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Les violences invisibles  

Jacques Salomé 

             Une violence dont on parle peu ! (J.N.)

la violence au quotidien

             Nous vivons dans un univers, où il est devenu banal de côtoyer la violence au quotidien. Que ce soit directement ou indirectement nous sommes sans cesse confrontés avec elle. Que nous soyons adultes ou enfants , soit à partir d'un vécu personnel, soit au travers des faits divers proches ou lointains, de statistiques, de témoignages ou de reportages, qui ne manquent pas de nous rappeler que la violence est partout omniprésente, parfois même toute puissante. Et de par le monde nous arrivent de multiples informations sur les guerres, les tortures, les violences raciales ou religieuses qui viennent s'ajouter aux violences plus proches, telles les agressions urbaines, les viols, les vols, les dégradations, les incivilités petites ou grandes, les transgressions dans tous les domaines, bref le pain quotidien de l'enfant, de l'honnête femme ou de l'honnête homme d'aujourd'hui.

             Mais tout ce que je viens de décrire de façon non exhaustive, ne constitue cependant que la façade visible d'une violence dont les dégâts sont innombrables, la violence invisible…

 

Les violences cachées

             Violences cachées, voilées, souterraines, plus endémiques dont je voudrais me faire l'écho. Elles traversent très tôt notre existence, le plus souvent à notre insu. Il s'agit le plus souvent d'actes apparemment banaux, de conduites individuelles ou sociales qui n'apparaissent pas comme excessives ou traumatisantes dans un premier temps, de comportements limites qui vont devenir le terreau, l'humus dans lequel va se développer la violence visible.

 

Un exemple

" Après avoir vécu durant huit jours un stage sur la communication relationnelle, nous dit cette femme, mère de trois enfants, j'ai été atterrée, effondrée, doutant soudain de tout, quand j'ai pris conscience des modalités relationnelles, terroristes, le mot n'est pas trop fort, que je proposais à mes proches, à mes enfants, à tous ceux que j'aimais avec la plus parfaite des inconsciences, le plus sincère aveuglement. J'ai découvert que souvent j'imposais mes désirs, que je parlais sans cesse sur l'autre, que je le définissais, le dévalorisais ou le culpabilisais le plus souvent dés qu'il me contrariait ou avait un point de vue différent du mien…Je me croyais compréhensive, douce, conviviale, sans percevoir que le climat de tensions, de doutes, de non confiance que mes enfants ou mon mari manifestaient, était lié pour une bonne part à ma façon d'être. Quelques collègues avaient tenté de m'alerter, sans que j'y prête attention…refusant de me remettre en cause, accusant plutôt l'autre de ne pas me comprendre… "

             En écoutant cette femme nous pouvons penser qu'il s'agissait de sa part de conduites banales, qui se déposaient sans gravité apparente sur son entourage, qui allaient se dissoudre et se compenser au long des jours dans la répartition équitables des malentendus…

             Cette jeune enseignante nous dira

" Dans mon premier poste, une classe de primaire, j'ai découvert combien était bas le seuil de frustration des enfants, face aux contraintes pourtant minimes de la vie scolaire :accepter de se taire, arrêter de bouger, de se centrer quelques minutes sur un devoir, de mobiliser sa pensée autour d'une idée, d'un thème semblaient quasiment impossibles pour eux. J'ai été stupéfaite que la moindre remarque de ma part, la plus petite privation, la moindre limite ou interdiction était vécue par les enfants comme une " violence " insupportable que je leur faisais ! A cette " violence " ressentie comme injuste ils répondaient par des injures, des coups, des passages à l'acte sur moi ou sur un camarade. Ils utilisaient avec moi, sans aucune gêne ou réticence, les mêmes mots, que ceux qu'ils avaient jetés à la figure de leur copain quelques minutes avant dans la cour de récréation. Ils me traitaient, sans aucun complexe, de tous les nom d'oiseaux et autres grossièretés. J'ai compris cette année là ce que voulait dire un de mes professeurs à l'Université, quand il tentait de nous alerter sur l'incroyable " violence invisible " qui était faite aujourd'hui aux enfants, quand les adultes qui les entourent répondent trop vite à leurs désirs en leur laissant croire qu'ils sont tout puissants ! Ce qui ne les prépare nullement à affronter la réalité qui les entoure. C'est en effet leur faire implicitement " violence " que de répondre trop vite à leurs désirs (ils sont hyper comblés sur ce plan,) et non à leurs besoins profonds (ils sont hyper frustrés dans cette dimension)"

             C'est une des " violences invisibles " les plus puissantes qui leur est faite, quand on ne le confrontent pas à des limites, à des frustrations, à des interdits, en leur laissant croire que la réalité doit se plier à toutes leurs attentes, que l'entourage est au service de leurs désirs, que l'environnement n'est qu'un immense champ de consommation ouvert aux exigences de chacun.

 

Jacques Salomé est l'auteur de

· Pour ne plus vivre sur la planète taire.A.Michel

· Papa, maman écoutez moi vraiment. J'ai lu

· Le courage d'être soi. Pocket.

 

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<<Je souhaite m’exprimer de la violence invisible d’une tout autre façon. Je parle des adultes qui maltraitent des adultes juste par méchanceté gratuite. Ils se moquent leur lancent des regards haineux, les rabaissent et les méprisent. Ces adultes maltraités souffrent en silence car ils ne peuvent parler car ils savent qu ’il n’ya aucne preuve. Et cette méchanceté passe inaperçu donc personne ne va les écouter. Puisque ces personnes les exclus et les sans vois de la société. Quelle solution prendre? >>
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