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Réflexions sur le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école

             Je serais tenté, comme beaucoup d'autres, de me contenter de critiquer cette loi. Pourtant l'ambiance pessimiste qui règne un peu partout me met en garde contre ce sentiment.

J            'ai donc envie de m'essayer à une approche plus complexe, une analyse plus systémique qui apporterait, peut être, une mise en cause plus fondamentale et quelques espoirs. La loi, en effet, amène plus de changements qu'il n'y paraît. Ministère et contestataires semblent, peut être, d'accord pour en cacher la portée.

La loi = un cactus avec une fleur?

            Il me semble, après coup, avoir été trop attentif à ce qui est mis en avant (volontairement ou non?) et qui m'a fait bondir : la suppression des TPE, l'importance accordée au redoublement, l'absence apparente de réflexion sur la pédagogie, le recrutement et la formation des enseignants ... (voir: Projet de loi d'orientation : billet d'humeur). L'arbre qui cache la forêt? Je me demande si, en fin de compte, le Ministre de l'Education Nationale ne nous dit pas dans cette loi, quelque chose comme:

<<A la nation de définir les objectifs et les missions de l'école, au ministère de définir les indicateurs pour atteindre ces objectifs, aux chefs d'établissement et aux enseignants de trouver les méthodologies, la pédagogie pour les atteindre>>

             Les objectifs et missions: "La Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République." "La Nation fixe au système éducatif l’objectif de garantir que 100 % des élèves aient acquis au terme de leur formation scolaire un diplôme ou une qualification reconnue" "L’objectif de l’école est la réussite de tous les élèves."...

             Les indicateurs: "80 % d’une classe d’âge accède au niveau du baccalauréat." "conduire 50 % de l’ensemble d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur."...(Cette partie est supprimée de la loi pour être mis en annexe:ammendement 10/2/05)

             Les méthodologies: par exemple la possibilité de faire redoubler autant que l'on veut; mais sous-entendu: <<vous voulez faire redoubler (une majorité d'enseignants le désirent) vous aller en avoir la possibilité, mais attention, si cette méthode n'est pas efficace (comme le montrent toutes les recherches) vous n'atteindrez pas l'objectif demandé, les indicateurs le montreront; le ministère n'est plus responsable des choix pédagogiques mais seulement de la mesure de leur efficacité et vous avez différentes options: "Le cas échéant, il (le conseil de classe) propose la mise en place d’un dispositif de soutien".>> par exemple.

"Il est indispensable, pour améliorer l’efficacité des établissements scolaires, de renforcer la part d’initiative des équipes d’enseignants, de donner aux chefs d’établissement, en liaison avec tous les membres de la communauté éducative, les moyens de mieux piloter les projets d’établissement et d’assurer une formation adaptée pour l’ensemble des personnels. Donner une plus grande responsabilité aux établissements dans la gestion financière et humaine de leurs moyens au service de leurs priorités pédagogiques ne signifie pas l’affaiblissement du rôle de l’Etat. C’est au contraire permettre à ce dernier de remplir avec efficacité sa mission première : déterminer les grandes orientations, définir les objectifs, répartir les moyens, évaluer les résultats. " Rapport annexe

"Ainsi l’école n’a pas uniquement pour rôle de dispenser des connaissances que l’évolution rapide des savoirs et des technologies risque de rendre obsolètes ; elle doit à la fois apporter les références culturelles sur lesquelles notre civilisation s’est construite, et mettre l’accent sur les savoir-faire et les savoir-être qui donnent à chacun la capacité de faire face aux situations nouvelles. L’Ecole doit aussi, conformément à une longue tradition remontant à ses origines mêmes, transmettre aux élèves les valeurs morales qui fondent la vie en société et rendent possible l’exercice de la citoyenneté. L’apprentissage de la citoyenneté à l’école éduque au respect de soi et des autres, à la conscience de l’intérêt général, à la rigueur morale, au sens de l’effort et des responsabilités. "Rapport annexe

"Les maîtres y enseignent aux enfants les règles de la vie sociale et du respect des autres "Rapport annexe

             l'exemple des TPE: leur suppression en terminale n'est-ce pas supprimer une particularité pour donner la possibilité d'une généralisation? "« La formation scolaire doit, sous l’autorité des enseignants et avec l’appui des parents, permettre à chaque élève de réaliser le travail nécessaire tant à la mise en valeur de ses qualités personnelles et de ses aptitudes qu’à l’acquisition des connaissances et de la culture générale et technique qui seront utiles à la construction de sa personnalité, à sa vie de citoyen et à la préparation de son parcours professionnel." Cet objectif général est loin de ne contenir qu'un souci d'acquisition de connaissances disciplinaires

"Chaque membre de la communauté éducative, quelle que soit sa fonction ou quelle que soit sa discipline lorsqu’il est enseignant, se doit de saisir toute occasion de transmettre les valeurs morales et conforter les comportements civiques qui fondent l’appartenance à la communauté nationale" Rapport annexe.

             De même les objectifs du "socle commun" ne sont plus uniquement définis en termes de "discipline", ni de "contenu" mais aussi en terme de "compétences". "Ces connaissances et compétences sont précisées par décret pris après avis du Haut conseil de l’éducation." ; "(le brevet)Il atteste la maîtrise des connaissances et des compétences".

"Il ne s’agit pas de resserrer les exigences de l’école sur un bagage commun minimal, mais d’instaurer une obligation de résultats qui bénéficie à tous, et permette à chacun de développer ses talents et d’atteindre ses objectifs personnels et professionnels. "Rapport annexe.

 

             La méthodologie, elle, n'est pas définie: certains déclineront ces compétences en contenus disciplinaires tout en restant dans l'esprit actuel de "programme", d'autres essayeront de trouver d'autres méthodologies plus interdisciplinaires, plus différenciées et le ministère pense, peut être: <<on verra les résultats des uns et des autres, grâce aux indicateurs>>. C'est pourquoi la "cohérence pédagogique" de la loi serait seulement de ne pas s'occuper de pédagogie; cette dernière étant du resort des enseignants et chefs d'établissement dans le cadre du projet d'établissement?

<<Quelle est la cohérence pédagogique de toutes ces mesures ? Tourner la page de ce qui a été inscrit dans les textes depuis plus de vingt ans et dont le nom n'est même pas prononcé ici : la pédagogie différenciée. Voici la victime cachée de la réforme. La pédagogie différenciée se voit ici signifier son arrêt de mort au profit d'un retour à la pédagogie traditionnelle.>> Jean Houssaye Libération

Un tournant?

             Si cette hypothèse est exacte, il s'agirait de l'amorce d'une révolution culturelle (changement dans l'importance relative de diverses valeurs) dans la gestion de l'Éducation Nationale. D'une direction du ministère à la Ford on passerait à un pilotage systémique (voir: le texte de l'ancien Recteur Alain Bouvier ). Une importance plus grande de "l'autonomie" par rapport à "l'identité"? On assisterait alors à une autonomisation de plus en plus grande des établissements dans leur projet d'établissement, leurs choix méthodologiques et pédagogiques. La LOLF (voir encadré), véritable révolution dont on ne mesure pas encore tous les effets à venir, va dans le même sens. Les responsables d'établissement ne seraient plus obligés de se poser continuellement les questions: "est-ce conforme au règlement? Existe t-il un texte de loi sur ce sujet?" Mais ils auraient les yeux rivés sur leur "tableau de bord" et se poseraient les questions: où en suis-je de mes indicateurs, va-t-on atteindre notre objectif ?

<<Il (le chef d'établissement) assure, avec son adjoint, le pilotage administratif et pédagogique de l’établissement, dans le cadre de la lettre de mission que lui adresse le recteur.>> Rapport annexe;

<<La loi organique relative aux lois de finances [LOLF] va donner aux établissements une responsabilité budgétaire plus grande en fonction d’objectifs pédagogiques clairement déterminés dans le cadre d’un contrat entre l’académie et les établissements. Cette nouvelle marge d’initiative doit être utilisée par les établissements au profit d’une organisation plus efficace.>> Rapport annexe

La LOLF entrera en vigueur avec le budjet 2006. Les Recteurs recevront une enveloppe globale, avec laquelle ils devront payer leurs fonctionnaires et assurer les autres dépenses. Ils pouront ainsi réutiliser les crédits économisés sur les dépenses de personnel pour augmenter leur dépense de fonctionnement ou leur investissement. Mais pas l'inverse!

             Cela entraînerait également une responsabilisation plus grande des enseignants (autonomie pédagogique): Une partie du bac en contrôle continu n'en est-il pas une première étape? Les enseignants étant libres de leurs choix pédagogiques et responsables de leurs résultats, de leur efficacité! Tout cela avec quelle sanction? (ceci n'est pas précisé!) "« Le projet d’école ou d’établissement définit les modalités particulières de mise en oeuvre des objectifs et des programmes nationaux et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent. Il précise les voies et moyens qui sont mis en oeuvre pour assurer la réussite de tous les élèves et pour associer les parents à cette fin. Il détermine également les modalités d’évaluation des résultats atteints."

 Mais qu'en penser?

             La question n'est pas simple.

             Que les responsables ministériels passent à une vision systémique de l'école me paraît être un progrès. Que l'on cherche à "rendre les systèmes éducatifs suffisamment compatibles pour que les citoyens puissent passer de l’un à l’autre et profiter de leur diversité"(rapport annexe) en Europe, cela est indispensable. "s’ouvrir vers d’autres régions du monde et assurer l’attractivité de notre système d’enseignement supérieur européen."(Rapport annexe) est une bonne chose.

             Mais dans cette vision, faire bouger un système demande de choisir le point d'impact de l'intervention ministérielle qui semble le plus efficace pour amener un changement par une chaîne d'interactions dans le système.

             Le ministère paraît avoir choisi pour cela "une politique d'évaluation". Était-ce le meilleur choix?

"Il est indispensable de fixer à l’éducation nationale des objectifs dont on puisse mesurer le degré d’avancement par une évaluation maîtrisée. Il est nécessaire de prendre devant la Nation des engagements qui puissent être respectés. La réflexion sur les différentes formes d’évaluation de notre système éducatif, depuis l’évaluation des élèves jusqu’à celle des académies, en passant par celle des personnels et des établissements, est capitale. "Rapport annexe

             L'évaluation est évidemment nécessaire (quoique toujours imparfaite) pour piloter un système, mais cela peut-il être le point d'impact de l'action pour un changement?

Pour moi, ce point ne paraît pas pouvoir être porteur d'enthousiasme et de désir mais au contraire, sans doute, d'inquiétudes et de réticences, donc peu enclin à entraîner du changement mais plutôt des résistances

             On sait ce que je pense en général de l'évaluation, de sa nécessité et de ses limites (voir: dossier évaluation). Mais on sait moins que l'évaluation n'est pas absolue et qu'elle repose entièrement sur le choix des indicateurs; ceux annoncés pour l'instant sont bien généraux; ils seront certainement détaillés pour les établissement et les enseignants en d'autres indicateurs plus précis (par qui? comment?) et là ... bonjour les dégâts!

"on constate une stagnation depuis dix ans environ des résultats de notre système éducatif malgré la baisse des effectifs des élèves et l’accroissement continu des moyens humains et financiers qui lui ont été consacrés. La réduction régulière des effectifs moyens par classe au primaire et au collège n’a pas permis d’observer une amélioration correspondante des résultats des élèves. Un nombre trop important d’élèves quittent l’école ou le collège sans maîtriser les apprentissages fondamentaux tant en lecture qu’en mathématiques et se trouvent ainsi en difficulté pour acquérir d’autres connaissances. Dans les comparaisons internationales, notre pays n’occupe qu’une place moyenne dans ces domaines et obtient des résultats encore plus faibles en langues vivantes étrangères. Pourtant, la dépense intérieure d’éducation place la France dans le peloton de tête des pays développés." Rapport annexe

             Personnellement, dans une même vision systémique, j'aurais préféré un autre point d'application pour engager un changement dans l'école. Dans cette période de grand renouvellement des enseignants, agir sur les modes de recrutement et de formation initiale et continue pouvait apporter un enchaînement systémique d'effets dans les classes et donc sur les élèves. Ce choix accompagné d'encouragements matériels pour les enseignants qui acceptent de se former tout au long de leur vie, pouvait être plus enthousiasmant que la perspective unique d'évaluations supplémentaires!

             Cela n'empêchait pas de mettre en place une évaluation souple proposée dans un cadre plus acceptable entraînant donc moins de résistances.

             On pourrait penser d'autre part, comme Alain Bouvier le fait remarquer, " que les progrès des sciences cognitives (uniquement?) pousseront beaucoup d'établissements à se tourner plus résolument vers le concept d'établissement apprenant . Cela induira un tout nouveau rôle du chef d'établissement, de l'équipe de direction, de tous les responsables intermédiaires au sein de l'EPLE. En termes de besoin, cela conduira les établissements à dépasser la simple volonté de s'engager vers un pilotage par les résultats [donc d'évaluation! J.N.] au profit d'une approche encore plus exigeante, plus systémique, visant la conception du système de régulation de l'établissement et surtout, ce qui n'est qu'exceptionnellement le cas actuellement, la régulation du système de régulation." On voit que le choix d'impact de l'intervention ministérielle était réel et c'est sur ce choix et sur ses conséquences qu'il nous paraît important de réfléchir

 

 Que va-t-il résulter de ce choix?

             Comme le disent les inspecteurs généraux dans leur dernier rapport, il est impossible d'établir une corrélation "immédiate et mécanique" entre la conduite d'une politique et ses résultats en terme de performance des élèves" et ils ajoutent "l'essentiel ne se joue ni dans les bureaux du ministère ni même dans ceux des Rectorats et des Inspections académiques, mais entre les murs de la classe". On pourrait alors se dire: peu importe la loi, seul compte ce que feront les enseignants!

             La situation me paraît plus complexe mais je ne vois pas trop quelle interaction va avoir cette loi avec la pratique des établissements et des enseignants? C'est toute la question de l'interaction de l'institution et des personnes (voir: Interaction des personnes et de l'institution). Il y en aura certainement une à mon avis, mais laquelle? Le ministère en attend une efficacité plus grande de notre école. L'expérience montre que les effets attendus se transforment parfois en effets pervers!

             Peut-on s'attendre alors à une cascade de créations d'actions pour "contourner les indicateurs": sélection plus importante des élèves ou le contraire (suivant le choix des indicateurs), passage de classe en fonction de quotas non-dits pour atteindre le niveau requis des indicateurs, notation du travail des élèves en fonction de l'objectif des indicateurs. etc...

             Assisterons-nous à la création d'une école très diverse suivant les établissements avec les avantages (adaptation plus grande à divers types d'élèves) et les inconvénients (augmentation des inégalités) ?

             Le système scolaire va-t-il être détruit comme le laisse penser Antoine Prost dans Le Monde (12/1/05)?

Je pense, pour ma part, que les tendances homéostatiques du système scolaire le maintiendront encore pour un bon bout de temps dans une forme semblable à l'actuelle, les changement culturels demandant beaucoup de temps (plus que la durée d'un ministre) !

             Peut-on alors penser, de façon plus optimiste, que la loi, donnant plus de liberté et de responsabilité aux enseignants et aux chefs d'établissement, permettra une floraison d'innovations, d'initiatives, un échange plus important d'expériences, un développement des réseaux d'échanges; tout cela encourageant les uns et les autres à se former davantage, à explorer des pistes nouvelles, à rencontrer les collègues pour analyser ensemble leur pratique, à confronter leurs méthodes avec les résultats de la recherche pour être plus efficace? C'est ce que je souhaite!

             Ainsi le "contrat individuel de réussite éducative" sera ce qu'en feront les enseignants: il peut être une formalité: un papier de plus à faire signer par l'élève et les parents, mais il peut également être une occasion d'innovation de méthodologies dans une rencontre réelle entre l'élève, les parents et l'enseignant qui s'expriment sur leurs besoins, leurs désirs et leurs possibilités.

             Autrement dit l'avenir de l'école pourrait être de plus en plus entre les mains des chefs d'établissement et des enseignants!

"De ces évolutions, de ces engagements et de ces constats, plusieurs priorités se dégagent. Il est indispensable de recentrer l’école sur ses missions essentielles : la transmission des connaissances et l’apprentissage des savoir-faire, la construction des valeurs sociales et morales, la reconnaissance du mérite, la qualification des jeunes pour l’emploi. La Nation doit fixer à l’Ecole des objectifs clairs : assurer à tous les élèves la culture et la qualification qui leur permettront de s’insérer dans la société et de trouver un emploi, offrir au plus grand nombre les voies de l’excellence professionnelle ou universitaire, donner à tous les clefs de l’exercice de la citoyenneté dans une société démocratique. "Rapport annexe

Pour lire le projet de loi et son rapport annexe

Voir aussi:

L'évaluation des collèges et des lycées en France par les IGN et les IGAENR (en PDF)

Un passage:

<<Toute activité d’évaluation suppose un jugement de valeur porté sur l’action des personnes ou tout au moins sur les effets de leurs actions. A ce titre, l’évaluation de l’action publique est souvent perçue comme une menace. Elle suscite appréhension, méfiance et controverses. A tort ou à raison, on en conteste la rigueur, l’objectivité et parfois l’utilité. Cette crispation autour de l’évaluation est particulièrement marquée au sein de l’Éducation nationale où la frontière entre évaluation institutionnelle et évaluation des personnes n’a pas toujours été clairement posée. Pour asseoir sa crédibilité, l’évaluation des EPLE doit donc obéir à des règles déontologiques strictes et respecter en quelque sorte un code de bonnes pratiques, comme il en existe pour l’évaluation des politiques publiques, mais qui tienne compte de la spécificité de la mission éducative remplie par les établissements scolaires.>> p.47

Réactions:

<<je souhaite manifester mon désaccord sur l'orientation prise par le rôle donné au directeur d'établissement en matière de gestion. Dans un premier temps , la gestion par tableau de bord d'une entité économique nécessite des connaissances en contrôle de gestion dont notamment:

- les techniques d'aide à la prévision - la comptabilité de gestion , bien différente de la compta de trésorerie! - la capacité à réaliser les prévisions moyen et long terme: stratégie de management, planification - le contrôle de réalisation : typique du contrôle de gestion , synthèse, recoupement, surplus de productivité - et enfin le contrôle de gestion appliquée au différentes fonctions : c'est seulement l'un des cœurs du problème, l'autre étant les investissement dont notamment les coûts cachés. Vous remarquerez que c'est un métier. A partir de ce plan, seront élaborés des tableaux de suivi: les fameux tableaux de bord , encore faut-il qu'ils soient claires et exploitables! Donc évitez les grandes machines à gaz! Un directeur d'établissement ne doit se contenter que d'une synthèse simple lui signalant si son établissement est en danger financier et pédagogique mais ne tombons pas dans le plan d'objectif d'un commerçant d'automobile! Laissons au directeur la part du facteur humain: ces incertitudes, la réussite des élèves, la difficultés des enseignants et non la recherche à responsabiliser les difficultés scolaires des élèves de plus en plus perturbés par notre société économique et ses représentations intellectuelle du monde! Faire de nos établissement des entreprise de rendement qui chercheront dès que l'élève décroche à leur faire redoubler pour augmenter les résultats de réussite au bac de l'établissement = tomber dans la gestion comptable du passage des élèves en classe sup.!!>> Hervé

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Commentaire

<<A l'heure où les députés vont commencer d'examiner le projet de loi Fillon, je fais l'effort de sortir de ma retraite pour te dire combien j'ai apprécié tes réactions au projet Fillon. Je comprends qu'après ton billet d'humeur, tu aies voulu prendre du recul et de la hauteur . Il est dommage que le Ministre n'en ait pas fait autant; je crains qu'il n'ait sous-estimé la force d'inertie du système et la résistance au changement des enseignants, comme il a surestimé l'efficacité d'un changement décrété par voie législative. En tous cas, tes réflexions m'ont beaucoup intéressé; je crois aux vertus d’une analyse systémique et partage tes interrogations et tes doutes sur les effets de la future loi; le projet de loi sera certainement amendé sur quelques points de détail, mais le noyau dur, c’est à dire, en caricaturant un peu, l’école considérée comme une entreprise soumise à obligation de résultats et pleinement responsable de ses résultats, demeurera inchangé ; c’est bien là que le bât blesse ! Mais la loi et les textes d’application sont une chose, leur interprétation et leur mise en oeuvre sur le terrain en sont une autre Tu as mille fois raison : l’avenir de l’école est , aujourd’hui comme hier, entre les mains des chefs d’établissement et des enseignants : à en juger par les réactions des syndicats et dans le contexte social et politique actuel, je crains que cette nième réforme ne subisse le sort de tant d’autres : certains vont appliquer les nouveaux textes, docilement ou par conviction,, d’autres n’en garderont que ce qui ne rompt pas trop avec leur pratique, la majorité continuera comme avant, en s’adaptant aux exigences des contrôles institutionnels et en se référant... aux manuels qui, ,je n‘en doute pas, sauront proposer d‘excellents exercices d‘évaluation. Je continue de penser qu’une réforme de notre système éducatif - tout à fait nécessaire - doit d'abord commencer en amont, au niveau de la formation initiale et que les dispositions nouvelles ( le contrat individuel de réussite p.ex.) doivent faire l’objet d’une « expérimentation »préalable conduite sur le terrain par des équipes mixtes, praticiens et universitaires-chercheurs avant d'être généralisées, si nécessaire. A-t-on besoin d’une loi pour cela ? Rapprocher les IUFM de l’Université sans toucher à celle-ci, sans modifier les conditions de recrutement, sans repenser les modalités d’une véritable professionnalisation, est-ce la solution d’avenir ? Quant à la recherche appliquée en éducation ? Les changements culturels demandent du temps, c’est bien pourquoi ils ne s’accommodent pas des échéances électorales , ni des calculs politiques ou budgétaires à court terme!>>

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