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Que
ce soit comme parents ou enseignants, que
ce soit comme enfant, il nous paraît
difficile d'oser dire non, de refuser une
demande ou une proposition.
Même si comme
enfant nous avons besoin de nous opposer,
de nous affirmer ou encore, par notre
refus, de tenter de convaincre l'autre de
l'importance ou de la validité de
notre demande, dire non est, la plupart
du temps, mal ressenti par l'autre, qui
implicitement ou explicitement nous en
fait le reproche. En oubliant que
faire une demande c'est prendre le risque
de la réponse de l'autre, sinon ce
n'est plus une demande c'est une exigence
déguisée.
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Comme adultes,
nous avons parfois du mal à oser dire non,
surtout par rapport à l'image que nous
souhaitons avoir et donner de nous. Nous
craignons de ne plus être aimé,
d'être mal perçu, de susciter des
réactions émotionnelles dans notre
entourage proche.
Comme
parents, nous nous sentons coupables
de frustrer, de décevoir, de ne pas
entrer dans le désir ou les
attentes de nos enfants. En oubliant que
nous sommes là pour répondre
à leurs besoins et pas
nécessairement à tous leurs
désirs. Et cela d'autant plus, que
nos enfants sont très habiles, pour
tenter de nous culpabiliser, pour
déplacer sur le plan des sentiments
ce qui relève de la relation : "
oui tu refuses parce que tu ne m'aimes
pas, vous n'auriez pas hésiter
à dire oui à un autre que
vous aimez ou que vous
préférez
".
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Apprendre
à dire non aujourd'hui est d'autant plus
nécessaire et vital, que beaucoup d'enfants
sont élevés dans l'ordre du
désir. Très tôt leur entourage
à répondu à leurs demandes,
qui mêlent besoins et désirs, surtout
à leurs désirs (tout - tout de
suite - sans contrepartie ! ).
Ce
qui fait que ces enfants ont un seuil de
tolérance à la frustration
très bas, ressentant tout refus comme
une agression personnelle et répondant
à ces refus par des violences. Les
enseignants sont confrontés
quotidiennement à ce
scénario.
Ne pas confondre
la personne et la demande
Ce qui peut
nous aider comme adulte, c'est de ne
pas confondre la personne et sa
demande. En utilisant la
visualisation
externe (prendre un objet A, pour
symboliser la demande de l'autre et un
autre B pour représenter notre
réponse) : "
Quand je
te dis non (montrer l'objet B) je dis non
à ta demande A, ce n'est pas toi
que je rejette ".
Car
le plus souvent l'enfant
s'identifiant à sa demande,
prend le refus comme un rejet de lui
même, de sa
personne.
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Cette utilisation, au
quotidien, d'un outil communicationnel formidable,
qui s'appelle la
visualisation, permet
d'éviter de se trouver plonger dans un
réseau d'accusations, de mises en cause
où les tentatives de justifications (de
notre refus) d'explicitations (de notre attitude)
qui seront le plus souvent vouées à
l'échec, et laissent entre les protagonistes
d'un échange un sentiment de malaise et de
mal être.
Oser dire
non, nous apprend à nous respecter,
à ne pas nous laisser entrainer dans
des faux oui, qu'ensuite nous regrettons.
Cette démarche nous apprend aussi
à respecter l'autre, en lui permettant
de mieux différencier ses besoins de
ses désirs, en ne lui laissant pas
croire que ses désirs sont tout
puissants et vont être comblés
par ceux qui l'entourent.
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