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DU SITE
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Taire et
transmettre
Les histoires de
vie au risque de l'impensable
Martine
Lani-Bayle
Éditions Chronique
Sociale, 7 rue du Plat, 69002 Lyon.
ISBN:
2-85008-624-X
(2006) 18 €
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Dernière de
couverture
Qu'a-t-on
besoin de savoir du passé, comment le
reconstruit-on?
Longtemps la
société, pour se préserver de
délits gravissimes non
résiliés, a implicitement
institué des « interdits de savoir
» : on efface ce qui n'a pas été
assumé, on ne le dit pas et cela fera comme
si cela n'avait pas eu lieu... Force est de
constater que la mémoire bafouée,
voire, pire, détournée, revient de
toute façon s'imposer.
Alors on a cru et
tenté l'inverse : vivre sur le passé
pour éviter qu'il ne survienne à
nouveau. Mais force est de constater que le savoir,
parfois même transformé en «
interdits d'oublier », n'évite rien,
non plus.
Comment donc faire
vivre le souvenir sans qu'il condamne la
vie?
C'est à un
tel dilemme que sont confrontées les
équipes rencontrées par l'auteur
à Lôdz en Pologne et sur Okinawa au
Japon, sur des sites meurtris par la seconde Guerre
mondiale.
Mais si chacun
semble admettre que le récit de vie serait
libérateur de l'oppression du passé
et porteur de sens, n'a-t-il pas ses propres
limites? Qu'est-il au-delà du dicible, de
l'audible, du "convenable"? Et que faire du
récit qui, lorsqu'il survient, rend le
monde, la vie, irreprésentables,
impensables?
Derrière ces
interrogations se pose la question du relais, de la
transmission entre les
générations.
L'ouvrage montre
comment se génère et se construit une
recherche en situation et quelle fonction y tient
le récit qui met à jour
l'imprégnation locale et l'expérience
.Il est un ouvrage de méthodologie et il
sera précieux pour tout chercheur de
terrain. L'auteur
Martine
Lani-Bayle, après avoir
été, pendant 20 ans, psychologue
clinicienne auprès d'enfants en
difficultés sociales et familiales, est
enseignante-chercheuse depuis 1994 à
l'université de Nantes où elle est
maintenant professeur en sciences de
l'éducation. Elle est l'auteur de nombreux
ouvrages.
www.frjp.com/lani-bayle.html
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Table des
matières
Préambule
: Histoire et motifs d'un récit
imprévu
Chapitre 1
: En guise de contextualisation : de
découvertes en surprises, les premiers
contrastes
Esquisses
japonaises
Perspectives
polonaises
Chapitre 2
: A l'écoute des professionnels
et chercheurs locaux
Histoires et
perspectives des échanges franco-japonais
d'éducation : « créer cent
nouvelles années à partir de nos
héritages »
Un retour en
Pologne en compagnie, à la recherche de
« chemins » communs
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Chapitre 3
: Après les épreuves,
c'est le terrain - ce(ux) qui restent) -, puis la
recherche, qui parlent
L'impensable des
histoires de vie au Japon
Un séjour en
Pologne, qui accentuera les traits
déjà relevés
Entre Lôdz et
Okinowa
Chapitre 4
: Les enseignements d'une recherche
La formation par le
dire et l'écrire
De l'autre
côté du convenable
Quand l'histoire
fait des histoires
Épilogue
: Et pourtant... que faire de la mémoire,
que faire avec et malgré ce qui eut lieu ?
Glossaire
croisé et circonstancié
Annexes
Charte de
l'Association internationnale des histoires de vie
en formation (ASIHVIF, version 2002)
Bibliographie
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Un passage
<<La
formation par le dire et
l'écrire
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C'est
douloureux d'écrire.
Je
m'en rends compte depuis les
mois
que
je m 'y suis mis. Ça fait mal
à la main,
et
à l'âme. L'homme n'est pas
fait pour ce travail
et
puis, à quoi ç'a sert ? A
quoi ça me sert ?
»
Philippe
Claudel
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Les voyages sont formateurs"', dit-on. Je ne
sais pas. Pas en soi, en tout cas. Mais ils sont
déclencheurs de récits (le voyageur
au retour se fait conteur) et par là,
peuvent favoriser la réflexion, c'est
indéniable. Surtout s'ils donnent lieu, en
direct ou différé, à une
écriture, parfois soulignée de prises
de vue. Mais « La tragédie de toute
écriture (comme de toute lecture) est la
tension entre son caractère inachevé
et la nécessité d'y mettre un point
final (l'oeuvre achevée et la
dernière interprétation possible).
Cette tragédie est aussi celle de la
connaissance et de l'apprentissage moderne. »
reconnaît Edgar Morin.
C'est
précisément ce à quoi cette
écriture partie du voyage me
confronte...
Mais, poursuit-il,
« ...>> la méthode ne
précède pas l'expérience mais
émerge pendant celle-ci et se manifeste
à la fin. » Ici, je suis partie sans
filet et ai tenté de développer un
certain nombre d'apports que j'ai pu retirer, de
quelques déplacements hors de nos
frontières. J'ai alors, au fil du texte,
tenté de montrer et d'exploiter comment
j'ai, de fil en aiguille,
procédé.>> p.127
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Commentaire
Un voyage dans
l'espace et le temps. Une réflexion sur
l'apport de l'écrit sur la
découverte,
l'apprentissage. D'où l'importance des
"histoires
de vie". Un
livre à la fois agréable à
lire et proche de nos préoccupations
d'enseignants.
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