PLAN
DU SITE
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Les
représentations des groupes (de la
classe)
Est-ce
que je rentre dans la "cage aux lions" ou
"est-ce que je rentre sur scène
pour faire du théâtre ou du
cinéma"? Quand je rentre dans ma
classe ou quand j'aborde mon groupe de
formation je pars avec dans ma tête
une certaine représentation de ce
groupe, de son fonctionnement et c'est
cette représentation qui va
conduire en partie mes hypothèses
de travail, mes réactions à
ce qui va se produire dans le
groupe.
A
coté de ces représentations
très personnelles (parfois
fantasmatiques!) il y a aussi des
représentations sociales ou
"conceptions" apportées par
l'enseignement que j'ai reçu ou par
les expériences que j'ai eues quand
j'étais élève ou
ailleurs. Je vais du reste peut être
choisir les unes en fonction des
autres!
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Voici
un certain nombre de ces
conceptions
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Le
groupe, lieu des interactions entre
individus ayant "un
rôle".
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(voir: Moreno,
Rocheblave-Spenlé)
Ma classe est un ensemble
d'élèves qui sont là dans un
"rôle d'apprenant" et moi je suis dans un
rôle de "professeur", personne ne doit sortir
de son rôle et les rencontres sont
figées par le rôle de chacun.
"interaction professeur-élève";
"élève-élève".
<<Je
suis là pour enseigner, les
élèves sont là pour
apprendre.>>
Quand je passe la porte de la classe je suis
capable de tirer le rideau et de ne pas
mélanger mon comportement avec mes autres
rôles de parents, de conjoint...
Le
groupe, lieu, encore, des relations
interpersonnelles
mais
avec prise en compte de
l'intrapsychique
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Le groupe est une source de
l'évolution personnelle (Schutz, Rogers,
Perls...).
Ma classe est un ensemble de
"personnes" douées d'un "psychisme"
et je m'efforce de les rencontrer en tant que
personne, n'ayant pas peur au besoin de montrer ma
"personnalité".
Je suis sensible aux personnalités
des élèves et je ne procède
pas de la même façon avec l'un ou avec
l'autre. Je désire les écouter car
cela fait partie, pour moi, de l'apprentissage qui
est en quelque sorte un enrichissement
personnel.
Le
groupe, comme entité où
fonctionnent des phénomènes
qui lui sont propres
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Ma classe est alors vue comme un
ensemble de personnes soumises à des
phénomènes de groupe.
<<Pris
individuellement ils sont tous très gentils
mes élèves, mais en groupe c'est plus
tenable!>>.
Ces
phénomènes peuvent se
représenter
comme:
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*un
champ de force (Lewin),
Il y a des
sous-groupes (des bandes) qui sont dans un
rapport de force. Ma classe est un tout
que je dois gérer, en favorisant,
au besoin, certains groupes (ceux qui
travaillent) au détriment d'autres
(les chahuteurs)
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*des
états de relations
particulières
(présupposés de base de
Bion),
Je sens ma
classe comme dépendante de moi ou
dans une relation d'attaque puis de fuite
ou en attente d'un "quelque chose" que je
ne saisis pas
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*un
imaginaire groupal
(Anzieu).
Il se
crée dans ma classe des "ambiances"
particulières (passivité,
agressivité, inattention,
enthousiasme...),Impression parfois de
"casse", de "dévoration" ou de
persécution ; la classe peut aussi
me paraître
déprimée".
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Le
groupe, lieu où s'articulent des
phénomènes intrapsychiques,
interpsychiques et transpsychiques
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(Cf. René Kaës).
Je sais que ma classe est un ensemble
de personnes qui ont chacune leur évolution
(intrapsychisme),
mais qui
s'influencent mutuellement,sans toujours
s'en rendre compte, par leurs rencontres,
leurs paroles (le bon élève
et le mauvais, le professeur et tel
élève...)
(interpsychisme)
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mais je sais aussi
qu'il existe des "ambiances" qui se créent
dans la classe et qui vont agir sur tous les
élèves et...sur moi!
(transpsychisme).
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Un
lien se crée dans ma classe par la
parole de chacun
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Il me faut à la fois écouter
des élèves à certains moments
et à d'autres "écouter
la classe".
Je suis à la fois dans la classe pris par
son ambiance et en même temps il faut, en
esprit, m'en abstraire (prendre une distance) pour
pouvoir l'entendre et ne pas m'y perdre.
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Une
autre attitude est de considérer ce
que j'attends de ce groupe
(classe)
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- un moyen de
pression sur les individus :
Durant la guerre de 40 les anglais ont
influencé les consommateurs pour les faire
manger des bas morceaux de viande en les faisant
discuter entre eux de recettes!, (voir une
expérience célèbre !) ; Je
compte sur "mon autorité" pour influencer la
classe et obtenir ce que je veux, ce que j'ai
prévu. Je cherche avant tout à
"maîtriser les situations" pour permettre le
meilleur apprentissage de mes
élèves.
- un moyen
d'acquérir de l'autonomie dans un
réseau de forces
(pour soigner un
enfant on travaille sur "la famille
entière": analyse systémique de
famille) ;
Pour faire comprendre quelque chose à
un élève je m'appuie sur "la classe
entière" en demandant au besoin à un
autre élève de lui
expliquer.
Pour faire acquérir de l'autonomie
à mes élèves, ma technique est
, entre autres, de "laisser de la place" aux
élèves dans l'apprentissage de leur
savoir
- un lieu
où des personnes sont ensemble pour
s'occuper chacune
d'elles-mêmes
et
développer leurs propres capacités ;
chaque élève est là pour
apprendre et non pour aider son voisin. La
compétition n'est pas à exclure, elle
permet à chacun de donner le meilleur de
lui-même
- un lieu de
formation de personnes devant par la suite changer
la société,
formation des
personnes en groupe ou formation des personnes par
l'évolution du groupe . Je veux faire de ma
classe un lieu d'évolution des
élèves pour amorcer un changement
dans les relations de la société;
leur apprendre la tolérance, le respect
d'autrui, de la différence etc...C'est ce
qu'ils vivent dans la classe, en réduction
de ce qu'il faudra qu'ils vivent dans la
société de demain. : la formation
civique en fait partie.
- un lieu
d'étude et de compréhension des
phénomènes de groupe
(groupe de
diagnostic). Je désire faire comprendre
à mes élèves quelque chose de
la vie en groupe, du fonctionnement des groupes,
des phénomènes de groupe, en quelque
sorte de la vie de la
société
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Dans
tous les cas la représentation de
la relation des personnes et du groupe est
différente
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On peut en
simplifiant, là encore,
distinguer
Une
représentation de dépendance
de l'un vis-à-vis de l'autre
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*le groupe
influence les personnes ou les personnes sont
susceptibles d'influencer le groupe
;
A un niveau global, on pourra consulter des
études sur les aspects suivants
- les
institutions influencent les personnes. Les
travaux sur la reproduction par l'école
des inégalités sociales en sont un
exemple. Les personnes sont ici
considérées statistiquement comme
des individus dont la vie est
prédéterminée par
l'institution ;
- un
deuxième groupe d'études, qui
s'intéresse toujours à l'influence
des institutions sur les personnes, mais surtout
aux effets sur l'équilibre interne des
personnes ; par exemple, comment la crise
sociale, le chômage, provoquent une crise
identitaire, comment le chômage peut
provoquer des crises conjugales. Dans ce cas, la
personne n'est plus seulement un individu dans
la foule, elle a une vie interne qui subit les
conséquences des fluctuations de
l'environnement.
Est-ce que c'est la classe qui
m'influence, me déborde, m'entraîne,
me fascine. Je la suis dans ses demandes
(changement pour rendre les
devoirs...)?
*D'autres
études s'intéressent, à
l'inverse, à l'influence des personnes sur
les institutions.
(études de
l'influence des grands hommes sur les
événements de l'histoire)
Est-ce moi
qui influence la classe, la conduit, la
maîtrise, la marque par ma
personnalité?
Une
représentation de l'interaction des
phénomènes agissant dans les
deux sens.
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Autrement dit, si dans les années
60/70, on a privilégié les aspects
psychologiques comme sources de tous les
phénomènes, puis dans les
années 80/90, les aspects sociologiques
comme causes, actuellement on en vient à
rechercher « l'articulation » du
psychologique et du sociologique dans les
phénomènes de société.
Nous sommes en train de passer d'une vision «
causale » à une vision «
interactive ».
Comment se fait l'interaction entre ma
classe et moi?
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Paradoxalement l'enseignant n'est-il pas
trop orienté exclusivement sur la relation
aux élèves pris individuellement et
pas suffisamment sur les groupes: classe, ensemble
des collègues, établissement,
quartier...? (Voir le rapport de Jean Pierre
Obin)
N'est-ce pas le résultat d'une
formation qui n'a pas encore pris en compte la
dimension des phénomènes de groupe et
les interactions personne/groupe?
N'est-il pas temps de mettre en place une
véritable formation à l'écoute
et à la gestion des groupes?
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Réactions:
<<Très
interressant , cette vision de linspection
car popur le moment certains inspecteurs
nessayaient pas de tenir compte de ttes ces
interactions et ne voyaient que le
côté didactique de la matière .
Lors dun stage effectué ds le cadre du
Paf avec l OCDE, jai trouvé pas mal de
réponses en tant que collègue
âgée car ds la formation de la fac de
musico ds les années 1972 cet aspect
était vraiment négligé et ce
nest que par diff stages de musique active
ORFF/ WILLEMS / UYTTAK et ceux du CIRA quun
étudiant pouvait aspirer à ce genre
de connaissances pédagogiques >>.une
collègue retraitée
<<Le site de
J.Nimier est comme une source d'apaisement et de
joie intellectuelle où l'enseignante que je
suis trouve réconfort à s'abreuver
mais je n'ai pas encore trouvé les moyens
concrets pour transférer cette impression
d'apaisement dans l'exercice de ma profession dans
les moments de classe.>>
<<c'est bon
ce que vous diffuser sur le site>>
<<gérer
efficacement les apprentissages du groupe classe
dans le sens de favoriser l'évolution des
connaissances des savoir faire semble rencontrer un
obstacle de commonication : une personne
(l'enseignant) devant ',communiquant,s'occupant de
tout un groupe .Mettre en place une
véritable formation à l'écoute
et à la gestion des groupes doit prendre en
considération les contraintes de
communication ''un et les groupes ou un et le
groupe classe''>>
<<Dans
l'étude sur l'interaction entre
l'enseignement et la classe, il me semble que le
mot le plus important, mais non analysé, est
bien le possessif MA!!! jusqu'à quel point
faut-il posséder ainsi une classe pour
prétendre pouvoir enseigner?? Après
40 années comme enseignant (il parait que
j'en étais un très bon?), je n'ai
jamais ressenti le besoin de parler de MA classe.
D'ailleurs, cette terminologie n'implique-t-elle
pas implicitement que le groupe est
considéré comme la chose qui (seule)
compte? Il me semble aussi qu'il est
déjà très différent de
parler de MES élèves que de ma classe
notion qui recouvre uniquement la stratégie
de la pédagogie de l'enseignement
simultané (présentiel) et qui renvoie
à certaines des déclarations
ministérielles qui considéraient, il
y a encore peu, qu'il n'y avait service
d'enseignement fait que lorsque l'enseignant
était présent devant sa classe.
Amicalement>> Guy
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