- 1°)
L'homomorphisme canonique associé à
une D-équivalence R est un
D-homomorphisme. 2°) Si h est
un D-homomorphisme, l'équivalence
d'homomorphisme H est une
D-équivalence. 3°) Si S est
un D-sous-groupe de G, les équivalences R's,
R"s décomposant G en classes à droite
et en classes à gauche par rapport à
S, sont des D -équivalences; si de plus S
est distingué, l'homomorphisme
canonique G ~ G/S est un
D-homomorphisme.(Le
langage
mathématique) Bachelard
entre
théorème et
poème. "Je fais souvent
ce rêve étrange et
pénétrant, D'une femme
inconnue, et que j'aime, et qui
m'aime, Et qui n'est,
chaque fois, ni tout à fait la
même Ni tout à
fait une autre, et m'aime et me
comprend." est
né en 1884 à Bar
sur Aube et meurt à Paris
en 1962. Epistémologue
(épistémê,
connaissance ; logos,
discours),l'historien des
sciences est aussi le philosophe
de l'imagination
matérielle qui cherche
à constituer la
rêverie en
système. Penseur
double, toute sa carrière
est placée sous des signes
contradictoires, le masculin et
le féminin, le concept et
l'image, l'animus et
l'anima.
" C'est à l'animus
qu'appartiennent les projets et les
soucis, deux manières de ne pas
être présent à
soi-même. A l'anima appartient la
rêverie qui vit le présent
des heureuses images. Dans les heures
heureuses, nous connaissons une
rêverie qui se nourrit
d'elle-même, qui s'entretient comme
la vie s'entretient. Les images
tranquilles, dons de cette grande
insouciance qui est l'essence du
féminin, se soutiennent,
s'équilibrent dans la paix de
l'anima
La rêverie pure,
comblée d'images est une
manifestation de l'anima
En tous
cas, c'est dans le royaume des images que,
philosophe songeur, nous cherchons les
bienfaits de l'anima. Les images de l'eau
donne à tout rêveur des
ivresses de féminité
mais le philosophe au travail, dans la
clarté lumineuse du jour, suit les
chemins que dessine l'animus : je ne suis
pas le même homme selon que je lis
un livre d'idées où l'animus
se doit d'être vigilant, tout
prêt à la critique, à
la riposte, ou bien si je lis un livre de
poète où les images doivent
être reçues dans une sorte
d'accueil transcendantal des dons "
(Poétique de la
rêverie).
Cependant Bachelard, tout en se donnant
le droit de rêver et le bonheur de penser, de
penser rationnellement, pose qu'entre concept et
image, il n'y a pas de synthèse possible,
pas de filiation. On ne peut
prétendre les faire coopérer sauf
à en tirer que mécomptes et
désavantages..
La psychanalyse nous montre sous
l'uvre poétique cette
familiarité et cette étrangeté
du monde mais la science nous le fait apercevoir
également sous un autre mode et dans une
direction tout à fait opposée qui ne
laisse pas d'être paradoxale puisque toujours
les théorèmes ne sont faits que par
le rejet des poèmes.
Même si théorème et
poème ont pour racine commune l'imagination
créatrice qui fonctionne tantôt en
animus, tantôt en anima, on prendra soin de
ne pas les mêler et réservera "
pour les rêveries du soir ou de la nuit,
celles que l'on prolonge devant l'âtre ou la
flamme d'une chandelle, les images-symboles, les
grappes d'image échappées à la
matière ambiante, et pour les pensées
diurnes, les concepts au tranchant net comme les
arêtes d'un diamant " (Jean Claude
Margolin, Gaston Bachelard la raison et les
rêves)
C'est bien le même esprit qui est
à l'uvre mais il diversifie ses
méthodes et son langage selon le domaine
où il s'exerce : pendant que la
rationalité scientifique s'élabore
progressivement, la parole poétique
opère d'innombrables variations autour de
thèmes qui peuvent être anciens ou
archaïques - ainsi des quatre
éléments traditionnels : l'eau, la
terre, l'air et le feu -mais dont l'exploration
paraît ne devoir être jamais
achevée.
Bachelard estime que " l'art
poétique de la physique se fait avec des
nombres, avec des groupes, avec des spins
Quel poète viendra chanter ce
panpythagorisme, cette arithmétique
synthétique qui commence en donnant à
tout être ses quatre quanta, son nombre de
quatre chiffres, comme si le plus simple, le plus
pauvre, le plus abstrait des électrons avait
déjà nécessairement plus de
mille visages ". (Philosophie du
non). Mais attention,
c'est là aussi que vient se nicher ce qui
constitue " un obstacle
épistémologique " majeur à la
connaissance. Ecoutons Bachelard dans La
psychanalyse du feu : "Il
suffit que nous parlions d'un objet pour
nous croire objectifs. Mais par notre
premier choix, l'objet nous désigne
plus que nous ne le désignons et ce
que nous croyons nos pensées
fondamentales sur le monde sont souvent
des confidences sur la jeunesse de notre
esprit. Parfois nous nous
émerveillons devant un objet
élu; nous accumulons les
hypothèses et les rêveries;
nous formons ainsi des convictions qui ont
l'apparence d'un savoir. Mais la source
initiale est impure : l'évidence
première n'est pas une
vérité fondamentale. En fait
l'objectivité scientifique n'est
possible que si l'on a rompu avec l'objet
immédiat, si l'on a refusé
la séduction du premier choix, si
l'on a arrêté et contredit
les pensées qui naissent de la
première observation. Toute
objection, dûment
vérifiée, dément le
premier contact avec l'objet. Elle doit
d'abord tout critiquer : la sensation, le
sens commun, la pratique même la
plus constante, l'étymologie enfin,
car le verbe, qui est fait pour chanter et
séduire, rencontre rarement la
pensée. Loin de
s'émerveiller, la pensée
objective doit ironiser. Sans cette
vigilance malveillante, nous ne prendrons
jamais une attitude objective. S'il s'agit
d'examiner des hommes, des égaux,
des frères, la sympathie et le fond
de la méthode. Mais devant ce monde
inerte qui ne vit pas notre vie, qui ne
souffre d'aucune de nos peines et que
n'exalte aucune de nos joies, nous devons
arrêter toutes les expansions, nous
devons brimer notre personne. Les axes de
la poésie et de la science sont
d'abord inverses. Tout ce que peut
espérer la philosophie, c'est de
rendre la poésie et la science
complémentaires, de les unir comme
deux contraires bien faits. Il faut donc
opposer à l'esprit poétique
expansif, l'esprit scientifique taciturne
pour lequel l'antipathie préalable
est une saine
précaution." L'imagination:
Sans doute aurait-il fallu
s'entendre au préalable sur ce que
nous entendons par imagination car la
représentation courante la
désigne comme faculté de
former des images.
Or, nous dit Bachelard - et sa
proposition ouvre des perspectives -, "
elle est plutôt la
faculté de déformer les
images " fournies par la
perception ou tout autre source. Elle nous
libère ainsi des images
premières en les changeant. Au lieu
de s'intéresser à ses
résultats - nécessairement
figés et statiques - il s'agit donc
de la saisir dans son dynamisme propre.
Sans changement d'images, il n'y a pas
d'action imaginante. L'imagination ne
produit pas des images mais des
réseaux, des transitions, des
transformations permettant de passer d'une
représentation à une autre.
Ainsi se constitue et se repère
l'espace de l'imaginaire, distinct
à la fois du perçu et de
l'imaginé (c'est-à-dire
passé) : cet imaginaire sous-tend
toutes les images en les excédant
de sa propre
fécondité.
L'imaginaire indique la
permanence d'une tendance opposée
à la
mémorisation.
Une image qui se fixe dans une
forme définitive, au lieu de nous
faire rêver et parler, nous fait
agir. " Autant dire qu'une image stable et
achevée coupe les ailes à
l'imagination ".
La
langage aphoristique,
métaphorique, cher aux
poètes, est
séducteur. Il nous donne
l'illusion de connaître
alors que nous ne faisons que
méconnaître.
Ainsi
de l'image de
l'éponge qui permit au
18ème siècle
d'expliquer bon nombre de
phénomènes. C'est
grâce à cet attirail
métaphorique que
Réaumur va tenter
d'expliquer la dissolution de
l'air dans l'eau; pour Franklin
les fluides électriques
sont absorbés par la
matière commune qui forme
une espèce
d'éponge; Béraut :
les verres et matières
vitrifiables sont de
véritables éponges
de lumière; Lémery
: la pierre phosphorescente de
Bologne est une éponge de
lumière car elle garde
après exposition une
certaine quantité de
lumière; Marat encore,
expliquant le refroidissement
d'un corps chaud plongé
dans l'eau ou l'air par
l'absorption par ces derniers du
fluide igné qui
s'échappe. Les
métaphores
séduisent la raison. Ce
sont des images lointaines et
particulières qui
deviennent insensiblement des
schémas
généraux. Il faudra
faire passer par là
l'abstraction tranchante du
concept pour rompre avec eux. Et
il sera toujours temps de
l'illustrer par des
images.
L'imagination constitue une
dimension fondamentale de l'existence
humaine puisqu'elle doit accompagner toute
entreprise en quête de
nouveauté, qu'il s'agisse de la
connaissance ou de l'art. Pour Pierce
"lorsqu'un homme désire
ardemment connaître la
vérité, son premier effort
sera d'imaginer ce que la
vérité peut être".
Enoncer une hypothèse scientifique,
cette "explication
anticipée" (C. Bernard) exige
bien une activité imaginante en
l'absence de laquelle la curiosité,
le besoin d'en savoir toujours un peu plus
risqueraient de ne jamais avoir
d'effets. Le site de
Didier Martz: http://www.cyberphilo.org/ <<Je
réponds à Christiane et à sa
bouteille à la mer. Ex chercheuse en
sciences éco... passionnée
d'épistémologie, je suis devenue
pouet, pouet, écriveuse de chansons et
animatrice d'ateliers d'écriture... Logique
! Philosophique ! Poétique ! Belle
réconciliation dont parlait Bachelard
à l'époque où ça ne me
parait pas ... encore... J'avais 20 ans... j'en ai
un peu plus du double... Et je ne crainds pas
d'être double. Merci pour ce site. ;)
>> <<Passionnant
et sans doute salvateur merci à tous
j'essaie d'appliquer sa démarche dans un
site d'éducation à l'environnement:
http://images-4d.org>> <<Qui donc
lira ce mail ? peut etre personne. Si oui, j'ai
écouté d'anciennes émissions
sur France Culture, avec monsieur Bachelard, j'ai
aimé, j'ai lu ses bouquins, un fouilli
d'études dont j'ai retiré une belle
moisson. Je suis poète, oui, il en reste et
je vis en poésie, je l'écris
quelquefois, souvent meme, Bachelard était
poète, un poète difficile et
exigeant, il avait raison. Quelle vie ! Bravo
à lui. Il a vécu selon sa
volonté, ses besoins littéraires,
peut etre y est-il arrivé...>>
Christiane
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