Bernadette
Duvivier
D'après
le texte de François Audigier, didactiques
des sciences sociales, sciences de
l'éducation, université de
Genève; Documents Actes et Rapports pour
l'Education-Interdisciplinarité, polyvalence
et formation professionnelle en IUFM sous la
direction de Gilles Baillat et Jean-Pierre Renard,
CRDP de Champagne-Ardenne; Nouvelle conception des
savoirs http://www.pedagopsy.eu/p64O.htm
Depuis
plus d'un siècle, la "
polydisciplinarité " a
existé pour trois disciplines :
l'Histoire, la Géographie et
l'Education Civique ayant pour
finalité la formation d'un citoyen
actif et responsable -Convient-il
d'entrer dans le monde et de convoquer des savoirs,
des savoirs disciplinaires mais pas seulement eux,
au profit de la résolution de
problèmes que l'on peut y rencontrer
? -ou
inversement, convient-il d'abord d'initier aux
différentes disciplines, comme autant de
manières d'entrer dans le monde et de le
comprendre ? -Dans
le premier cas, le sujet entre
dans la connaissance par sa
propre expérience du
monde, voire par une
expérience du monde plus
ou moins organisée
à et par l'école ;
cette expérience sert de
support à la construction
progressive de concepts, de
problématiques, d'outils
de pensée, de
raisonnements ; -dans
le second cas, le sujet est
invité à entrer
dans la connaissance par un
ensemble déjà
constitué,
déjà
formalisé, en
considérant que cet
ensemble est la force
légitime de la
connaissance, du moins
légitime à
l'école. Le
risque de la première
position est de manquer la
rencontre attendue entre
l'élève et la
connaissance, parce que l'on
reste dans le sens commun en
prenant l'expérience
vécue comme seule
référence
légitime ; -
le risque de la seconde position
est aussi de manquer cette
rencontre , mais pour une autre
raison : parce que l'univers de
l'élève et celui de
la connaissance disciplinaire
sont deux univers trop disjoints,
trop
éloignés.
Les disciplines ne sont-elles pas un
découpage arbitraire de la
réalité ? Actuellement un courant
tend à rapprocher les différentes
disciplines, qui aiderait les élèves
à voir tous les liens entre les disciplines
et leurs interactions.
Une vue plus globale et
systémique, et non plus strictement
disciplinaire ne devient-elle pas
indispensable pour enseigner
?
Actuellement
, de grands besoins et objectifs
éducatifs émergent avec
force Pourraient-ils devenir, demain , de
grands champs disciplinaires
?
Par rapport à quelques
grands enjeux de notre
société actuelle
(cohésion, rapport
identité-altérité,
développement-aménagement),
il semble que la nécessité
d'introduire de l'éducation
à la citoyenneté , à
l'environnement, à la santé,
à la pluralité, s'impose de
plus en plus .
S'agit-il
de nouveaux " territoires " disciplinaires
en émergence ?
Ressent-on
le besoin , même diffus, de
bousculer quelque peu l'organisation
disciplinaire actuelle ?
Le travail interdisciplinaire permet
de s 'appuyer sur les champs disciplinaires connus,
d'ouvrir le dialogue entre les disciplines, de
redonner du sens et de l'utilité sociale aux
disciplines concernées par ces
enjeux.
Toutefois, , il dérange,
perturbe ; il est vécu comme promesse
d'enrichissement et d'innovation, soit, au
contraire, comme une période de crise et
d'agression contre un ordre
établi.
Tout modèle de transition provoque
une remise en cause , des déplacements de "
frontières de territoires ", une
recomposition, l'adoption de nouveaux comportements
et de nouvelles pratiques, l'adhésion
à de nouvelles références
culturelles.
Sommes-nous prêts à entrer
dans ce chemin ? Prépare-t-on suffisamment
les enseignants à de telles démarches
?
Cela ne se fera pas facilement car
l'enseignant est lié à sa discipline,
non pas seulement sur des considérations
administratives, mais bien plus fortement sur des
considérations psychologiques
procédant du choix qu'il a fait de cette
discipline, choix lié à sa
personnalité.
Remettre en cause cette importance
disciplinaire, c'est toucher en quelque sorte
à un aspect de la stabilité de la
personne de l'enseignant Quels
effets sur la lutte contre l'échec
scolaire ?
L'interdisciplinarité
peut contribuer à relever le
défi de
l'hétérogénéité
des élèves dans les
classes, en leur donnant à tous
(c'est aussi la thématique de la "
culture commune ") ce à quoi ils
ont droit.
En effet, si le cloisonnement
disciplinaire constitue un obstacle pour
l'ensemble des élèves, il
dessert encore plus ceux qui ne peuvent
pas faire le lien ailleurs qu'à
l'école entre différents
champs du savoir.
Ainsi, nombreux sont
les collèges travaillant
en ZEP ou REP à
déclarer que le travail en
équipe (pluri- ou
interdisciplinaire ) est
absolument nécessaire pour
motiver les
élèves.
On peut aussi retenir l'idée
que l'interdisciplinarité est un
moyen susceptible de mieux faire
réussir les élèves,
leur permettant de construire du
sens autour des apprentissages, et,
par là même, de mieux
atteindre les objectifs assignés
aux différents niveaux de la
scolarité.
Former des enseignants spécialistes
ou des enseignants polyvalents ? Cette
façon de poser le problème contraint
d'emblée à se caler sur les
dispositifs institutionnels existants.
Il existe pourtant d'autres façons
d'interroger la formation des enseignants : on
pourrait , par exemple, formuler l'hypothèse
suivante : la formation au travail en équipe
devrait permettre que la réduction de la
polyvalence ne se fasse pas au préjudice des
élèves, de même que la
spécialisation ne débouche pas
nécessairement sur un cloisonnement des
connaissances, des apprentissages des
élèves, des postures
intellectuelles.
Finalement, la question pourrait donc
être : peut-on former, pour le plus grand
profit des élèves, des enseignants du
second degré de façon
plus
uniquement
disciplinaire,
et peut-on former des enseignants du premier
degré moins polyvalents ? Si cette formation
est envisageable, elle pourrait alors s'articuler
sur deux axes : formation à l'ouverture
et formation à
l'équipe. Réactions: <<je suis
sénégalais, je viens de
découvrir votre site qui ma beaucoup
marquer. je tellement content. je vous
félicité et je vous encougers. je
demandent comment faire pour recevoir vos articles
?>> <<Monsieur,
c'est toujours avec beaucoup d'intérêt
que je consulte vos nombreux articles, notamment un
qui m'a beaucoup interpeller : LE MONDE N EST PAS
DISCIPLINAIRE, LES Élèves NON PLUS,
ET LES CONNAISSANCES . Je partage votre conclusion
:formation à l'ouverture et formation
à l'équipe. En effet, je suis
confronté professionnellement à
employer plusieurs disciplines qui à
1ère vue ne sont pas transverses dans mon
domaine qu'est la promotion construction
immobilière , tout particulièrement
sur des questions d'urbanisme. (je me suis
reconverti dans l'immobilier). Les entreprises nous
contactent pour solutionner leurs
difficultés à mettre en oeuvre la
"mobilité géographique des
salariés". La création d'un
pôle de production nécessite le
déplacement de techniciens sur une nouvelle
plate-forme géographique et rencontre
simultanément la réticence des
techniciens: coût dans le sud de la France de
l'immobilier. La solution envisagée
nécessite de notre part (votre lecteur) la
mise en place d'outil de contrôle de gestion
statistique (simple et exploitable par un
utilisateur inexpérimenté) en
intégrant le droit de l'urbanisme et les
règles de flux financier (bilan€) pour
élaborer des programmes qui puissent
satisfaire les futurs locataires ou accèdant
et répondre à nos exigences de
rentabilité. Notre étude a fait appel
à la sociologie, à la théorie
des systèmes en matière de RH (
coût pour l'entreprise de mettre en oeuvre la
mobilité et enjeux économique),
l'urbanisme (droit et politique des
collectivité territoriales) étude de
marché ( bilan financier et état des
lieux)et recherche historique (-5 ans) du bassin de
vie( INSEE, anpe). 4 grande disciplines: le droit,
les statistiques, l'analyse financière, la
psychologie des groupes sociaux (déterminer
le produit à long terme). Vous remarquez que
nous sommes bien loin de la simple construction
d'immeuble. Cette gymnastique est obligatoire
aujourd'hui au regard de la politique d'emploi des
PME qui cherche une économie de personnels
et qui vous offre des intéressement non
négligeable. L'école a donc des
enjeux : la polyvalence n'est pas le terme que je
retiendrait, mais plutôt la capacité
à mettre en interaction dynamique les
connaissances acquises individuellement. je vous
assure qu'au début c'est assez difficile.
Bien amicalement à vous>>
Hervé
Bien entendu, l'école seule ne pourrait
suffire, mais elle doit nécessairement se
positionner par rapport à ces
questions.