Nous avons un
quotient relationnel... Jacques
Salomé.
Nous avons tous remarqué
au cours de nos rencontres, de nos
échanges ou de nos engagements
relationnels, que certaines personnes ont
une plus grande liberté
intérieure d'entrer directement en
relation. Ou encore qu'elles ont une
sensibilité, une ouverture
particulière à des relations
plus directes, plus libres, plus en
réciprocité, que
d'autres.
Je
considère pour ma part, les relations et la
qualité des communications qui les
nourrissent, comme la sève fertile qui
irrigue la vivance de la vie.
Le système relationnel qui domine,
dans notre culture, et que j'appelle système
SAPPE
favorise les relations dominants/dominés, et
incite ainsi à la prise de pouvoir ou
à la soumission, suscite des oppositions et
des affrontements, cultive la dépendance, le
doute, la non-confiance et par là-même
la méfiance à l'égard
d'autrui. Et malgré les tentatives de
moralisation par la religion, par des codes sociaux
et culturels ou à partir d'une
éthique personnelle, ce système
débouche la plupart du temps sur beaucoup de
violence et d'auto-violence.
Il y a donc, me semble-t-il, dans la plupart
des pays dits civilisés, une culture
implicite de l'incommunication et des relations
humaines, qui ne favorise, ni au niveau de
l'éducation familiale et scolaire, ni
à celui de la vie sociale, le
développement d'un quotient relationnel
élevé chez la plupart des
individus.
La notion de Q.I (quotient intellectuel) a
fait l'objet d'études approfondies et fait
partie aujourd'hui du patrimoine des Sciences
Humaines.
Depuis quelques années, le Q.E
(quotient émotionnel) a fait son apparition
en 1990 avec les travaux de P.Salovey et J. Mayer,
et cela me semble une belle avancée,
complémentaire au Q.I pour une meilleure
compréhension de l'être humain et un
meilleur éclairage de sa dynamique
intime.
Le Q.R, (quotient relationnel) pour
Olivier Clerc, qui a aussi abordé ce sujet
sur Internet, serait "l'art
de nouer et de préserver des
relations mutuellement enrichissantes,
ainsi que la capacité de
gérer des désaccords et des
situations conflictuelles autrement que
par la violence".
Pour Maryse Legrand, psychologue
clinicienne, il y aurait "une intelligence
relationnelle différente de l'intelligence
tout court et de l'intelligence émotionnelle
qui s'évaluerait dans deux directions : la
relation à soi et la relation aux
autres."
Comme ni notre éducation, ni notre
environnement ne semblent nous avoir
préparé à des relations
vivantes et en santé, nous pouvons penser
que le Quotient Relationnel, pourrait être
développé à la fois par une
démarche personnelle de concientisation et
par un travail d'approfondissement de sa propre
dynamique relationnelle.
Et donc, que tous ceux, qui en dehors de
dispositions et d'expériences favorisantes,
auraient le désir d'épanouir,
d'agrandir ou d'enrichir leur QR, pourraient avoir
recours à un travail personnel
d'éveil et de formation.
Le quotient relationnel, sera lié
à la capacité plus ou moins
développée chez une personne,
à proposer pour elle-même et pour
autrui, des relations qui participent activement
à sa croissance et à son
épanouissement. Nous pourrions dire d'un
individu, qu'il a un quotient relationnel
élevé, quand nous constatons qu'il
provoque et développe des relations
énergétigènes,
créatives et stimulantes pour l'autre et
pour lui-même. Nous dirions qu'il a un
quotient relationnel moyen ou bas, quand il
suscite, ou déclenche des relations
infantilisantes, énergétivores et
aliénantes, pour autrui et pour
lui-même. Le QR est perceptible
dès les premières
rencontres.
Sa mise en jeu, son impact
suscite chez l'interlocuteur divers
sentiments et ressentis
immédiatement perceptibles :
lâcher prise sur le système
défensif, écoute active,
disponibilité à une
implication personnelle plus grande,
amplification des ressentis, ouverture aux
résonances, développement
d'une plus grande responsabilisation pour
gérer le bout de sa relation
Je doute que la qualité d'une relation
puisse s'évaluer quantitativement (nombre
des messages émis) ou matériellement
(richesse des apports) ou qu'elle puisse se mesurer
à l'aune de l'amour donné et
reçu.
Une relation de qualité, c'est
une relation dans laquelle circule un amour
suffisamment bon (en référence
à Winnicott,
ce qui veut dire ni trop, ni trop peu.). Un amour
digne de porter ce nom, qu'il s'agisse de l'amour
amoureux, de l'amour parental ou filial, ou qu'il
s'agisse encore de l'amour universel fondé
sur la capacité de respecter
l'altérité de l'autre, quel qu'il
soit, est un amour qui se vit avec le meilleur de
soi et qui est reçu avec le meilleur de
l'autre.
Une relation de qualité, c'est
une relation dans laquelle nos besoins non
seulement physiques et affectifs, mais nos besoins
psychiques et relationnels fondamentaux peuvent
être identifiés, reconnus, entendus et
confirmés - ce qui ne veut pas dire
comblés. Besoin d'être accepté
sans être jugé, besoin de s'exprimer
dans sa singularité, besoin d'être
reconnu dans son unicité et son
altérité, besoin d'être
valorisé et gratifié.
Une relation de qualité se
nourrit de toutes les rencontres positives et
bénéfiques qui viennent renforcer
l'assise en soi et le sentiment d'exister dans la
dignité, la certitude de sa valeur propre et
simultanément, stimuler l'élan,
l'ouverture et "le goût des
autres."
Une relation de qualité c'est
le vu exaucé, d'une aspiration
à devenir soi, dans la rencontre avec
l'aspiration d'un autre à donner le meilleur
de lui, quand il sait le mettre au service du
vivant de la vie et de l'humanitude.
En acceptant de nous interroger sur notre
quotient relationnel nous pouvons ouvrir quelques
chemins dynamiques
au
changement. Jacques
Salomé est l'auteur de: · Passeur de
vies. Ed Dervy · Et si nous
inventions notre vie. Ed du
Relié. · Vivre avec
les autres. Ed de l'Homme. <<je vous
felicite pour ce bon travail que vous
faites>> <<Bonjour, Je
rebondis sur les propos de m. Gawronski (comment
déclancher une mise en phase positive d'un
groupe d'individus ayant décidé de ne
pas "jouer le jeu"?); nous essayons en petit groupe
de faire des propositions de restauration de
relations dans une institution publique de 300
personnes, dans laquelle les relations
bilatérales sont agressives et les relations
multi latérales inversement proportionnelles
aux enjeux dur dur entre nous à la
première réunion c'était
cacophonique, et nous n'étions que 5! je
recherche un mode opératoire merci de votre
attention>> c gouget <<Ce serait
parfait et j'y ai cru, un certain temps. C'est un
bel idéal qui peut au hasard, pontuellement,
se concrétiser. Mais de tout temps chaque
individu ou groupe survit en confrontation avec son
environnement. Des lois humaines régissent
les rapports entre les individus ou Etats. Chaque
jour certaines sont bafouées avant
même la rencontre effective des partenaires
ou la confiance est trompée. Alors comment
faire?>> <<En usine
pas facil la relation avec les
autres.>> <<En lisant
cet article,moi qui suis professeur,je me dis que
ce QR se met en place de façon
inconsciente,et j'aimerais disposer d'"outils" pour
en maîtriser la mise en place .Comment
désamorcer une relation perdant/perdant ?
une relation où l'élève veut
prendre le pouvoir et culpabilise les autres par
automatisme ? comment déclancher une mise en
phase positive d'un groupe d'individus ayant
décidé de ne pas "jouer le jeu"? Ce
sont des "outils" simples dont nous aurions
besoin,nous car en discutant avec différents
collègues,on se sent parfois
dépassés, ne sachant comment il
aurait fallu faire(tout en sachant que les
situations sont toujours originales...)
Cordi@lement >> L.Gawronski <<Bonjour,
pour être embauchée comme "adulte
relais" au sein d'un centre social, sur un secteur
prévu pour les familles, mon rôle est
de maintenir, d'entretenir et de favorier la
création de ce lien entre les gens vivant
dans un même quartier, une même ville.
Notre soucis premier est de laisser libre la parole
de tous, dans un cadre où la confiance et le
non jugement sont de mise. Ce climat
d'échanges permet à chacun de
relativiser sa propre situation au regard de celles
des autres, et surtout permet de laisser un champs
d'actions possibles à réaliser
ensemble. Pour progressivement atteindre un "mieux
être" et ainsi se sentir en profondeur la
capacité à prendre sa place au sein
de la famille, du quartier, de la ville, du
monde...Ayant un oeil plus averti car plus critique
sur cet environnement social économique,
politique (local puis général par
extension) au sein duquel on est tous
impliqué et dans lequel il est toujours
possible de faire bouger des choses! Ceci
était mon coup de coeur et j'avais envie de
le partager..Merci.>> A Jouan, animatrice
socio-culturelle <<En tant que
femme,être humain de sexe feminin, je trouve
qu'il est particulièrement difficile de
sortir du schéma dominant/dominé dans
la relation de couple.Ce champ de bataille
là, mérite toute notre attention car
il s'y vit trop souvent une énorme violence
tue. >>Martine.
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