près
chronologiquement les suivantes : que faire s'il
se met à pleurer? Ne pas le regarder pour
éviter le déclenchement ?
Qu'est-ce qui le fait pleurer ? Qu'est-ce que
j'ai fait pour le faire pleurer ?
(culpabilisation)... Je passais alors à
une relation avec le groupe au sujet du
contrôle et je l'abandonnais, seul, avec
son blocage, moi-même en blocage et
incapable de prendre en charge la situation
;
-
actuellement, quand
celle-ci se présente, et une fois que le
groupe est lancé dans le travail,
j'établis une relation avec l'enfant qui
lui permet d'exprimer ses pleurs en public avec
mon soutien (renforcement de sa position dans le
groupe), établissement d'un contact
physique, toucher du bras ou de l'épaule,
si je sens l'enfant réceptif à ce
contact. Je lui parle à sa hauteur et
à ses côtés en l'assurant de
ma compréhension, mais aussi qu'il n'est
pas le seul à ressentir ces
émotions (réintégration
dans le groupe et sa
normalisation).
L'ensemble de
ces réactions permet à l'enfant de
calmer son agitation intérieure, de
réintégrer le groupe et, par
conséquent, le travail à faire, le
contrôle (avec quelques minutes de plus pour
terminer le travail ... ).
|
Je ne cherche plus à
comprendre, ni à savoir (ni psychologue, ni
policier). Mon rôle de professeur est de
replacer l'élève dans les meilleures
conditions pour sa
réussite.
Chacun a pu
vivre, au moins une fois dans sa vie,
l'incapacité de faire, d'agir, quand
l'émotion l'envahit. L'urgence, ici, est de
replacer l'enfant, en quelques minutes, dans un
désir de faire et dans une confiance en
lui-même, en lui permettant d'évacuer
ses émotions, au moins temporairement et en
créant une relation exclusive avec lui. Cela
n'a rien d'une recette, et selon les
élèves et les circonstances, mes
réactions varient, mais toutes visent au
même but :
placer l'enfant au
mieux de ses possibilités.
»
|
|
Réaction
<<Expérience
de cette année scolaire: des
élèves de terminale technologique,
tous des garçons, très rétifs
face à la matière (la philosophie) et
"incapables" de travailler ensemble. Jai fait
du téléenseignement de
proximité (!): une tâche à
effectuer par écrit par chacun, je circule,
je demande à lire les écrits, et si
ça marche, au lieu de commenter oralement,
je fais un signe et je demande à emprunter
le stylo de lélève (donc je ne
dois pas en avoir un à la main) et, toujours
en lui demandant sa permission, jinscris une
question en lui demandant dy répondre
ensuite. Evidemment il faut que jaie
lair intéressé et que je
réfléchisse assez ostensiblement...
Le stylo permet une sorte de toucher par
procuration (le vrai toucher me semble exclu avec
des élèves de terminale / jai
oublié de préciser que je suis un
homme) et lélève et moi nous
trouvons dans une sorte de mini-correspondance qui
permet certains résultats. Notamment parce
que je donne à lire quelque chose
quils ne voudraient pas
écouter.>>
<<Personnelement,
en tant q'elève je pense que la distance
entre le prof et l'élève doit etre
plus gande. Si un prof me fait une remarque ca me
gène beaucoup par rapport aux autres. Il
faut évité a tout pris de faire une
différence entre les élèves.
Meme si ce n'est probablement votre but de faire
une différence, c'est ce que les
élèves peuvent ressentir. A mon avis
c'est ca la pire des choses. J'avais un prof
très juste envers les élèves,
avec une distances assée grande et il
était apprécié de tous, et les
élèves travaillaient. Mais ca c'est
peut etre aussi un don.>>
|