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LE STRESS

 

             Le stress est une réponse de notre personne à des situations particulières que nous avons du mal à supporter.

             Ces situations ne sont pas forcément les mêmes pour tous les enseignants ou tous les élèves.

Exemple: Le bruit en classe nous stresse, mais nous savons que, d'un professeur à l'autre, la quantité de bruit supporté n'est pas la même. Ce que l'un considère comme une classe chahuteuse, l'autre la ressent comme une classe vivante !

Il n'y a rien de plus "transmissible" que le stress.

             Si mes élèves sont stressés, cela me stresse ; si je suis stressé, mes élèves le sentent et cela risque de les stresser.

 

Alors comment "gérer" le stress, le mien, celui de mes élèves?

Il est nécessaire de déjà comprendre comment le stress fonctionne.

 

Prenons un exemple pour expliquer le Schéma proposé

             Une mère de famille vient me trouver à une réunion de parents. Elle est grande, forte, elle parle avec assurance et me reproche violemment de ne pas m'occuper de son fils comme il faut. C'est un garçon qui réussissait très bien avec le professeur de l'année précédente et qui, cette année, a des notes lamentables. Elle me demande de changer ma façon de faire car elle veut que son fils passe dans la classe supérieure en fin d'année.

             Evidemment une telle attitude ne peut pas me laisser insensible.

Je suis peut être stressé par cette demande qui me paraît irréaliste.

Que se passe-t-il ?

1°) -Il y a, d'une part, la demande de cette mère.

Mais il y a surtout la représentation de cette demande, celle que je me fais : elle veut que je change ma pédagogie, je dois faire réussir son fils absolument.

Mais cela peut être aussi : elle me demande de la rassurer sur la valeur de son fils, de lui montrer que je m'intéresse à lui personnellement.

2°) -Il y a d'autre part mes capacités.

Mais surtout la représentation que j'en ai : suis je capable de faire progresser son fils ? suis-je capable de tenir tête à cette femme ? Suis-je suffisamment sûr de mes procédés pédagogiques ?

 

             Autrement dit, cette demande revêt pour moi un aspect plus ou moins stressant suivant la coloration que je lui donne, elle-même en relation avec la représentation que j'en ai.

 

             Ces deux représentations : celle de la demande et celle de mes capacités vont se confronter comme sur les deux plateaux d'une balance.

             Mais cette balance n'est pas exacte car elle est marquée par mon histoire, par mes expériences précédentes : je me sens toujours en infériorité devant une femme qui parle fort et de façon assurée, j'ai déjà été réprimandé par ma chef d'établissement à la suite d'une plainte d'un parent ; mon inspecteur m'a reproché ma façon de faire, au cours de ma dernière inspection...

 

             Tout cela est présent au moment où les deux représentations se comparent sur la balance, au moment où s'effectue une appréciation " cognitivo-émotionnelle " de la situation.

Il y rentre des aspects cognitifs : la valeur de l'élève, la classe dans laquelle il est, le moment de l'année où se situe l'entretien, etc...

mais également des aspects émotionnels liés à tout mon passé, à des expériences similaires, au personnage qui est devant moi.

 

             Cette appréciation cognitivo-émotionnelle va déclencher en moi une émotion, des effets physiologiques (je vais peut-être rougir devant l'affront !) mais aussi une réponse à contenu cognitif (... je peux lui dire que son enfant n'a pas le temps de progresser suffisamment d'ici la fin de l'année).

             C'est cet ensemble de réponses émotionnelles, physiologiques, cognitives qui vont se fondre entre elles pour produire, chez moi d'abord, une certaine attitude intérieure à l'égard de cette femme et qui va se traduire ensuite, extérieurement, par un certain comportement et par la mise en place, intérieurement, de " défenses cognitivo-émotionnelles " pour me protéger.

             Cela peut être de la rationalisation ; "je suis professeur, elle ne connaît rien à la pédagogie, les parents n'ont pas à intervenir dans ce domaine"...

 

             C'est cette attitude intérieure et le comportement extérieur qui en résulte qui vont alors agir sur mon interlocuteur et entraîner le démarrage d'une nouvelle boucle dans notre relation.

 

             Boucle qui ira progressivement vers un ajustement créateur amenant à une solution au moins provisoire dans notre rencontre ou au contraire vers une relation de plus en plus chaotique et de plus en plus stressante.

 

             Le stress, le mien, celui de mes élève n'est donc pas seulement le résultat d'une situation objectivement stressante mais le résultat d'une confrontation de représentations :

- comment je vois la situation,

- comment je vois mes capacités pour y faire face.

 

             On comprend alors que deux personnes dans la même situation ne ressentent pas le même stress.

             Cette confrontation se fait, là encore, non dans une comparaison d'arguments rationnels mais dans une interaction cognitivo-émotionnelle où les arguments logiques se nouent à des émotions provenant de mon passé.

             On devrait même dire que les arguments logiques sont choisis en fonction de mes émotions et que mes émotions se servent des arguments logiques pour se structurer et ainsi ne pas envahir toute ma personnalité et se transformer en angoisse.

L'ensemble forme un nœud et le tout est inséparable. (Voir:Schéma.)

 Le    stress  de  mes élèves ne peut donc être gérer que si moi même je sais gérer le mien

             Mes élèves ont besoin de moi comme allié qui les aide à renforcer l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et de leurs capacités à faire face à la situation qui les stresse.

             Ils doivent pouvoir compter sur moi (non stressé) pour leur fournir les arguments rationnels qui les aideront, au besoin, à structurer leurs émotions ou à les mettre en mots leur donnant, par le fait même, du sens.

 

Pour compléter:

Livre
Site
Livre sur le stress

Un livre : Stress et société par le Laboratoire de Psychologie Appliquée de Reims

 

maieusthesie

 

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Commentaire

Réactions

<<Le stress, positif ou négatif? Le stress est aussi un élément positif dans notre vie, il nous donne une certaine énergie créative. Le mauvais stress est celui qui dur qui ne redescend plus.>>

<<Tout à fait d'accord : le stress, adrénaline de la créativité mais aussi du développement des compétences, qui permet d'être plus réactif en apprenant plus vite (connaissances et postures), de se challenger; et le stress en continue qui peu aboutir au burn out, ressenti comme une pression grandissante qui annihile la réflexion, l'analyse des situations, la mémoire..Dans nos métiers et quelque soit notre personnalité, nous recherchons l'équilibre entre ces deux formes, existe t-il de nouveaux outils ou méthodes pour la gestion du stress à votre connaissance, en dehors des techniques connues ? >>

<<Moi je travaille beaucoup sur la respiration, organisation du temps et donc l anticipation et surtout l analyse de la situation par des questions simples Rien de bien nouveau, mais très efficaces>>

<<Merci Nimier pour ce lien. Intéressant toujours de mettre tout ça en perspective, considérer une part du stress comme positif, tenir compte des facteurs propres à chacun, etc. Il s'agit d'un sujet important, voire fondamental. >>

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