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DU SITE
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Violence
à l'école
Des violences
vécues aux violences agies
Sous la coordination
de A. Sirota
Editions Bréal
ISBN:
978-2-7495-0740-8
(2008)
Collection Amphi
Psychologie dirigée par
A. Weil-Barais
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Dernière de
couverture
Les
auteurs
Claudine
BLANCHARD-LAVILLE, professeur de Sciences de
l'Éducation, Université Paris Ouest
Nanterre La Défense
Patricio
CALDERON, enseignant en Sciences de
l'Éducation, Valparaíso,
Chili
Laure
CASTELNAU, doctorante, Université Paris
Ouest Nanterre La Défense
Willy FALLA,
psychologue clinicien, intervenant en
établissement scolaire, doctorant
Brigitte
FRELAT-KAHN, maître de conférences
à l'IUFM de Paris
Maria
José GARCIA-ORAMAS, chercheuse au
Département de psychologie à Xalapa,
Université de Veracruz, Mexique
Adrian
NECULAU, professeur de psychologie sociale,
Université Al. I Cuza de lasi,
Roumanie
Maria PAGONI,
maître de conférences en Sciences
de l'Éducation, Université Lille
III
Dorina
SALAVASTRU, maître de conférences,
Université Al. I Cuza de Iasi,
Roumanie
Catherine
SELLENET, professeur de Sciences de
l'Éducation, Université de
Nantes
André
SIROTA, professeur des universités,
psychopathologie sociale clinique,
Universités d'Angers et de Paris Ouest
Nanterre La Défense
Danièle
TOUBERT-DUFFORT, psychologue clinicienne,
formatrice à l'INS-HEA,
doctorante
Annick
WEIL-BARAIS, professeur de psychologie,
Université d'Angers Catherine YELNIK,
formatrice d'enseignants, docteur en Sciences de
l'Éducation, Université Paris Ouest
Nanterre La Défense
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Table des
matières
Partie 1 - Se
repérer
Chapitre I :
Regards sur les violences à
l'école, A. SIROTA
i. Les
phénomènes de violence
2. Mise en
perspective des recherches présentées
3. Deux
idées-forces
Chapitre 2 : Le
renversement des liens entre violence et
école :de la politique à la
police, B. FRELAT-KAHN
i. Une violence
étudiée
2. Des violences
urbaines aux violences scolaires, identités
et distinctions ... .
3. Une grande
absente : la pédagogie
4. La
négation de la violence
Partie 2 -
Approfondir
Chapitre 3 :
Représentations des faits de
violence
et de
leur gravité chez des collégiens
d'une zone
d'éducation
prioritaire,
C. SELLENET
i. Les conceptions
de la violence
2. Une
enquête auprès de collégiens
3. La violence
perçue
4. Les violences
agies et subies
5.
Stratégies enfantines et
hiérarchisation de la violence
Chapitre 4 : Un
élève a été
humilié, C.
BLANCHARD-LAVILLE,
L. CASTELNEAU
i. Du regard du
sociologue au regard du clinicien
2. Du récit
clinique à son élaboration
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Chapitre 5 : Des
défenses symbiotiques contre la
violence
à
la parole différentiatrice en
équipe, W. FALLA
i. Deux regards sur
la violence
2. L'intervention
en établissement scolaire
3. La loi comme une
limite entre le dedans et le dehors
Chapitre 6 :
L'éducation à l'autonomie des jeunes
handicapés D. TOUBERT-DUFFORT
1. Le
problème de l'affiliation
2. Le groupe
3. Un travail de
parole pour et avec des adolescents
cérébro-lésés : le
chemin pour se déprendre et
s'émanciper
Chapitre 7 :
Dimensions de la conflictualité en
établissement, C. YELNIK
i. Un incident
ordinaire
2. Des composantes
individuelles
3.
L'établissement
4. Composantes du
système scolaire
5. Posture
éducative
Chapitre 8 :
Rapport à l'autorité et contextes
pédagogiques, M.PAGONI
1. Deux contextes
pédagogiques différents
2. Le
règlement intérieur : outil de
répression ou de protection de la communau
scolaire?
3. La construction
de l'autorité des enseignants : une question
d'éthique professionnelle ?
Chapitre 9 : Un
outil de diagnostic des difficultés de
communication entre élèves et
professeurs,
P. CALDERON, A.
WEIL-BARAIS
1. Les heurs et
malheurs de la communication
professeur-élèves
2. Un outil pour
mettre à jour les représentations (le
TRC)
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Un passage
<<3. Deux
idées-forces
Deux
idées-forces nous paraissent
éclairer, sinon expliquer, le
déploiement des processus de violence dans
le cadre scolaire.
La première
concerne l'institution scolaire elle-même,
ses insuffisances, l'impensé de
l'institution et de sa complexité, par ses
acteurs. Sur ce plan, les violences qui s'y
exercent sont à comprendre comme des
manifestations erratiques de réactions de
protection défensive contre un
éprouvé confus d'incohérence :
les institutions et dispositions concrètes,
adéquates aux missions, ne sont tout
simplement pas installées dans
l'école, à quelques exceptions
près comme dans des établissements
expérimentaux (Rey et Sirota, 2007)22, ou
des expériences innovantes (chapitre
8).
La béance,
impensée ou dissimulée, entre les
missions et idéaux affichés et les
conditions de leur pratique, fait violence de
l'intérieur ; elle suscite des sentiments
d'incohérence et d'insécurité,
et donne aux enfants le sentiment qu'on veut les
rendre fous. Quand l'école n'est pas
suffisamment protectrice, une brèche est
ouverte pour l'entrée de violences externes,
et pour que se mêlent et interagissent
violences internes et externes, violences
individuelles et institutionnelles et parfois
politiques ; tout le monde avance en aveugle, comme
OEdipe ou comme Narcisse, vers sa propre perte.
Car, en refusant de se concevoir et de concevoir
les autres comme sujets d'une commune institution,
les protagonistes contribuent, de manière
active ou passive, à fragiliser celle-ci,
ses fondements, les liens, la place de chacun en
son sein, enfin l'institution comme acte social et
symbolique d'instituer et d'instruire les
enfants.
La deuxième
idée-force est celle d'un appareillage entre
une situation de violence actuelle et le souvenir
réactivé d'une ou plusieurs
situations de violen-ces ou humiliations
antérieures, emboîtées,
conscientes ou inconscientes. Chaque individu est
porteur de souvenirs fantasmatisés et
refoulés, c'est-à-dire d'un
scénario dans lequel, enfant, il a
été humilié ou victime d'une
violence excessive ou injuste et
incompréhensible, sans commune mesure avec
l'expression de sa propre destructivité.
Cette expérience initiale, qui s'est
éventuellement répétée,
n'est pas nécessairement celle d'une
violence physique, portant plus ou moins gravement
atteinte à l'intégrité
physique.
Quoi qu'il en soit,
une scène actuelle peut réveiller une
scène ancienne et intemporelle, et le sujet,
même devenu adulte, peut réagir avant
tout et à son insu, pour protéger
l'enfant en lui. La scène interne,
inconsciemment projetée sur la scène
actuelle et s'y superposant, empêche
l'individu d'être sensible aux
caractéristiques de la situation actuelle et
d'y réagir avec pertinence.
Les deux aspects
contribuent à expliquer la démesure
ou l'inadéquation de certaines
réactions de la part des éducateurs
et les processus d'escalade (chapitre 4 ou
7).>> p. 23
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Commentaire
Un livre qui sort des
sentiers battus sur cette question. Il donne un
éclairage plus profond pour comprendre ces
phénomènes de violence
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