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Le projet pédagogique et sa «transmission»

 

Objectif de l'exercice

- Permettre aux stagiaires de découvrir une partie des mécanismes de transmission des connaissances :

prise d'indices, reconstruction de la réalité, proposition d'hypothèses, etc.

- Montrer l'importance de l'interaction cognitif-affectif dans les phénomènes d'apprentissage.

- Faire découvrir des éléments de la non-compréhension d'une explication.

- Attirer l'attention sur la multiplicité des interprétations possibles de signes, gestes, etc. du langage non verbal.

 

Durée, nombre de participants, matériel nécessaire

DURÉE

Deux à trois heures.

NOMBRE DE PARTICIPANTS

: de 8 à 16.

 

MATÉRIEL NÉCESSAIRE

- un foulard pour deux stagiaires,

- une salle contenant un matériel varié, mais classique : tableau, craies, papier, chaises, livres, vêtements, etc.

 

Présentation générale

Dire aux stagiaires qu'il s'agit d'un exercice portant sur la transmission des connaissances.

Que pour comprendre certains mécanismes, on va se placer dans une situation inhabituelle, ce qui permettra de se défaire de ses habitudes et d'être plus attentif à ce qui se passe.

Que de plus cette situation grossira les phènomènes donc permettra de mieux les voir et de mieux les étudier.

Bien que la situation soit différente de celle de la classe, les processus restent les mêmes.

 

Consignes et déroulement

Consignes

- On ne parle pas durant tout l'exercice

-La moitié du groupe est disposée en rond; les stagiaires sont assis sur des chaises, les yeux non bandés : chacun va jouer le rôle du « professeur » ;

- l'autre moitié est debout au centre du cercle, les yeux bandés ; ils jouent le rôle de l'« élève » ;

- chaque « professeur » cherche en silence un « projet pédagogique » très simple, voire élémentaire, et qu'il va réaliser avec son « élève » : cela peut être un geste, un acte à exécuter, une idée, une notion à comprendre ;

- dès qu'il a trouvé son projet, sans attendre les autres, il choisit un « élève » et l'emmène, sans lui parler, dans l'endroit de la pièce qui lui paraît le plus favorable à son projet;

- il effectue les gestes et actions qui lui sont nécessaires pour « transmettre » ce projet à son « élève » ;

- quand il pense avoir fini, il ramène son élève au centre du cercle, puis retourne à sa place ; et tout cela en silence ;

- les élèves n'enlèvent leur foulard que lorsque tout le monde a terminé ; ils vont s'asseoir avec les autres dans le cercle

- il y aura ensuite une partie "échange" sur ce qui s'est passé.

Déroulement

1 ° L'animateur organise la répartition des stagiaires en deux groupes. S'ils sont en nombre impair, il demande si l'un d'entre eux accepte d'être observateur, avec comme objectif principal d'être attentif à ce qu'il ressent dans cette situation.

II s'assure que tous les « professeurs » partent bien avec un « élève » ; s'il arrive qu'un des stagiaires ait trop de mal à trouver un projet, il peut lui proposer des directions de projet.

II rappelle la consigne de silence, si nécessaire.

Au retour des élèves au centre, il vérifie que ces derniers gardent bien leurs foulards sur les yeux jusqu'à ce que tout le monde soit revenu.

II fait enlever les foulards et demande aux élèves de regagner leurs places dans le cercle général.

Au cours des échanges qui se font à deux, élève-professeur, à tour de rôle, il donne alors les consignes suivantes:

- c'est l'élève qui commencera à parler (alors qu'il ne connaît pas, en principe, son professeur) ;

- le professeur ne dira rien tant que l'élève parlera, mais cherchera à retenir ce qui le frappe dans l'exposé de ce que « son élève » a vécu et compris ;

- quand l'élève aura fini, le professeur parlera à son tour et cela pourra même se terminer en dialogue ;

- puis on passera au « couple élève-professeur » suivant et ainsi de suite.

Pour le premier échange : II demande quel élève veut bien parler en premier; à celui-ci il demande de raconter tout ce qui s'est passé dans sa tête depuis le moment où on est venu le chercher, jusqu'au moment où il est revenu s'asseoir au centre en essayant de ne pas sélectionner et de dire même ce qui paraît anodin... Pour cela, il l'aidera par des questions. (Toute la difficulté et l'intérêt de l'exercice reposent sur la pertinence de ces questions).

Pour mener ce questionnement:

L'animateur structure l'entretien avec l'élève en trois parties:

a) description la plus précise possible de ce qui l'a amené à comprendre (ou non) le projet ; cette partie se termine par la question : « Comment peux-tu intituler le projet pédagogique de ton professeur ? » ;

b) essai de dire ce qu'il a ressenti au cours de la « relation » avec son professeur, autrement dit, recherche de ce qui a pu passer de la personnalité du professeur dans cet échange non verbal ; (alors qu'en principe il ne le connaît pas)

c) suggestions concernant l'identité du professeur avec justification et si quelqu'un est désigné : pourquoi ?

(Voir: Un exemple concret de cet exercice)

II donne ensuite la parole au professeur, puis aide à un échange entre les deux partenaires.

10° II continue ainsi avec chaque couple professeur-élève.

11 ° La parole est donnée à l'observateur si le groupe est impair.

12 ° Un échange après l'exercice a lieu avec le groupe au complet:

Dans cet échange, l'animateur aide le groupe à faire la synthèse des mécanismes, processus qui ont pu être reconnus

- prise d'indices, émission d'hypothèses, - dé-construction/ reconstruction,

- non-transmission des connaissances, mais construction de connaissances par l'élève,

- influence des caractéristiques personnelles dans le choix des hypothèses émises,

- raisonnement le plus souvent par association d'idées que par déduction, - « oubli » de tout ce qui n'a pas posé de problèmes, etc.

 

Les points importants

Tout l'exercice repose sur l'habileté de l'animateur à questionner l'élève avec suffisamment de précision pour lui faire reconstruire toute sa démarche. (Voir: Un exemple concret de cet exercice)

L'élève, en effet, « oublie » de dire tout ce qui ne lui paraît pas important et ce n'est qu'en lui faisant retrouver toutes ces étapes perdues, qu'il est possible de montrer les mécanismes sous-jacents.

L'animateur doit résister à la demande pressante des stagiaires de donner des exemples de « projets pédagogiques », car cela serait contraire à celui de l'animateur : donner l'occasion aux « professeurs » de faire ceuvre de création en exerçant leur imagination et rendre évident, au cours de l'échange, le lien qu'il y a entre leur choix et leur personnalité. Donner un exemple oriente vers un type de projet et ferme la voie aux autres directions.

*II est possible de proposer aux stagiaires de refaire le même exercice une deuxième fois en échangeant les rôles, chaque position offrant la possibilité de perceptions différentes, mais on s'efforcera d'aller plus vite en ne relevant que ce qui est nouveau et les différences de ressentis de chacun suivant la position «professeur » ou « élève ».

Les projets pédagogiques

Ils peuvent être très divers

- écrire son nom au tableau,

- apprendre un geste de gymnastique, - enfiler un vêtement,

- faire ou défaire un noeud avec un foulard,

- retrouver une paire de chaussures dans un tas de chaussures, - empiler des livres suivant leur taille,

-transporter et aligner des chaises, les mettre en pile,

- dessiner une figure géométrique au tableau ou sur une feuille, - ouvrir une fenêtre ou une porte,

- découvrir un concept, une idée, une forme, une position (horizontale ou verticale), la chaleur, la douceur, etc.,

- découvrir différents types de matière : le bois, le verre, etc.

Les thèmes principaux

- difficulté à se faire comprendre,

- multiplicité des interprétations d'un geste (exemple : on fait poser la main sur une chaise - le stagiaire s'asseoit : association chaise-assis ; or le professeur voulait faire monter sur la chaise),

- multiplicité des informations contenues dans un indice (exemple : le professeur fait poser la main du stagiaire sur une table : le stagiaire retient - « c'est du bois » -, le professeur voulait lui dire - « c'est un plan » -, cela aurait pu être - « c'est horizontal » - etc.) ; on croit souvent que la caractéristique retenue sera celle que l'autre retiendra également, - importance de l'attitude réciproque dans la prise de contact : elle peut conditionner la réceptivité du stagiaire - « il m'a bousculé pour m'emmener, je me suis dit : cela ne va pas marcher » ,

- correspondance entre le vécu du professeur et son projet pédagogique : un professeur qui avait annoncé en début de stage qu'il venait avec le ventre noué, prend comme projet pédagogique de faire défaire le noeud qu'il a fait lui-même avec un foulard!

- diversité des formes de dialogue (non verbales) avec signes de tête (alors que l'autre ne voit pas!), sourires, etc., alors que d'autres ne font que suivre leurs idées, sans chercher l'adhésion du partenaire, en se contentant de répéter plusieurs fois les mêmes gestes,

- différences d'évaluation de la difficulté pour l'élève et pour le professeur, - impression d'être « mené sans savoir où l'on va » comme les élèves disent souvent!

- confiance immédiate ou non, parfois inconditionnelle,

- sécurité : la fermeté du professeur est gage pour l'élève que le professeur sait ce qu'il veut, et « qu'on va réussir » par exemple,

- difficulté à percevoir la fin de l'exercice si le professeur reste lui-même dans le « flou » ; l'élève peut attendre encore quelque chose, même s'il est revenu au centre. Nécessité (ou non) d'un geste indiquant la réussite et la fin de l'exercice, - difficulté à différencier ce qui est un indice valable pour la connaissance, d'un élément parasite dont l'élève va tenir compte dans son hypothèse à l'insu du professeur,

- difficulté à s'« adapter » au niveau ou à l'attente de l'élève : un « élève » qui trouve que ce qu'on lui a fait faire est trop facile est frustré « j'aurais pu faire plus », etc.

L'important est de pointer la complexité de l'apprentissage et de permettre au stagiaire d'enrichir ainsi son modèle de transmission des connaissances. On pourra encore pointer chaque fois que cela se présentera les interactions entre les caractéristiques de la relation professeur-élève et les mécanismes d'apprentissage.

On montrera comment l'établissement d'un dialogue facilite cet apprentissage, et, chaque fois que cela est possible, comment l'apprentissage s'est fait par une succession d'hypothèses qu'on a cherché à vérifier et qui ont été remises en cause jusqu'à obtenir la bonne.

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