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LA PERSONNE

Comme système de tensions internes

            Vincent de Gaulejac définit la personne comme « lieu d'intersection des contradictions soumis à des conflits multiples».

             Freud a, pour sa part, présenté la personne comme : "système (ça, moi, surmoi), (conscient, préconscient, inconscient)" et la Gestalt parle de la personne avec ses multiples « polarités ».

             Autrement dit, l'homme, découpé en morceaux, en stades ou en fonctions, est considéré maintenant, plus globalement comme lieu de tensions internes.

             Plus exactement on considère l'existence de différents plans interagissant l'un sur l'autre: le plan du biologique, le plan des sciences cognitives, le plan du psychisme (de la psychanalyse)

 

Dans l'école: Les élèves

             On parle encore beaucoup de l'élève comme d'une « intelligence » qu'il faut « instruire ». Certains insistent encore sur l'information «disciplinaire» tant pour les élèves que dans la formation des enseignants (Sallenave D., «Il n'y a pas d'école sans discipline». Le Monde 23/3/96.). Cette « instruction » est en réalité une fausse « instruction », c'est une « éducation » cachée, comme l'explique bien Patrice Ranjard :

« L'enseignement à la manière des Romilly, Milner et autres... met « en forme » chez les apprenants, avec une formidable puissance, certaines pratiques, attitudes et conduites plutôt que d'autres. Il favorise l'individualisme contre la coopération, la rivalité contre la solidarité, la compétition contre la complémentarité ; il développe la dépendance/contre-dépendance au dépend de l'autonomie, les complexes de supériorité chez certains et d'infériorité chez d'autres, au dépend de la confiance en soi ; la répétition servile d'idées toutes faites au dépend de la mobilité des points de vue et de l'invention créatrice. Cet enseignement fait tout cela, mais il ne prétend pas le faire. Certains soutiennent même que l'enseignement ne doit en rien s'occuper des comportements et attitudes, car ce serait faire de l'éducation ».

(Voir:
Instruire ou éduquer)

 

             Actuellement, on trouve un début de prise en compte d'une vision globale de l'homme dans l'école. Bien des enseignants ont pu constater l'interaction du cognitif et de l'affectif dans les mécanismes d'apprentissage ( Damasio, L'erreur de Descartes, Ed. Odile Jacob, 1995.). J'avais été frappé par ce phénomène dès 1976, et, pour cela, publié le livre « Mathématique et Affectivité ». Actuellement, des enseignants affirment même : « Osons éduquer » (Bouvier A., Fort M., Gélas B., Meirieu P., Obin J.P., Le Monde 214/93.).

C'est dans ces interactions que surgissent les tensions

             Ce sont souvent des tensions internes aux élèves qui expliquent les difficultés ou les échecs d'apprentissage (Voir: La peur d'apprendre) et éduquer, c'est considérer que l'élève est un tout dont on ne peut isoler l'intelligence.

 

Dans l'école: les enseignants

             Je crois, d'autre part qu'on n'a pas suffisamment pris conscience de cet aspect global de la personne des enseignants dans les changements institutionnels, et des conséquences sur leur tensions internes donc sur leur équilibre psychique.

             C'est pourquoi de nombreuses réformes institutionnelles sont restées lettre morte :

ainsi les 10% de temps libre, l'introduction de téléviseurs dans les classes, ou l'informatique pour tous qui a surtout renfloué les caisses de Thomson, mais a eu peu d'impact selon un rapport de l'Inspection Générale.

             L'institution, en tant que groupe, ne tient pas suffisamment compte de l'intrapsychisme, alors qu'elle souhaite y exercer son influence.

             Introduire un ordinateur dans une classe n'est pas seulement un changement pédagogique, c'est également introduire:

- une source d'incertitudes pour l'enseignant,

- un changement de relation avec les élèves,

- une mise en cause de sa propre image comme maître du savoir et de sa transmission.

C'est créer de nouvelles tensions internes.
 

             Il n'est pas étonnant que cette simple introduction d'un élément étranger dans la classe déstabilise l'intrapsychisme de l'enseignant, qui aura besoin d'un lieu où verbaliser cette insécurité et lui permettre de retrouver un nouvel équilibre.

             S'il n'est pas "accompagné", l'enseignant n'aura plus, selon le principe d'homéostasie, qu'à chercher à retrouver la situation antérieure, au besoin en évacuant l'intrus (l'ordinateur), cause de son anxiété.

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Réaction

<<Souvent on attribue les défaillances constatées ou l’échec scolaire aux conditions défavorables du milieu social, émotion, motivation...des apprenants comme des enseignants mais est-ce que nous les tenons en compte lors de l’apprenissage ou de la formation?>>

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