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DU SITE
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Ce que nous
voile le voile
La
république et le sacré
Régis
Debray
Editions Gallimard. Col.
Folio. ISBN: 2-07-032953-4
(2004)
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Dernière de
couverture
Ce que nous voile
aujourd'hui le voile, c'est le basculement de
civilisation qui affecte, à travers la
laïcité et au-delà de
l'école, l'être-ensemble
républicain.
Régis
Debray, président de l'Institut
européen en sciences des religions, membre
de la commission Stasi, publie ici la note qu'il a
remise à ses collègues.
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Table des
matières
Avertissement
1. Sur la question
secondaire parfois dite du foulard
a) Les objections
à la voie législative
b) Quel pourrait
être son objet ?
c) Pourquoi le
tranchant d'une loi ?
2. Sur la question
principale de l'Ecole
3. Sur la question
liée de « l'expression des convictions
religieuses de chaque Français sur son lieu
de travail, dans les lieux publics, au sein des
services publics, dans l'accès aux sports et
aux loisirs »
4. Plus largement,
sur la question fondamentale des rapports entre
laïcité et République
a)
Laïcité : un
mot-écran
b)
Réhabiliter l'idée de
communauté e) Pour un service civique
universel
d) La nation et
après
e) Pour un plus
d'Etat
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Un passage
<<
Réhabiliter l'idée de
communauté
Faut-il continuer
d'opposer terme à terme, comme le feu et
l'eau, individu et communauté en
tenant pour une injure dégradante ou
raciste, dans la vie civile, toute mention
d'origine ou d'affiliation ? Les humains ont besoin
d'être rattachés à plus grand
qu'eux. Et plus démunis ils sont, plus il
leur faut s'insérer dans un réseau de
reconnaissance et de solidarité. Couper un
nouveau venu de sa communauté, c'est
attenter à sa personne morale, voire
physique. Pour un Comorien de Montreuil comme pour
un juif de Sarcelles ou un Kabyle de Saint-Denis,
l'abri communautaire est d'abord un moyen de
défense et de survie. L'actuel essor des
écoles privées confessionnelles (un
tiers d'élèves en 2002 en plus pour
les écoles juives, idem pour les
catholiques), et la montée des autorisations
d'absence ou de dispense dans l'école
publique, pour le shabbat ou le ramadan,
étaient impensables il y a encore trente
ans. Ce n'est pas en ce cas le communautarisme ni
le rigorisme ces lots de consolation ,
qu'il faut mettre en cause (et encore moins
diaboliser), c'est la crise de notre propre
fédérateur national.
Fédérer n'est pas nier des attaches
culturelles préexistantes, mais les
encastrer sous un horizon plus vaste, sans
disqualifier l'ancien. C'est recréer cette
« communauté des affections » sans
laquelle chacun retombe dans «
l'étroitesse des égoïsmes et
l'impénétrabilité des
âmes closes »
(Jaurès).>>p.54
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Commentaire
Un livre tout petit par
sa taille mais grand par son contenu qui redonne du sens
à bien des lieux communs.