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L’agressivité, à l’opposé de la violence

Brigitte MARTEL

Psychothérapeute en Gestalt, anciennement professeur en collège,

 

Dans mon travail de psychothérapeute, je me suis tout particulièrement intéressée à la gestion de l’agressivité, ses inhibitions et ses dérapages. La Gestalt-thérapie réhabilite l’agressivité comme force de vie, la distinguant de la violence destructrice. J’en ai vu les conséquences tout particulièrement dans le domaine de la sexualité, mais il me semble que nous pouvons observer cette gestion plus ou moins adéquate dans tout comportement humain.

 Redonnons tout d'abord au mot "agressivité" son sens premier :

étymologiquement, le mot vient de l'expression latine ad-gressere, signifiant aller vers, ce qui est synonyme de contact, mot cher aux psychothérapeutes gestaltistes.

Parallèlement, il est intéressant de chercher l’étymologie de violence :

Violare a pour sens agir de force sur quelqu’un ou quelque chose, et violentus, abus de force.

L’étymologie nous renvoie donc à deux concepts bien différents : aller vers ou agir de force

 

L’agressivité saine, reliée à la puissance de la personne et s’exprimant dans le respect du cadre, est nécessaire pour vivre.

Perls, le fondateur de la Gestalt-thérapie, lui a donné une place importante dans la croissance de la personne : pour lui, vivre et croître dans l’environnement nécessite de l'agresser pour pouvoir s'en nourrir. Il donne la métaphore de la nourriture : pour s'alimenter, l'homme doit agresser l'aliment, c'est-à-dire le mordre, le mâcher, afin de prendre les substances nécessaires à sa croissance.

 

1- Critères de différenciation

Pour différencier violence et agressivité, nous avons trouvé trois critères.

Le premier est l’existence d’un sentiment de puissance, d’impuissance ou de toute puissance.

L'impuissance et la toute-puissance sont du côté de la violence, alors que la puissance est du côté de l'agressivité.

Certaines violences, peuvent être associées à un vécu de sur-puissance ou de toute-puissance, qui se résumerait par la phrase : "si je veux, je fais, que l'autre soit d'accord ou non".

D'autres violences s'expriment lorsque la personne vit l'impuissance : elle risque de frapper, de détruire car elle ne parvient pas à obtenir ce qu’elle veut, ou parce qu’elle est niée et qu’elle n’a plus rien à perdre. Dans ce cas, la motivation de l’acte violent est moins d’obtenir quelque chose que d’exprimer son dépit, son impuissance, voire sa rage.

Par contre, sentir sa puissance, c'est-à-dire ses capacités, permet d'aller vers l'autre, non pour le détruire, mais pour le rencontrer et pour exister en face de lui.

 

Le deuxième critère de différence entre violence et agressivité concerne le comportement avec le cadre,

à savoir l'ensemble des lois sociales ou les règles qui régissent les relations interpersonnelles. La violence s’accompagne toujours d’une sortie du cadre alors que l’agressivité peut s’exprimer dans le respect du cadre.

 

Le dernier critère porte sur la notion de contact :

alors que dans l'agressivité il y a conscience de l'existence de l'autre et rencontre de cet autre, la violence s'accompagne d'une rupture de la relation, l'autre devenant l'objet à détruire. Agressivité et violence sont donc deux forces opposées, la première menant vers le plein contact, la deuxième vers la rupture du contact.

 

2- Inhibition de l’action, violence ou agressivité

Lorsqu’une personne se trouve devant une situation à gérer, elle a trois réponses possibles.

- Elle peut s’inhiber et ne pas réagir, au moins extérieurement, car si ce comportement se répète, il peut se marquer dans le corps sous forme de somatisation.

- Si elle agit, elle peut le faire de deux façons totalement opposées, avec agressivité ou avec violence.

Ceci nous donne le schéma suivant :

3- Et maintenant, que faire ?

Ce tableau permet de visiter les situations où il nous semble exister de la violence : nous pouvons regarder chez chaque protagoniste les caractéristiques de sa posture, en se posant les questions de puissance, de position par rapport au cadre, et de contact.

Ensuite, nous chercherons s’il est possible de jouer sur l’un des critères, pour arriver soi-même à une posture agressive, ou pour y inviter l’autre, si c’est possible. Le travail sur le contact et les ruptures du contact est un axe que la Gestalt a bien développé, et qui semble tout à fait pertinent dans les relations enseignants-élèves.

 

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Commentaires

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<< remarquable, je diffuse sans réserve. Il est souvent difficile d’admettre la part d’inadmissible qu’il y a chez chacun. Il faut restituer l’élève comme sujet, dans son entièreté : élève et enfant ou adolescent. Je dis souvent : tu es vraiment un (au choix, emmerdeur, casse-pied, imbécile…) comme élève, et pourtant, tu es vraiment un gentil garçon, une gentille fille…>>

<<Je suis agent de développement au Congo. Je travaille actuellement sur un projet fédérateur de pêche impliquant plusieurs communautés (nationalités) et l’idée m’est venue de trouver un outil d’adhésion et d’implication d’une communauté pour un changement.C’est ainsi que je suis tombée sur de site.Dans ma jeunesse, j’ai joué du théâtre interactif avec un groupe des jeunes de banlieue de Toulouse (Bagatelle) qui ont eu des effets remarquables sur le quartier.>>

<<Bonjour merci de promouvoir le théâtre forum on n’apprend jamais assez, chaque point que vous développer ici est très important pour la formation de nos membres.>>

 

<<A MON AVIS LE SON VIENT AVNT LE MOT qu’en penser vous deja au sein de sa mere l’enfant entend des sons>>

<<Merci bcp pour ce document car en tant qu’animatrice on manque quelquefois d’idée pour mener les activités surtout avec des jeunes et enfants de rues qui sont nos cibles.>> De Miora, Madagascar.

<<la troupe ndoucoumane est basee au senegal dans la region de kaffrine elle a ete creer en 2002 nous faisons du theatre et de la danse .nous cherchons des partenaires pour augmenter notre niveau en theatre on a subit des formations avec la nommee barbara du bresil et sa treoupe on a aussi accueuilli l eticelle de paris a dakar .mon nom c est abdoulaye ba je suis le president de la troupe.je joint mon email ndouc-man@yahoo.fr >>

<<J’ai bien aime votre article >> <<un superbe excerice>>

<<bonjour , je réponds au nom de wenceslas , je suis assistant social à Terre des Hommes burundi et je fus enfant de la rue maintenant je suis coordinateur du projet enfant en situation de rue , j’ai eu la formation en 2000 sur les techniques du théâtre de l’opprimé , j’aimerais vs rencontrer afin de me perfecionner d’avantage car c’est un outil que nous utilisons beaucoup dans la sensibilisation , je vous remercie d’avance >>

<< j’adore>>

<<A vous , je suis actuellement en DUFA, anciènne éducatrice spécialisée,j’ai 37 ans et enfin grace à ce site, vous éclairez mon chemin vers mon métier de Formateur Adulte.>>très cordialement.

<< Cet exercice me parît très intéressant. Je vais certainement le tester en réalité avec mon groupe d’accompagnement personnalisé sur la communication.>>

<<Bonjour, je n’ai à priori rien contre votre théorie qui est même instructive, cependant : il y a deux sortes de sites ceux qui censurent et ceux qui ne le font pas , en général un site qui ne laisse que des commentaires positifs en bas de page ( comme le vôtre) et bien je m’en méfie beaucoup. Alors pourquoi ne pas jouer le jeu même si cela implique des risques... d’agressivité saine dirons nous ! Bonne continuation dans vos recherches.>>

<< L'enseignant est souvent pris au dépourvu en cas d’agression et n’a pas le temps d’analyser la posture de son agresseur. Agression préméditée=violence . Violence=volonté de faire mal à l’autre>> Conseiller d’orientation chercheur

<<site trop super, étant animatrice, cela va m’être d’une grande aide!>>

<<Bonjour, Je suis formatrice à l’IUFM. J’ai testé avec les étudiants stagiaires cet exercice>>

<< Génial!!! >>

<< je viens d’entendre pour la 1ère fois parler d’ augusto Boal, je me renseigne donc sur son travail. je trouve ces lignes simples et très claires. je suis un ex prof de lettres,et il m’est arrivé de faire jouer des situations relationnelles délicates mais avec d’autres moyens que ceux proposés. j’apprécie ces propositions.merci à vous.>>

<<Petit nouveau le champs de la formation,j’apprécie de pouvoir (re)trouver des outils clairement présentés et un site basé sur l’échange et le partage. Merci !!!>>

<<C'est la deuxième fois que je lis ce témoignage car il me donne de l'espoir;je trouve que le travail de médiation est essentiel pour ne pas rompre le lien et je regrette le manque de formation des enseignants dans les IUFM alors qu'il y a une réelle demande sur le terrain.>>

<<Bravo, j'ai testé quelques-uns de ces exercices au Maroc pour l'enseignement du français à des groupes de jeunes adultes, cela fonctionne très bien.Merci>>

<< j'ai trouvé que la façon de faire du gars est vraiment géniale, il n'a pas bousculer le jeune et a attendue qu'il sexplique a sa manière. beaucoup de prof devrait faire pareille car il y en a plusieurs qui manque de tact ou de sincérité!! >>

<<exercice très intéressant à pratiquer avec des étudiants.>>

<<Votre approche a le mérite de distinguer agressivité et violence qui sont souvent prises l'une pour l'autre. Car en définitive ce qui délimite pour moi agressivité et violence c'est également ce "cadre" dont vous parlez. Quel est il ? Il dépend essentiellement pour moi des personnalités en face l'une de l'autre et de leur capapcité a accepter l'agressivité de l'autre comme puissance de vie. D'autre part, la séparation entre les 2 notions n'est pas si claire. Il peut dans certaines situations personnelles y avoir dans un premier temps violence puis agressivité, c'est à dire un besoin de couper avec la personne qui fait souffrir en la faisant souffrir puis une fois cette étape franchie, un besoin de réparation qui se traduit par une envie d'aller vers l'autre et de rechercher un nouveau contact.

Ce qui reste flou pour moi c'est peut etre cette notion d'agressivité qui resterait très interieure...je ne crois pas qu'il faille opposer les deux notions, tout cela est une question de degré de souffrance. La colère est également une notion qui s'approche de la violence ou l'agressivité : où se situe t'elle pour vous ?>> Cécile

<<Alice Miller peut permettre de mieux connaitre et comprendre son agressivité.Voir son site pour une meilleure connaissance de soi et des autres.>>

<<Votre shéma a été libérant pour moi. J'ai pris davantage conscience que je n'ai diffèrencié pas entre les mots et ma représentation de l'aggressivité et de la violence. C'est l'inhibition de l'action et la peur qui m'ont d'abord été familier comme comportement et émotion en regardant votre shéma. La violence, ou le débordement de la "cocotte minute" avec une sortie du cadre ont attiré mon regard par la suite. Je me suis reconnu dans mon fonctionnement "de frein ou accélerateur". Je me rencontre que si je perçois le cadre comeme imposé ou début par peur je reste inhibé et quand je ne peux plus me retenir et bien je sors du cadre par une explosion ou souvent implosion. La 3ème voie que vous proposez me semble me permettre (je me rends compte de ma programmation ayant besoin ou recherchant la voie autorisée et ou permise. Autorisé par qui? Oui, je vois le noeuf avec les parents ..et le noeuf je pense que je me suis autofabriqué)libérer mon enérgie retenue tout en respectant le cadre et sans rupture avec l'autre. Co-construction, co-création de ma relation avec l'autre (mais je prends conscience que d'abord c'est l'autre ou les autres en moi avec lesquels je dois ou je veux expérimenter à co-composer et après avec l'autre, les autres en dehors de moi. Cette nouvelle voie et surtout les 3 critères de mesure: puissance (tonus-enérgie), respect du cadre (que je veux davantage co-créer) et la recherche du contact avec moi, les autres et mon environnement. Ce qui me viens en tête c'est co-construire ma vie, co-construire consciemment par rapport à l'influence inconsciente de mes parents et .. devenir davantage créateur et acteur de ma vie et alors aussi de la définition du cadre de ma vie. Réduire les possibilités de rupture avec moi-même ou m'en rendant plus vite compte. Oui, mon danger est plus être en rupture avec moi qu'avec les personnes autour de moi.>>

<<Bonjour,Je trouve votre approche de ces deux concepts réellement intéressante. Je travaille avec des adolescentes. J'ai pu constater des comportements agressifs. Si je souhaite adopter une posture agressive, puis-je les inviter à pratiquer un sport? Qu'en pensez-vous? En quoi est-ce une réponse adaptée?>>

<<merci votre explication est tres claire surtout si l'on a fait d'autre recherche en parallele,c'est une tres bonne synthese qui distingue bien les points essentiels qui permette de differencier ces 2 concepts>>

<< interessante votre approche de l'agressivite et la violence amener en tant que formateur sur ce sujet je traite aussi de la colere enfin je fais reference aux besoins decrit par maslow qui lorsqu ils sont en carence de reponse peuvent amener l'agressivite>>

<<La lecture de votre article sur violence/agressivité m'a immédiatement amenée à l'opposition établie par Bion entre arrogance et fierté (ou orgueil suivant les traductions). Bion place l'arrogance sur le vecteur de la pulsion de mort et la fierté du côté de la pulsion de vie. Violence et agressivité me semblent supporter aisément le même parallèle.>>

<<j'aimerais en savoir plus sur la relation a travers un sport ou il y a du contact, es ce une forme d'agressivité à base de règles?>>

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