Exemples
de représentations des
mathématiques chez
les élèves echouant dans
cette discipline
Un
garçon, de série
littéraire de17 ans «
Il
y a des gens, par exemple, qui -passent
leur doctorat ès
mathématiques, je ne sais pas si
ça s'appelle comme ça,
à quarante ans. «
Je connais un berger,
un gardien de moutons, qui a
été faire son service
militaire ; il avait passé son
certificat d'études, c'est tout ce
qu'il savait. Je ne sais pas par quel
hasard il s'est trouvé en face d'un
tableau, il s'est mis à
écrire des chiffres, à
calculer. Et puis, finalement, on l'a
encouragé ; et puis il en est
arrivé à passer son doctorat
de mathématiques. «
Et puis maintenant il calcule. Et puis,
finalement, il n'était pas heureux
physiquement, question confort, dans sa
situation antérieure, mais
enfin il vivait avec la
nature. Finalement, il aurait
pu être, s'il l'avait voulu, chef
berger, et puis finalement gros fermier,
-gros fermier, enfin pas de trop, parce
qu'il y a des gros fermiers qui n'ont
jamais cultivé leur terre, comme
aux Etats-Unis. «
Il aurait pu avoir une petite ferme et
vivre assez aisément tout en vivant
dans la nature... Il aurait
été heureux. Eh bien !
maintenant, il est dans les
chiffres. Ses moutons, il ne
s'en occupe plus. Il ne
connaît plus rien de la
vie. Enfin, ça
m'étonnerait qu'il connaisse encore
quelque chose de la vie
extérieure. «
Il étudie, je ne sais pas quoi
finalement ; je ne sais plus ce qu'il fait
maintenant. Enfin, il a
délaissé un métier
concret, quelque chose de
naturel qui lui donnait une
certaine dépense physique, qui le
faisait vivre, respirer. Tandis que
là, maintenant, il est
enfermé dans un
laboratoire, il calcule. Il
étouffe dans ses
chiffres-, encore que si
ça lui plaît, il
étouffe peut-être pas !
J'espère pour lui ; ça
lui arrivera certainement...
J'espère qu'il va se rendre
contre (sic), qu'il
est devenu finalement un pion
dans le jeu des
mathématiques et qu'il
retournera à cette vie primitive,
tout en découvrant j'espère,
je l'encourage pour ça, la
littérature, la
pensée. «
Il pense mathématiquement. Alors,
je ne sais pas, finalement...,
on est fou...,
on est fou...
» Puis,
plus loin... <<Finalement,
on a peu de chance d'arrîver
à ce niveau-là. Comme
ça, eh bien, les
fous, finalement..., puisqu'on
m'a dit que certains enfants qui savaient
calculer des racines à je ne sais
quelle puissance étaient
des débiles
mentaux.... eh bien, on
a peu de chance d'être
fou, finalement, heureusement,
parce qu'il y a peu de hauts
mathématiciens !
» Tiré
de "Mathématique et
Affectivité"p.57
Voir:
Une
fille, série littéraire de
15 ans) «
N :
- Comment
penser aux maths, quelle impression cela
vous fait ? E :
- C'est grandiose ... mais c'est quand
même assez proche de nous, puisque
dans les années à venir il
va falloir s'en servir... Alors, il
faudrait quand même qu'on s'initie
aux maths. N
Grandiose, assez proche ? E:
Ah oui, pour moi, au début quand
j'étais en 4 ème, ça
me paraissait...., c'était vraiment
grand. N
Grand comment ? E:
Ça appartenait à un autre
monde très vaste. Vous savez, il y
avait des maths pour ci, il y avait des
maths pour ça. Il y avait de
l'algèbre, de la
géométrie, pour moi,
ça me paraissait vraiment grand, et
alors il fallait prendre les maths dans
une petite parcelle de cette grandeur
Alors on pouvait pas tout prendre,
ça m'a fait un peu peur d'ailleurs
. N.
Peur pourquoi ? E.
Parce que c'était ça,
ça faisait comme une sorte de
vertige, j'y avais jamais touché,
et puis, il fallait ramasser et cueillir
les maths, alors on pouvait pas tout
ramasser, on pouvait pas tout cueillir en
même temps. N.
Comme quoi ? si on voulait comparer
... E.
C'est comme un champ de prunes,
enfin... des prunes qu'on gaule, vous
savez ? Elles tombent et puis il faut les
ramasser. Et puis, il y a l'orage qui
guette et puis, il faut se
dépêcher de les ramasser ;
mais on n'arrive pas à tout
ramasser et on essaie de prendre quand
même les plus belles, mais c'est
assez difficile. N.
Parce qu'il y a l'orage qui est
là ? E.
Oui, il y a l'orage... N.
Mais qu'est-ce que c'est cet
orage? E.
L'orage, c'est le français,
c'est le temps, c'est les autres
matières. N.
C'est tout ce qui gêne ? E.
Oui, et on aurait que les maths
à penser, on pourrait faire du bon
travail ; oui, on pourrait
entièrement se donner à
cette matière et puis ce serait
bien.>>
Représentation
très positive des
maths : grandiose, se donner
entièrement...
Pourtant,
elle échoue car il y a un
fantasme derrière ces
maths : des prunes, gauler,
etc... Il y a tout un
scénario qui, par certains
côtés, donne une
représentation
négative
également dans cette
matière : l'orage....
il y a quelque chose qui
gêne dans la
représentation.
C'est
un scénario fantasmatique
projeté sur l'objet
mathématique