Psychanalyse de
l'image Des premiers traits au
virtuel Serge
Tisseron Édition
Dunod (1997) ISBN:
2 10 003610 6 (25,5 €)s Dernière de
couverture Après
avoir rappelé les principales approches de
l'image en sciences humaines et notamment les
apports du cognitivisme, SergeTisseron s'appuie sur
l'expérience clinique pour proposer des
nouveaux repères à notre
compréhension des images. Elles ne sont pas
seulement des signes, mais tout autant des espaces
qui nous contiennent et des moteurs de
transformations physiques et psychiques l a prise en compte
de trois pouvoirs complémentaires
d'enveloppement, de transformation et de
signification, dans toutes les images permet de se
dégager de la référence
à leurs contenus, à laquelle se sont
cantonnées jusqu'ici aussi bien la
psychanalyse que la sémiologie pour
s'intéresser aux relations que chaque
être humain entretient avec elles. II existe des
images qui sont une forme de figuration des
processus psychiques eux-mêmes et qui nous
renseignent sur ceux-ci. Et toute image est
à la fois un premier contenant pour la
pensée et un opérateur de
transformations, depuis les premiers traits
jusqu'aux images virtuelles. TABLE DES
MATIÈRES Préface
à la présente édition
Avant-propos Introduction :
figuratif et non figuratif dans l'image
1. L'image
psychique : symbole, indice ou icône
? 2.
Sensorialités de l'image 3. L'image mentale
comme opération psychique 4. L'image en
relation
5. Le corps,
matrice des images 6. Système
imaginé, système verbal et
système abstrait 7. Image et
émotivité
8. Puissances
et ambiguïtés de l'image Chapitre 1 :
De quelques concepts psychanalytiques autour de
l'image 1. L'hallucination
primitive 2. Les
premières représentations 3. Les
imagos 5. L'image
inconsciente du corps 6. Le schéma
corporel 7. L'image dans le
miroir . Fantasmer/rêver 9. Flashs,
fantasmes, rêveries et
imaginations Chapitre 2 :
Images du fonctionnement psychique I. Images des
structures de base du fonctionnement
psychique 2. Les
schèmes chez Kant 3. Schèmes
et images chez Piaget 4. Les «
signifiants formels » de Didier
Anzieu 5.
Définition des schèmes de base de
l'activité psychique 6. Lectures multiples
de l'image dans la cure Chapitre 3 :
Schèmes et images de schèmes
I . Frayage des
schèmes avant la naissance 2. Les
schèmes après la naissance 3. Évolution
des schèmes de base 4. Schèmes
et images de schèmes 5. Rôle
structurant de l'image d'inclusion Chapitre 4 :
Participation des images psychiques à la
constitution des schèmes de
transformation l. Pascale ou
l'impossibilité de penser le
changement 2. Le miroir de
l'autre 3. Interaction des
schèmes de transformation et des
schèmes d'enveloppe 4. L'enfance de
Pascale 5. Défaut
d'intégration des schèmes de
transformation et approche interactive dans la
cure Chapitre 5 :
Participation des images psychiques à
la constitution des schèmes d'enveloppe
1. L'envahissement
par les images 2. L'enfance de
Sophie 3. Autres
manifestations du défaut d'enveloppe
psychique 4. L'accession a
une image structurante d'enveloppe Chapitre 6 : Les
images verbales dans la technique
psychanalytique 1. Le contour des
images 2. La
métaphore dans la cure 3. Sonia 4. L'image comme
mise en échec de l'intellectualisme dans la
cure Chapitre 7 :
Participation des images-objets à
l'introjection des schèmes dans la cure
I. Image
modelée d'un schème
d'enveloppe 2. Image de
schème à participation sensorielle
prédominante 3. Image de
schème à participation visuelle
prédominante 4. Des images de
schèmes à
l'accomplissement de la
séparation
psychique
5.
Hallucination et symbolisation Chapitre 8 : Les
premières traces chez l'enfant et les enjeux
de l'image-objet 1. De la
symbolisation motrice à l'intention
représentative 2. Les traces entre
six-douze mois et dix-huit mois 3. Les traces
à partir du dix-huitième mois et
avant le vingt-quatrième mois 4. La phase des
« motifs inclus » 5.
Ambiguïtés du dessin : l'il et la
trace 6. Image graphique
et image psychique les l'ormes du tracé et
les schèmes Chapitre 9 : Les
trois fonctions de l'image 1. La
représentation et ses
prolongements 2. La fonction de
transformation de l'image 3. Les fonctions
d'enveloppe de l'image Chapitre 10 : La
voie occidentale des images et ses
quiproquos I . La querelle des
icônes 2. Valorisation de
la puissance de transformation des images aux
dépens de leur puissance d'enveloppe en
Occident 3. La photographie
ou le retour du refoulé de
l'image 4. Les «
nouvelles images » : un paradoxe
fécond Conclusions Postface à
la présente édition : Les images et
les désirs, leçons de
publicité I . Le désir
excité/apaisé par l'image 2. Les masques du
désir 3. Le désir
de voir 4. Le désir
fondé par l'image 5. La figuration
des opérations psychiques
Bibliographie
Index Un passage <<Les
possibilités du contrôle visuel du
geste apparaissent aux environs du
dix-huitième mois. Il ne s'agit pas encore
d'un contrôle visuel du tracé et
l'oeil suit la main sans encore la
guider. Enfin, c'est
à partir du vingt-quatrième mois
qu'apparaît chez l'enfant la
possibilité du contrôle visuel du
tracé et non plus du geste seul l'il
ne suit plus la main, il la guide. Grâce
à ce contrôle de plus en plus
précis, l'enfant multiplie le nombre et la
richesse des formes graphiques dont il disposait
jusque là et accède rapidement
à la représentation de son propre
corps, d'abord évoqué à
travers la fameuse forme du « bonhomme
têtard ». L'enrichissement de
l'activité graphique de l'enfant à ce
stade n'échappe en général pas
à ses parents. Cet enrichissement est pour
eux l'occasion d'appliquer aux productions de
l'enfant leurs propres critères
représentatifs, ce qui était
impossible auparavant. Ainsi, toute forme associant
deux lignes courbes qui se recoupent est volontiers
nommée par les parents « la lune »
; tout cercle dont quelques traits ornent la
circonférence devient « un soleil
», une forme allongée devient « un
bateau » ou « un poisson », etc. Et
comme le plaisir des adultes semble consister
à découvrir dans le moindre
gribouillage de l'enfant la représentation
d'un objet, celui-ci va s'engager dans la
même voie. C'est-à-dire qu'il va
s'employer à donner un nom à chacun
des traits jaillis de sa main, à chacune des
tâches qu'il fait, et parfois même au
lever du pot, en disant par exemple, selon la forme
(le ses excréments, « caca avion
», ou « caca lune ». Le problème
est que cet engagement est bien plus qu'un exercice
de nomination. En effet, dans un premier temps,
l'enfant, sur le modèle de ce qu'il voit
faire par l'adulte, va s'employer à nommer
chacun de ses gribouillis. II trace d'abord, et
découvre ensuite ce que ça
représente. Mais, très vite,
l'impératif de la ressemblance infiltre le
moment même du dessin. Pour être
certain que chaque trace représente bien
quelque chose, l'enfant essaie de réaliser
ses dessins à l'image de ce qu'ils sont
censés représenter. Il entre alors
dans la voie de dessiner l'équivalent
graphique des mots qu'il possède
déjà et qui désignent le
monde, en particulier les diverses parties de son
corps : les mains, les pieds, les bras, les
oreilles, etc. Autrement dit, l'enfant s'engage sur
la voie de dessiner ce qu'il imagine savoir du
monde et non ce qu'il voit. Cette évolution
se complète vers cinq-six ans par
l'apprentissage des signes conventionnels du sol,
du ciel, de la maison, de la cheminée,
etc.>>p.139 Commentaire Un livre
théorique qui nous fait rentrer dans les
processus de construction des images chez l'enfant,
des fonctions de celles-ci et de leur rapport avec
le désir. Un livre plus simple du même
auteur sur le sujet: LES
BIENFAITS DES IMAGES