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Les représentations imaginaires des blogs

chez les jeunes et chez des acteurs institutionnels

Emilie Bouvrand 

             Dans les différents enseignements, je me suis rendu compte que les objets techniques sont de véritables « révélateurs » de relations, de comportements, de situations des individus. Ils sont aussi le miroir d’univers de significations, de symboliques, où l’on projette nos désirs et nos angoisses.

             Le blog peut être compris dans cette recherche comme un analyseur, car sa mise en place a fait surgir des contrastes et des dialectiques constructives. Il introduit quelque chose d’« inconnu », d’«étranger » dans la structure. Son intégration permet de se poser des questions de fond, de réinterroger la pratique quotidienne, pour lui donner des chances de s’armer par rapport à certaines difficultés. En effet l’usage des technologies peut être considérer comme un analyseur obligeant à s’interroger sur sa pratique, à se reposer des questions fondamentales, chose que l’on a tendance à négliger dans l’action quotidienne, tant celle-ci s’ancre et s’institue au fils du temps.

 

Le monde imaginaire des blogs

             Chaque nouveau moyen de communication est accompagné de représentations collectives, qui sont constituées de l’ensemble des pensées dominantes sur les rapports entre un objet dominant à un moment donné et une société donnée. Le développement de l’Internet, par exemple, promettait l’avènement d’ « un village global », qui mettrait en relation tous les individus entre eux. On pourrait aussi prendre l’exemple de la multiplication des postes de télévision qui a fait surgir l’espoir d’une « télédémocratie » dans les années 70.

 

             L’objet « blog » est « investi » d’un imaginaire personnel et social, ce qui va entraîner différentes représentations du blog et chez les jeunes et chez les acteurs de l’institution.

             L’Internet aujourd’hui est définit comme un espace où se développent de nouvelles pratiques sociales dont les communautés virtuelles font parties. Aujourd’hui, le terme « communauté » revêt un univers de significations multiples. Il est à la fois le symbole de l’extrême, de la peur, avec les communautés religieuses, les sectes... . Dans l’univers médiatique, il est le symbole de l’explosion de certaines pratiques (blog, chat et forums…), symbolisant une certaine liberté d’expression et d’échange. La communauté existe mais les membres ne sont pas nécessairement connectés au même moment (on parle alors de relations asynchrones) et surtout, ne se trouve pas au même endroit, dans un même lieu. C’est en ce sens qu’elle est virtuelle. Elle n’a rien de différent d’autres formes de regroupement, si ce n’est qu’elle s’est formée principalement à travers des interactions en réseaux.

             Le blog véhicule un grand nombre de représentations et d'images. Ici, j'ai cherché à savoir quelles images mettent les jeunes et les acteurs institutionnels derrière le blog.

 

Les jeunes

             On peut supposer que ces jeunes n’ont pas trouvé dans leur environnement un espace pour s’exprimer. On peut penser qu’ils se sentent brimé et qu’ils ont envie s’exprimer plus librement. Ceci pourrait être mis en parallèle avec le monde de l’adolescence qui est un moment de rupture où l’on critique le monde et où l’on pense avoir le droit de faire et dire ce que l’on veut. Le blog serait en ce sens un espèce de « tag virtuel », une revendication d’être et d’exister, qui viendrait se poser en alternative à la société contemporaine. Ceci fait partie intégrante des mythologies de l’Internet et de l’imaginaire des blogs. On peut penser que les adolescents y trouvent un espace où être représentés.

 

Le rapport à son identité / à son image

« Je ne mettrais jamais ma photo. Il y en a qui le font, mais bon...j’aurais trop peur qu’on me reconnaisse. », « J’ai pas envie qu’on voit ma tête », « Je verrais plutôt le truc de prendre un pseudo, comme ça personne sait que c’est moi », « C’est plus marrant de mettre un personnage ou une image mais pas une photo, c’est nul. » (Sic) Dévoiler son identité ou son image semble apparaître comme une difficulté. Les jeunes semblent préférer se représenter par des avatars, sorte de personnification de soi sur Internet (par une image, une phrase, un dessin...).

             On peut se poser la question si ce n’est pas parce qu’ils envisagent le Web comme un espace à part entier où le corps physique disparaît, pour laisser place à un corps virtuel. Cela m’évoque les mythes qui entourent la technologie. Les jeunes recherchent un lieu mythique où ils peuvent se sentir eux-mêmes au-delà de leur statut social de « jeunes en difficultés ».

             En se montrant « pour de vrai » à quelqu’un on risque de se confronter à une déception, alors que sur Internet et sur les blogs il y a des échappatoires. On note ici l’importance de rester anonyme et caché. On peut aussi rapprocher ceci avec le fait de « se travestir » sur le net, de jouer un rôle. « On peut se faire connaître. Celui qui fait du rap et de la musique peut mettre ses textes. », « Je serais trop fier que quelqu’un lise ce que j’écris. », « Je pourrais le montrer (le blog) à mes amis, ça serait trop bien. » (Sic). Le blog semble apparaître comme un moyen de reconnaissance et d’affirmation de soi. On va chercher à avoir l’aval des autres et surtout à montrer que l’on existe, on va « exposer », on s’affirme.

             On peut émettre l’hypothèse que c’est une sorte de quête de l’estime de soi et qu’il y a un désir de se faire accepter par ses pairs. Il y a l’idée de sortir de l’anonymat pour se faire connaître.

             On peut remarquer qu’il y a des représentations paradoxales. Certains préfèrent se montrer dans l’espoir de se faire connaître et d’autres se cacher.

 

Un sentiment de dévalorisation

             Je peux penser que pour certains jeunes, le blog représente une difficulté qui prend une autre dimension. Quand je leur demande s’ils se sentent de capables de créer un blog, plusieurs d’entre eux me répondent : « Je ne suis pas capable, c’est trop compliqué », « Je suis nul à l’ordinateur alors faire un blog. », « Ca à pas l’air compliqué de faire un blog, mais je sais pas si j’en serais capable, je pense pas, je m’y connais pas assez » (Sic)

Dans ce cas le blog les renvoie à leurs difficultés quotidiennes : problèmes d’apprentissage, manque de confiance en soi, estime de soi faible et/ou défaillante...

ceci fait aussi état d’un manque de maîtrise technique. On peut remarquer que ceci va à l’encontre de la pensée dominante sur la facilité de création d’un blog. Il semblerait que ce ne soit pas facile pour tout le monde. Ceci est peut être à remettre avec la stigmatisation des jeunes. Ils ont peut être intériorisé le fait de n’être pas capable de faire quelque chose, et du même coup, ils n’ont plus envie d’essayer et se sentent incapables.

 

             Les jeunes définissent le blog en seconde position comme un moyen de s’exprimer et de se confier. On peut penser qu’ils n’ont pas trouvé dans leur environnement des lieux où ils se sentent entendu. Le blog est peut être perçu comme un espace de confidence non institutionnel où les aléas et les difficultés du face à face n’apparaissent pas. On pourrait supposer que le corps charnel et physique est moins « confortable » et offrent « moins de possibilités » que le corps virtuel. Ce qui vient ensuite, c’est le moyen de partager et d’échanger avec d’autres. L’adolescence est un moment où l’on a envie de se confronter avec ses pairs. Le blog peut être perçu comme un « entre-soi » des adolescents. Ce désir d’être ensemble peut trouver sa médiation dans la relation virtuelle. On peut émettre l’hypothèse que le blog ouvre un espace de conflictualisation où la possibilité pour le visiteur de laisser une trace de son passage soit une invitation à mettre des points de vue en tension. Le partage et l’échange avec un groupe, sont difficiles pour les jeunes de la PPE. Ils sembleraient qu’ils se sentent plus à l’aise pour le faire virtuellement comme si le blog était une alternative, un échappatoire au regard de l’autre et aux contraintes du face à face physique. Il semblerait que ces jeunes ont une estime de soi réduite et/ou défaillante, et qu’ils peuvent ainsi virtuellement se créent des personnages virtuels, un rôle sur mesure, paraître ce qu’ils voudraient être.

Le rapport aux autres et au monde

             Dans le discours des jeunes, le blog apparaît comme un autre monde où il n’y a pas de limites définies. « On peut dire ce que l’on veut », « C’est marrant parce qu’il y a des blogs de tout et n’importe quoi » (Sic). Il apparaît comme un espace de liberté d’expression sans contrôle. « Il n’y a personne pour surveiller ce que tu dis, enfin je ne pense pas. », « Il n’ y a pas de censure, tu peux te mettre à ton ordinateur et quand tu as envie d’écrire un truc qui t’arrive dans ta vie, tu le fais. » (Sic). Ce monde paraît être un monde « magique », un monde entre eux où les adultes (notamment les parents) n’ont pas accès.

             C’est un monde où les adolescents ont un certain pouvoir sur les adultes. Ils dominent l’espace qui est le leur. « Mes parents ne savent même pas que j’ai un blog, ma mère ne sait pas ce que c’est, elle passe parfois voir ce que je fais mais elle n’y comprend rien ». C’est un monde où les jeunes peuvent rencontrer d’autres personnes. « Moi, j’ai déjà laissé des commentaires sur le blog d’une fille qui était passée à la télé, et en fait elle m’a donné son adresse msn après. », « C’est un moyen pour draguer aussi. Eh bien oui, tu vas sur un blog d’un mec de Rennes et tu lui écris s’il est bien. Tu t’en fous il te connaît pas en plus. »

             On peut émettre l’hypothèse que les jeunes apprennent à se parler et à jouer avec les sentiments, l’égard d’un rapprochement corporel trop difficile à franchir. Il me semble que ce qu’ils n’arrivent pas à faire dans le réel, comme draguer par exemple, ils le testent dans le virtuel, en pensant qu’il n’y a comme cela aucuns risques de « perdre la face ».

             Il apparaît que les blogs semblent être un objet socialement valorisé à certaines conditions : l’apparence du blog et qui est son auteur. « Il y a des blogs qui sont nuls, ils sont mal faits. Moi j’aime bien quand il y a des animations ou des vidéos, sinon je ne regarde même pas. », « Quand j’étais en 3ème, il y a une fille qui avait un blog sur une série télé, du coup tout le monde allait dessus, elle frimait avec ça », « J’aime bien les blogs où on peut nous-mêmes changer l’apparence » (Sic).

             Il me semble que le visiteur de blog a de plus en plus le pouvoir de s’approprier un blog qu’il visite, en le modifiant à sa convenance, il n’est plus un simple lecteur ou commentateur. Il peut à présent investir l’espace de l’autre et en quelque sorte le dominer.

 

Le rapport affectif

             Pour certains jeunes, les blogs semblent avoir une connotation affective en rapport avec leurs familles, leurs amis, leurs pays d’origine. C’est le cas de Marie qui est originaire de Martinique. Elle est venue en France rejoindre sa grande soeur. Le reste de sa famille est resté vivre là-bas. « Ca me rappelle mon pays. J’aime bien aller sur les blogs où il y a des photos. Je les montre à mes copines. Ca me donne envie d’y retourner », « On voit le soleil et les plages magnifiques, comment je pourrais faire autrement. Ca me rend nostalgique tout ça. » (Sic)

Pour Maddi, le blog est un moyen de rester en contact avec les nouvelles locales de son pays d’origine. Il raconte au groupe que son père vit toujours à Madagascar et qu’il est passé dans la gazette locale. « Depuis que je ne vis plus là-bas, je vais de temps en temps sur un blog qui donne des nouvelles du pays. J’ai essayé de chercher la photo de mon père, mais je n’ai pas trouvé. » (Sic)

             Le blog apparaît comme un moyen de rester en contact et en relation, avec ses souvenirs et son histoire personnelle. Ils semblent que ces jeunes entretiennent une relation privilégiée avec le blog et le virtuel.

 

Les formateurs

             On peut émettre l’hypothèse que les formateurs font une différence entre l’espace publique et l’espace privé alors que l’on aurait tendance à penser que cette dichotomie disparaît de plus en plus sur le net. Le blog à usage public semble avoir plus de règles, de sécurité et de surveillance que le blog à usage privé.

             Le public et le privé sont dans notre culture séparés. Sur le net et sur les blogs il y a quelque chose d’antinomique, les frontières entre ces deux espaces deviennent floues et poreuses.

             Il semblerait que les formateurs font bien cette différence. Aux questions relatives au blog et à l’institution, pour la majorité des formateurs, il n’ y a pas d’incompatibilité entre la création d’un blog et un cadre institutionnel. 12,5% des formateurs émettent des résistances qui me paraissent être de l’ordre de la méfiance : protection de l’espace de travail, protection des données, image de l’institution à préserver, lois et règles à émettre, « surveillance et encadrement des stagiaires », « sécurité »...On peut émettre l’hypothèse que les formateurs sont dans la projection, ils anticipent déjà une « mauvaise » utilisation du blog par les stagiaires. On pourrait mettre cela en parallèle avec le sentiment de toute puissance du formateur, qui veut façonner le stagiaire à son image. Tout doit être surveillé et filtré par lui.

             On retrouve ici il me semble, les mêmes craintes émises pour l’Internet en général : la peur d’un « big brother » malveillant et virtuel.

 

Entretien avec des formateurs

             Anne commence à me donner sa définition des blogs « C’est un point de rencontre informatique, en fait virtuel pour des échanges entre diverses personnes. » Elle explique qu’ils rencontrent un tel succès chez les adolescents parce que c’est quelque chose de facile à mettre en place. Rapidement au cours de l’entretien, elle énonce les risques des blogs. « Le risque c’est que n’importe quel gamin tombe sur un blog où il y ait des propos qui puissent être choquants, incitatifs à la violence, au suicide, ou n’importe quoi, donc c’est ça qui peut être dangereux et qu’entre eux ils échangent des adresses de blogs. Parce que même si tu ne donnes pas ton adresse de blog, t’es pas censé tomber dessus comme ça sur le net, mais il suffit que tu donnes ton adresse et que quelqu’un par inadvertance la donne et bien après c’est ça, si tu fais pas attention . » Anne met en cause ici le rapport à la communauté. Il me semble qu’elle l’a perçoit comme dangereuse dans le sens où les jeunes échangent des adresses de blogs. La notion de risque apparaît ici. C’est comme si les adultes mesurent les conséquences des actes et le pire côté des choses en premier lieu.

             Ensuite elle me parle de l’Internet en général et des informations qui y circulent. « Après c’est toujours le même problème de l’Internet en général comment vérifier l’exactitude de ce qui peut être dit. ». Une vision de méfiance, presque paranoïaque est soulevée. Peut-on finalement vérifier les propos relatés sur les médias traditionnels ? Pour Anne, créer un blog dans un cadre institutionnel peut se faire mais ça peut aussi « déborder ». « Il y a une certaine ligne conduite à avoir quand tu fais partie d’une institution normalement tu es dans une certaine lignée donc je peux comprendre qu’il y ait des limites à ça quoi ». La réponse paraît logique pour un salarié qui a signé un règlement intérieur. Anne transmet les valeurs de l’institution dans laquelle elle travaille.

             Mélanie Elle me décrit le blog comme un « espace personnel où on met à peu près tout ce qu’on a envie, pour partager avec tout le monde et n’importe qui, quand je dis ça c’est autant les gens que tu connais que ceux que tu connais pas. » . On retrouve les notions de libre expression et de partage. Il y a l’idée de rencontre multiplanétaire. Pour elle, le succès des blogs s’explique parce que c’est un lieu où il n’y a pas de censure, qui se pose en rupture avec la société dans laquelle on vit. « C’est un lieu d’expression, qu’est pas trop censuré, de rencontre, d’échange, qu’est pas forcément évident dans la société dans laquelle on vit, parce qu’on se méfie de tout le monde ». Ici, je retrouve une des représentations du blog comme une alternative au monde actuel, une sorte d’échappatoire à la société. « Il y a une liberté et pas la barrière de la timidité d’aller vers l’autre, il y a cette facilité on est derrière un écran c’est plus facile de dire ce qu’on pense parce qu’on ose, alors qu’on serait face à la personne on oserait pas, une espèce de protection, enfin je sais pas trop on est plus à l’aise derrière un ordinateur que dans le relationnel. » Là encore on retrouve la disparition du corps physique et du face à face. La communication se fait par le biais d’un écran qui ne permet pas de voir la personne. Ceci est d’après Mélanie une facilité car on peut se libérer des contraintes de la présence de l’autre.

             On peut penser que c’est une protection comme elle le dit, parce qu’on peut se cacher dans un personnage virtuel, un autre être que nous mais virtuel. Je remarque que Mélanie se contredit, elle a évoqué tout à l’heure la liberté sans censure du blog puis elle revient dessus en évoquant le modérateur. « Tu peux pas dire tout ce que tu veux, il y a le régulateur qui est là, et en même temps heureusement faut le respect des autres, la limite on doit se l’imposer à soi même parce qu’il y en a qui se poserait même pas la question, donc non tu peux pas dire ce que tu veux, t’es rappelé à l’ordre comme quoi t’as pas droit dire ça et en même temps ça peut être une limite ». Il me semble qu’elle ne sait pas qui est le modérateur, on a l’impression que c’est une sorte de personnage magique qui impose ses règles et ses limites.              Je me demande si elle parle de la communauté de blogueur.

Elle me parle ensuite des risques des blogs. « Le risque c’est de faire agir les gens violemment entraîner des je ne sais pas quoi, c’est parce que c’est un ordinateur mais ça n’empêche pas qu’il puisse y avoir des manifestations des attaques perso. » Il me semble que le pouvoir des technologies est mis en cause dans son discours, pour elle certains blogs ont le pouvoir de faire agir les gens violemment.

             Elle énonce après, l’expérience de son compagnon qui possède un blog. « On peut faire connaître ce qu’on fait, valoriser son travail, sa passion. Il y a aussi un côté valorisant par rapport à ce que Cédric (son ami) peut me dire : je fais quelque chose de beau que je fais partager aux autres, les autres trouvent que c’est beau, il veulent faire parti de mes invités, il y a un classement, je suis premier, je suis dernier...est-ce que je gagne des voix ou j’en gagne pas, combien de visites, il y a un côté valorisant et encourageant à tout ça. » Je retrouve ici l’importance donner à la reconnaissance des pairs par les classements, les votes sur les blogs.

             Je me rends compte que Mélanie en sait plus sur les technologies qu’elle ne le pensait. Elle me parle ensuite de l’utilisation du blog dans une institution. Pour elle cela est envisageable à certaines conditions : un modérateur, une surveillance. Elle invoque l’image de marque du centre de formation qui peut être mis en cause. Il faut « quelqu’un qui soit là pour surveiller ce qui se dit qui rentre et qui sort pour garder l’image de l’établissement faut pas qu’il y ait des choses non contrôlées qui sortent. Faut que ce soit anonyme avec des pseudos des trucs comme ça sinon ça peut générer des conflits. » Il me semble que Mélanie anticipe déjà que si il y avait un blog dans la structure, il pourrait y avoir des débordements. Ceci évoque une certaine forme de la toute puissance du formateur, qui contrôle et surveille. Le blog idéal et parfait doit être contrôlé. En même temps, on peut penser que cela évoque aussi les valeurs de l’institution. Les formateurs sont les garants de celles-ci.

 

Convergences et divergences

             Il semble que les blogs représentent un espace d'expression et d'échange en premier lieu.

             Pour les acteurs institutionnels, il est assimilé à un espace où l'on peut échanger mais où il y a des règles à respecter.

             Il représente aussi une alternative à la société et aux médias traditionnels et à la censure. L'information y est plus brute et moins formatée.

             J'ai remarqué que les acteurs institutionnels évoquent majoritairement les dérives du blog et toutes les images négatives qu'il véhicule, comme la manipulation de l'individu avec les blogs politiques, les injures, la dénonciation tant dis que les jeunes n'évoquent pâs du tout ce côté .

             Pour les formateurs, il faut des régulateurs et beaucoup de surveillance. Cependant ils s'accordent à y voir un support nouveau pour transmettre les connaissances.

             Néanmoins, beaucoup restent méfiants et septiques car cela est nouveau dans leurs pratiques quotidiennes. " Je peux pas répondre, ça dépend sans doute potentiellement je dirais mais dès qu'il y a institution il y a cadrage filtre voir un risque d'instrumentalisation donc après quid de la nature du blog quand c'est institutionnalisé est-ce qu'un blog reste un blog dans une institution ? Est ce qu'il y a pas le risque que ça devienne un outil plus classique de communication externe de marketing comme les blogs politiques qui manipulent les gens. Ca peut être un bon support pédagogique mais pas ici, imagine un jeune qui dirait que les formateurs sont des imbéciles, l'image de la structure en prend un coup. "

Voir également du même auteur:

Une expérience de Blogs avec des jeunes en difficultés

Les Blogs et les Jeunes

 

 

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