La
notation a toujours été et
continue à être, pour les
élèves comme pour les professeurs,
individuelle.
Le clivage
entre disciplines a souvent fondé les
revendications et les vocations des enseignants sur
l'amour qu'ils ont de leur discipline, ce qu'ils
ont en commun avec les psychologues mais pas avec
les éducateurs.
S'y ajoutent
les clivages des grades, des fonctions, des types
d'élèves, des types
d'établissements, des
statuts...
Mais cet
émiettement apporte aussi une
"liberté apparente":
- on
peut ne tenir compte de personne d'autre que de
soi et de ceux semblables à soi (par
exemple des profs de la même discipline),
et pas des
autres disciplines, pas des autres enseignants,
pas des parents, pas de la
société, etc...
- chacun est
dans sa classe "seul maître après
Dieu".
Ce
qui explique les tensions
générées par les
réformes destinées à
rapprocher les groupes car ces
rapprochements paraissent une atteinte
à cette liberté
apparente.
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Depuis
quelques temps pourtant se profile une
nouvelle direction,
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une
ébauche de globalisation '(avec les tensions
qui s'en suivent).
- Le «
projet d'établissement » a pour
objet d'amener les enseignants à travailler
dans une même direction.
- On commence
à organiser des « audits »
d'établissements, c'est-à-dire
des évaluations globales et non plus
individuelles.
- On demande de
plus en plus aux enseignants de se réunir
: les enseignants d'une même discipline,
les enseignants d'une même classe.
- Il a
été beaucoup question de «
disciplines d'éveil » regroupant
en fait plusieurs disciplines ; plus
récemment la notion
d'interdisciplinarité est apparue ;
il est envisagé également de revenir
à une définition de professeur de
collège bi-disciplinaire.
- Les
T.P.E., les travaux croisés et
maintenant "les Itinéraires de
découverte" sont une véritable
révolution dans cette essai de
réflexion plus globale.
Tout cela
pousse les personnes (enseignants, chef
d'établissement, etc...) à travailler
en groupes
d'où les
tensions possibles
personne/groupe
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Cette
évolution s'inscrit dans un double
mouvement historique de rapprochement
(globalisation)
et
de différenciation
(émiettement) des
disciplines.
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La
psychologie, par exemple, n'a acquis son
indépendance par rapport à la
philosophie que récemment. Il y a
quelques années seulement, elle était
encore enseignée dans les Écoles
Normales par des professeurs de
philosophie.
Il en est de
même pour la "didactique des
mathématiques" qui prend progressivement
son indépendance par rapport aux
mathématiques malgré de
sérieuses résistances. (Voir:
Histoire
de la
didactique)
Inversement,
un rapprochement des disciplines s'amorce. Les
recherches les plus intéressantes sont
à l'interface de plusieurs disciplines. Par
exemple, sont organisés des congrès
d'immunologie et de psychosomatique ou
d'autres dans lesquels les neurosciences
réunissent des informaticiens, des
psychologues, des médecins et des
mathématiciens.
La
réalité est globale, c'est
notre esprit qui, pour les besoins de
l'analyse, la découpe de
façon parfois arbitraire y
projetant ainsi nos propres
tensions
intrapsychiques
qui
alimentent à leur tour des tensions
entre personnes et groupes.
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L'appartenance
à des sous-groupes
différents comme source de
tensions
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Que ce soit
à cause de l'appartenance à des
sous-groupes différents ou à
l'intérieur d'un même groupe chacun
est tiraillé par de multiples
tensions.
Par exemple
dans la mesure où j'appartiens à
différents sous-groupes qui n'ont pas tous
le même point de vue, les mêmes
intérêts, que dois-je penser? (Je peux
ainsi appartenir à un syndicat très
traditionaliste et à un mouvement
pédagogique qui cherche le changement!
).
De même
dans un même groupe si les professeurs d'une
même discipline se réunissent ensemble
puis-je défendre mon point de
vue?
Dans
chaque cas je suis soumis à une
tension, à un
choix:
- taire
mon opinion et avoir le sentiment de faire
corps avec le groupe, d'appartenir
pleinement au groupe, d'en sentir le
soutien, le réconfort, la
force.
- dire
mon opinion différente de celle
d'une majorité du groupe avec le
risque de me trouver en opposition avec le
groupe, de ne plus me sentir y appartenir
vraiment et à la limite d'en
être exclu ou
marginalisé.
Certains
choisissent de "ne pas choisir" (les
silencieux) avec le risque de perdre sur
les deux tableaux!
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La gestion
de ces tensions peut être facilité par
une formation appropriée des
enseignants.
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La
formation d'enseignants devrait être
« groupale » pour une large
partie de son temps.
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Cela ne veut
pas dire "en amphi"!!!
Elle devrait
tenir compte des phénomènes de
groupes,
en montrant les
interactions entre les personnes et le
groupe, les tensions pouvant exister, les
fusions où chacun est perdu dans la
masse, les fantasmes qui se transmettent des
personnes au groupe et du groupe aux personnes, les
créations de "normes inconscientes"
que tout le monde respecte sans s'en rendre compte,
les phénomènes "d'assignation de
place" par lequel le groupe
décrète qu'un tel est "le bon" ,
"celui qui ne travaille pas" "le rigolo", "le
chahuteur" etc...
Bref en
apprenant aux enseignants à
"écouter
un groupe".
C'est le
meilleur moyen de lutter contre les divers
clivages, l'émiettements décrits plus
haut et de trouver un équilibre aux
tensions.
C'est d'autant
plus vrai si on forme les groupes de la
façon la plus
hétérogène possible en
rassemblant des enseignants de statuts, grades,
disciplines, etc...
différents.
L'enseignant
est quelqu'un qui travaille avec un groupe (la
classe). Il est donc nécessaire qu'il soit
lui-même formé en groupe et au groupe,
en particulier dans des structures qui donnent de
l'importance à l'interface des personnes
et du groupe.
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Cette
formation aux groupes est une
nécessité pour aider
à résoudre de nombreux
problèmes de "violence", de "bouc
émissaire", de "chahut" elle permet
d'entendre" la signification des
phénomènes de groupes, et
apprend à les gérer ainsi
qu'à « délier » la
place d'un « bouc émissaire
», d'un « cancre » ou d'un
« chahuteur » dans sa classe,
etc.
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Réaction:
<<comment
eliminer un membre du groupe sans nuir à
l'harmonie de ce dernier? >>
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