Le
médecin, son malade et la
maladie Michaël
Balint Petite
bibliothèque Payot.
n°86 Dernière de
couverture Michael
Balint psychiatre anglais,
animateur de la Tavistock Clinic, est à
l'origine d'un mouvement médical qui se
propose de reconsidérer de manière
fondamentale le problème des relations
médecin-malade-maladie. Pourquoi la
relation entre malade et médecin est-elle si
souvent insatisfaisante, voire malheureuse ?
Autrement dit : pourquoi le remède «
médecin » n'agit-il pas comme on le
voudrait, malgré une prescription
apparemment consciencieuse ? Quelles sont les
causes de cette situation ? Comment peut-on y
remédier ? Le Dr Balint et ses
collègues ont tenté de
répondre à ces questions, grâce
à l'analyse de nombreux cas
étudiés pendant plusieurs
années. Leurs conclusions peuvent être
capitales pour l'évolution de la
médecine de demain. Table des
matières PRÉFACE A LA
1 e ÉDITION PRÉFACE A LA
2 e ÉDITION 1.
INTRODUCTION PREMIÈRE
PARTIE DIAGNOSTIC 2. LE
PROBLÈME GÉNÉRAL 3. LES
OFFRES DU MALADE ET LES RÉPONSES DU
MÉDECIN 4. -
L'ÉLIMINATION PAR DES EXAMENS PHYSIQUES
APPROPRIÉS 5. INCIDENCE
ET ÉVALUATION DES SYMPTÔMES
NÉVROTIQUES 6. NIVEAU DE
DIAGNOSTIC 7. LA
COLLUSION DE L'ANONYMAT 8.
L'OMNIPRATICIEN ET SES SPÉCIALISTES
9.
SURVIVANCE DE LA RELATION
MAITRE-ÉLÈVE 10.
CONSEILLER ET RASSURER 11. «
COMMENT DÉBUTER » 12. «
QUAND S'ARRÊTER» 13.
L'ATMOSPHÈRE PSYCHOLOGIQUE
PARTICULIÈRE A LA MÉDECINE
GÉNÉRALE 14.
L'OMNIPRATICIEN EN TANT QUE
PSYCHOTHÉRAPEUTE. A) Deux cas illustratifs
15,
L'OMNIPRATICIEN EN TANT QUE
PSYCHOTHÉRAPEUTE. B.) Un cas difficile
TROISIÈME PARTIE: CONCLUSIONS
GÉNÉRALES 16. LA
FONCTION APOSTOLIQUE. I 17. LA
FONCTION APOSTOLIQUE. II 18. LE
MÉDECIN ET SON PATIENT 19. LE
PATIENT ET SA MALADIE 20. LA
PSYCHOTHÉRAPIE PAR L'OMNIPRATICIEN
21.
RÉSUMÉ ET PERSPECTIVES D'AVENIR
APPENDICES APPENDICE I.
La formation II. La
sélection III.
Rapports sur l'évolution ultérieure
des cas IV. D'une
fonction nouvelle de la clinique de psychologie,
par John D. SUTHERLAND INDEX I.
Observations citées II.
Références aux médecins
participants. III. Index
des Matières Un passage <<Il existe
cependant d'autres facteurs qui rendent tout
changement de cette situation si difficile. La
« collusion de l'anonymat » domine en
médecine comme dans l'enseignement, ceci
probablement pour les mêmes raisons. Dans ces
deux domaines, le poids des responsabilités
est trop lourd et chacun, y compris le patient,
essaye naturellement de l'alléger, en
impliquant quelqu'un d'autre ou si possible
plusieurs autres personnes. Ce
phénomène peut être
décrit comme un processus de dilution des
responsabilités. L'enseignement et la
médecine ont dû créer, tous
deux, des institutions et des mécanismes
prêts à fonctionner, qui facilitent
cette dilution et permettent d'atteindre
insidieusement à l'anonymat ultime. Ce
soulagement du poids des responsabilités
étant ainsi généralisé,
toutes les personnes impliquées aspirent
à entrer dans cette collusion de
l'anonymat. Pour le patient,
cette situation est identique aux situations trop
courantes dans lesquelles un enfant seul doit faire
face à tout un monde d'adultes qui
s'efforcent de l'éduquer selon leurs
conceptions ou, en termes qui nous sont propres,
selon leur « fonction apostolique » (cf.
chap. XVI-XVII). Des décisions vitales pour
l'enfant sont prises de façon anonyme par
« les adultes ». Si tout va bien, tous
les adultes impliqués parents et
famille, amis, école, service
psycho-pédagogique, etc. se sentent
fiers et satisfaits. Si quelque chose ne va pas,
personne n'est individuellement responsable. Tous
ceux qui, par leurs fonctions professionnelles ou
privées, connaissent tout le contexte du
problème posé par un enfant, savent
combien ces deux états de fait sont
douloureusement vrais. Il n'est donc pas
étonnant que dans le cas du «
patient-problème » une situation
analogue mobilise toutes les
anxiétés, toutes les
animosités, toutes les peurs et les
frustrations, la confiance aveugle et les
soupçons terribles des premières
années d'enfance. Ce fait explique pourquoi
tant de patients régressent jusqu'à
l'emploi de méthodes infantiles surprenantes
dans leurs relations avec un ou plusieurs
médecins, telles la subordination absolue,
la soumission aveugle aux paroles du
médecin, ou, au contraire, une
rébellion irrationnelle, presque
insensée, qui ridiculise et réduit
à néant toute action ou toute
suggestion du médecin; enfin, un
système particulièrement
désagréable consistant à
dresser très habilement les médecins
l'un contre l'autre.>> p. 105-106 Commentaire Un classique.
Voir:
Histoire des origines des GAPP