Une nouvelle
vision de la logique
Tous
nos raisonnements sont basés sur la
"logique". Mais de quelle logique
s'agit-il ? De la
logique mathématique que l'on a
apprise au lycée ? logique des
assertions vraies ou fausses auxquelles on
faisait correspondre 1 ou 0, pour en
déduire la vérité
d'autres assertions ?
S'agit-il de la logique
rencontrée en physique où
à chaque « effet »
correspondait une « cause »
?
Mais ces logiques sont devenues
de plus en plus complexes, comme
l'explique Alain Bouvier ancien directeur
de l'I.U.F.M. de Lyon et ancien
Recteur: ( 3' 59
)
Même la logique mathématique
se complexifie, en se basant non plus seulement sur
des assertions « vraies » (1) ou «
fausses » (0) mais en considérant des
assertions ayant une certaine probabilité
« p » d'être « vraies »
(0< ou = p< ou = 1) dans une logique dite
« floue ».
Elles nous permettent de comprendre
qu'un élève a besoin de
revoir plusieurs fois dans une logique
circulaire les mêmes concepts qui
s'enrichiront à chaque passage de
tout ce qui sera acquis entre-temps
.
Nous admettons mieux qu'un
programme puisse contenir plusieurs
parties semblables et que la
linéarité d'exposition ou de
lecture d'un livre, par exemple, ne soit
pas toujours la meilleure
démarche.
Ainsi ce site web peut-il
être parcouru suivant des chemins
divers et personnels grâce aux liens
hypertextes. Le
site et ses liens hypertextes
seraient plus proche de la logique des
associations
d'idées.
Mais il existe une autre logique : celle
« des associations d'idées »,
celle qui permet de passer d'une
représentation à une autre et de
construire ainsi des <<chaînes
associatives » (Voir un exemple chez un
élève)
propres à une personne.
Prenons la comparaison suivante : une
carriole tirée par un cheval sur un chemin
arrive à un carrefour, le conducteur veut
tourner à droite, mais la carriole tourne
à gauche car il existe des ornières,
des rails qui se sont creusés au cours du
temps et qui entraînent la voiture dans le
chemin déjà tracé. Il en est
de même dans notre cerveau où nos
neurones ont fixé des chemins
privilégiés qui aboutissent à
des associations toutes personnelles. Damasio
écrit :
C'est cette logique qui prévaut
souvent dans les "erreurs " des
élèves.(Voir: les
"théorèmes spontanés" dans
Histoire
de la
Didactique)
Il est donc important que l'enseignant soit apte
à écouter ces associations
d'idées pour donner l'information utile
à l'élève et non la
répétition d'une explication
passe-partout. La
logique mathématique est
universelle ; c'est-à-dire
que deux personnes "raisonnables"
trouveront les mêmes
résultats à un
problème donné. La
« logique des associations
d'idées » est personnelle;
on ne peut
pas associer à la place de
quelqu'un. C'est pourquoi il n'est pas
possible de donner un sens à un
geste ou à une expression à
la place de son auteur, lui seul peut
savoir à quoi le renvoie ce geste,
cette expression, et suivre les
chaînes associatives qui lui
permettront de trouver son propre
sens. - La
logique mathématique nous fait
ressembler aux autres, elle est
commune à tous dans son
agencement. La
« logique des associations
d'idées » est au contraire ce
qui nous différencie des
autres. C'est, autrement dit, ce qui
fait que nous sommes des êtres
« uniques ». - La
logique mathématique sera
utilisée tout
particulièrement pour
démontrer, pour
prouver. -La
logique des associations
d'idées, principalement pour
découvrir, pour créer
en considérant la
réalité d'une façon
nouvelle, d'une façon unique
à laquelle personne n'a
pensé. Certains font le
parallèle avec l'existence de nos deux
cerveaux, le cerveau droit et le cerveau gauche, et
montrent que nous avons intérêt
à apprendre à nous servir de nos deux
cerveaux. Il y a une coupure
épistémologique, par exemple,
entre la façon d'interpréter les
rêves à l'époque biblique et
depuis Freud. Autrefois, la personne chargée
d'interpréter le rêve avait son
dictionnaire (on en trouve encore). Chaque terme
était décodé « 7 vaches
grasses >> = « 7 années
d'abondance », « 7 vaches maigres »=
« 7 années de disette ». Depuis
Freud, seul celui qui a fait le rêve peut
retrouver les chaînes
associatives
qui ont construit ce rêve de la façon
la plus singulière qui soit. Notre
enseignement en France privilégie l'aspect
déductif, l'aspect
linéaire.
Un enseignant qui comprend
l'intérêt des deux logiques cherchera
à rééquilibrer son
enseignement. L'utilisation du
multimédia pose le problème de
façon plus cruciale encore. Il demande aux
enseignants de faire preuve de plus
d'adaptabilité, de plus de
créativité et surtout de plus
d'écoute.
Autrement dit, la technique ne
résout pas les problèmes de
la classe mais les amplifie, ce qui
explique la nécessité
impérieuse de préparer
psychologiquement les enseignants
aux
changements d'attitude imposés par
ces nouvelles techniques. << MERCI
>> <Un exemple de
rapprochement des deux démarches logiques?
Osons un parallèle. "La dialectique
outil-objet, approche théorique influente en
didactique des mathématiques...s'appuie sur
l'idée qu'un savoir se construit en
réponse à un problème
donné qui a du sens. La mise en oeuvre de ce
principe consiste à amener l'apprenant
à utiliser un outil mathématique (par
exemple les actions d'ajout et de retrait de
quantités) avant de lui faire prendre
conscience de l'objet mathématique formel
auquel cet outil correspond (par exemple les
nombres relatifs)." La technique de visualisation
externe par les objets qui facilite,
déclenche ou favorise des associations
d'idées va permettre une nouvelle prise de
conscience du problème posé mais
aussi va permettre d'accéder au sens auquel
ces objets de visualisation correspondent. Ces
outils-objets peuvent amener une conceptualisation
ouvrant sur un champ de conscience plus
large.>>
«
La tradition rationaliste
cartésienne amenait à
considérer, entre deux objets ou
deux entités A et B,
essentiellemnt des relations de type
"Cause /---> / Effet",
irréversibles, cherchant
à ramener tout effet
discerné à une cause :
A---> B.
À
l'image de l'équivalent "travail
<---> chaleur" de la thermodynamique,
l'approche systémique considère
qu'une action de A sur B est toujours
accompagnée d'une action en retour de B
sur A et qu'il importe dans leur
analyse de les prendre en compte l'une et
l'autre. Ainsi, un fossé sépare
(ou semble séparer) le rationalisme
cartésien de la pensée
systémique, qui cherche à
décrire des formes de causalités
plus élaborées (circulaire, en
spirale ... ) et, nous le verrons, à
discerner des liens entre plusieurs causes et
plusieurs effets. » (Management et
Projet, Ed. Hachette.)
<<Dans
le monde actuel de l'informatique
classique, le bit est ou bien 0 ou bien
1, et rien d'autre. Un jour viendra
pourtant où l'on s'affranchira
de cette tyrannie du binaire, où
tout est noir ou blanc, ouvert ou
fermé, haut ou bas. Dans le
monde futur, à peine
ébauché, de
l'informatique quantique, le bit pourra
à la fois être 0 et 1.
Comme le disent les physiciens, dans le
monde quantique les particules peuvent
avoir deux états
superposés, être ici et
là, comme ci et comme ça.
Grâce à sa souple gestion
des possibles, le bit quantique (aussi
connu sous l'abominablement
obscène abréviation de
qubit) permettra des tâches
impossibles au bit classique>>
Le
Monde
31/07/2013
<<Le
fonctionnement des circuits neuroniques
dépend de la configuration des connexions
entre neurones et du degré de couplage
entre neurones, assurés par des synapses
au niveau des connexions. Dans le cas d'un
neurone excitateur, par exemple, les synapses
"fortes" facilitent la propagation des
potentiels d'action, tandis que les synapses
"faibles" font l'inverse. Maintenant, je peux
ajouter que la force des connexions synaptiques,
au sein de nombreux systèmes neuraux et
d'un système neural à l'autre,
varie en fonction des
expériences vécues, et
qu'ainsi l'expérience vécue joue
un rôle dans le modelage des circuits.
>> (L'Erreur
de Descartes)
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